Maroc. Hausse des prix et baisse des transactions dans l’immobilier

Maroc. Hausse des prix et baisse des transactions dans l’immobilier

L’indice des prix des actifs immobiliers (IPAI) a progressé de 0,3% au troisième trimestre 2023 en glissement annuel. Il a également enregistré une hausse de 0,7% en glissement trimestriel, selon Bank Al-Maghrib (BAM) et l’Agence nationale de la conservation foncière, du cadastre et de la cartographie (ANCFCC). L’évolution des prix des actifs immobiliers en glissement annuel est « en lien avec les hausses des prix des terrains (1,1%) et de ceux des biens à usage professionnel (1,7%) », ont indiqué la Banque centrale et l’ANCFCC soulignant en revanche un recul de 0,1% des prix des biens résidentiels. « Pour ce qui est du nombre de transactions, il a marqué une diminution de 7,2%, recouvrant des baisses de 5,6% pour les biens résidentiels, de 10,6% pour les terrains et de 13,2% pour les biens à usage professionnel », ont relevé la Banque centrale et l’Agence dans une récente note sur l’indice des prix des actifs immobiliers et la tendance globale du marché immobilier. Dans le détail, les prix du résidentiel ont reculé de 0,1% sur un an, en raison de la baisse de 0,2% des prix des appartements et de 0,6% de ceux des villas et de la hausse de 0,3% de ceux des maisons. Selon la note, le nombre des transactions a accusé un repli de 5,6%, reflétant des diminutions de 4,9% pour les appartements, de 14,8% pour les maisons et de 14% pour les villas. Au niveau du foncier, les données recueillies montrent que les prix ont bondi de 1,1%, en comparaison avec la même période de l’année écoulée, tandis que le nombre de transactions est ressorti en baisse de 10,6%. Toujours selon la note de BAM et de l’ANCFCC, les prix des biens à usage professionnel ont progressé de 1,7%, avec une hausse de 1,2% pour les locaux commerciaux et de 3,5% pour les bureaux. En ce qui concerne les transactions, elles ont affiché pour leur part un recul de 13,2%, reflétant une diminution de 16,5% des ventes des locaux commerciaux et une progression de 4% de celles des bureaux. Il est important de noter que la hausse trimestrielle de l’indice des prix des actifs immobiliers recouvre « des progressions de 0,8% des prix du résidentiel, de 0,3% de ceux des terrains et de 1,3% de ceux des biens à usage professionnel », comme cela a été souligné dans la note sur l’IPAI. La même source ajoute que « le nombre de transactions a connu une baisse de 4,5%, reflétant des replis de 4,7% pour les biens résidentiels et de 14,7% pour les biens à usage professionnel et un accroissement de 2,8% pour les terrains ». Dans le détail, il ressort ainsi que les prix du résidentiel ont progressé de 0,8%, en relation avec les hausses de 0,7% des prix des appartements, de 1,2% de ceux des maisons et de 2,9% de ceux des villas. « A l’inverse, les transactions ont affiché un repli de 4,7%, recouvrant des baisses de 4,7% pour les appartements, de 3% pour les maisons et de 11,9% pour les villas », ont constaté BAM et l’ANCFCC dans leur note. Comparés au trimestre précédent, les prix des terrains sont pour leur part ressortis en hausse de 0,3% et le nombre de transactions a progressé de 2,8% d’un trimestre à l’autre. Quant aux prix des biens à usage professionnel, les chiffres suggèrent qu’ils ont enregistré une hausse de 1,3%, résultat des hausses de 0,8% pour les locaux commerciaux et de 3,5% pour les bureaux ; tandis que le nombre de transactions a enregistré une baisse de 14,7%, reflétant une diminution de 15,9% pour les locaux commerciaux et de 9,2% pour les bureaux. Analysant la tendance du marché immobilier par ville, la note de BAM et de l’ANCFCC rapporte que les prix ont augmenté de 1,9% à Rabat, alors que les transactions ont enregistré une baisse trimestrielle de 18%. A Casablanca, les prix se sont repliés de 0,4%, tout comme les ventes qui ont marqué une baisse de 13,1%. Même tendance à Marrakech où les prix sont également ressortis en baisse (0,5%) et les transactions ont marqué un recul de 9,9%. A Tanger, l’indice des prix s’est accru de 2,5%, celui à usage professionnel a accusé un recul de 2,7% ; tandis que les ventes ont enregistré une progression de 10,6%. Alain Bouithy

