La BEI et le FIDA intensifient leur collaboration pour renforcer la sécurité alimentaire et l’adaptation aux changements climatiques
La Banque européenne d’investissement (BEI) et le Fonds international de développement agricole (FIDA) des Nations unies ont conclu lundi 15 mai deux accords visant à renforcer leur coopération dans les pays à revenu faible et intermédiaire du monde entier, en mettant particulièrement l’accent sur l’Afrique. Ces accords ont été signés à Rome par Ambroise Fayolle, vice-président de la BEI, et Alvario Lario, président du FIDA. L’accord signé ce jour pour un montant total de 350 millions d’EUR est le deuxième contrat de financement au titre de l’accord-cadre pour l’enveloppe de 500 millions d’EUR annoncé en novembre 2022. Ce prêt de la BEI, consenti dans le droit fil de la stratégie Global Gateway de l’UE, renforcera l’action du FIDA qui vise à aider les petits agriculteurs à s’adapter aux changements climatiques et à faire face à la crise alimentaire mondiale actuelle liée aux prix élevés des denrées alimentaires, des engrais et des carburants. En plus d’améliorer la sécurité alimentaire, l’accord permettra aux petits agriculteurs de mieux résister aux effets des changements climatiques et contribuera à la protection des ressources naturelles, tout en préservant l’environnement. Le premier décaissement de150 millions d’EUR a été effectué en mars 2023. La signature de l’accord-cadre de procédure entre la BEI et le FIDA intensifiera encore les synergies en facilitant la mise en œuvre des projets et le suivi des marchés publics pour les projets du secteur public financés conjointement dans les pays faisant l’objet d’opérations partagées. Ce cadre procédural appuie la tendance croissante en matière de coopération et de délégation réciproque, en s’inspirant de cadres précédemment établis avec d’autres banques multilatérales de développement (BMD) pour fournir des structures d’approvisionnement claires, cohérentes et économes en ressources. « En unissant nos forces, nous pouvons éradiquer la faim et la pauvreté et aider des millions de petits agriculteurs à mieux résister aux changements climatiques. Le partenariat avec la BEI changera de manière radicale la vie de millions de personnes dans les zones rurales et de petits producteurs qui se retrouvent en première ligne dans la crise climatique et économique mondiale et qui restent essentiels à la sécurité alimentaire puisqu’ils produisent un tiers des denrées alimentaires de la planète », a déclaré Alvaro Lario, président du FIDA. Ambroise Fayolle, vice-président de la BEI : « Le partenariat resserré entre la BEI et le FIDA permettra aux deux institutions de renforcer encore le soutien qu’elles apportent aux pays à revenu faible et intermédiaire hors Europe, en mettant particulièrement l’accent sur l’Afrique. En partageant des synergies et de meilleures pratiques, nos institutions entendent améliorer la sécurité alimentaire et soutenir les petits agriculteurs du monde entier dans les efforts qu’ils déploient pour s’adapter aux effets des changements climatiques et transformer l’agriculture en une activité plus résiliente et plus durable. » Les accords signés ce jour s’appuient sur la stratégie de la BEI qui vise à renforcer sa coopération avec ses clients, les États membres de l’UE, les institutions de financement du développement, la société civile et de nombreux autres partenaires dans le cadre de sa branche BEI Monde, lancée l’année dernière et par l’intermédiaire de laquelle la Banque a investi 10,8 milliards d’EUR en dehors de l’Union européenne en 2022.
