D’après le Haut-commissariat au plan (HCP), la masse monétaire aurait poursuivi son accélération au premier trimestre 2023, affichant une hausse de 10,2%, après une augmentation de 8% un trimestre auparavant, en glissements annuels.
Le besoin de la liquidité des banques aurait continué de se creuser en variation annuelle, à la suite d’une augmentation de la circulation fiduciaire, a-t-il indiqué dans une note de conjoncture faisant état de la situation des principaux indicateurs économiques estimés pour le premier trimestre 2023. Ainsi, poursuit-il, Bank Al-Maghrib aurait renforcé le volume de ses financements aux banques.
Selon la note, qui relate en outre les prévisions pour le deuxième trimestre, les avoirs officiels de réserve auraient augmenté de 6,8%, alimentés par l’emprunt obligataire du Trésor effectué sur le marché financier international.
Quant aux créances nettes sur l’administration centrale, le Haut-commissariat estime qu’elles auraient légèrement ralenti, traduisant une hausse de 17,2% de l’endettement monétaire du Trésor.
Selon ses estimations, a croissance des créances sur l’économie aurait légèrement décéléré. Le HCP estime que « leur encours aurait augmenté de 6,3%, au premier trimestre 2023 et en glissement annuel, après une amélioration de 7,1% enregistrée un trimestre plus tôt ».
Pour l’organisme public, « cette évolution aurait été attribuable à la décélération de tous les types de crédits bancaires, avec des degrés importants pour les crédits à la consommation des ménages et à l’investissement des entreprises ».
A titre de rappel, Bank Al-Maghrib a poursuivi sa politique de resserrement monétaire en levant, pour la troisième fois consécutive, le taux directeur de 50 points de base à 3%. Le HCP note cette remontée intervient dans une conjoncture de persistance des tensions inflationnistes importantes au niveau national.
De ses estimations, il ressort que les taux d’intérêt sur le marché interbancaire se seraient aussitôt ajustés au nouveau taux directeur, élevant leur niveau moyen de 105 points de base en variation annuelle.
A noter que les taux auraient parallèlement augmenté sur le marché des adjudications des bons du Trésor, à un rythme plus important, avec des hausses respectives de 188 points, 190 points et 195 points de base pour les taux de maturité 1 an, 5 ans et 10 ans.
Quant aux taux créditeurs, ils « auraient limité leur croissance à 25 points de base seulement en moyenne. Sur le marché de change, le dirham se serait sensiblement déprécié, marquant des replis de 8,4% et 3,8% respectivement vis-à-vis du dollar américain et de l’euro », conclu le HCP.
Martin Kam