Maroc. Atténuation du besoin en liquidité des banques à 69,6 MMDH au premier trimestre

Le besoin en liquidité des banques s’est atténué au titre du premier trimestre 2023, a indiqué Bank Al-Maghrib dans son dernier rapport sur la politique monétaire. Selon le document, publié à l’issue de la deuxième réunion trimestrielle de son Conseil au titre de l’année 2023, il s’est situé à 69,6 milliards de dirhams (MMDH) en moyenne hebdomadaire au cours du premier trimestre 2023, contre 87,8 MMDH un trimestre auparavant. L’allégement du besoin en liquidité est justifié par « la hausse des réserves de change de la Banque, induite principalement par l’émission du Trésor sur le marché financier international », a expliqué la Banque centrale. Suite à cette évolution, Bank Al-Maghrib annonce que « la Banque a ramené le montant de ses injections de 102,5 MMDH à 83,5 MMDH, dont 39,3 MMDH sous forme d’avances à 7 jours, 22,1 MMDH à travers les opérations de pensions livrées, 22 MMDH au titre des opérations de prêts garantis accordés dans le cadre des programmes de soutien au financement de la TPME et 31 millions (MDH) sous forme de swap de change ». Comme le souligne l’organisme public dans son rapport, c’est dans ce contexte que « la duration moyenne résiduelle des interventions de la Banque est passée de 45,1 jours à 50,4 jours et le taux interbancaire est demeuré aligné sur le taux directeur, se situant à 2,55% en moyenne, niveau intégrant l’effet de la décision du Conseil de la Banque de relever en mars dernier le taux directeur de 50 points de base ». Toujours selon le rapport de Bank Al-Maghrib, les dernières données disponibles indiquent une nouvelle atténuation du déficit de liquidité bancaire à 66,9 MMDH en moyenne en avril et mai 2023. De plus, au niveau du marché des bons du Trésor, l’organisme public note que les taux ont poursuivi globalement leur augmentation au premier trimestre aussi bien sur le marché primaire que secondaire. Après analyse, il ressort également du rapport que « durant les mois d’avril et mai, la tendance haussière des rendements s’est maintenue sur le marché primaire pour les maturités moyennes et longues, tandis que ceux à court terme ont marqué de légères baisses ». Il est à noter que des évolutions similaires ont été également observées sur le marché secondaire, pour l’ensemble des maturités à l’exception de celles du moyen terme qui ont affiché des taux quasiment inchangés, selon Bank Al-Maghrib. Dans le même sens, poursuit l’institution publique, « sur le marché de la dette privé, les taux assortissant les émissions des certificats de dépôt ont poursuivi leur hausse au premier trimestre de 2023 ». En ce qui concerne les taux créditeurs, le rapport de BAM sur la politique monétaire fait état d’une augmentation trimestrielle de 14 points de base à 2,38% en moyenne pour les dépôts à 6 mois et de conditions et note un accroissement du coût de financement des banques de 7 points par rapport au quatrième trimestre 2022. A ce propos, « les dernières données disponibles relatives au mois d’avril indiquent une baisse mensuelle du taux des dépôts à 6 mois de 6 points de base à 2,43% et une hausse de celui des dépôts à 12 mois de 34 points à 2,92% », a indiqué BAM. Quant aux taux débiteurs, ils ont connu une augmentation trimestrielle de 53 points de base du taux moyen global à 5,03%, selon les résultats de l’enquête de Bank Al-Maghrib auprès des banques relatifs au premier trimestre de 2023. D’après le rapport de BAM, «par secteur institutionnel, les taux assortissant les prêts aux entreprises ont progressé de 68 points à 4,98%, reflétant des hausses de 79 points de ceux des facilités de trésorerie et de 43 points de ceux des prêts à l’équipement». S’agissant des crédits aux particuliers, le document révèle que ceux à la consommation ont progressé de 55 points tandis que ceux à l’habitat ils sont restés quasi-stables. Alain Bouithy
Maroc. La production manufacturière a progressé de 1,9% au premier trimestre