Le Président de la Côte d’Ivoire Ouattara et le Président du FIDA, Gilbert Houngbo s’entretiendront des investissements dans la petite agriculture pour l’élimination de la faim et de la pauvreté
Alors que la COP 26 vient tout juste de s’achever et que les pays doivent continuer d’œuvrer pour favoriser le développement tout en prenant des mesures contre les changements climatiques, le Président du Fonds international de développement agricole (FIDA), Gilbert F. Houngbo, se rendra en Côte d’Ivoire du 21 au 23 novembre pour des entretiens stratégiques avec le Président Alassane Ouattara et d’autres responsables gouvernementaux. Il rencontrera également des petits exploitants agricoles sur le terrain. Les changements climatiques, le renforcement de la résilience, la transformation du monde agricole et la prospérité rurale, l’établissement de partenariats stratégiques et les petits exploitants agricoles constitueront les thèmes principaux à l’ordre du jour. Bien que l’économie de la Côte d’Ivoire soit l’une des plus dynamiques du continent africain, la pauvreté continue de toucher la moitié des habitants des zones rurales. L’agriculture demeure la clé de voûte de l’économie, et le pays figure parmi les principaux producteurs mondiaux de nombreux produits agricoles (cacao, mangues, noix de kola, etc.). Les petits producteurs sont à l’origine d’au moins 75% de la production agricole totale; c’est pourquoi il est important de consacrer des investissements ciblés en faveur du renforcement de leur résilience climatique. En Côte d’Ivoire, comme dans l’ensemble de l’Afrique, les petits exploitants agricoles jouent un rôle clé dans la mise en œuvre de solutions efficaces face aux défis mondiaux. Il est primordial de réduire la pauvreté et d’améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des petits exploitants agricoles en soutenant des filières de produits de base qui ouvrent la possibilité d’accroître les revenus et de renforcer la résilience climatique et l’emploi dans les zones rurales. En ayant accès à des systèmes d’information météorologique, à des outils de préparation aux catastrophes, à des technologies et formations aux réseaux sociaux, à des terres, ainsi qu’à des techniques et des équipements de transformation à forte valeur ajoutée, les petits exploitants agricoles peuvent produire en quantité suffisante pour nourrir une population croissante et, dans le même temps, restaurer les écosystèmes dégradés et réduire l’empreinte carbone de l’agriculture. Tout cela nécessitera des investissements – du secteur public comme du secteur privé – en faveur des populations rurales les plus pauvres et les plus marginalisées. Houngbo s’entretiendra avec le Président de la République de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara; le Ministre d’État, Ministre de l’agriculture et du développement rural, Kobenan Kouassi Adjoumani; le Ministre de l’économie et des finances, Adama Coulibaly; le Ministre des ressources animales et halieutiques, Sidi Tiémoko Touré et le Ministre de l’environnement et du développement durable, Jean-Luc Assi. Les discussions porteront sur l’importance d’investir dans la résilience climatique pour atteindre les objectifs d’élimination de la faim et de la pauvreté dans le pays d’ici à 2030. Houngbo s’entretiendra également avec l’équipe pays des Nations Unies en Côte d’Ivoire pour examiner les progrès accomplis dans le cadre de la réforme des Nations Unies sur le terrain. Il rencontrera aussi le personnel du FIDA établi au Bureau régional du FIDA à la faveur du processus de décentralisation. Durant sa visite à Abidjan, Houngbo signera avec Jean Sansan Kambilé, Ministre de la justice et des droits de l’homme (au nom de Kandia Kamara, Ministre des affaires étrangères de la Côte d’Ivoire, de l’intégration africaine et de la diaspora), l’accord avec le pays hôte concernant le Bureau régional du FIDA. Le Bureau régional coordonnera la réalisation de toutes les interventions en Afrique de l’Ouest et du Centre, d’autant que le transfert des activités de Rome à Abidjan accroît la proximité entre le FIDA et ses bénéficiaires. La présence du FIDA dans la capitale ivoirienne contribuera à l’établissement de partenariats renforcés pour la transformation durable des systèmes alimentaires au profit des agricultrices et agriculteurs et d’habitants des zones rurales en général. Houngbo se rendra également à Divo, où il rencontrera les petits producteurs de cacao membres de l’Union des sociétés coopératives Kimbê (ECOOKIM), une alliance de 29 coopératives de producteurs de cacao, pour observer comment l’union ECOOKIM transforme leur vie et les difficultés auxquelles ils font face. ECOOKIM a bénéficié d’un prêt du Fonds d’investissement pour l’entrepreneuriat agricole, lancé par le FIDA, l’Union européenne, le Groupe des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, le Luxembourg et l’Alliance pour une révolution verte en Afrique, afin d’apporter aux petits producteurs un appui sous la forme de microprêts et d’activités de formation aux meilleures pratiques agronomiques. ECOOKIM est la plus grande union qui aide ses membres à faire certifier leurs fèves de cacao. Elle utilise les primes résultant de la certification pour accroître l’accès à l’eau et à l’éducation, en construisant des pompes et des écoles dans les villages où les coopératives membres de l’union exercent leurs activités. Depuis 1984, le FIDA a participé au financement de 12 programmes et projets de développement rural en Côte d’Ivoire, en investissant 174,69 millions d’USD sur un coût total de 419,67 millions d’USD, dans l’intérêt direct de 585 500 ménages ruraux.