Maroc. ImmoTech-PropTech Expo 2023, une édition placée sous le signe de l’innovation et du Networking

Maroc. ImmoTech-PropTech Expo 2023, une édition placée sous le signe de l’innovation et du Networking

Sous l’égide du ministère de l’Aménagement du Territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat, et de la Politique de la Ville, le salon ImmoTech-PropTech Expo 2023, qui s’est tenu les 20 et 21 septembre au Garden Event-Casablanca, a connu un franc succès lors de sa deuxième édition. Cet événement, coorganisé par Mubawab Group, la plateforme leader du secteur de l’immobilier, en collaboration avec Rent, leader des salons professionnels de la PropTech en France, a pour ambition de réunir l’ensemble de l’écosystème de l’industrie immobilière autour d’une vision innovante axée sur l’avenir du secteur. Cette édition s’est révélée comme étant le point de convergence de l’écosystème immobilier au Maroc, dans le Maghreb et en Europe francophone. Selon Kevin Gormand, Chairman du groupe Mubawab : « Cet événement a offert une plateforme exceptionnelle pour le networking, l’échange d’expériences professionnelles et la découverte de jeunes talents prometteurs. » « Nous sommes également honorés d’avoir eu le soutien de 17 partenaires officiels, d’institution, de télécommunication, d’innovation, et de média, outre les ordres nationaux. Autant d’acteurs clés, tels que des promoteurs de renommé, architectes, agents immobiliers et banquiers qui se sont réunis autour d’un objectif commun, celui de célébrer l’évolution technologique au service de l’immobilier », poursuit Kevin Gormand. En effet, pendant deux jours consécutifs, 2000 visiteurs se sont retrouvés pour découvrir 42 entreprises innovantes spécialisées dans le développement de la PropTech. Les visiteurs ont également pris part à 8 conférences d’experts renommés et à 8 masterclass pratiques, mettant en lumière l’innovation technologique à travers l’Intelligence Artificielle, la modélisation des informations du bâtiment (BIM), l’exploitation des données, la transformation numérique et la construction à faible empreinte carbone. Par ailleurs, dans le cadre du concours d’innovation en partenariat avec le groupe Mfadel, l’entreprise Smarden, spécialisée dans l’ingénierie des données intelligentes, a remporté le Trophée de l’Innovation lors du salon ImmoTech-PropTech Expo 2023, en compétition avec les deux finalistes en lice, Easy Go Contract et Afdal. Smarden aura l’opportunité de participer à la 10ème édition du salon Rent, dédié à la PropTech qui se tiendra les 8 et 9 novembre 2023 à Paris. Selon Kevin Gormand, « Cette réussite a ouvert la voie à une troisième édition panafricaine, visant à rassembler les acteurs majeurs du secteur, qu’ils proviennent du Maghreb, de la Tunisie ou d’autres pays anglophones et francophones d’Afrique. » Ce constat positif est également partagé par Stéphane Scarella, DG et coorganisateur du salon ImmoTech-PropTech Expo 2023, après une décennie d’expérience. Il souligne que cet événement s’est affirmé comme le point de ralliement des acteurs clés d’un secteur en pleine croissance, celui de la PropTech, et que cela les inspire à organiser des éditions encore plus ambitieuses dans les années à venir.