L’indice de la production des industries manufacturières hors raffinage de pétrole est ressorti en hausse au terme du premier trimestre de l’année 2023, a annoncé le Haut-commissariat au plan (HCP). Il a enregistré une hausse de 1,9% au cours du premier trimestre 2023 par rapport à la même période de 2022, a indiqué l’organisme public dans une note d’information relative à l’indice de la production industrielle, énergétique et minière (base 100 : 2015). Pour rappel, l’indice de la production des industries manufacturières hors raffinage de pétrole avait enregistré une hausse de 0,8% au cours du trimestre précédent (quatrième trimestre 2022) par rapport à la même période de 2021. D’après les explications de l’institution chargée de la production, de l’analyse et de la publication des statistiques officielles au Maroc, l’évolution observée au premier trimestre 2023 résulte notamment de la hausse de l’indice de la production de l’«industrie automobile» de 27,9%, de celui de la «fabrication de produits métalliques, à l’exclusion des machines et des équipements» (20,1%), de celui de la «fabrication d’équipements électriques» (23,3%), de celui de l’«industrie de l’habillement» (2,8%), de celui de la «fabrication des boissons» (4,7%) et de celui des «industries alimentaires» (0,7%). Selon les observations du Haut-commissariat, les données recueillies font état, en revanche, d’une baisse de l’indice de l’«industrie chimique» de 6,5%, de celui de la «fabrication de produits à base de tabac» (6%), de celui de la «fabrication d’autres produits minéraux non métalliques» (2,7%), de celui de la «métallurgie» (8,8%) et de celui de la «fabrication de textiles» (7,8%). A titre de comparaison, la progression enregistrée au trimestre précédent résultait notamment de la hausse des indices de la production de la «Fabrication de produits à base de tabac» et de l’«Industrie du cuir et de la chaussure» de 19,5%, de celui de l’«Industrie automobile» (15,4%), de celui de la «Fabrication de boissons» (28,0%), de celui de la «Fabrication de produits informatiques, électroniques et optiques» (38,9%), de celui de l’«Industrie pharmaceutique» (13%), de celui de la «Fabrication d’équipements électriques» (21,1%) et de celui des «Industries alimentaires» (3,7%). Au terme du même trimestre, le HCP avait en revanche observé le recul de l’indice de l’«Industrie chimique» de 12,4%, de celui de la «Fabrication d’autres produits minéraux non métalliques» de 12% et de celui de la «Fabrication de produits métalliques, à l’exclusion des machines et des équipements» de 24,4%. Il est à souligner qu’au premier trimestre 2023, l’organisme public dirigé par Ahmed Lahlimi Alami a en outre constaté que l’indice de la production des industries extractives a enregistré une baisse de 24,2% au titre de cette même période. Comme cela est expliqué dans sa note d’information, le recul de cet indice résulte de la baisse de l’indice de la production des «produits divers des industries extractives» de 25,2% et de celui des «minerais métalliques» de 1,3%.Quant à l’indice de la production de l’énergie électrique, les données montrent qu’il a accusé une baisse de 2,4% au terme du premier trimestre. A titre de comparaison, au trimestre précédent, l’indice de la production de l’énergie électrique avait connu une baisse de 4,6% par rapport à la même période de l’année précédente. Quant à l’indice de la production des industries extractives, il avait enregistré dans la même période une baisse de 28,9% par rapport au même trimestre de l’année précédente ; suite à la baisse de l’indice de la production des «Produits divers des industries extractives» de 30,2% et de la hausse de celui des «Minerais métalliques» de 8,2%. Alain Bouithy
Maroc: Voici la tendance du marché immobilier par ville au premier trimestre 2023

Evolution des prix des actifs immobiliers par ville, selon les données publiées récemment par Bank Al-Maghrib et l’Agence nationale de la conservation foncière du cadastre et de la cartographie (ANCFCC). A Rabat, les prix ont augmenté de 5%, en lien avec les hausses des prix des biens résidentiels (4,3%) et de ceux des terrains (23,1%). En revanche, les prix des actifs à usage professionnel ont accusé une baisse (6,6%). Pour leur part, les transactions ont enregistré une baisse trimestrielle de 1,4%, recouvrant des diminutions pour les biens résidentiels (1,9%) et pour les terrains (17,4%) et une augmentation pour les actifs à usage professionnel (24,3%). A Casablanca, les prix ont baissé de 0,1% d’un trimestre à l’autre, reflétant une diminution de 4,9% pour les terrains et des hausses de 0,3% pour le résidentiel et de 0,1% pour les biens à usage professionnel. En parallèle, les ventes ont marqué un repli de 17,4%, reflétant les baisses des transactions des biens résidentiels (17,9%), des terrains (3,3%) et des actifs à usage professionnel (20,8%). A Marrakech, les prix ont connu une hausse de 0,7%, recouvrant