Les banques publiques de développement s’unissent pour davantage d’investissements dans des systèmes alimentaires durables
En réponse à l’appel urgent à destiner davantage de financements aux agriculteurs les plus pauvres de la planète, les plus durement touchés par les changements climatiques, un groupe de banques publiques de développement a décidé d’aller plus loin, lors du Sommet Finance en commun d’aujourd’hui, et d’accélérer les investissements verts dans l’agriculture. Cette annonce intervient moins de deux semaines avant que les dirigeants mondiaux se réunissent à Glasgow pour les négociations sur le climat organisées dans le cadre de la COP 26. Derrière le Fonds international de développement agricole (FIDA), et en partenariat avec l’Agence française de développement et la Cassa Depositi e Prestiti, un groupe de banques publiques de développement du monde entier ont annoncé aujourd’hui le lancement d’une plateforme qui permettra d’accélérer des investissements plus verts et plus inclusifs dans l’agriculture et dans les activités de transformation, de conditionnement et de transport qui interviennent sur le trajet du producteur au consommateur. « Les investissements des banques publiques de développement représentant près des deux tiers du financement formel de l’agriculture, elles peuvent avoir un très fort impact sur la vie des populations rurales et sont en position de veiller à l’adoption de pratiques agricoles plus vertes qui aident également les petits exploitants à s’adapter aux changements climatiques et à accroître leurs revenus », a expliqué Gilbert F. Houngbo, Président du FIDA. « La plateforme constitue une étape concrète importante sur la voie du changement souhaité. » La Plateforme pour des systèmes alimentaires verts et inclusifs a été annoncée au début du Sommet, tenu sur deux jours, qui rassemble des représentants des pouvoirs publics, des banques publiques de développement, des institutions financières internationales, d’entreprises privées et d’organisations paysannes, ainsi que des dirigeants de la société civile. La plateforme aidera les banques publiques de développement à renforcer leur capacité de rediriger et d’accroître leurs investissements dans la promotion de systèmes alimentaires plus verts et plus inclusifs, de façon à mieux contribuer à la concrétisation de l’Accord de Paris de 2015 et des objectifs de développement durable. Les banques publiques de développement sont des institutions financières qui sont contrôlées ou appuyées par des autorités publiques centrales ou locales et qui visent à accompagner le développement économique d’un pays ou d’une région. Bien que leur taille et leurs pratiques varient, un grand nombre d’entre elles ont besoin d’un appui pour améliorer leur gouvernance et leurs capacités, pour mieux cibler les investissements verts et surveiller les répercussions environnementales et sociales, et pour évaluer les véritables risques tout en restant financièrement viables. En outre, nombre de banques publiques de développement doivent mettre au point des instruments novateurs destinés à attirer les investisseurs privés dans le secteur agricole et à créer des services financiers mieux adaptés aux besoins des producteurs ruraux et des petites et moyennes entreprises. Afin de répondre à ces besoins, la plateforme donnera accès à des services comme l’assistance technique et le partage de connaissances spécialisées, ainsi qu’à des outils de mesure d’impact social et environnemental des investissements et d’évaluation des risques. Elle permettra également de favoriser une meilleure utilisation des ressources existantes des banques publiques de développement et d’améliorer les solutions de réduction des risques. Cette nouvelle étape s’appuie sur les travaux d’une réunion des banques publiques de développement tenue par le FIDA en novembre 2020, à l’occasion de laquelle elles sont convenues d’unir leurs forces en vue de concourir à la transformation des systèmes alimentaires et de créer la Coalition d’action pour un financement du système alimentaire inclusif et durable. L’importance de ces travaux a été reconnue lors du Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires, qui s’est déroulé en septembre et dont les participants ont encouragé la création d’une coalition de partenaires chargée de mettre au point la plateforme, ainsi que par les ministres des affaires étrangères et du développement des pays du G20 dans la Déclaration de Matera adoptée en juin. A noter que la deuxième édition du Sommet Finance en commun se tient les 19 et 20 octobre 2021 à Rome et en visioconférence. Elle est organisée par la Cassa Depositi e Prestiti en partenariat avec le FIDA et avec le concours de tous les membres de la Coalition Finance en commun.
