La démocratie n’est pas de l’électionisme pour la 3C-RDC

La démocratie n’est pas de l’électionisme pour la 3C-RDC

Depuis 2006, la République Démocratique du Congo connaît des crises électorales patentes. Dans ce contexte, le processus électoral de 2018 et du début 2019 est sans doute aucun l’un des pires processus électoraux de notre histoire comme peuple et  nation en Afrique et dans le monde. Les crises électorales ne sont qu’une émanation de la crise profonde de l’être Congolais et de sa société face aux enjeux iniques et géostratégiques de pillage des riches ressources naturelles de la République Démocratique du Congo.    L’électionisme est un système où les élections sont organisées pour des élections sans tenir compte de tous les paramètres fondamentaux et des intérêts du peuple. C’est une obsession d’organiser des élections à n’importe quelle condition où le Peuple Congolais peut devenir le dindon de la farce. Une obsession nourrie par des forces exogènes. C’est ainsi  une obsession à dessein d’organiser des mauvaises élections  pour la confiscation du pouvoir et les nominations électorales. Dans le cadre de l’électionisme,  des contraintes savantes sont mises en place volontairement pour de mauvaises élections. L’électionisme découle de la médiocratie tant décriée par notre référence nationale le Cardinal Laurent MONSENGWO PASINYA d’heureuse mémoire. Il importe de souligner que l’électionisme est un concept initié par le lexicologue Armand MAVINGA TSAFUNENGA dans le cadre de la vision de la Coalition pour le Changement en République Démocratique du Congo (3C-RDC).    La République Démocratique du Congo vit la plus grave crise à l’échelle planétaire après la Seconde Guerre mondiale : plus de 12.000.000 de morts ; plus de 7.500.000 de Congolaises et Congolais déplacés de force et qui vivent comme des réfugiés abandonnés sur le sol de nos ancêtres ; le Congolais est parmi les sept peuples les plus pauvres de l’humanité ; plus de 2.000.000 de femmes, filles et enfants violées et à jamais détruites. Une véritable guerre africaine internationale silencieuse se déroule dans notre pays envahi par des armées  étrangères. Le pays est resté esclave des enjeux iniques et brutaux de pillage de ses ressources naturelles par les puissances et les forces négatives internationales. Les armées étrangères se promènent en République Démocratique du Congo, comme dans une sorte de territoire conquis. L’insécurité généralisée, le clientélisme politique violent et la cohésion nationale brisée annoncent des élections violentes du terrorisme, de la guerre civile et de la balkanisation du pays, si elles étaient organisées en décembre 2023. Les autorités congolaises sont défiées depuis plus d’une année par le mouvement rebelle et terroriste du M23 appuyé par des pays voisins dont le Rwanda. L’état de siège n’a pas donné des résultats escomptés, car l’insécurité  ne fait que s’accroître à l’Est du pays.    N’en déplaisent aux uns et aux autres, les conditions ne sont pas réunies et ne seront pas réunies pour des élections justes, libres, transparentes, inclusives et apaisées en République Démocratique du Congo. Les faits ci-après en témoignent :    Sans des réformes profondes et titanesques, personne ne gagnera des élections en décembre 2023, si elles étaient organisées à la date prévue, car nous allons tous perdre notre peuple et notre pays. La Coalition pour le Changement en République Démocratique du Congo (3C-RDC) est pour la mise en place d’une véritable tradition des élections irréprochables, puisant dans nos valeurs millénaires issues de notre génie comme peuple. Ce qui exige des réformes profondes de notre société avec l’avènement de la Quatrième République. La 3C-RDCpréconise la dissolution de la CENI d’essence exogène pour la mise en place d’une tradition électorale correspondant au génie du Peuple Congolais avec le Conseil National des Choix Populaires (CNCP) et des Comités des Choix Populaires (CCP). Les élections locales deviendront les élections prioritaires au dessus des autres élections dans notre tradition électorale. Le génie local sera au cœur de notre tradition électorale et par surcroît au cœur de notre processus démocratique. Il sera inscrit dans la loi nationale que les élections débuteront impérativement par les élections locales. Faire autrement deviendra une faute lourde. Le génie congolais et la sacralité congolaise seront au cœur de la nouvelle vie démocratique nationale.   La vision d’une transition exceptionnelle de la Coalition pour le Changement en République Démocratique du Congo (3C-RDC) fait autorité. Un consensus autour de cette vision se dégage de plus en plus dans la diaspora congolaise et au pays. Une transition exceptionnelle va s’imposer à tous en République Démocratique du Congo en vue de l’avènement d’un nouveau Congo. C’est une question de vie ou de mort. La Troisième République, héritée de l’AFDL, risque de s’effondrer brusquement et de manière brutale avec un chaos électoral. Un consensus national est urgent pour la mise en place des fondements de la Quatrième République. Le patriotisme élevé hérité de nos pères et ancêtres, l’humilité et l’intérêt suprême de la nation congolaise exigent un véritable consensus national pour l’avenir de notre pays. Faire autrement, ce sera une grande responsabilité de l’histoire pour nous tous.    La 3C-RDC, en tant que grande force d’anticipation, a déjà préparé le cadre de cette transition exceptionnelle. Vous pourriez lire avec intérêt l’ouvrage publié par la 3C-RDC. En voici les références : MAVINGA TSAFUNENGA Armand et IZOUELE DJAMBA Jerry, La conquête du pouvoir pour un nouvel ordre politique, économique et social en République Démocratique du Congo, Paris, Ed. Ceprocom-Afrique, 2023, 406p.). C’est une contribution à la nouvelle pensée congolaise. C’est ainsi que la 3C-RDC a toujours proposé que le Gouvernement de Transition soit dirigé par une personnalité neutre de la Diaspora Congolaise. La Diaspora Congolaise, premier bailleur de fonds du Peuple Congolais et laboratoire de la transition exceptionnelle, doit être au cœur de la gestion de cette transition    La Coalition pour le Changement en République Démocratique du Congo (3C-RDC) appuie le travail que réalise le Conseil Mondial de la Diaspora Congolaise (CMDC) pour la participation active et juste de la Diaspora Congolaise à la gestion d’une transition exceptionnelle en République Démocratique du Congo. Des réformes profondes et urgentes devront être opérées pour l’avènement de la Quatrième République. Il y aura notamment le Gouvernement de Transition et le Parlement de Transition ne dépassant pas 500 membres. La Diaspora