les accroissements de 3,3% des prix des terrains et de 0,3% de ceux des actifs à usage professionnel et le repli de 2,2% de ceux des biens résidentiels. En parallèle, les transactions ont enregistré une baisse de 13,6%, reflétant des diminutions de 18,7% des ventes des biens résidentiels et de 9,6% de celles des terrains et une hausse de 24,9% de celles des biens à usage professionnel. A Tanger, l’indice des prix s’est replié de 0,7%, en relation avec les baisses de 1,2% des prix du résidentiel et de 0,8% de ceux des actifs à usage professionnel. Les prix des terrains ayant progressé de 0,4%. Pour leur part, les ventes ont enregistré un recul de 16,2%, recouvrant des baisses de 19,5% pour le résidentiel et de 7,8% pour les terrains et une hausse de 7,7% pour les biens à usage professionnel. A titre de rappel, en glissement annuel, l’indice des prix des actifs immobiliers s’est apprécié de 0,8% par rapport au premier trimestre 2022, reflétant les hausses des prix des terrains (2,0%) et des biens à usage professionnel (3,7%) et la quasi-stagnation des prix des biens résidentiels (0,1%). Pour ce qui est du nombre de transactions, il a marqué un accroissement de 2,5%, recouvrant des hausses de 3% pour les biens résidentiels et de 3,5% pour les biens à usage professionnel et une stagnation pour les terrains.
Maroc. Les prix des actifs immobiliers s’apprécient de 0,8% au premier trimestre

L’indice des prix des actifs immobiliers (IPAI) est ressorti en légère hausse au titre du premier trimestriel 2023, en glissement annuel et mensuel, selon les données publiées par Bank Al-Maghrib (BAM) et l’Agence nationale de la conservation foncière, du cadastre et de la cartographie (ANCFCC). L’indice des prix des actifs immobiliers s’est apprécié de 0,8% comparativement au premier trimestre de l’année 2022, ont indiqué les deux organismes publics dans une note sur la tendance globale du marché immobilier au cours du premier trimestre 2023. Selon les explications de BAM et de l’ANCFCC, cette légère évolution traduit « les hausses des prix des terrains (2,0%) et des biens à usage professionnel (3,7%) et la quasi-stagnation des prix des biens résidentiels (0,1%) ». D’après les données recueillies, en l’espace d’un an, le nombre de transactions a marqué un accroissement de 2,5%, recouvrant des hausses de 3% pour les biens résidentiels et de 3,5% pour les biens à usage professionnel et une stagnation pour les terrains. Dans le détail, il ressort de ces mêmes données que les prix du résidentiel ont reculé de 0,1% en glissement annuel, en raison du recul de 0,5% des prix des villas et de la stagnation de ceux des appartements et des maisons. Le nombre des transactions dans cette catégorie « a affiché une progression de 3%, reflétant des hausses de 2,9% pour les appartements et de 20,6% pour les villas et une baisse de 1% pour les maisons », a indiqué la note. En parallèle, les prix au niveau du foncier ont connu une appréciation de 2% tandis que le nombre de transactions a stagné. Comparés au même trimestre de l’année écoulée, les prix des biens à usage professionnel ont bondi de 3,7%, avec une hausse de 2,1% pour les locaux commerciaux et de 7,1% pour les bureaux. Quant aux transactions, les chiffres de BAM et de l’ANCFCC suggèrent qu’elles ont progressé de 3,5%, suite à une progression de 1,8% des ventes des locaux commerciaux et de 12% de celles des bureaux. Dans leur note, les deux organismes publics annoncent par ailleurs que « l’indice des prix des actifs immobiliers a enregistré une hausse trimestrielle de 0,3%, recouvrant des progressions des prix des terrains de 0,9% et des biens à usage professionnel de 1,1% et une baisse des prix du résidentiel de 0,2% ». Selon la même source, le nombre de transactions a accusé un recul de 14,8%, en comparaison avec le précédent trimestre, reflétant des replis de 17,3% pour les biens résidentiels, de 10,6% pour les terrains et de 3,7% pour les biens à usage professionnel. Toujours selon la Banque centrale et l’ANCFCC, « en glissement trimestriel, les prix du résidentiel ont baissé de 0,2%, en relation avec les diminutions de 0,2% des prix des maisons et de 1,2% de ceux des villas. Les prix des appartements ayant stagné ». Quant aux transactions, elles ont en parallèle reculé de 17,3%, recouvrant des baisses de 17,5% pour les appartements, de 18% pour les maisons et de 4,2% pour les villas. Au niveau du foncier, il ressort que les prix des terrains ont affiché une progression de 0,9% tandis que le nombre de transactions a connu une baisse de 10,6% d’un trimestre à l’autre, a fait savoir la note. Il est à noter que « l’indice des prix des biens à usage professionnel a affiché un accroissement de 1,1%, recouvrant une augmentation de 1,3% pour les locaux commerciaux et une baisse de 0,6% pour les bureaux ». En parallèle, le nombre de transactions a accusé un recul de 3,7%, reflétant une diminution de 7,4% pour les locaux commerciaux et une progression de 18,5% pour les bureaux, selon les explications de BAM et de l’ANCFCC. Alain Bouithy