Le manque d’infrastructures numériques pourrait laisser des millions de familles rurales dans la pauvreté
Malgré une augmentation considérable du volume des fonds envoyés par les personnes migrantes vers leurs pays d’origine par des moyens numériques en raison de la pandémie de COVID-19, des millions de membres de leurs familles vivant en milieu rural peinent à accéder aux services bancaires mobiles qui pourraient les aider à sortir de la pauvreté. Le Président du Fonds international de développement agricole (FIDA) a demandé aujourd’hui que des fonds d’urgence soient investis dans les infrastructures numériques et les services mobiles des pays en développement afin que les familles rurales ne soient pas laissées pour compte. « Pendant la pandémie, les personnes migrantes ont montré qu’elles restaient déterminées à aider leurs familles et leurs communautés en utilisant plus que jamais auparavant les moyens numériques pour envoyer des fonds », a souligné Gilbert F. Houngbo, Président du FIDA, à l’occasion de la Journée internationale des envois de fonds à la famille. « Malheureusement, les familles vivant dans des zones rurales et reculées, où les envois de fonds sont cruciaux, accèdent difficilement aux guichets délivrant des espèces ou à d’autres solutions plus pratiques telles que les comptes d’argent mobile. Les pouvoirs publics et le secteur privé doivent investir de toute urgence dans les infrastructures numériques des zones rurales afin de remédier à ce problème. » L’année dernière, les envois de fonds par téléphonie mobile ont augmenté de 65% pour s’établir à 12,7 milliards d’USD. Cette hausse s’explique par l’abandon des espèces sous l’effet des mesures de confinement, qui ont limité le recours aux canaux informels, et des règles de distanciation physique imposées aux expéditeurs comme aux destinataires. Malgré la récession mondiale causée par la pandémie, les personnes migrantes ont continué d’envoyer de l’argent à leurs familles. En 2020, ces envois de fonds ont atteint 540 milliards d’USD, soit un montant inférieur de seulement 1,6% à celui enregistré l’année précédente. Toutefois, dans de nombreux pays, les habitants des zones rurales reculées n’ont que rarement accès à des services bancaires à l’échelle locale ou n’ont qu’un accès limité au réseau mobile. En outre, peu de prestataires proposent des services d’argent mobile comme le versement de transferts en espèces. Le plus souvent, on ne trouve ces prestataires que dans les centres urbains. Ainsi, des millions de personnes rurales pauvres doivent parcourir de grandes distances pour se rendre dans les villes, ce qui leur coûte souvent beaucoup d’argent, afin de recevoir les fonds envoyés par voie numérique par les membres de leurs familles qui ont émigré. Les virements numériques sont moins coûteux que les transferts traditionnels d’argent liquide, et les services d’argent mobile donnent également aux personnes migrantes et à leurs familles restées dans leurs pays d’origine la possibilité d’accéder à des produits financiers utiles et abordables qui leur permettent de mieux gérer leur argent, comme des services d’épargne, de prêt et d’assurance. À l’échelle mondiale, 200 millions de personnes migrantes envoient régulièrement de l’argent à 800 millions de proches. Ces fonds sont indispensables pour améliorer les conditions de vie et les moyens d’existence des destinataires. Près de la moitié de ces familles vivent dans les zones rurales de pays en développement, qui sont les plus touchées par la faim et la pauvreté. Les familles utilisent les fonds envoyés par les travailleurs migrants pour subvenir à leurs besoins essentiels, comme l’alimentation, le logement, l’éducation et les soins de santé, ainsi que pour lancer de petites entreprises. Ces ressources transforment souvent la vie des familles et des populations locales. « Si la pandémie a accéléré l’adoption des virements en ligne et des comptes d’argent mobile, elle a également mis en lumière l’omniprésence des inégalités femmes-hommes », explique Pedro de Vasconcelos, chef du Mécanisme de financement pour l’envoi de fonds du FIDA. « D’après les données dont nous disposons, la probabilité qu’une femme possède un compte d’argent mobile est de 33% inférieure à celle d’un homme. Nous devons nous atteler à combler cet écart en éliminant les obstacles qui empêchent les femmes d’obtenir et d’utiliser des services financiers mobiles. » Depuis mars 2020, le FIDA dirige le Groupe de travail de la communauté des envois de fonds, composé de 41 organisations internationales, organes intergouvernementaux, groupes sectoriels, acteurs du secteur privé et réseaux d’organisations de la diaspora, qui s’emploie à faire face aux effets qu’a la pandémie de COVID-19 sur le milliard de personnes directement concernées par les envois de fonds. Le Groupe de travail a formulé de nombreuses recommandations destinées aux secteurs public et privé et élaboré des mesures concrètes visant à stimuler le passage au numérique du marché des envois de fonds en vue de stimuler la reprise ainsi que la résilience des familles de migrants dans le monde entier. Dans le droit fil de ces mesures, le FIDA finance actuellement des solutions mobiles issues du secteur privé qui profiteront à plus d’un million de personnes rien qu’en Afrique de l’Ouest.
