Bénin: Le FMI approuve une aide d’urgence de 177,96 millions de dollars pour aider le pays à faire face à la pandémie de COVID-19

Bénin: Le FMI approuve une aide d’urgence de 177,96 millions de dollars pour aider le pays à faire face à la pandémie de COVID-19

Le Fonds monétaire international (FMI) a approuvé dernièrement en faveur du Bénin un décaissement au titre de la facilité de crédit rapide (FCR) d’environ 59,35 millions de dollars (soit 33 % de la quote-part) et un achat au titre de l’instrument de financement rapide (IFR) d’environ 118,61 millions de dollars (soit 66,67 % de la quote-part). Cette somme est destinée à aider le pays à satisfaire les besoins urgents de financement du budget et de la balance des paiements résultant des efforts visant à lutter contre l’impact persistant de la pandémie de COVID-19. Il s’agit de la deuxième aide d’urgence du FMI depuis le début de la pandémie : le 15 mai 2020, le conseil d’administration du FMI avait approuvé une augmentation de l’accès au titre de l’accord FEC 2017-20 à hauteur de 103,3 millions de dollars. Le financement supplémentaire qui a été approuvé dernièrement porte à 281,26 millions de dollars de l’assistance totale des prêts que le FMI a accordée au Bénin pour lutter contre les effets de la pandémie de COVID-19. La pandémie de COVID-19 a eu des répercussions plus graves que prévu sur l’activité économique : elle a touché pratiquement tous les secteurs de l’économie. Les perspectives économiques se sont encore détériorées, avec le creusement du déficit budgétaire et du déficit des transactions extérieures courantes. L’assistance d’urgence accordée par le FMI financera l’augmentation des dépenses de soutien sanitaires et économiques, renforcera la confiance et aidera à mobiliser l’aide des bailleurs de fonds. Les autorités se sont engagées à renforcer davantage la transparence du processus de passation des marchés publics afin d’assurer qu’elles dépenseront comme prévu le financement accordé pour faire face à la crise. « Les perspectives macroéconomiques du Bénin se sont encore détériorées depuis l’achèvement, en mai 2020, de la sixième et dernière revue de l’accord appuyé par la facilité élargie de crédit (FEC). La croissance économique devrait ralentir à 2 % en 2020, contre presque 7 % en 2019, en raison des mesures d’endiguement et d’atténuation, du ralentissement de l’économie mondiale et de la fermeture prolongée de la frontière avec le Nigéria », a déclaré Mitsuhiro Furusawa, directeur général adjoint du FMI. Selon lui, si la riposte des autorités à la pandémie a réussi à réduire la propagation de la COVID-19, le choc économique a créé des besoins urgents de financement du budget et de la balance des paiements. Soulignons que « les autorités prennent des mesures pour faire face aux implications humaines et économiques de la pandémie de COVID-19, tout en préservant les gains durement acquis sur le plan budgétaire », a affirmé Mitsuhiro Furusawa soulignant que la pandémie devrait peser sur une tendance socioéconomique en amélioration avant son arrivée et nuire à l’inclusion. Une chose est certaine, a-t-il poursuivi, les autorités mettent en œuvre un plan qui prévoit d’augmenter les dépenses de santé et de venir en aide aux ménages vulnérables et aux entreprises touchées ». Avec CP