Maroc. L’agroalimentaire et l’automobile les branches les plus dynamiques au premier trimestre 2023

La croissance hors agriculture s’est renforcée au cours des trois premiers mois de 2023, a annoncé le Haut-commissariat au plan (HCP) dans sa note de conjoncture du premier trimestre. D’après les estimations de l’organisme public, chargé de la production, de l’analyse et de la publication des statistiques officielles au Maroc, « après avoir ralenti à la fin de 2022, l’activité hors agriculture aurait renoué avec une croissance plus soutenue au premier trimestre 2023 ». La croissance hors agriculture aurait été tirée par la dynamique des branches tertiaires, a expliqué le Haut-commissariat dans sa note rendue publique récemment citant en particulier la performance de l’activité touristique. Amorcée à la mi-2022, celle-ci « se serait poursuivie au rythme de +51,3% au premier trimestre 2023, dans le sillage des événements sportifs internationaux organisés à fin 2022 et début 2023 », a-t-il affirmé de même source. Précisons que les arrivées et les nuitées touristiques auraient plus que triplé et les recettes voyages auraient quadruplé au premier trimestre 2023, comme le fait remarquer le Haut-commissariat de même source. Tiré par l’affermissement du trafic aérien, l’activité des transports aurait de son côté poursuivi son redressement, comme le suggèrent les indicateurs du secteur. Quant aux services non marchands, soutenus par le redressement des dépenses de fonctionnement, ils « auraient connu un sensible mouvement de reprise, contribuant pour 0,4 point à la croissance économique globale », a souligné l’institution dirigée par Ahmed Lahlimi Alami. En ce qui concerne l’activité des branches secondaires, le Haut-commissariat estime par contre qu’elle aurait marqué le pas au premier trimestre 2023. C’est vrai pour l’activité minière qui aurait accusé une baisse de 10,2%, en variation annuelle, après -16% au trimestre précèdent. Il faut dire que la production du phosphate brut, fortement imprégnée par les fluctuations de l’activité des industries locales de transformation, « aurait peiné à s’accélérer, dans un contexte de baisse de la demande étrangère et de la poursuite du renchérissement des prix à l’export », a fait remarquer le HCP. Le Haut-commissariat constate toutefois qu’en dépit de la baisse des cours internationaux des céréales et des oléagineuses, « ceux du phosphate brut auraient résisté au cours de cette période. Ils auraient affiché une hausse de 84,5% en variation annuelle, fait-il savoir. S’agissant de l’activité de la construction, les indicateurs montrent qu’elle se serait, également, inscrite en baisse pour le troisième trimestre consécutif, affichant une régression de 3,8%, en variation annuelle. Le HCP continue dans le même registre pour indiquer que l’essoufflement des activités immobilières et le maintien des niveaux élevés des prix des matériaux de construction auraient pénalisé la production de logements. Selon l’organisme, « le renchérissement du coût du crédit aurait pesé sur l’investissement des ménages, moins dynamique depuis l’enclenchement des poussées inflationnistes au deuxième trimestre 2022 ». Aussi, d’après les anticipations des entreprises, recueillies dans le cadre de la dernière enquête de conjoncture, les carnets de commandes auraient été peu garnis pour 36% d’entre elles. Il est à noter, en revanche, que « l’activité des industries manufacturières se serait accélérée, dans un contexte marqué par l’allégement des difficultés d’approvisionnement en matières premières, principalement d’origine étrangère, et par la légère baisse des coûts des intrants et du transport », ressort-il de la note du HCP. Tirée principalement par une demande extérieure plus soutenue, leur valeur ajoutée se serait améliorée de 2,9%, en variation annuelle, au lieu de +0,4% le trimestre précédent. Comme