Maroc. Léger recul de l’indice des prix des actifs immobiliers en 2022

Maroc. Léger recul de l’indice des prix des actifs immobiliers en 2022

L’indice des prix des actifs immobiliers s’est déprécié de 0,7% au titre de l’année 2022, comparativement à 2021, ont annoncé Bank Al-Maghrib (BAM) et l’Agence nationale de la conservation foncière du cadastre et de la cartographie (ANCFCC). Ce recul résulte des diminutions de 1,3% des prix des actifs résidentiels et de 1,7% de ceux des biens à usage professionnel, les prix des terrains ayant augmenté de 0,7%, selon les explications des deux organismes publics. Les données recueillies montrent que le nombre de transactions a enregistré une diminution de 15,4% résultant de la baisse de 15,4% des ventes des biens résidentiels, de 18% de celles des terrains et de 9,8% de celles des biens à usage professionnel, ont précisé BAM et l’ANCFCC dans une récente note sur l’IPAI et la tendance globale du marché immobilier. A noter qu’au quatrième trimestre de 2022, l’indice des prix des actifs immobiliers (IPAI) est ressorti en hausse en glissement annuel et en baisse en glissement trimestriel. En effet, selon les données recueillies, l’indice des prix des actifs immobiliers s’est apprécié de 0,3% par rapport au quatrième trimestre 2021, reflétant des hausses de 1,2% des prix des terrains et de 0,5% de ceux des biens à usage professionnel, les prix des biens résidentiels ayant, en revanche, reculé de 0,1%. Au cours de cette même période, le nombre de transactions a marqué un repli de 5,2%, recouvrant des baisses de 3,5% pour les biens résidentiels, de 5,1% pour les terrains et de 16,2% pour les biens à usage professionnel. En glissement trimestriel, il ressort de la même note que « l’indice des prix des actifs immobiliers a enregistré une baisse trimestrielle de 0,7%, recouvrant des diminutions des prix du résidentiel de 0,8% et des terrains de 0,7% et une stagnation des prix des biens à usage professionnel ». Reflétant le recul de 5,5% pour les biens résidentiels, de 1,3% pour les terrains et de 6,1% pour les biens à usage professionnel, le nombre de transactions a enregistré une baisse de 4,8% au cours de cette période, ont poursuivi la Banque centrale et l’ANCFCC. Dans le détail, les prix du résidentiel ont baissé de 0,8% en glissement trimestriel, suite aux diminutions de 0,7% des prix des appartements, de 1,5% de ceux des maisons et de 2,2% de ceux des villas. Les transactions ont connu pour leur part une baisse de 5,5%, recouvrant des replis de 5,3% pour les appartements, de 9,8% pour les maisons et de 2,9% pour les villas. S’agissant des prix du résidentiel, les chiffres suggèrent qu’ils ont accusé un repli de 0,1%, en raison de la baisse de 0,3% des prix des appartements et de la hausse de 0,5% de ceux des maisons et de 0,3% de ceux des villas. A noter que le nombre des transactions «a affiché un recul de 3,5%, reflétant des baisses de 4,2% pour les appartements, de 0,2% pour les maisons et une hausse de 27,5% pour les villas», selon la note. Concernant le foncier, en glissement trimestriel, les prix des terrains sont ressortis en baisse de 0,7% et le nombre des transactions a accusé un recul de 1,3% d’un trimestre à l’autre. Précisons que les prix du foncier se sont appréciés de 1,2% et les ventes ont diminué de 5,1%, en glissement annuel. S’agissant de l’indice des prix des biens à usage professionnel, il ressort des données qu’il a stagné en glissement trimestriel, aussi bien pour les locaux commerciaux que pour les bureaux. Selon Bank Al-Maghrib et l’ANCFCC, le nombre de transactions a, quant à lui, enregistré une baisse de 6,1%, comparé au trimestre précédent, reflétant ainsi un repli de 4,9% pour les locaux commerciaux et de 12,4% pour les bureaux. «En glissement annuel, les prix ont augmenté de 0,5%, avec une hausse de 0,5% pour les locaux commerciaux et de 2,4% pour les bureaux », ont fait remarquer les deux organismes indiquant que les transactions ont pour leur part affiché un recul de 16,2%, en raison des baisses de 16,8% pour les locaux commerciaux et de 12,5% pour les bureaux. A noter que la tendance du marché immobilier par ville montre que les prix ont augmenté de 0,2% d’un trimestre à l’autre à Casablanca, reflétant une hausse de 2,6% pour les terrains et des baisses de 0,1% pour le résidentiel et de 0,5% pour les biens à usage professionnel. Dans la même période, «les ventes ont marqué un repli de 0,7% résultat de la diminution de 2,9% des transactions des biens résidentiels. Les ventes des terrains et celles des actifs à usage professionnel ayant, en revanche, augmenté respectivement de 17,9% et de 5,4%», ont noté BAM et l’ANCFCC. Selon les deux organismes, sur l’ensemble de l’année 2022, les prix se sont dépréciés de 1,6% et les transactions se sont repliées de 18,4%. Alain Bouithy

Maroc. Amine Mernissi : L’année 2023 écrira une nouvelle feuille de route pour l’immobilier

Maroc. Amine Mernissi : L’année 2023 écrira une nouvelle feuille de route pour l’immobilier