Une ascension longue, inégale et incertaine

Une ascension longue, inégale et incertaine

TRIBUNE. La pandémie de COVID-19 a déjà fait plus d’un million de morts, et la tragédie se poursuit. Le monde entier apprend à vivre avec ce virus, ce qui représente un défi sans équivalent. Grâce à l’assouplissement des mesures de confinement et à la mise en œuvre rapide de mesures de soutien à l’activité, à une échelle sans précédent, par les banques centrales et les pouvoirs publics dans le monde entier, l’économie mondiale se relève après s’être effondrée durant le premier semestre de cette année. L’emploi connaît un rebond partiel après avoir lourdement chuté au plus fort de la crise. Cependant, la crise est loin d’être derrière nous. Les chiffres de l’emploi restent bien en deçà de leur niveau d’avant la pandémie, et le marché du travail s’est davantage polarisé : ce sont en effet les travailleurs à faible revenu, les jeunes et les femmes qui sont le plus durement touchés. Les pauvres le sont de plus en plus : près de 90 millions de personnes devraient se retrouver cette année dans une situation de dénuement extrême. Remonter la pente prendra sans doute du temps : l’ascension pourrait se révéler accidentée et pleine d’imprévus. Il est essentiel que les mesures de soutien budgétaire et monétaire ne soient pas abandonnées prématurément, dans la mesure du possible. Dans la dernière édition de nos Perspectives de l’économie mondiale, nous prévoyons toujours une grave récession en 2020. Le PIB mondial devrait se contracter de 4,4 %, une amélioration de 0,8 point de pourcentage par rapport à notre mise à jour du mois de juin. Une légère amélioration des chiffres du second trimestre et des signes d’une reprise plus vigoureuse au troisième trimestre expliquent cette révision à la hausse, qui est tout de même partiellement compensée par des révisions à la baisse dans certains pays émergents et pays en développement. D’après nos prévisions, la croissance en 2021 devrait rebondir pour atteindre 5,2 %, soit 0,2 % point de pourcentage de moins que ce que nous avions prévu en juin. Même en 2021, la production devrait rester inférieure aux chiffres de 2019, aussi bien dans les pays avancés que dans les pays émergents et dans les pays en développement, à l’exception de la Chine, dont la production devrait augmenter cette année par rapport à 2019. Les pays plus tributaires des services fortement axés sur les contacts interpersonnels et les pays exportateurs de pétrole connaissent un redressement plus timide de leur activité que les pays à dominante manufacturière. La pandémie fait diverger les perspectives de revenu des pays avancés d’une part, et celles des pays émergents et des pays en développement d’autre part ; d’après nos prévisions, cette divergence devrait s’accentuer. Nous avons revu nos prévisions à la hausse pour les pays avancés, qui devraient voir leur PIB se contracter de 5,8 % en 2020, avant un rebond à 3,9 % en 2021. En revanche, nous avons revu nos prévisions à la baisse pour les pays émergents et les pays en développement (hors Chine), qui devraient voir leur PIB se contracter de 5,7 % en 2020, avant de retrouver une croissance à 5 % en 2021. Il en résulte que la croissance cumulée du revenu par habitant dans les pays émergents et dans les pays en développement (hors Chine) pour la période 2020-21 devrait être inférieure à celle des pays avancés. Il est probable que cette crise laissera des séquelles à moyen-long terme : en effet, les marchés du travail mettent du temps à se rétablir, l’incertitude et les problèmes de bilans freinent les investissements, et la perte d’apprentissage scolaire déprécie le capital humain. Après son rebond prévu en 2021, la croissance mondiale devrait progressivement ralentir pour s’établir autour de 3,5 % à moyen terme. Les pertes de production cumulées par rapport à la trajectoire prévue avant la pandémie devraient passer de 11 000 milliards de dollars entre 2020 et 2021 à 28 000 milliards entre 2020 et 2025. Cette évolution marque un sérieux revers pour l’amélioration du niveau de vie moyen dans tous les groupes de pays. Les perspectives demeurent extrêmement incertaines, et les prévisions pourraient être révisées à la hausse comme à la baisse. La résurgence du virus entraîne le retour à des mesures de confinement localisées. Si cette tendance s’aggrave et que les perspectives de traitements et de vaccins s’éloignent, l’activité économique paiera un lourd tribut, qui pourrait être encore alourdi par de graves perturbations sur les marchés. La multiplication des restrictions au commerce et aux investissements, dans un contexte géopolitique de plus en plus incertain, pourrait enrayer le redressement de l’activité.  À l’inverse, le tableau économique pourrait nettement s’éclaircir si des tests, des traitements et des vaccins devenaient disponibles sous peu dans un grand nombre de pays ; la mise en place rapide et généralisée de mesures de relance économique pourrait également jouer un rôle positif. Les mesures massives de soutien budgétaire au niveau mondial (près de 12 000 milliards de dollars) et les considérables réductions de taux, injections de liquidités et achats d’actifs par les banques centrales ont permis de sauver des vies, de préserver des moyens d’existence, et d’éviter une catastrophe financière. Il faut intervenir davantage Il reste beaucoup à faire pour redresser durablement l’activité. Premièrement, il faut accroître la collaboration internationale pour mettre fin à la crise sanitaire. La mise au point de tests, de traitements et de vaccins enregistre des progrès spectaculaires, mais la production et la distribution à grande échelle dans toutes les régions du monde ne seront possibles qu’à condition que les pays coopèrent étroitement dans ce domaine. D’après nos estimations, si des solutions médicales devenaient disponibles plus rapidement et à plus grande échelle que dans notre scénario de référence, les revenus mondiaux pourraient augmenter cumulativement de près de 9 000 milliards de dollars d’ici la fin 2025, ce qui augmenterait les revenus dans tous les pays et limiterait la divergence des perspectives de revenus entre les différents groupes de pays. Deuxièmement, dans la mesure du possible, il faut tout faire pour limiter les dégâts économiques