on s’y attendait, l’agroalimentaire et l’automobile seraient restés encore les branches les plus dynamiques, avec des hausses respectives de 6,9% et 17,9%, au cours de la même période. A rappeler que les industries de la métallurgie et du textile auraient progressé de + 1,8% et de +3% respectivement; tandis que les industries chimiques auraient poursuivi, à l’inverse, « leur tendance baissière au rythme de -3,1% au premier trimestre 2023, attribuable au repli des quantités exportées de l’acide phosphorique et des engrais de 7,9% et 9,8% respectivement ». Selon le Haut-commissariat, le repli aurait, également, caractérisé les industries liées à la construction fortement pénalisées par la baisse de l’activité dans le bâtiment. Alain Bouithy
Le Maroc n’en a pas encore fini avec l’escalade des prix

L’escalade des prix à la consommation s’est poursuivie au premier trimestre 2023, a constaté le Haut-commissariat au plan (HCP) dans sa note de conjoncture du premier trimestre 2023. « Les pressions inflationnistes se seraient accentuées au premier trimestre 2023, avec une hausse des prix à la consommation de 9,4%, au lieu de +8,3% au trimestre précédent et +4% un an plus tôt », ressort-il de cette note rendue publique récemment. D’après l’organisme public, chargé de la production, de l’analyse et de la publication des statistiques officielles au Maroc, « c’est au niveau des prix de la composante alimentaire où ces pressions se seraient le plus manifestées, avec une hausse historique de +18,2%, tandis que les prix des produits non-alimentaires auraient augmenté de 3,5% ». Selon une observation du Haut-commissariat, « le maintien à des niveaux élevés à la fois des prix des produits alimentaires frais (+2,4 points de contribution) et hors frais (+4,4 points), sous l’effet de disponibilités plus restreintes, se serait accompagné par la revalorisation des prix des tabacs en ce début d’année, après quatre trimestres de stagnation ». Toujours selon le HCP, « la contribution à l’augmentation de l’inflation globale aurait chacune dépassé 1 point pour les légumes frais, les viandes et les huiles », soulignant que le déficit pluviométrique et le renchérissement des coûts de production (semences, aliments de bétails…) auraient négativement affecté la production de ces denrées. Pour le Haut-commissariat, « la hausse de l’inflation aurait résulté également, mais à un moindre degré, d’un accroissement des prix des services de 2,1%, après +1,9% au quatrième trimestre 2022, reflétant les hausses des prix des restaurants et hôtels et des forfaits touristiques », explique-t-il en outre dans sa note de conjoncture. L’institution dirigée par Ahmed Lahlimi Alami estime, en revanche, que « les prix de l’énergie auraient ralenti à +7,8%, au lieu de +14% un trimestre auparavant, en raison du repli des cours internationaux du pétrole et des produits raffinés ». Et les analystes du HCP de noter que ceux des produits manufacturés auraient poursuivi leur progression au même rythme qu’au quatrième trimestre 2022, soit + 4,4%. Excluant les prix soumis à l’intervention de l’Etat et les produits à prix volatils, l’inflation sous-jacente aurait poursuivi avec vigueur son trend haussier. Après +7,6% au trimestre précédent et +3,5% au cours de la même période de 2022, elle se serait établie à +8,4% au premier trimestre 2023, « tirée principalement par l’augmentation continue des prix de sa composante alimentaire responsable de 70% de la hausse ». Intermédiaires, spéculateurs et changements climatiques pointés du doigt Véritable casse-tête pour le gouvernement, la flambée des prix de certains produits alimentaires serait causée par les intermédiaires et les changements climatiques, selon la Confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural (Comader). Pour son président, Rachid Benali, elle est due à plusieurs éléments dont les changements climatiques et le problème de la commercialisation aggravée par les intermédiaires et les spéculateurs, la crise géopolitique ainsi que le problème du financement, a-t-il estimé dans une déclaration à l’issue d’une rencontre, tenue vendredi dernier à Rabat, entre le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, et les représentants de la Comader. Cité par la MAP, il explique : « L’agriculteur vend ses produits tels que les oignons et les pommes de terre à moins de deux dirhams dans les champs. Le problème réside dans la commercialisation des produits qui est biaisée par les