L’Union européenne et le FIDA aideront l’Éthiopie à sauvegarder les institutions financières rurales, le marché de l’emploi et les moyens d’existence en période de COVID-19
Le Fonds international de développement agricole (FIDA) et l’Union européenne (UE) vont débloquer 26,5 millions d’EUR sous forme de liquidités et d’allégement de la dette afin d’aider les institutions financières rurales à protéger l’emploi et à garantir les moyens d’existence dans le contexte de la pandémie de COVID-19. En Éthiopie, ce sont le secteur agricole et les populations rurales qui ont le plus pâti de l’épidémie. Cette dernière a réduit le travail agricole, limité l’accès aux intrants et au capital de production, diminué la production et la productivité, et entravé l’accès aux marchés et aux services financiers. Cela a eu pour effet de faire reculer l’emploi, de restreindre l’accès aux denrées alimentaires et d’accroître les responsabilités familiales pesant sur les femmes. Les micro, petites et moyennes entreprises (MPME) et les coopératives, qui jouent un rôle de premier plan dans la création d’emplois et la sauvegarde des niveaux de revenus en milieu rural, font elles aussi face à des difficultés en raison de la pandémie. « Ce nouveau projet à hauteur de 26,5 millions d’EUR visant à favoriser le financement de l’agriculture en temps de COVID-19 atteste de notre appui au développement économique et à la création d’emplois en Éthiopie. Le financement de l’UE et du FIDA permettra d’ouvrir de nouvelles lignes de crédit en faveur de la production pour les petites et moyennes entreprises agricoles et leurs exploitants dans les principaux parcs agro-industriels du pays », a déclaré Dominique Davoux, membre de la délégation de l’UE en Éthiopie et responsable de l’équipe chargée du Pacte vert. Le ralentissement économique actuel exige un appui supplémentaire aux institutions financières rurales, qui sont les plus exposées, afin qu’elles puissent maintenir leur niveau de liquidités. Le Gouvernement éthiopien a pris des mesures afin d’atténuer les effets de la pandémie, notamment en soutenant toute la filière, les MPME et les coopératives agricoles. Le Programme d’intermédiation financière rurale – Phase III (RUFIP III), appuyé par le FIDA, vise à répondre à la demande du Gouvernement en apportant des liquidités aux MPME en difficulté, et en aidant le secteur de la finance rurale à renforcer sa résilience et sa durabilité. Il profitera à plus de 1,5 million de clients d’institutions financières rurales. « La pandémie de COVID-19 touche les membres les plus vulnérables de la communauté, qui perdent leur emploi et leurs débouchés économiques. Les MPME sont la colonne vertébrale de l’économie rurale. Grâce à l’assistance, elles pourront maintenir leur activité en minimisant les chocs et en gardant leurs employés », a précisé Mawira Chitima, représentant du FIDA et directeur de pays pour l’Éthiopie. « Le FIDA est heureux de cofinancer cette initiative avec l’UE et le Gouvernement éthiopien, car, pour appuyer la résilience et le secteur financier, il est indispensable de protéger l’emploi. » La Banque de développement d’Éthiopie (BDE) recevra un don de 13,8 millions d’EUR de la part du FIDA et un don supplémentaire de 12,7 millions d’EUR de la part de l’UE afin d’améliorer son niveau de liquidités et d’épauler les institutions financières rurales. Ce financement permettra à ces dernières d’aider leurs MPME clientes à maintenir les emplois, de réduire les charges d’intérêt des crédits, d’accompagner les exploitants agricoles ayant du mal à satisfaire aux contrats agricoles et d’absorber les pénalités des prêts non remboursés. Il fournira également des liquidités qui permettront à ces institutions de faire face, en partie, au report des remboursements dus à la BDE. « Cet appui pourrait être essentiel au maintien de la productivité agricole alors que les marchés de produits alimentaires nationaux et internationaux traversent une période d’incertitude en raison de la COVID-19 », a ajouté Dominique Davoux. « La contribution de l’UE permet une bonification des taux d’intérêt, qui réduira les coûts de financement des entreprises bénéficiaires du RUFIP touchées par la COVID-19, améliorant ainsi leur capacité de résister à la crise et de préserver l’emploi. » Les principaux partenaires de ce projet seront l’Agence fédérale des coopératives, les bureaux régionaux de promotion des coopératives, l’Association éthiopienne des institutions de microfinance et la Banque nationale d’Éthiopie. Depuis 1980, le FIDA a investi 795,5 millions d’USD dans le cadre de 20 programmes et projets de développement rural en Éthiopie, pour une valeur totale de 2,1 milliards d’USD. Environ 12 millions de ménages ruraux en ont directement bénéficié.