La pandémie de Covid-19 révèle l’immense potentiel que recèle la finance numérique

La pandémie de Covid-19 révèle l’immense potentiel que recèle la finance numérique

La finance numérique peut assurer le financement à long terme des Objectifs de développement durable (ODD), a affirmé un groupe de travail des Nations unies dans un nouveau rapport intitulé «L’argent des citoyens : Exploiter la numérisation pour financer un avenir durable». Selon cette équipe spéciale, mise sur pied par le Secrétaire général des Nations unies, elle pourrait avoir un impact transformationnel sur le développement durable, affirmant que le potentiel d’innovation de la numérisation dans la transformation de la finance est immense. Pour les auteurs de ce rapport, il est évident que la crise sociale et économique sans précédent provoquée par la pandémie de Covid-19 a mis en exergue le rôle de la finance numérique dans l’aide apportée à des millions de personnes à travers le monde, dans le soutien aux entreprises et dans la protection des emplois et des moyens de subsistance. « Notre réponse à l’actuelle crise sans précédent montre comment la numérisation peut être exploitée pour venir en aide aux plus vulnérables, réduire les inégalités, soutenir les moyens de subsistance et renforcer la solidarité », souligne le rapport assurant que la numérisation peut nous propulser vers l’atteinte des ODD. Pour s’en convaincre, l’équipe spéciale chargée de la question du financement numérique rappelle que les technologies de paiement mobile ont transformé les téléphones mobiles en outils financiers pour plus d’un milliard de personnes. Elle constate, par ailleurs, que le numérique aide le «big data» et l’intelligence artificielle à faire avancer les cryptomonnaies et les cryptoactifs, les prêts entre pairs, les plateformes de financement participatif et les marchés en ligne. Pour le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, il ne fait ainsi aucun doute que «les technologies numériques, qui transforment les marchés des capitaux de façon révolutionnaire, peuvent changer la donne dans la poursuite de nos objectifs communs». Ainsi, il explique que «l’Equipe spéciale chargée de la question du financement numérique des objectifs de développement durable montre la voie pour tirer parti de la révolution numérique». Comme le relève le rapport, la transformation numérique crée une opportunité historique pour remodeler le système financier. «Des dizaines de millions d’entreprises dépendent du fait que plus de 2 milliards de personnes dépensent chaque année des milliers de milliards de dollars en ligne».  La preuve de son intérêt : les gouvernements sont en train de numériser les finances publiques, et une part croissante des transactions boursières mondiales sont exécutées par des fonds gérés par ordinateur, poursuit le rapport. Et d’ajouter que «la numérisation peut avoir un effet transformateur en donnant plus de pouvoir aux utilisateurs de services financiers». C’est dire, comme le souligne Maria Ramos, coprésidente du groupe de travail : «Nous avons là une occasion historique d’accélérer et d’accroître l’impact transformateur de la numérisation. Plus particulièrement, la finance numérique, qui dans cette crise est devenue la bouée de sauvetage pour des millions de personnes à travers le monde, repousse les limites de l’inclusion financière en donnant aux citoyens des moyens d’action en tant qu’épargnants, investisseurs, emprunteurs, prêteurs et contribuables d’une manière qui leur donne le choix et le pouvoir concernant leur argent». Pour sa part, Achim Steiner, administrateur du PNUD et coprésident de l’équipe spéciale chargée de la question du financement numérique, en plus de son immense potentiel, «les transferts numériques permettent aux pouvoirs publics d’apporter une aide aux personnes dans le besoin, les plateformes de financement participatif mobilisent des fonds pour des fournitures médicales et des secours d’urgence, et les prêts algorithmiques permettent aux petites entreprises d’accéder plus rapidement aux fonds».  Précisons que «ce rapport explique comment la finance numérique peut être mise à contribution de manière à permettre aux citoyens, en leur qualité de contribuables et d’investisseurs, d’envisager une transformation numérique à grande échelle qui assure une meilleure mise en phase de l’argent des citoyens et de leurs besoins, exprimés collectivement à travers les Objectifs de développement durable (ODD)», peut-on lire dans un communiqué publié sur le site officiel du PNUD (Programme des Nations unies pour le développement). S’appuyant sur le rapport d’activité du groupe de travail intitulé «Exploiter la numérisation dans le cadre du financement des objectifs de développement durable», publié à l’occasion de l’Assemblée générale des Nations unies en septembre 2019, il montre comment la finance numérique peut être mise à contribution de manière à permettre aux citoyens, en leur qualité de contribuables et d’investisseurs, d’envisager une transformation numérique à grande échelle qui assure une meilleure mise en phase de l’argent des citoyens et de leurs besoins, exprimés collectivement à travers les ODD. Pour exploiter la numérisation dans le cadre de la mise en correspondance des financements avec les ODD, le groupe de travail propose cinq mesures catalytiques possibles couvrant une grande partie de la finance mondiale.  Il s’agit de mettre à contribution les importantes réserves de ressources qui circulent sur les marchés financiers mondiaux pour les ODD ; accroître l’efficacité des finances publiques et renforcer la responsabilité en la matière; orienter l’épargne intérieure accumulée numériquement vers le financement du développement à long terme ; informer les citoyens sur comment lier leurs dépenses de consommation aux ODD ainsi qu’accélérer les financements vitaux pour l’emploi et les activités génératrices de revenus des petites et moyennes entreprises. A noter que les banques ont investi plus de 1000 millions de dollars dans le développement, l’intégration et l’acquisition de technologies émergentes et que les investissements dans la «fintech» ont atteint 120 milliards de dollars en 2018. Ce qui correspond à un tiers du financement mondial en capital-risque. Alain Bouithy

