Selon la Banque mondiale (BM), un Africain sur trois seulement aurait actuellement accès à l’électricité et les pannes de courant sont en outre fréquentes.
A court d’argent et pénalisées par des infrastructures obsolètes qui auraient besoin d’investissements, les compagnies d’électricité auraient ainsi du mal à maintenir un service fiable et constant, souligne-t-elle.
Dans un nouveau rapport, « Making Power Affordable for Africa and Viable for Its Utilities », rendu public récemment, la Banque mondiale assure que ces compagnies peuvent devenir rentables tout en proposant des tarifs abordables.
Makhtar Diop, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique, avertit toutefois que « nous ne parviendrons pas à accélérer la marche vers un accès universel à l’électricité sans améliorer la performance des réseaux de distribution ».
Pour ce responsable, « il est essentiel de baisser les coûts de raccordement et de consommation pour les usagers tout en limitant les pertes financières pour les fournisseurs d’électricité ».
Pour permettre aux fournisseurs de recouvrer leurs coûts tout en rendant l’électricité abordable, la Banque mondiale propose d’améliorer l’efficacité opérationnelle, en réduisant les pertes liées au transport, à la distribution et à la facturation à hauteur de 10 % de l’électricité fournie.
La BM note cependant que le besoin de financement ne pourra pas être uniquement comblé par une amélioration de l’efficacité opérationnelle. Par conséquent, elle estime que « des hausses limitées et fréquentes des tarifs seront probablement mieux acceptées, à condition de garantir la fiabilité de l’alimentation ».
Autres solutions : l’installation des compteurs individuels dans les foyers pauvres qui auraient l’avantage d’améliorer le ciblage des subventions et des compteurs prépayés dans les ménages à faible revenu. Dans le second cas, la banque explique que la possibilité de régler régulièrement de petites sommes permettrait de « caler ces dépenses sur les rentrées de fonds, tandis que les compagnies d’électricité sont assurées de toucher un paiement anticipé ».
La BM prône également le partage des frais de raccordement afin, soutient-elle, d’élargir l’accès à l’électricité pour les pauvres. « L’une des options consiste à répartir ces frais sur tous les usagers, y compris les grandes et moyennes entreprises », dit-elle.
Enfin, les mini-réseaux ou les dispositifs hors réseau (basés notamment sur l’énergie solaire) seraient d’un grand soutien pour assurer l’électrification des zones rurales d’Afrique subsaharienne, pense la Banque mondiale.