Depuis 2006, la République Démocratique du Congo connaît des crises électorales patentes. Dans ce contexte, le processus électoral de 2018 et du début 2019 est sans doute aucun l’un des pires processus électoraux de notre histoire comme peuple et nation en Afrique et dans le monde. Les crises électorales ne sont qu’une émanation de la crise profonde de l’être Congolais et de sa société face aux enjeux iniques et géostratégiques de pillage des riches ressources naturelles de la République Démocratique du Congo.
- La démocratie n’est pas de l’électionisme qui fait partie de la médiocratie
L’électionisme est un système où les élections sont organisées pour des élections sans tenir compte de tous les paramètres fondamentaux et des intérêts du peuple. C’est une obsession d’organiser des élections à n’importe quelle condition où le Peuple Congolais peut devenir le dindon de la farce. Une obsession nourrie par des forces exogènes. C’est ainsi une obsession à dessein d’organiser des mauvaises élections pour la confiscation du pouvoir et les nominations électorales. Dans le cadre de l’électionisme, des contraintes savantes sont mises en place volontairement pour de mauvaises élections. L’électionisme découle de la médiocratie tant décriée par notre référence nationale le Cardinal Laurent MONSENGWO PASINYA d’heureuse mémoire. Il importe de souligner que l’électionisme est un concept initié par le lexicologue Armand MAVINGA TSAFUNENGA dans le cadre de la vision de la Coalition pour le Changement en République Démocratique du Congo (3C-RDC).
La République Démocratique du Congo vit la plus grave crise à l’échelle planétaire après la Seconde Guerre mondiale : plus de 12.000.000 de morts ; plus de 7.500.000 de Congolaises et Congolais déplacés de force et qui vivent comme des réfugiés abandonnés sur le sol de nos ancêtres ; le Congolais est parmi les sept peuples les plus pauvres de l’humanité ; plus de 2.000.000 de femmes, filles et enfants violées et à jamais détruites. Une véritable guerre africaine internationale silencieuse se déroule dans notre pays envahi par des armées étrangères. Le pays est resté esclave des enjeux iniques et brutaux de pillage de ses ressources naturelles par les puissances et les forces négatives internationales. Les armées étrangères se promènent en République Démocratique du Congo, comme dans une sorte de territoire conquis. L’insécurité généralisée, le clientélisme politique violent et la cohésion nationale brisée annoncent des élections violentes du terrorisme, de la guerre civile et de la balkanisation du pays, si elles étaient organisées en décembre 2023. Les autorités congolaises sont défiées depuis plus d’une année par le mouvement rebelle et terroriste du M23 appuyé par des pays voisins dont le Rwanda. L’état de siège n’a pas donné des résultats escomptés, car l’insécurité ne fait que s’accroître à l’Est du pays.
N’en déplaisent aux uns et aux autres, les conditions ne sont pas réunies et ne seront pas réunies pour des élections justes, libres, transparentes, inclusives et apaisées en République Démocratique du Congo. Les faits ci-après en témoignent :
- L’insécurité généralisée sur toute l’étendue du territoire avec des actes d’enlèvement et d’assassinat de la population congolaise. Il est impossible d’organiser des élections crédibles et justes dans l’insécurité généralisée. Il faut une réforme titanesque urgente de l’armée, de la police et des services des renseignements et de l’immigration.
- Le climat de terreur, de méfiance, d’intolérance politique, de clientélisme politique dangereux avec l’émergence des milices politiques et la crise économique et sociale aigue. Les récents massacres de Goma viennent renforcer le climat de terreur et la méfiance.
- L’échec de l’état de siège à l’Est de la République Démocratique du Congo, avec le record des massacres chaque jour de la population congolaise.
- Les élections ne peuvent être organisées quand une partie du territoire est occupée par des groupes terroristes, des milices et des armées étrangères. Ce serait une trahison et l’acceptation de fait de la balkanisation de notre pays. C’est une question de patriotisme élevé pour éviter les pièges de l’électionisme.
- La préparation des élections comporte des défaillances techniques et des problèmes qui méritent des réformes profondes avant d’aller aux élections, à savoir : la non crédibilité de la CENI et des institutions impliquées dans l’organisation des élections et la certification des résultats, car elles sont dirigées par des personnes issues d’une même tribu que le Président de la République (CENI, Ministère de la Justice, Ministère de l’Intérieur, Ministère des Finances, Cour Constitutionnelle) ; le fichier électoral n’est pas crédible et mérite un audit par une organisation internationale compétente, et surtout que les élections sont à un seul tour ; l’enrôlement des électeurs sans effectuer au préalable un recensement scientifique et technique pour identifier les nationaux et les étrangers permet aux étrangers de voter facilement et d’acquérir de manière la plus facile et insolite la nationalité congolaise, notamment aux Rwandais, Ougandais, Burundais et Sud-Soudanais.
- La loi électorale est une loi inique, une loi de ségrégation sociale, économique et politique qui empêche des jeunes d’être des acteurs de l’avenir du pays. Cette loi est conçue de manière à favoriser des acteurs politiques qui sont actuellement dans des institutions avec les leurs. C’est une loi en différé qui peut faciliter la confiscation du pouvoir et les nominations électorales.