Madagascar: le FMI approuve un décaissement supplémentaire de 171,9 millions de dollars pour faire face à la pandémie de Covid-19

Madagascar: le FMI approuve un décaissement supplémentaire de 171,9 millions de dollars pour faire face à la pandémie de Covid-19

Le Fonds monétaire international (FMI) a approuvé récemment un décaissement de 171,9 millions de dollars en faveur de la République de Madagascar au titre de la facilité de crédit rapide (FCR), soit 50% de la quote-part du pays. Il s’agit du deuxième décaissement d’urgence depuis le début de la pandémie qui contribuera à financer les besoins urgents de balance des paiements et du budget. Il fait suite à l’approbation par le Conseil d’administration du décaissement de 165,99 millions de dollars le 3 avril 2020. Ce deuxième décaissement a été rendu possible par la décision du Conseil d’administration du FMI de doubler la limite d’accès annuelle au titre de la RCF à 100% de la quote-part (voir le document du FMI n°20/018) et par une décision plus récente portant sur une modification temporaire des limites annuelles d’accès au titre de la PRGT. Ce décaissement supplémentaire porte le soutien total du FMI en faveur de Madagascar pour faire face à la COVID-19 à 337,9 millions de dollars. Les perspectives économiques de Madagascar se sont détériorées depuis l’approbation de la première demande de RCF, en raison d’une nouvelle dégradation de l’environnement mondial et d’un approfondissement de l’impact de la pandémie COVID-19, avec une contraction de 1% du PIB désormais anticipée pour 2020. Ce décaissement supplémentaire au titre de la RCF aidera à financer les dépenses de santé et un plan d’aide économique dans le cadre du plan national d’urgence du gouvernement pour lutter contre la pandémie. Il continuera aussi de catalyser un soutien supplémentaire de la part des donateurs. Les autorités se sont engagées à faire preuve de transparence et de responsabilité pour s’assurer que les ressources de la RCF sont utilisées de manière appropriée et aux fins prévues.