Un niveau de financement historique approuvé par les pays donateurs du FIDA pour soutenir le développement rural et lutter contre la faim et la pauvreté
Un total de 3,8 milliards d’USD, c’est le montant que le Fonds international de développement agricole (FIDA) des Nations Unies pourra désormais investir dans les populations rurales pauvres du monde. Ceci, grâce à un objectif de financement record établi le 18 février par les gouvernements de 177 pays lors du Conseil des gouverneurs annuel du FIDA. À l’heure où de nombreux pays sont confrontés à de graves difficultés économiques, cette décision montre l’importance que les dirigeants mondiaux accordent à l’investissement dans un développement rural efficace sur le long terme, qui est essentiel pour atteindre les objectifs de développement durable. Cette décision est une forte marque de confiance et elle renforce considérablement la capacité du FIDA à aider les populations rurales à faire face aux retombées socio-économiques dévastatrices de la COVID-19 et des changements climatiques. Grâce à ce capital sans précédent, le FIDA touchera environ 140 millions de personnes dans les régions les plus fragiles et les plus reculées du monde sur une période de trois ans (2022-2024). Avec également une extension du programme pionnier du FIDA d’adaptation aux changements climatiques ASAP+, un nouveau programme de financement du secteur privé et des cofinancements de partenaires nationaux et internationaux, le FIDA visera à réaliser un programme de travail total d’au moins 11 milliards d’USD entre 2022 et 2024. « Aujourd’hui, nos États membres ont clairement fait savoir que le sort des pauvres et des affamés nous importe. Nous sommes tous unis dans notre lutte contre les effets de la COVID-19 et de changements climatiques très rapides, mais personne n’en ressent plus profondément les conséquences que les populations rurales des pays les plus pauvres du monde », a déclaré Gilbert F. Houngbo, Président du FIDA. « Il est moins coûteux d’investir dans le développement durable et dans une meilleure résilience aux chocs à long terme que de répondre à des urgences humanitaires répétées. C’est la raison d’être des objectifs de développement durable et ce niveau accru d’engagement à l’égard du FIDA est une étape importante en vue de les atteindre. Les contributions qui ont été annoncées jusqu’à présent montrent que nos États membres sont déterminés à éradiquer la pauvreté et la faim, et qu’ils ont confiance dans l’impact que peut avoir l’action du FIDA », a ajouté Gilbert F. Houngbo. Soixante-sept pays donateurs ont déjà annoncé leur nouvelle contribution pour un montant total de plus de 1,1 milliard de dollars dans le cadre de la Douzième reconstitution des ressources du FIDA (FIDA12), un processus par lequel les États membres définissent des priorités stratégiques et engagent des fonds en faveur de l’organisation pour ses activités sur la période 2022-2024. D’autres annonces sont attendues tout au long de l’année 2021. Affichant très explicitement tout leur soutien au FIDA, l’Allemagne et la France ont rendu publique une déclaration conjointe précisant: « Les gouvernements allemand et français ont tous deux décidé d’augmenter considérablement leur soutien financier au FIDA pour atteindre un niveau sans précédent, en réponse au caractère à la fois ambitieux et nécessaire de FIDA12 pour lutter contre la pauvreté rurale en cette période critique. Nous demandons à tous les États membres de nous rejoindre avec une contribution ambitieuse ». Le FIDA occupe une place à part parmi les institutions financières internationales car un grand nombre d’États membres – plus d’une centaine en règle générale – contribuent volontairement à son financement de base. Parmi eux figurent certains des pays les plus pauvres du monde, qui ont été parmi les premiers à annoncer leurs contributions l’année dernière, en soulignant la valeur qu’ils accordent à leur partenariat avec le FIDA, et faisant ainsi pression sur les bailleurs de fonds traditionnels pour qu’ils aillent plus loin. De nombreux pays parmi les gros bailleurs de fonds du FIDA ont annoncé leur intention d’augmenter très nettement leur niveau de contribution. Les États-Unis, qui sont historiquement le plus gros bailleur du FIDA, ont annoncé une contribution de 129 millions d’USD, soit une augmentation de 43% par rapport à la précédente. Une déclaration publiée par le pays souligne le rôle du FIDA comme un « partenaire efficace sachant rassembler les bailleurs dans un cadre multilatéral afin d’avoir un véritable impact sur la pauvreté rurale au service des plus pauvres ». Des augmentations de leur contribution ont également été annoncées par la France (106 millions d’USD – une hausse de 50%), l’Italie (96 millions d’USD – une hausse de 45%), la Suède (87,3 millions d’USD – soit une hausse de 60% en couronnes suédoises) et l’Irlande (14,3 millions de dollars – une hausse de 66%), entre autres. La Finlande et la Norvège ont également augmenté leurs contributions de base de 40% en monnaie nationale, et l’Allemagne, la Chine, les Pays-Bas, le Japon et le Canada ont annoncé des contributions importantes respectivement de 101 millions d’USD, 85 millions d’USD, 82,9 millions d’USD, 57,3 millions d’USD et 55,5 millions d’USD. D’autres pays, dont le Cambodge, Madagascar, la Mauritanie, le Pakistan, les Philippines et la République démocratique populaire lao ont également annoncé des contributions plus élevées, rejoignant ainsi tous ceux qui ont promis des augmentations significatives l’année dernière, notamment le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Gambie, la Grèce, le Luxembourg, le Mali, l’Ouganda, Sao Tomé-et-Principe et la Sierra Leone. Contribuant pour la première fois depuis 2013, Haïti a annoncé un versement représentant plus du double de sa dernière contribution, tandis que la Somalie a annoncé sa première contribution en trente ans. Dans le cadre du processus de FIDA12, les États membres ont convenu de financer un Cadre pour la soutenabilité de la dette réformé afin de garantir que les pays fortement endettés puissent continuer à recevoir des dons du FIDA. Ils ont également convenu qu’au moins la moitié des fonds reçus soutiendront des projets de développement rural en Afrique subsaharienne, et que plus d’un quart seront destinés à des pays connaissant des conflits ou autres situations de fragilité. Au moins 40% seront investis pour faire face aux changements climatiques, contribuer à la réalisation de l’Accord de Paris et faire en sorte que davantage de financements de l’action climat parviennent aux petits producteurs. L’investissement