intermédiaires qui contrôlent les marchés ». Sans oublier le stress hydrique dont pâtit le secteur agricole, outre le problème des financements des banques et le conflit russo-ukrainien. Des pistes de solutions Pour faire face à l’inflation galopante et dans un souci de faciliter le retour des prix des produits agricoles à des niveaux plus bas, les professionnels de ce secteur plaident pour le maintien d’un équilibre entre les exportations et l’approvisionnement du marché national. Le président de la Chambre d’agriculture de Souss-Massa, Youssef Jebha, a dans ce sens appelé à prendre toutes les mesures nécessaires pour atteindre un niveau de prix « raisonnable ». Selon lui, rapporte la MAP, il est important de mettre en place des solutions qui seront valables à la fois pour le présent et le futur. My M’hamed El-Oultiti, président de la Fédération interprofessionnelle des agrumes, est pour sa part persuadé que certains problèmes peuvent être résolus à court terme par le biais des contrats-programmes avec certaines fédérations professionnelles. Plaidant également pour des mécanismes à même de faciliter le retour des prix à des niveaux plus bas, le président de la Fédération interprofessionnelle marocaine de production et d’exportation des fruits et légumes (FIFEL), Lahoucine Adardour, a souligné, par ailleurs, la nécessité de maintenir la place du Maroc sur le marché international en préservant ses exportations. Il est à souligner que le ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, Mohamed Sadiki, attribue la hausse des prix des produits agricoles à l’inflation importée, à la hausse des coûts de production et aux perturbations saisonnières. Tendance à l’échelle mondiale A rappeller qu’au niveau mondial, les tensions inflationnistes devraient diminuer au deuxième trimestre de 2023, en raison des politiques monétaires plus strictes mises en place l’année précédente, a indiqué le HCP. Selon ses prévisions, « la baisse des prix des matières premières et la reprise de l’économie chinoise et des autres pays émergents, notamment l’Inde et la Turquie, stimuleraient également l’activité économique mondiale ». Dans de nombreux pays, poursuit le Haut-commissariat, la demande devrait être maintenue grâce à une diminution des taux d’épargne des ménages qui n’ont pas encore utilisé leur épargne supplémentaire accumulée pendant la pandémie. « Dans ce contexte, la demande mondiale adressée au Maroc augmenterait de 4,3%, en variation annuelle, lors de la même période, soutenant une hausse de la contribution de la demande extérieure nette à la croissance économique nationale à 0,9 point », a-t-il conclu. Alain Bouithy
Maroc. Les exportations nationales boostées par l’automobile au premier trimestre

Les exportations nationales ont connu une amélioration au titre du premier trimestre 2023, selon les estimations du Haut-commissariat au plan (HCP). Soutenu par le bon comportement des services voyage, le volume des exportations des biens et services aurait augmenté de 23,9% au premier trimestre 2023, a indiqué l’organisme public estimant que celui des importations aurait crû de 13,9%, en variations annuelles. « En valeur, l’augmentation des exportations de biens aurait atteint 7,9% en variation annuelle, traduisant principalement un effet-prix positif à l’export et une demande extérieure relativement plus résiliente, particulièrement pour le secteur automobile », a expliqué le Haut-commissariat. Dans sa note de conjoncture du premier trimestre 2023, le HCP précise que les expéditions du secteur automobile auraient été soutenues par les ventes des segments construction et câblage, en lien avec la reprise du marché de l’automobile en zone euro, favorisée, entre autres, par l’atténuation des pressions sur les chaînes d’approvisionnement et une plus grande disponibilité des intrants. Pour rappel, d’après les indicateurs mensuels des échanges extérieurs de l’Office des changes, les ventes du secteur automobile ont affiché une augmentation de 40,5% équivalant à +6,24 MMDH, s’établissant à 21,66 MMDH à fin février 2023 contre 15.420MDH à fin février 2022. Selon les explications de cet autre organisme, « cette évolution fait suite à la hausse des ventes de tous les segments du secteur, à savoir le segment de la construction (+44,7% ou +2.916MDH), celui du câblage (+43,8% ou +2.203MDH) et celui de l’intérieur véhicules et sièges (+20% ou +255MDH) ». Il ressort en outre de la même note que « les ventes