Guinée: Le FMI approuve un décaissement de 148 millions de dollars en faveur du pays pour l’aider à faire face à la pandémie de COVID-19

Guinée: Le FMI approuve un décaissement de 148 millions de dollars en faveur du pays pour l’aider à faire face à la pandémie de COVID-19

Le Fonds monétaire international (FMI) a approuvé le décaissement en faveur de la Guinée d’environ 148 millions de dollars au titre de la facilité de crédit rapide (FCR). Selon l’institution internationale, « cet appui, conjugué à l’allégement de la dette octroyé au titre du fonds fiduciaire d’assistance et de riposte aux catastrophes (ARC), aidera le pays à satisfaire les besoins urgents de financement du budget et de la balance des paiements qui résultent de la pandémie de COVID-19 et des mesures d’atténuation qui ont été adoptées». « Le financement du FMI permettra aussi d’accélérer la mobilisation d’une aide financière auprès des donateurs », a-t-elle ajouté dans un communiqué soulignant que la Guinée a été durement frappée par la pandémie de COVID–19. En effet, la même source explique que la dégradation de la conjoncture mondiale ainsi que la propagation rapide de la flambée locale ont entraîné une détérioration des perspectives de croissance à court terme et une baisse des recettes tirées des exportations et des impôts miniers. Ainsi, le décaissement du FMI fournira le financement nécessaire à la mise en œuvre du plan de riposte des autorités face à l’urgence sanitaire causée par la COVID-19 et à en atténuer ses graves répercussions, relève l’organisation. Dans son communiqué, elle précise qu’il s’agira principalement d’augmenter les dépenses de santé, de protéger les populations les plus vulnérables des effets de la crise et de venir en aide au secteur privé. Les autorités prennent des dispositions afin de garantir une utilisation transparente et responsable des ressources allouées face à la crise de COVID-19. Selon Mitsuhiro Furusawa, directeur général adjoint du FMI, « le décaissement au titre de la facilité de crédit rapide apportera en temps opportun un appui face à ces besoins et devrait aussi accélérer la mobilisation d’une aide financière auprès des donateurs ». Adrien Thyg

Tunisie: appui budgétaire de la Banque mondiale en faveur du pays pour atténuer l’impact économique de la pandémie de Covid-19

Tunisie: appui budgétaire de la Banque mondiale en faveur du pays pour atténuer l’impact économique de la pandémie de Covid-19

La Banque mondiale a approuvé récemment un appui budgétaire de 175 millions de dollars destiné à aider la Tunisie à faire face aux effets du nouveau coronavirus (COVID-19). Alloué au titre de l’Opération d’urgence à l’appui des politiques de développement pour la résilience et la reprise, ce financement s’inscrit dans le cadre d’un important programme de soutien international coordonné visant à aider la Tunisie à gérer la crise du coronavirus, a indiqué l’institution internationale. Outre la Banque mondiale, précisons que la banque allemande KfW, l’Agence française de développement (AFD), l’Agence japonaise pour la coopération internationale (JICA) et la Banque africaine de développement contribuent également à ce programme. Dans un communiqué, l’institution financière indique ce financement a fait, par ailleurs, l’objet d’une étroite coordination avec l’assistance macrofinancière fournie par l’Union européenne et que l’enveloppe financière de l’opération conjointe s’élèvera à un montant compris entre 600 et 700 millions de dollars en 2020. « Cette crise pose un défi considérable à la Tunisie, mais elle lui offre aussi l’occasion de redéfinir sa position dans l’économie mondiale en instaurant des conditions plus propices à l’investissement et à la création d’emplois dans le secteur privé », souligne Ferid Belhaj, vice-président de la Banque mondiale pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. Cité dans le communiqué, ce dernier ajoute: « les pays qui mettent en œuvre des réformes difficiles parviennent à stimuler leur croissance économique et à accélérer leur reprise. Si ses dirigeants font preuve de résolution, la Tunisie est tout à fait capable d’entreprendre ces réformes. » Cet appui international a pour objectif d’aider la Tunisie à protéger les entreprises et les ménages vulnérables contre les effets de la crise de COVID-19 et à accomplir des réformes économiques essentielles pour permettre à la Tunisie d’améliorer son potentiel de reprise après la crise, ainsi que sa compétitivité dans un contexte qui amène les pays à repenser les chaînes de valeur mondiales et de distribution. « Il s’agit d’un appui budgétaire sans précédent qui a nécessité, de la part de notre ministère, plusieurs mois de coordination entre les partenaires », indique Selim Azzabi, ministre tunisien du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale. « Les réformes prévues dans ce programme représentent un investissement dans l’avenir : elles visent à renforcer la cohésion sociale entre les générations et entre les régions, à améliorer le climat des affaires, en particulier en matière de numérisation et d’interopérabilité, et à promouvoir la bonne gouvernance des entreprises publiques », ajoute-t-il. Comme le précise la Banque mondiale, sa contribution au soutien budgétaire conjoint portera sur trois axes interdépendants du programme de réformes du gouvernement tunisien, à savoir : accélérer les réformes de la protection sociale et l’inclusion financière ; favoriser le redressement du secteur privé en modernisant les opérations portuaires et en mobilisant des financements privés pour la production d’énergie renouvelable ; et améliorer la transparence et la performance des entreprises publiques. Adrien Thyg (Avec CM)