IMMOBILIER. « L’année 2023 écrira une nouvelle feuille de route pour l’immobilier », a déclaré l’expert en immobilier, Amine Mernissi, estimant que « la loi de Finances 2023 en a jeté les premiers jalons ». Mais pour l’auteur du guide « Répons’IMMO », « l’essentiel reste de donner une visibilité à un secteur vital. Après, il y a la conjoncture nationale qui est aussi dépendante d’une conjoncture mondiale mouvante, voire menaçante ». Il appelle ainsi à rester humble. « Disons que la confiance est l’alpha et l’oméga, tant pour les opérateurs qui ont besoin de pouvoir continuer à travailler dans un secteur difficile et complexe que pour les acquéreurs qui doivent se sentir soutenus et protégés quand il s’agit de réaliser l’achat d’une vie», a-t-il déclaré dans un entretien accordé à la MAP. A la question de savoir si l’année 2023 serait propice pour investir dans l’immobilier, Amine Mernissi estime que «c’est toujours le bon moment d’investir dans l’immobilier et ce, en tout temps, quand trois conditions sont réunies, à savoir le besoin, l’opportunité et la capacité ». A ce propos, l’expert immobilier conseille toutefois de « bien évaluer ses besoins et même être capable de les anticiper ». Avant de trouver par la suite la bonne opportunité, « celle qui vous fait dire « j’ai fait une affaire déjà en achetant, avant de penser à la revente » », a-t-il insisté. L’examen de sa situation financière ne doit pas être mis de côté, selon lui. Et pour cause : il faut « être en capacité de s’engager sur le long terme, car l’immobilier est un investissement au temps long qui requiert préalablement réflexion et pondération ». A propos du bilan du secteur immobilier au cours de l’année qui s’achève, Amine Mernissi estime que 2022 a été une année en demi-teinte pour ce secteur. Et pour cause, « les actifs immobiliers, qu’ils soient neufs ou anciens, n’ont pas connu la même conjoncture ou la même trajectoire en 2022 », a-t-il fait remarquer. Mais avant de poursuivre son argumentaire, l’expert fait un constat : l’Indice des prix des actifs immobiliers (IPAI), publié trimestriellement par la Banque Centrale et l’Agence nationale de la conservation foncière, du cadastre et de la cartographie (ANCFCC), analyse le marché de la seconde main uniquement, tant au niveau de l’évolution des prix que celui des transactions et ce, dans différentes villes du Royaume. Selon lui, « il ne couvre pas le marché primaire, à savoir l’immobilier neuf ». A ses yeux, « c’est donc une analyse partielle de la réalité du marché ». Etant donné que l’immobilier neuf n’est couvert par aucun indice officiel, Amine Mernissi note qu’il est « appréhendé seulement à travers des données éparses, glanées chez les promoteurs, les notaires, les établissements de crédit, les agents immobiliers, les architectes ». Quand bien même il s’agit des remontées du terrain émanant des différents acteurs de la chaîne de valeur constituant l’écosystème immobilier, ce dernier affirme que cela « ne réduit en rien la valeur et la pertinence de ces informations également ». Sur le marché immobilier secondaire, à savoir de seconde main,  l’expert pense que 2022 a connu une meilleure conjoncture que le marché primaire. Une analyse  que corroborent les derniers chiffres de l’IPAI pour le troisième trimestre 2022. Lesquelles données montrent que « les indicateurs reviennent en territoire positif, et sur une année glissante, les transactions ont fait un bond à deux chiffres (+45%) alors que l’indice des prix a augmenté certes, mais somme toute de façon limitée (+1,3%) », a-t-il rappelé. S’agissant du marché primaire, le constat qui se dégage est que « les différentes sources consultées s’accordent à dire que 2022 a été une année difficile, marquée d’abord par le renchérissement des prix des intrants et une inflation multisectorielle importante qui a impacté le pouvoir d’achat des ménages », a poursuivi ce dernier. Etant donné que la hausse des prix a été annoncée par les acteurs immobiliers comme inéluctable dans les mois à venir pour les actifs neufs dont la mise en chantier date de 2022, Amine Mernissi estime que « les acquéreurs ont préféré se tourner par effet d’anticipation et/ou prudence, vers le marché de la seconde main pour aller y chercher des opportunités ». Il en veut pour preuve que ce constat est confirmé par les chiffres de l’IPAI. Qu’à cela ne tienne, « la réalité est que les opportunités d’investissement existent aussi bien dans le neuf que dans l’ancien, sauf que dans le neuf, il faut choisir en période de crise, le « bon » développeur. Celui qui a les moyens de tenir ses engagements tant au niveau des délais que des prix », a-t-il conclu. Alain Bouithy

