CLIMAT. « Jusqu’à 3,34 millions de personnes supplémentaires au Tchad pourraient basculer dans la pauvreté d’ici 2050, du fait des chocs liés au changement climatique, si des mesures urgentes en matière d’adaptation ne sont pas mises en place », a prévenu la Banque mondiale.
Dans le rapport national sur le climat et le développement (CCDR) pour les pays du G5 Sahel : Mauritanie, Burkina Faso, Mali, Niger et Tchad, l’institution internationale estime que les émissions combinées des pays du G5 Sahel ne dépassent pas 1% des émissions globales de gaz à effet de serre, mais il s’agit des pays parmi les plus vulnérables au changement climatique dans le monde.
D’après le document, Les Contributions déterminées au niveau national (CDN) dans le cadre de l’Accord de Paris ainsi que les estimations du CCDR indiquent que les besoins de financement des pays du G5 Sahel en matière d’action climatique se chiffrent à plus de $30 milliards.
Pour l’institution de Bretton Woods, « si aucune mesure n’est prise – à travers les six canaux d’impact identifiés dans la modélisation de l’analyse d’impact sur la croissance, le PIB annuel du Tchad pourrait diminuer de 4,2% à 10.5% du fait du changement climatique, respectivement selon les scénarios humides et secs ».
Rasit Pertev, Représentant résident de la BM pour le Tchad: « L’économie du Tchad a plus que besoin d’être accompagnée dans ses efforts vers la diversification pour mieux résister aux chocs« .
La situation est préoccupante d’autant plus que « l’économie du Tchad est confrontée à de multiples défis souvent interdépendants qui ont ralenti ou compromis sa croissance », comme le relève la Banque mondiale dans son dernier Mémorandum économique du Tchad (CEM) intitulé « Stimuler la croissance et réduire la vulnérabilité ».
Economiste en chef et coordonnateur du programme croissance inclusive, finance et institution pour les pays du Sahel central, Fulbert Tchana Tchana est persuadé que « le Tchad gagnerait à urgemment mettre en œuvre des réformes fortes dans différents secteurs, y compris ceux du pétrole, des infrastructures, de l’éducation et de l’emploi, ainsi qu’à renforcer la sécurité et la résilience au changement climatique, afin d’enclencher les transformations structurelles qui permettront la transition économique du pays ».
Adrien Thyg