Vers la démocratie, la paix et la prospérité : Un appel commun pour une Afrique de l’Ouest plus forte

Vers la démocratie, la paix et la prospérité : Un appel commun pour une Afrique de l’Ouest plus forte

Préambule Nous, les participants de la toute première Semaine de la Société Civile de l’Afrique de l’Ouest 2023 (WACSW23), représentant plus de 100 organisations venues de toute l’Afrique de l’Ouest et des partenaires de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique australe, réunis à Lagos, au Nigéria, du 29 au 31 août 2023, sous les auspices de l’Institut de la Société Civile de I ‘Afrique de I ‘Ouest (WACSI) et du Réseau de Solidarité pour la Démocratie en Afrique de I‘Ouest (WADEMOS), avons abordé les questions vitales portant sur la démocratie, la paix et la prospérité. Nous avons engagé des discussions ouvertes, partagé nos expériences et collectivement formulé des stratégies et des requêtes afin d’une part, de faire face aux défis et d’autre part, apporter notre pierre à la construction d’une Afrique de l’Ouest pacifique et prospère. Défis et Enjeux Le  tout  premier  WACSW23  s’est  tenu  dans  un  climat  marqué  par  un  recul démocratique  profondément  préoccupant,   une  montée  de  l’autoritarisme,  un rétrécissement de l’espace civique et une hausse de la grogne populaire face à la mauvaise gouvernance et les coups d’État à répétition dans la sous-région. En effet, pendant que se déroulait la conférence, un coup d’État militaire était perpétré au Gabon, en Afrique centrale, mettant une fois de plus, en lumière, la pertinence et l’urgence de la réponse à apporter aux défis actuels. Nous reconnaissons que notre sous-région est à la croisée des chemins. Les citoyens protestent de plus en plus en réaction aux frustrations résultant des dividendes démocratiques inabouties et à un vide de gouvernance. Nous nous opposons catégoriquement aux coups d’État et interventions militaires perçues comme une panacée aux problèmes de gouvernance dont souffre la sous-région. Nous insistons sur la nécessité de faire entendre, la voix des citoyens, de reconnaître leurs préoccupations légitimes et, d’y répondre par des moyens pacifiques et démocratiques. C’est pour cela, nous condamnons avec la dernière énergie, les coups d’État survenus dans notre région, et le récent coup d’État au Gabon, en Afrique centrale. Nous condamnons également toutes les autres méthodes anticonstitutionnelles d’accession au pouvoir et de prolongation des mandats, portant atteinte aux principes démocratiques que notre région aspire à préserver. Non seulement, nous exprimons, notre profonde inquiétude, face à la tendance troublante au recul des pratiques et valeurs démocratiques, mais nous réaffirmons notre engagement en faveur de la gouvernance démocratique, de l’État de droit et des pratiques électorales transparentes, qui constituent les principes fondamentaux pour le développement durable et la paix. Résolutions: 1. Contre les interventions militaires: nous appelons la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à faire preuve de prudence et à privilégier les solutions pacifiques face aux crises d’accession au pouvoir d’Etat dans la sous-région. Comme un seul homme, nous nous dressons contre toute intervention militaire de la CEDEAO au Niger, ou dans toute autre partie de la région car elle pourrait entraîner des répercussions déstabilisantes dans la sous-région. Nous plaidons pour le retour à l’ordre constitutionnel à travers le dialogue et la négociation, conformément aux principes de la démocratie et aux intérêts des populations. 