Amine Mernissi : La baisse importante des transactions des biens résidentiels et des terrains exprime un grand malaise (Maroc)

Amine Mernissi : La baisse importante des transactions des biens résidentiels et des terrains exprime un grand malaise (Maroc)

Le recul des transactions sur les biens résidentiels et sur le foncier observé au deuxième trimestre 2022, en glissement annuel, «exprime un grand malaise», selon l’expert immobilier Amine Mernissi. «En glissement annuel, la baisse importante des transactions pour les biens résidentiels (-20,4%) et les terrains (-37,7%) exprime un grand malaise », a-t-il déclaré dans un entretien accordé récemment à l’agence MAP. D’après un récent rapport de  Bank Al-Maghrib (BAM) et l’Agence nationale de la Conservation foncière du cadastre et de la cartographie (ANCFCC), au deuxième trimestre 2022, les ventes des biens résidentiels et des terrains ont respectivement baissé de 20,4% et de 37,7%, comparativement à la même période de l’année 2021. Comme l’a souligné ledit rapport, le recul du nombre des transactions reflète des baisses de 21% pour les appartements, de 10,5% pour les maisons et de 15,8% pour les villas. Selon le document, au cours de ce même trimestre, «les prix du résidentiel se sont dépréciés de 0,2%, en lien avec la baisse de 0,5% des prix des appartements ; tandis que les prix des maisons et des villas ont à l’inverse respectivement augmenté de 0,5% et 1,2%. Pour l’expert immobilier, par ailleurs auteur du guide «Répons’IMMO», il ne fait aucun doute que « la crise économique corollaire de la crise Covid puis la crise inflationniste mondiale depuis début 2022 qui s’en est suivie, ont largement entamé le pouvoir d’achat des Marocains ». Il en veut pour preuve: «Même le foncier qui, en temps de crise, constitue une valeur refuge, rencontre des difficultés à trouver preneur».  On peut dès lors comprendre qu’«en période d’incertitude économique, le resserrement des conditions de crédit et la solvabilité des ménages passés au crible contribuent aussi à ralentir l’appétence à devenir propriétaire…». A propos du foncier, le rapport de BAM et de l’ANCFCC indique qu’en glissement annuel, les prix du foncier ont augmenté de 1,8%, au titre du deuxième trimestre. Quoi qu’il en soit, «la pénurie de logements dits pour la classe moyenne disponibles au niveau du marché immobilier national dans sa globalité, et l’absence d’horizon nouveau pour le logement social à 250.000 DH, font du secteur immobilier un secteur en mal de produits nouveaux, à même de stimuler la demande et de répondre à de nouveaux besoins, pourtant exprimés maintes fois», a estimé Amine Mernissi. Commentant cette fois-ci l’augmentation de 7,2% des transactions observées dans l’immobilier professionnel, ce dernier a expliqué que « cela traduit la relance économique post-covid, d’ailleurs observée au niveau mondial pour ce type d’actifs, et dont le Maroc n’a pas fait exception». Selon le rapport de la Banque centrale et de l’Agence nationale de la Conservation foncière du cadastre et de la cartographie, l’évolution des transactions constatée au deuxième trimestre dernier résulte «des hausses de 6,2% des ventes des locaux commerciaux et de 12,5% de celles des bureaux». La même source relève, en outre que «les prix ont reculé de 0,4%, avec une baisse de 0,7% pour les locaux commerciaux et une hausse de 1,9% pour les bureaux». En fin de compte, pour Amine Mernissi, «la parenthèse covid a créé de nouvelles conditions économiques. Des opportunités nouvelles à saisir mais aussi des mouvements de faillite et de création d’entreprises, quand ce n’est pas d’extension ou de mutation d’activités qui ont animé le marché de l’immobilier d’entreprise». A titre de rappel, en glissement annuel, globalement, l’indice des prix des actifs immobiliers s’est apprécié de 0,4% par rapport au deuxième trimestre 2021. Dans leur rapport, BAM et de l’ANCFCC attribuent cette évolution à la hausse de 1,8% des terrains et aux diminutions de 0,2% du résidentiel et de 0,4% des biens à usage professionnel. S’agissant du nombre de transactions, les deux organismes notent qu’il a baissé de 22,5%. Alain Bouithy