Le Nigéria et le FIDA s’allient en vue d’épauler les petits producteurs à améliorer la sécurité alimentaire et combattre la pauvreté
Le gouvernement nigérian et le Fonds international de développement agricole (FIDA) unissent leurs forces pour atténuer les répercussions de la pandémie de COVID-19 sur les activités des petits producteurs et l’approvisionnement alimentaire dans les États du nord-est du Nigéria, a annoncé l’organisation internationale. Par l’intermédiaire de son Mécanisme de relance en faveur des populations rurales pauvres, le FIDA annonce dans un communiqué qu’il a effectué un premier don de 900 000 USD pour venir en aide aux petits producteurs et aux ménages ruraux du nord les plus durement touchés pendant la crise de la COVID-19, et contribuer à la reconstruction et à la reprise après la crise. Signé par la Ministre des finances, du budget et de la planification nationale, Zainab Shamsuna Ahmed, et la Directrice régionale de la Division Afrique de l’Ouest et du Centre du FIDA, Nadine Gbossa, l’accord de don permettra d’aider les petits exploitants de sept États du nord (Borno, Jigawa, Katsina, Kebbi, Sokoto, Yobe et Zamfara), a souligné le Fonds de même source. Selon les précisions de l’organisation, sous la direction du Ministère de l’agriculture et du développement rural, un kit de relance agricole et de renforcement de la résilience, composé de semences à haut rendement, très nutritives et résistantes aux variations climatiques, sera distribué à plus de 8 000 petits exploitants vulnérables du nord du Nigéria, afin qu’ils puissent obtenir une bonne production et des revenus satisfaisants. En mobilisant des ressources pour atténuer les effets de la pandémie sur les activités agricoles des petits producteurs et les filières alimentaires nationales, le FIDA vient compléter le panier de fonds des Nations Unies pour la riposte à la COVID-19 au Nigéria. Avec CP « Nous saluons et nous apprécions la contribution du FIDA à l’action que nous menons pour réduire autant que possible les effets de la pandémie de COVID-19 sur l’économie du pays, en particulier dans le secteur agricole », a déclaré le Ministre nigérian de l’agriculture et du développement rural, Mohammed S. Nanono. « Cet appui vient consolider le plan du Ministère pour l’atténuation et la durabilité dans le secteur agricole, qui vise à lutter contre les conséquences défavorables de la pandémie de COVID-19 sur l’agriculture et la sécurité alimentaire au Nigéria. » Le Gouvernement nigérian fournira 80 tonnes de semences (maïs, riz et légumes) et 722 tonnes d’engrais afin de porter assistance aux petits exploitants les plus durement touchés. Environ 50% d’entre eux sont des femmes, 25% des hommes et 25% de jeunes agriculteurs qui participent déjà au Programme d’appui à l’adaptation au changement climatique et au secteur agroalimentaire dans les zones de savane, financé par le FIDA. « Je suis très heureux de faire partie des bénéficiaires qui recevront des semences de riz et de l’engrais. Cela me permettra de cultiver un demi-hectare de riz en irrigation pendant la saison sèche cette année. Je pourrai améliorer mes revenus et ma sécurité alimentaire malgré la pandémie de COVID-19 », déclare Ige Abdullahi Yarkofoji, agriculteur de la communauté rini établi dans la région de Bakura (État de Zamfara). Les populations pourront également suivre des formations sur les meilleures pratiques en matière de production alimentaire, notamment sur la bonne application des engrais et des produits agrochimiques, la gestion des exploitations et les méthodes agricoles climatiquement rationnelles. Ces activités visent à préserver les acquis obtenus par les petits exploitants avant la pandémie au chapitre de la sécurité alimentaire, de l’accès aux marchés et de l’augmentation des revenus. Elles ont également pour but de sensibiliser les petits producteurs aux mesures de prévention de la COVID-19 afin qu’ils puissent exercer leur activité agricole en toute sécurité. « Grâce au financement du Mécanisme de relance du FIDA en faveur des populations rurales pauvres, les agriculteurs pourront accéder rapidement à des intrants, à des informations et aux marchés. En aidant les petits producteurs à atténuer les effets de cette crise au moyen d’une approche axée sur le marché, nous assurerons la viabilité des activités agricoles de base, ce qui favorisera la reprise et la résilience, une fois la pandémie passée », a affirmé la Directrice régionale de la Division Afrique de l’Ouest et du Centre du FIDA, Nadine Gbossa. « Le FIDA est résolu à ne laisser personne de côté et veillera à ce que les femmes et les jeunes du Nigéria puissent accéder à ces fonds sur un pied d’égalité. » Depuis 1985, le FIDA a financé en tout 11 projets au Nigéria, d’une valeur totale de 1 136,8 millions d’USD, dont 510,5 millions d’USD financés par le Fonds, et qui ont profité directement à près de 3,9 millions de ménages ruraux.