2. Protection de l’espace civique et développement inclusif: Nous rappelons la nécessité de protéger, de renforcer et d’élargir l’espace civique, en cette période critique, en veillant tout particulièrement à donner aux organisations de la société civile les outils nécessaires pour prospérer et contribuer efficacement à la gouvernance démocratique, et au développement national et sous-régional. Nous rejetons toute tentative visant à restreindre la liberté d’expression, d’association et de rassemblement, car elle est fondamentale pour le fonctionnement d’une société civile dynamique. Nous appelons les gouvernements à faire respecter les droits de l’homme et à garantir la sécurité des acteurs de la société civile. 3. Autorité Morale de la CEDEAO: Nous invitons la CEDEAO à réaffirmer son autorité morale et à reconquérir la confiance de ses citoyens. Il est plus qu’urgent que le slogan « CEDEAO des peuples » se traduise par un engagement tangible en faveur de la promotion du bien-être des populations en Afrique de l’Ouest. Nous plaidons pour que le Conseil Economique et Social de la CEDEAO (ECOSOCC) soit opérationnel en vue de renforcer la collaboration entre la CEDEAO et la société civile, dans une démarche tournée vers l’avenir. 4. La CEDEAO doit adopter les dispositions du protocole additionnel: Nous lançons un appel à la CEDEAO afin que, d’une part, elle adopte le protocole additionnel révisé portant sur la démocratie et la bonne gouvernance (tel qu’amendé), et d’autre part, elle s’engage à appliquer uniformément les dispositions de ce protocole en réponse à toute accession anticonstitutionnelle au pouvoir. 5. La Solidarité de la Société Civile: nous soulignons l’importance de l’unité entre les organisations de la société civile afin que leur impact et contributions à la démocratie, à la paix et à la prospérité de la sous-région soient accrus. 6. Renforcer l’Agence jeune: soutenir et préserver l’engagement des jeunes en mettant à leur disposition des plateformes, des formations et des ressources et enfin, veiller ainsi la prise en compte réelle de leur voix dans l’espace civique. 7. Paix et Prospérité par la Collaboration: Nous reconnaissons que l’instauration d’une paix et d’une prospérité durables en Afrique de l’Ouest exige des efforts concertés et multipartites. Nous exhortons les gouvernements, la CEDEAO et les partenaires au développement à prioriser le bien-être des citoyens au détriment des intérêts politiques. La société civile joue un rôle vital dans la promotion des droits et du bien-être de la population, et nous nous engageons à un dialogue soutenu, à une action collective et à des approches novatrices pour faire progresser ces objectifs. 8. Des actions inclusives en faveur du progrès: Nous soulignons l’importance du principe « ne laisser aucune voix de côté ». A cet égard, nous exhortons les acteurs étatiques et non étatiques à prioriser l’inclusion, en particulier l’implication des jeunes et des femmes, dans toutes les actions axées sur le progrès de notre sous-région. Conclusion, La Semaine de la Société Civile de l’Afrique de l’Ouest 2023 a été un moment privilégié de dialogue et de réflexion approfondie en ces