- Les institutions congolaises sont infiltrées, notamment l’armée, la police et les services des renseignements et d’immigration. Cela doit nous interpeller tous quant au danger que court le pays pour sa sécurité et sa souveraineté.
- La présence de plusieurs armées étrangères sur le sol congolais pose un problème urgent d’intégrité territoriale et de souveraineté nationale. Les élections ne peuvent pas bafouer l’intégrité territoriale et la souveraineté nationale.
- La Troisième République, héritée de l’AFDL, a totalement échoué et peut s’effondrer à tout moment. L’holocauste congolais fait partie de son histoire. Il faut impérativement un nouvel ordre politique, économique et social pour la mise en place de la Quatrième République.
Sans des réformes profondes et titanesques, personne ne gagnera des élections en décembre 2023, si elles étaient organisées à la date prévue, car nous allons tous perdre notre peuple et notre pays. La Coalition pour le Changement en République Démocratique du Congo (3C-RDC) est pour la mise en place d’une véritable tradition des élections irréprochables, puisant dans nos valeurs millénaires issues de notre génie comme peuple. Ce qui exige des réformes profondes de notre société avec l’avènement de la Quatrième République. La 3C-RDCpréconise la dissolution de la CENI d’essence exogène pour la mise en place d’une tradition électorale correspondant au génie du Peuple Congolais avec le Conseil National des Choix Populaires (CNCP) et des Comités des Choix Populaires (CCP). Les élections locales deviendront les élections prioritaires au dessus des autres élections dans notre tradition électorale. Le génie local sera au cœur de notre tradition électorale et par surcroît au cœur de notre processus démocratique. Il sera inscrit dans la loi nationale que les élections débuteront impérativement par les élections locales. Faire autrement deviendra une faute lourde. Le génie congolais et la sacralité congolaise seront au cœur de la nouvelle vie démocratique nationale.
- 2.Une transition exceptionnelle va s’imposer à tous en République Démocratique du Congo
La vision d’une transition exceptionnelle de la Coalition pour le Changement en République Démocratique du Congo (3C-RDC) fait autorité. Un consensus autour de cette vision se dégage de plus en plus dans la diaspora congolaise et au pays. Une transition exceptionnelle va s’imposer à tous en République Démocratique du Congo en vue de l’avènement d’un nouveau Congo. C’est une question de vie ou de mort. La Troisième République, héritée de l’AFDL, risque de s’effondrer brusquement et de manière brutale avec un chaos électoral. Un consensus national est urgent pour la mise en place des fondements de la Quatrième République. Le patriotisme élevé hérité de nos pères et ancêtres, l’humilité et l’intérêt suprême de la nation congolaise exigent un véritable consensus national pour l’avenir de notre pays. Faire autrement, ce sera une grande responsabilité de l’histoire pour nous tous.
La 3C-RDC, en tant que grande force d’anticipation, a déjà préparé le cadre de cette transition exceptionnelle. Vous pourriez lire avec intérêt l’ouvrage publié par la 3C-RDC. En voici les références : MAVINGA TSAFUNENGA Armand et IZOUELE DJAMBA Jerry, La conquête du pouvoir pour un nouvel ordre politique, économique et social en République Démocratique du Congo, Paris, Ed. Ceprocom-Afrique, 2023, 406p.). C’est une contribution à la nouvelle pensée congolaise. C’est ainsi que la 3C-RDC a toujours proposé que le Gouvernement de Transition soit dirigé par une personnalité neutre de la Diaspora Congolaise. La Diaspora Congolaise, premier bailleur de fonds du Peuple Congolais et laboratoire de la transition exceptionnelle, doit être au cœur de la gestion de cette transition
La Coalition pour le Changement en République Démocratique du Congo (3C-RDC) appuie le travail que réalise le Conseil Mondial de la Diaspora Congolaise (CMDC) pour la participation active et juste de la Diaspora Congolaise à la gestion d’une transition exceptionnelle en République Démocratique du Congo. Des réformes profondes et urgentes devront être opérées pour l’avènement de la Quatrième République. Il y aura notamment le Gouvernement de Transition et le Parlement de Transition ne dépassant pas 500 membres. La Diaspora Congolaise devra être présente dans le Gouvernement et le Parlement de Transition. Etant donné la longue expérience de la Diaspora Congolaise dans la préparation de la transition exceptionnelle, il est indiqué et juste que le Gouvernement de Transition soit dirigé par une personnalité neutre de la Diaspora Congolaise.
C’est un défi d’un patriotisme élevé et visionnaire qui s’impose à tous les Congolais en cette période cruciale de la nouvelle reconfiguration mondiale rapide et brutale. Nous devons être éveillés, lucides et engagés de manière authentique face au nouveau monde multipolaire qui se construit devant nous, et qui devrait se faire avec nous. C’est le moment de nous mettre tous ensemble pour inventer le nouveau Congo appelé à être le Grand Congo du 21ème siècle.
Fait à Paris, le 19 septembre 2023
Armand MAVINGA TSAFUNENGA
Le Président de 3C-RDC.