Le Maroc devrait connaître une récession de 4%

Le Maroc devrait connaître une récession de 4%

La pandémie de Covid-19 plonge l’économie mondiale dans une grave récession, la pire depuis la Seconde Guerre mondiale. C’est ce que relève la Banque mondiale dans sa dernière édition semestrielle des perspectives économiques mondiales soulignant que le Maroc devrait connaître une récession de 4%. “Pour la première fois depuis 1870, un nombre sans précédent de pays vont enregistrer une baisse de leur production par habitant”, a-t-elle prevenu soulignant que toutes les régions du monde enregistreront un recul du revenu par habitant. C’est notamment vrai pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) dont l’activité économique devrait se contracter de 4,2% sous l’effet conjugué de la pandémie et de l’évolution du marché de pétrole. Comme l’a fait remarquer l’institution financière internationale, “la pandémie de Covid-19 et les mesures prises pour l’endiguer ont fortement ralenti l’activité à court terme de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, tout en accroissant l’aversion des investisseurs pour le risque”, soulignant que cette situation a exacerbé l’instabilité de la situation financière. Dans son rapport, la BM a aussi noté la forte baisse de la demande mondiale de pétrole qui a réduit les exportations des pays producteurs et provoqué des répercussions sur les secteurs non pétroliers. Une situation aggravée par “des problèmes structurels de longue date qui freinent la croissance”, a constaté l’organisation. A en croire ce document, l’activité économique des pays exportateurs de pétrole a ralenti sur tous les fronts en raison de la forte baisse de la demande mondiale de pétrole qui a contribué à l’effondrement des prix. Selon les auteurs dudit rapport, “les pays importateurs de pétrole accusent également un ralentissement économique du fait que les perturbations et restrictions liées au coronavirus limitent les possibilités touristiques et que la forte baisse de la demande extérieure a réduit d’autant les exportations”. La Banque mondiale a toutefois relevé une bonne maîtrise de l’inflation dans la région. Ce qui, a-t-elle expliqué, aurait permis aux grandes économies comme l’Egypte de réduire leurs taux directeurs en réponse à la pandémie. Qu’à cela ne tienne, “le secteur financier des pays de la région s’est ressenti de la baisse d’intérêt des investisseurs pour les marchés émergents et les pays en développement, comme en témoigne l’important recul des indices boursiers”, a souligné la Banque mondiale. Concernant les perspectives de la région, il ressort de ce document que l’activité économique des pays exportateurs de pétrole devrait enregistrer une baisse de 5%, contre une croissance de 2% annoncée en début d’année. Ce repli est attribué à la chute des prix du pétrole. Alors que l’Iran devrait voir son économie se contracter pour la troisième année consécutive (-5,3% cette année), les analystes de la BM annoncent que les mesures de réduction de la production pétrolière vont considérablement freiner la croissance de bon nombre de pays exportateurs de pétrole. “Dans les pays membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG) (- 4,1%), les faibles cours du pétrole et l’incertitude liée au coronavirus pèseront lourdement sur les secteurs non pétroliers”, ont-ils prévenu soulignant que l’Algérie (-6,4%) et l’Iraq (-9,7%) sont toujours aux prises avec les conséquences de la baisse des cours du pétrole et des vulnérabilités structurelles. S’agissant de l’activité économique des pays importateurs de pétrole de la région, il apparaît qu’elle devrait se contracter de 0,8% en 2020 avec la baisse du tourisme et la détérioration des perspectives d’exportation”, relevant que ces prévisions sont loin du taux de croissance de 4,4% prévu en janvier dernier. Toujours selon le document, qui a été rendu public récemment, “l’investissement devrait rester atone dans le climat d’incertitude qui règne au niveau mondial et national, tandis que la consommation sera limitée par les mesures de riposte à la pandémie”. Et d’ajouter: le niveau élevé de la dette publique est un autre obstacle à la croissance des pays importateurs de pétrole. En dépit de ces différentes situations on ne peut plus alarmistes, l’organisation est persuadée que “l’avancement des réformes structurelles dans la région peut contribuer à réduire les vulnérabilités à moyen terme” et à améliorer “les perspectives de croissance à moyen terme”. Elle a également soutenu que les programmes structurels lancés dans des pays comme l’Egypte et les programmes de diversification en cours dans les pays du CCG devraient aider à promouvoir des réformes favorables à la croissance. Enfin, le rapport conclut en affirmant que “l’effondrement récent des prix du pétrole et l’incertitude qui pèse sur leur évolution future constituent un risque important pour les perspectives régionales à court terme”. L’institution internationale craint que la faiblesse persistante des prix du pétrole réduise l’espace budgétaire qui se trouve déjà limité ainsi que les investissements. Par ailleurs, outre les risques de conflit qui restent élevés dans la région, la BM prévient que “des problèmes politiques pourraient venir encore perturber les programmes de réformes, notamment dans les petits pays importateurs de pétrole”. Alain Bouithy