Les professionnels de la politique en Afrique et en RDC sont allergiques à l’alternance

Les professionnels de la politique en Afrique et en RDC sont allergiques à l’alternance

OPINION. « Peut-on sacrifier l’avenir de toute une nation pour donner satisfaction aux instincts d’un seul individu ? », s’interroge le Professeur Lohata Tambwe okitokosa Paul-René dans une tribune à Pagesafrik. Les professionnels de la politique en Afrique et en RDC sont allergiques à l’alternance. Il est fort dommage de constater que même les intellectuels comme Alpha Kone, Mackyasal, Ouattara  et tant  d’autres sont ou ont été tentés par cette aventure. Mandela, le meilleur, s’est contenté d’un seul mandat. En RDC, Mobutu réclamait cent ans , Kabila continue à pleurer le troisième mandat raté,  par la volonté du peuple. Aujourd’hui, Fatshi mise sur sept ans à nouveau, ce qui signifie qu’on ne lui appliquerait pas  le premier mandat, la constitution une fois changée, ce qui lui permettrait de rester au pouvoir aussi longtemps qu’il le voudrait. Le lien entre les honneurs, les richesses et la sécurité juridique  individuels ou égoïstes  avec le pouvoir politique peuvent expliquer cette perversion. D’abord, rien ne prouve que l’on peut réussir le deuxième ou le troisième mandat alors que le premier n’est pas concluant. Les prémisses inhérentes au premier mandat feront que les conclusions soient mauvaises si on ajoute de nouveaux mandats. Plus on s’éternise au pouvoir, plus on devient mauvais. Le cas Mobutu en constitue une éloquente illustration. Peut-on sacrifier l’avenir de toute une nation pour donner satisfaction aux instincts d’un seul individu ? La demande d’un  nouveau mandat devient en soi,  un projet de société. Il est surprenant que la démocratie directe ait réussi là où la démocratie représentative africaine a du mal à civiliser et à moderniser la vie politico- administrative.  Tenez,  entre le 6 ème et le 4 ème  siècles avant J.C.  en Grèce antique, le mandat était de 1 an non renouvelable; et les choses marchaient car la corruption, les détournements et l’autoritarisme n’y existaient pas. Tout dirigeant tenté par ces perversions était chassé des cités – Etats : ce fut cela l’ostracisme. Comment expliquer que l’antiquité ait été meilleure que les régimes africains du 21 ème siècle ? Professeur Lohata Tambwe okitokosa Paul – René.

TRIBUNE. France et Afrique francophone, c’est quoi le problème?

TRIBUNE. France et Afrique francophone, c’est quoi le problème?

