La Banque mondiale a approuvé récemment un appui budgétaire de 175 millions de dollars destiné à aider la Tunisie à faire face aux effets du nouveau coronavirus (COVID-19).
Alloué au titre de l’Opération d’urgence à l’appui des politiques de développement pour la résilience et la reprise, ce financement s’inscrit dans le cadre d’un important programme de soutien international coordonné visant à aider la Tunisie à gérer la crise du coronavirus, a indiqué l’institution internationale.
Outre la Banque mondiale, précisons que la banque allemande KfW, l’Agence française de développement (AFD), l’Agence japonaise pour la coopération internationale (JICA) et la Banque africaine de développement contribuent également à ce programme.
Dans un communiqué, l’institution financière indique ce financement a fait, par ailleurs, l’objet d’une étroite coordination avec l’assistance macrofinancière fournie par l’Union européenne et que l’enveloppe financière de l’opération conjointe s’élèvera à un montant compris entre 600 et 700 millions de dollars en 2020.
« Cette crise pose un défi considérable à la Tunisie, mais elle lui offre aussi l’occasion de redéfinir sa position dans l’économie mondiale en instaurant des conditions plus propices à l’investissement et à la création d’emplois dans le secteur privé », souligne Ferid Belhaj, vice-président de la Banque mondiale pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.
Cité dans le communiqué, ce dernier ajoute: « les pays qui mettent en œuvre des réformes difficiles parviennent à stimuler leur croissance économique et à accélérer leur reprise. Si ses dirigeants font preuve de résolution, la Tunisie est tout à fait capable d’entreprendre ces réformes. »
Cet appui international a pour objectif d’aider la Tunisie à protéger les entreprises et les ménages vulnérables contre les effets de la crise de COVID-19 et à accomplir des réformes économiques essentielles pour permettre à la Tunisie d’améliorer son potentiel de reprise après la crise, ainsi que sa compétitivité dans un contexte qui amène les pays à repenser les chaînes de valeur mondiales et de distribution.
« Il s’agit d’un appui budgétaire sans précédent qui a nécessité, de la part de notre ministère, plusieurs mois de coordination entre les partenaires », indique Selim Azzabi, ministre tunisien du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale.
« Les réformes prévues dans ce programme représentent un investissement dans l’avenir : elles visent à renforcer la cohésion sociale entre les générations et entre les régions, à améliorer le climat des affaires, en particulier en matière de numérisation et d’interopérabilité, et à promouvoir la bonne gouvernance des entreprises publiques », ajoute-t-il.
Comme le précise la Banque mondiale, sa contribution au soutien budgétaire conjoint portera sur trois axes interdépendants du programme de réformes du gouvernement tunisien, à savoir : accélérer les réformes de la protection sociale et l’inclusion financière ; favoriser le redressement du secteur privé en modernisant les opérations portuaires et en mobilisant des financements privés pour la production d’énergie renouvelable ; et améliorer la transparence et la performance des entreprises publiques.
Adrien Thyg (Avec CM)