Mali: le FMI débloque 200 millions de dollars pour aider le pays à faire face à la pandémie de COVID-19

Mali: le FMI débloque 200 millions de dollars pour aider le pays à faire face à la pandémie de COVID-19

Le Fonds mondial international (FMI) a dernièrement approuvé un décaissement de 200 millions de dollars en faveur du Mali au titre de la facilité de crédit rapide. Cette aide financière vise à « aider le pays à satisfaire les besoins urgents de financement du budget et de la balance des paiements qui résultent de la pandémie de COVID-19 », a indiqué le FMI. Selon le Fonds, le choc de la COVID-19 frappe durement l’économie de ce pays d’Afrique de l’ouest alors même qu’il fait déjà face à une situation sociale et sécuritaire difficile. L’institution en veut pour preuve les perspectives économiques se sont significativement détériorées, et la croissance devrait ralentir pour se situer en dessous de 1 %, ce qui fera augmenter les taux déjà élevés de chômage et de pauvreté, souligne-t-elle dans un communiqué. En effet, « la pandémie de COVID-19, qui vient s’ajouter aux problèmes de sécurité existants, pèse lourdement sur la croissance économique et la santé publique au Mali », a constaté Mitsuhiro Furusawa, directeur général adjoint du FMI. Il a également noté que « le fléchissement de l’activité économique, les répercussions sur le commerce et les chocs sur le financement à l’échelle mondiale, ainsi que les mesures budgétaires prises pour faire face à la crise ont créé des besoins urgents de financement de la balance des paiements et du budget ». Ainsi, « Le financement d’urgence au titre de la facilité de crédit rapide du FMI aidera les autorités dans leur riposte à la crise », a-t-il expliqué. Mitsuhiro Furusawa a cependant estimé un appui supplémentaire de la part des partenaires au développement sera nécessaire pour en atténuer les effets sociaux et économiques. Il a par ailleurs déclaré: « une fois que la crise s’atténuera, il sera essentiel de retrouver progressivement la trajectoire de réforme prévue dans le programme appuyé par la Facilité Elargie de Crédit (FEC) pour préserver la viabilité de la dette et réaliser une croissance vigoureuse et inclusive. » Martin Kam