OPINION. « Il faut sortir de l’obsession française», lance Hervé Mahicka dans cette tribune persuadé que la France « est un partenaire comme un autre, qu’on peut écarter, associer à d’autres, ou manipuler nous aussi ». « Que la France s’en aille », Comment doit-elle partir ? En rompant toutes les relations diplomatiques, commerciales ou touristiques ? Que les panafricarusses nous expliquent. « On veut la vraie indépendance ». Elle se donne où, et que contient-elle ? Soyez précis. « On veut coopérer avec la Russie ». Pour quel objectif exactement? Pour gagner quel savoir faire ou savoir Etre? De quelle manière? Lorsque je gratte un peu, il me semble que ce que les gens veulent (ou auraient voulu), c’est que la France soit un genre de gendarme de l’Afrique qui valide les bons régimes, et punit les non démocratiques. Qu’elle fasse également du développement visible (construction de routes, hôpitaux, logements, écoles) et enfin que les ex-colonisés accèdent à son territoire en toute liberté (visas). Mais comme on la voit commercer avec des régimes non souhaités par plusieurs, elle n’est pas dans le rôle de gendarme démocratique. En plus elle n’investit pas, alors là, à quoi bon ! Quant à la vraie indépendance, c’est le concept même qui est flou : pour certains c’est le droit d’imposer des prix des matières premières… Bon ! Comment vouloir être indépendant tout en désirant une surveillance de son pays, ne serait ce que de sa vie démocratique, et attendre des actions de développement de l’ancien colonisateur? L’indépendant que je suis, conteste totalement à la France ce droit de regard, et réfute ces attentes d’investissements. L’indépendance doit rester totale: budgétaire, militaire, politique. L’indépendance, je le rappelle, c’est le fait pour un pays que ce soient ses ressortissants qui décident in fine. POINT. Ça ne veut pas dire démocratie, ni l’égalité de toutes les nations, ni qu’il n’existe plus de pression d’autres pays ou sociétés. Non. Tout le monde a la pression d’un plus fort que soi. C’est la vie. La politique internationale c’est de tisser de bonnes alliances, de présenter les meilleurs atouts pour attirer et de savoir jongler avec les opportunités pour tirer son épingle du jeu. Que Félix Houphouët Boigny ait su tirer avantage de sa relation avec la France, heureux pour lui. Que le Congo Brazzaville ait pu profiter de l’URSS notamment en matière d’enseignement supérieur, bravo ! Il n’y a pas à se plaindre pour dire que le plan de la France était que le Congo ne se développe pas d’où elle n’accordait pas de bourses suffisantes. Elle ne nous doit rien. Elle n’a pas à nous aimer, ou à nous privilégier pour demander des comptes d’amour. Personne ne nous aimera. Ni, les russes, ni les suisses, ni les chinois. Que les français aient préféré Damiba à Goïta, c’est pas notre père pour exiger de lui un amour égal de ses fils. Il a droit à sa politique, c’est son problème. A chacun de jouer de sa diplomatie pour avoir ses alliés sûrs. Le Tchad c’est pareil. C’est déplorable que la France ait aidé, c’est critiquable, et même condamnable dans son propre pays. Mais on ne va pas ignorer que ça tient surtout de nous africains, avec une CEEAC, une CEMAC (clubs de tyrans) et une Union Africaine qui n’ont rien fait. Par confort, parce qu’eux mêmes ressemblent au Tchad, avec des pouvoirs ravis, des successions dynastiques en place ou à prévoir, des modifications de constitution. En RCA le conflit de Touadera et la France est connu, ce n’est donc pas Paris qui l’envoie rester au pouvoir. Le problème de fond est là. Le soutien de Paris vient en appui à un terreau fertile. Puis en relations internationales les États sont sensés reconnaître d’autres États et non les régimes qui sont une affaire interne. Une fois que Ouattara, Déby ou Traoré se sont imposés, c’est avec eux que tous les étrangers vont coopérer. Imposons le nôtre, il coopéreront avec lui. Au degré qu’ils veulent d’ailleurs, ou au niveau que notre capacité de plaire va les emmener. Ils ne sont obligés à rien. Au lieu de pleurer, je veux aussi que la France m’aide à renverser Sassou. Je chercherais aussi chez les américains, les nigérians, les chinois… Je n’hésiterai pas une seconde. Mais je n’ai pas peur de la France. Je ne lui accorde pas la toute puissance que ceux qui la vénèrent en faignant de critiquer, lui accordent. Elle n’est pas à l’origine de tous les coups d’état, elle n’est pas garante du développement de l’Afrique, ni propriétaire ou manipulateur de tous ses faits politiques. Par quelle intelligence? quel moyen? Ca c’est que veulent les panafricarusses qui prennent finalement cette France pour un Dieu. « Nous avons une nouvelle jeunesse consciente » entend-on, mais quelle nouveauté ? Ce discours de la vraie indépendance a été créé par Mongo Beti en 1960 quand l’UPC qu’il soutenait a été éradiqué par les français pour mettre Aïdjo au pouvoir. Depuis il a refusé de reconnaitre l’indépendance du Cameroun et, partant, de tous les pays africains francophone. Et tout ce courant est bloqué là-dessus depuis 62 ans. Quant aux russes, on ne comprend pas quel rôle veut-on les faire jouer. Pour protéger le Sahel? c’est impossible. 5000 mercenaires de Wagner pour des millions de Km2 ?! Payer à prix d’or sur les finances publiques en plus. C’est pour aider au développement? ils n’ont pas d’argent. La Russie c’est le PIB de la Guinée équatoriale par tête d’habitant. Pib Global de l’Espagne l’an dernier, mais tout les études montrent qu’il va passer de 1400 milliards de dollars à 800 milliards cette année à cause des sanctions. Ils parasitent les pays les plus pauvres du monde, sans Etats ou très faibles, pour donner une présence à Moscou. Mais même entretenir une ambassade ils ont du mal. Je ne crois d’ailleurs pas à leur entrée au Congo où des tas de ministres sont plus riches de Prigojine, en milliards de dollars. Sassou peut s’offrir des Wagner en