Le Cameroun et le FIDA s’associent pour venir en aide aux petits producteurs et renforcer la sécurité alimentaire
Le Fonds international de développement agricole (FIDA) a annoncé mardi 29 qu’il allait investir 59,9 millions d’USD afin de reconduire pour une durée de six ans le Projet d’appui au développement des filières agricoles (PADFA), dont la première phase a été menée avec succès. Gilbert F. Houngbo, Président du FIDA, et Alamine Ousmane Mey, Ministre de l’économie, de la planification et de l’aménagement du territoire de la République du Cameroun, se sont réunis par téléconférence pour signer l’accord de financement de la deuxième phase du projet, intitulée PADFA II. Le Cameroun a de grandes potentialités à exploiter pour répondre à la demande alimentaire nationale et améliorer les conditions de vie des populations rurales. Quelque 32 000 ménages ruraux pauvres bénéficieront de ce nouveau projet, qui viendra en aide aux petits producteurs agricoles et stimulera la production de riz et d’oignon dans le pays. La finalité du projet est de renforcer les moyens d’existence en zone rurale pour augmenter les revenus, d’améliorer la sécurité alimentaire et la nutrition, et d’intégrer diverses approches pour atténuer les effets des changements climatiques. Le niveau de productivité et de revenu des petits exploitants agricoles des filières du riz et de l’oignon s’est révélé jusqu’ici relativement faible. Dans le cadre du projet, des mesures seront introduites pour garantir l’offre de semences de qualité, résilientes face aux changements climatiques, et d’autres intrants, ainsi que la rationalisation de la gestion de l’eau et des terres, notamment la modernisation des ouvrages d’irrigation, qui permettra de réduire la dépendance des producteurs à l’égard de l’agriculture pluviale. Le projet contribuera également à la réduction des pertes après récolte, grâce à des installations de stockage et de transformation adaptées qui seront mises à disposition. Le projet vise à autonomiser les femmes et les jeunes, particulièrement vulnérables aux phénomènes climatiques et aux autres chocs. Parmi les participants au projet, 50% seront des femmes, dont l’accès à la finance et aux outils de production est généralement limité. Au moins 30% des participants seront des jeunes, qui connaissent souvent un taux de chômage élevés. Le FIDA finance le projet au moyen d’un prêt de 47,0 millions d’USD, complété par un cofinancement national d’un montant de 10,8 millions d’USD, assuré à hauteur de 8,7 millions d’USD par le Gouvernement camerounais et de 2,1 millions d’USD par les bénéficiaires. Un cofinancement additionnel d’environ 2,1 millions d’USD est en passe d’être conclu avec d’autres partenaires de développement. Le projet sera mené dans 15 départements de quatre régions du pays (Nord, Extrême-Nord, Nord-Ouest et Ouest), ce qui accroît la portée géographique du PADFA, dont la première phase était limitée à 11 districts. « Ce nouvel accord de financement arrive à point nommé, car nous sommes face aux effets négatifs en cascade de la pandémie de COVID-19 », a déclaré Abdelhaq Hanafi, Directeur de pays au Cameroun. « Les petits producteurs sont au cœur de l’action du FIDA; investir dans ce groupe d’acteurs est indispensable pour assurer la sécurité alimentaire. » Le PADFA II s’associera à 111 coopératives paysannes pour stimuler la production et la productivité des petits exploitants, mettre au point un programme d’amélioration des semences de riz et d’oignon et faciliter l’accès à la finance rurale et aux marchés pour la vente des produits agricoles. Pour éviter les pertes alimentaires, 26 entrepôts de riz, 28 maisons bioclimatiques pour le stockage des oignons et cinq centres de collecte et de conditionnement des oignons seront construits; enfin 25 kilomètres de routes rurales seront remis en état pour faciliter le transport des produits jusqu’aux marchés. L’installation de deux unités d’étuvage du riz permettra d’apporter une valeur ajoutée aux produits transformés. Les participants au projet bénéficieront d’une formation axée sur la nutrition, la préparation des produits alimentaires et l’hygiène. Les jeunes peuvent compter sur la création d’emplois décents pour appuyer le transport des produits et la maintenance des infrastructures. Depuis 1981, le FIDA a investi 201,6 millions d’USD dans 11 projets et programmes de développement rural au Cameroun, pour une valeur totale de près de 421,3 millions d’USD. Ces programmes ont bénéficié directement à 610 302 ménages ruraux.