extérieures des produits électriques et électroniques, suivies par celles de l’industrie du textile et cuir auraient également contribué positivement à la hausse des exportations globales ». A l’inverse, le Haut-commissariat estime que les expéditions des phosphates et de leurs dérivés, notamment les engrais naturels et chimiques et l’acide phosphorique, auraient reflué au cours des trois premiers mois de l’année. D’après les explications de l’institution publique dirigée par Ahmed Lahlimi Alami, elles auraient été « pénalisées par un retrait de la demande étrangère qui leur est adressée ». Sous-tendues par la hausse, quoique moins soutenue, de la facture énergétique, les importations des biens en valeur se seraient, de leur côté, appréciées de 11,6% en variation annuelle, poursuit le HCP de même source. En ce qui concerne la facture énergétique, l’organisme précise qu’elle aurait été alimentée par les achats de gasoils et fuels, de gaz de pétrole et autres hydrocarbures. A noter qu’hors énergie, les importations auraient été tirées par les acquisitions des biens d’équipement industriel et, dans une moindre mesure, par celles des biens alimentaires comme le maïs, les produits laitiers et le sucre et des biens de consommation, notamment les voitures de tourisme et leurs pièces détachées, comme cela est indiqué dans la note du HCP qui livre, par ailleurs, ses prévisions pour le deuxième trimestre. Selon le Haut-commissariat, « la hausse plus significative des importations, en valeur, par rapport aux exportations aurait accentué le déficit de la balance commerciale des biens et engendré un recul du taux de couverture de 2 points, par rapport à la même période de 2022, pour atteindre 58,4% au premier trimestre 2023 ». Alain Bouithy
Maroc: Les taux d’intérêt monétaires en forte hausse au premier trimestre

D’après le Haut-commissariat au plan (HCP), la masse monétaire aurait poursuivi son accélération au premier trimestre 2023, affichant une hausse de 10,2%, après une augmentation de 8% un trimestre auparavant, en glissements annuels. Le besoin de la liquidité des banques aurait continué de se creuser en variation annuelle, à la suite d’une augmentation de la circulation fiduciaire, a-t-il indiqué dans une note de conjoncture faisant état de la situation des principaux indicateurs économiques estimés pour le premier trimestre 2023. Ainsi, poursuit-il, Bank Al-Maghrib aurait renforcé le volume de ses financements aux banques. Selon la note, qui relate en outre les prévisions pour le deuxième trimestre, les avoirs officiels de réserve auraient augmenté de 6,8%, alimentés par l’emprunt obligataire du Trésor effectué sur le marché financier international. Quant aux créances nettes sur l’administration centrale, le Haut-commissariat estime qu’elles auraient légèrement ralenti, traduisant une hausse de 17,2% de l’endettement monétaire du Trésor. Selon ses estimations, a croissance des créances sur l’économie aurait légèrement décéléré. Le HCP estime que « leur encours aurait augmenté de 6,3%, au premier trimestre 2023 et en glissement annuel, après une amélioration de 7,1% enregistrée un trimestre plus tôt ». Pour l’organisme public, « cette évolution aurait été attribuable à la décélération de tous les types de crédits bancaires, avec des degrés importants pour les crédits à la consommation des ménages et à l’investissement des entreprises ». A titre de rappel, Bank Al-Maghrib a poursuivi sa politique de resserrement monétaire en levant, pour la troisième fois consécutive, le taux directeur de 50 points de base à 3%. Le HCP note cette remontée intervient dans une conjoncture de persistance des tensions inflationnistes importantes au niveau national. De ses estimations, il ressort que les taux d’intérêt sur le marché interbancaire se seraient aussitôt ajustés au nouveau taux directeur, élevant leur niveau moyen de 105 points de base en variation annuelle. A noter que les taux auraient parallèlement augmenté sur le marché des adjudications des bons du Trésor, à un rythme plus important, avec des hausses respectives de 188 points, 190 points et 195 points de base pour les taux de maturité 1 an, 5 ans et 10 ans. Quant aux taux créditeurs, ils « auraient limité leur croissance à 25 points de base seulement en moyenne. Sur le marché de change, le dirham se serait sensiblement déprécié, marquant des replis de 8,4% et 3,8% respectivement vis-à-vis du dollar américain et de l’euro », conclu le HCP. Martin Kam