Congo. La commémoration improbable

Congo. La commémoration improbable

OPINION. C’est férié au Congo aujourd’hui. Tous les 10 juin on y commémore en effet la fin de la conférence nationale souveraine et ses acquis: la démocratie, la justice, la tolérance, le pluralisme politique, le vivre ensemble harmonieux, l’état de droit, la méritocratie… bref tout le contraire de ce qui caractérise aujourd’hui ce pays, a sa fête. Sa démocratie parmi les plus fausses que le continent n’a engendré, sa justice sélective menace et retient derrière les barreaux tout opposants sincères tandis que les abus de biens sociaux sont ignorés d’elle, le pluralisme politique est complètement inexistant avec un parti unique de fait qui comme chacun sait ne peut pas gagner une élection honnête au Congo, l’apartheid tribaliste écrase la société, la liberté de parole est un suicide et l’accès aux prébendes de l’Etat ne s’obtient qu’au prix de l’encensement du régime. C’est tellement gênant pour les autorités que les médias d’Etat s’abstiennent de rappeler les circonstances de cette date. Il faudrait alors dire que sous le règne de celui qui est toujours au pouvoir, la liberté de parole fut accordée durant 3 mois et on lui reprocha sa mauvaise gestion, son tribalisme, son népotisme, son intolérance à la contradiction, sa tendance à l’enrichissement personnel, la paupérisation de société etc. Alors on fête sans dire dire pourquoi. Cela participe au vernis de démocratie dont se prévalent les slogans officiels. Mais, difficile d’être honnête sans souligner que ce n’est pas lui, Denis Sassou Nguesso qui au lendemain de ces grandes promesses en a empêché seul le triomphe. Ce partage des responsabilités explique en soi les difficultés à sortir de ce piège, tant les intérêts de clans qui subsistent, priment sur la cohésion nationale. La déclaration de Bruno Itoua affirmant que le PCT restera au pouvoir tant qu’il y aura à faire ne vient que confirmer ce que chacun sait: ce n’est pas une élection qui changera quoi que ce soit dans ce pays. Bonne fête à ceux qui célèbrent l’échec de la conférence nationale. Par Hervé Mahicka

Laconiquement, qu’en est-il de la démocratie dictatoriale ?

Laconiquement, qu’en est-il de la démocratie dictatoriale ?

OPINION. Dire que la démocratie est un bon aloi des pays occidentaux et la dictature est un axiome dans les autres pays, est une irréfragable duperie politique !  Démocratie laïque ou démocratie divine ? Qu’elle soit l’une ou l’autre, l’homme reste le seul à veiller sur l’application de la démocratie. Du moment que l’homme ne peut jamais renoncer à son égo, la démocratie n’est donc qu’une manœuvre d’illusionnisme des esprits, une dictature démocratique ! Pourquoi les citoyens des présupposés pays démocratiques manifestent contre des lois issues des gouvernements démocratiques ? Estiment-ils que leurs élus imposent des lois à l’image des dictateurs et des dirigeants de la religion ? Corona par sa dictature écrasante a mis en évidence la vérité cachée de tous les systèmes politiques et religieux du monde en mettant à nu la dictature latente de la démocratie et le silence glacial de la religion. Imposer un vaccin, un couvre-feu, des restrictions et soumettre la libre circulation des citoyens du monde à des conditions handicapantes, est-ce démocratique ? Laconiquement, la démocratie n’est-elle pas l’ombre d’une dictature intelligente ? Docteur J. Mabrouki, Psychiatre, psychanalyste de la société marocaine

Tunisie : quel avenir pour les droits humains et la démocratie ?

Tunisie : quel avenir pour les droits humains et la démocratie ?

TRIBUNE. Depuis le 25 juillet dernier, EuroMed Droits, ses membres tunisiens et ses partenaires suivent de près la situation politique en Tunisie après que l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) a été interdite de réunion et le Chef du Gouvernement limogé. L’annonce récente par le Président tunisien Kaïs Saïed, dans la nuit du 23 au 24 août, de la prolongation de ces mesures exceptionnelles « jusqu’à nouvel ordre » et d’une déclaration au peuple « dans les prochains jours » soulève des interrogations quant à l’avenir pour les droits humains et les acquis démocratiques depuis 2011. EuroMed Droits constate l’augmentation des interdictions de voyager qui touchent plusieurs tranches de la population, des assignations à domicile et le recours à des tribunaux militaires pour juger des civils, et s’inquiète des discours de haine qui se propagent dans le pays. La démocratie ne peut fonctionner sans l’existence d’institutions législatives et exécutives qui représentent la volonté du peuple et mettent en action cette volonté. Un retour au fonctionnement normal des institutions de l’État, fondé sur la séparation des pouvoirs, est d’autant plus nécessaire que les citoyen.ne.s tunisien.ne.s continuent de faire face à d’importantes difficultés économiques, sociales et sanitaires. L’annonce d’un délai clair (et son respect) pour mettre fin à l’état d’exception et marquer le retour à l’État de droit et à la démocratie est une nécessité à laquelle aucun État démocratique ne peut se soustraire. EuroMed Droits considère que la mise en place, réclamée plusieurs fois par le réseau, de la Cour Constitutionnelle, organe prévu par la Constitution de 2014, aurait permis de trancher le débat sur la constitutionnalité des récentes décisions. Sa création dans les plus brefs délais est primordiale. Tout projet futur doit en outre s’assurer du respect des engagements internationaux de la Tunisie, tout particulièrement en matière de respect des droits humains, y compris des droits des femmes et des droits des personnes migrantes. Les libertés d’expression, d’association, de participer à la vie politique du pays sont des droits fondamentaux garantis par la Constitution de 2014 ; ceux-ci doivent être respectés afin d’empêcher tout retour à un état policier. L’autonomie des Instances publiques indépendantes, dont la liste complète figure au chapitre VI de la Constitution tunisienne, doit également être au cœur de ces priorités. Soutenues depuis leur création par des organisations de la société civile, dont EuroMed Droits, celles-ci sont les garantes du respect des droits humains et des libertés fondamentales. Leur indépendance est essentielle pour la transition démocratique. EuroMed Droits dénonce la fermeture des locaux de l’Instance nationale de lutte contre la corruption, par décision du Ministre de l’Intérieur, et la suspension de ses activités pour une durée indéterminée. EuroMed Droits se tient aux côtés de ses membres et partenaires tunisiens, de toute la société civile et des Tunisien.ne.s, afin d’assurer une transition pacifique vers une démocratie participative qui puisse répondre à leurs besoins et aspirations. EuroMed Droits restera vigilant quant au respect des droits humains et aux restrictions aux libertés que le réseau observerait dans les prochaines semaines, et appelle à une vigilance similaire au niveau international. C’est à cette condition que la Tunisie pourra rester un phare démocratique qui brille dans la région depuis les révoltes arabes de 2011. Dans le cas contraire, les droits humains, les garanties constitutionnelles et la démocratie seront en danger en Tunisie

Tchad. Il n’y a pas de démocratie sans autonomie

Tchad. Il n’y a pas de démocratie sans autonomie

OPINION. Si nous ne sommes pas nous-mêmes autonomes, si nous manquons d’autonomie et d’indépendance, nous ne pouvons pas favoriser l’autonomie. Un homme, une femme qui n’est pas autonome ne saurait promouvoir de l’autonomie chez quelqu’un d’autre. De même aucun peuple ne peut se doter d’un régime démocratique s’il ne se donne pas lui-même, librement, sa propre loi fondamentale qu’il respecte et fait respecter. Nous devons donc éviter de ne mettre en situation de dépendance en laissant notre pouvoir entre les mains des étrangers, des investisseurs étrangers, des bailleurs de fonds et ou de toutes celles et tous ceux qui s’improvisassent « nos maîtres à penser » et qui se permettent de faire et défaire des régimes chez nous. Alors, plutôt que de chercher à tout prix à être « l’ami des ambassadeurs occidentaux » et de s’exhiber ainsi ouvertement ses futurs réseaux de dépendance, soyons plutôt amis de notre peuple. Par Kingabé Ogouzeimi de Tapol