Maroc. Léger fléchissement des prix de l’immobilier

Maroc. Léger fléchissement des prix de l’immobilier

Le marché immobilier marocain a été marqué par un léger recul des prix au deuxième trimestre 2022, selon les récentes observations de Mubawab. Alors que les prix ont globalement enregistré un léger recul au deuxième trimestre 2022, l’offre et la demande sur les appartements neufs et anciens ont connu respectivement des hausses de 14% et 13% au cours de la même période, a constaté la plateforme. Les données recueillies par le site spécialisé dans les annonces immobilières montrent que la hausse des prix de l’ancien et du neuf, constatée dans la dernière édition de son Guide de l’Immobilier, s’est inversée lors du trimestre dernier, a indiqué le site spécialisé dans un communiqué faisant ainsi état d’une baisse de 10% des prix des villas anciennes. La même tendance a été observée au niveau des appartements anciens qui représentent un pourcentage important de l’inventaire global de Mubawab. Selon cet acteur de référence dans le secteur immobilier au Maghreb, les prix de ceux-ci ont connu une baisse de 10% en glissement trimestriel. Soulignons qu’«en glissement annuel, le prix global de l’ancien s’est déprécié de 4% avec une baisse de 1% pour les appartements et de 10% pour les villas», a indiqué Mubawab. S’agissant du neuf, il ressort des données du site que son prix s’est aligné sur les mêmes tendances que celui de l’ancien. En effet, selon Mubawab, « au deuxième trimestre 2022, le prix global du neuf s’est déprécié de 4%, avec une baisse de 8% pour les appartements et une hausse de 10% pour les villas. En glissement annuel, le prix global du neuf a connu, toutefois, un bond de 10% en moyenne». Autre enseignement en lien avec la tendance sur le marché immobilier, «le deuxième trimestre 2022 se clôture avec une hausse de l’Indice Mubawab des Prix (IMP) qui enregistre une prise de valeur de 3,8% par rapport à mai 2022», a noté la plateforme assurant qu’«actuellement, nous sommes au même niveau de prix qu’en décembre 2021». Selon les données se rapportant à ce même trimestre, les villes de Casablanca, Marrakech, Témara et Agadir ont connu les prix les plus stables au niveau des appartements, enregistrant des évolutions de prix minimes comprises entre -2% et +2%. «Pour les villas, ce sont les villes de Tanger, Agadir, Bouskoura et Kénitra qui font preuve d’une certaine stabilité dans les prix pour ce deuxième trimestre, avec des évolutions comprises entre +/- 4%», a constaté la plateforme. Il est important de préciser que les observations qui remontent dans ce Guide correspondent à des logements destinés exclusivement à l’habitation et à la vente, annoncés sur le portail entre avril 2022 et juin 2022, comme l’a relevé Mubawab dans son communiqué. Par conséquent, les biens à usage commercial, les biens fonciers, les fermes, les riads et les biens à la location sont exclus. Analysant cette fois-ci les tendances prévisionnelles des prix, Mubawab table sur la baisse des prix des villes de Casablanca et Marrakech respectivement de 3,06% et 4,22% en septembre 2022. La plateforme estime, à l’inverse, que ceux « des villes d’Agadir et Rabat vont enregistrer une faible variation de, respectivement, +0,07% et -0,01% au mois de septembre 2022», insistant toutefois sur le fait que ces résultats peuvent être fluctuants et ne pas suivre la tendance indiquée au vu de l’instabilité du marché et du contexte actuel. «Outre les évolutions des prix dans les villes et l’analyse de la dynamique du marché immobilier sur le digital, l’offre et la demande sont également des indicateurs intéressants sur lesquels nous nous penchons pour enrichir notre analyse. Ainsi, il ressort que, depuis la baisse qu’a connue l’offre en T1-2022, la tendance retrouve des couleurs au deuxième trimestre avec une hausse de 13,9%», a souligné Kevin Gormand, CEO et co-fondateur du Groupe Mubawab. Ce dernier note qu’«en parallèle, et sur la même période, la demande suit la même tendance que l’offre et enregistre une hausse de 10,4%», estimant que le dernier indicateur à surveiller est le potentiel de croissance dans les villes principales. Pour lui, il ne fait aucun doute que «ce deuxième trimestre, le potentiel de croissance est toujours existant, c’est-à-dire que la proportion de la demande par rapport à celle de l’offre est avantageuse pour de nouvelles opportunités de croissance. Par exemple, sur la ville de Casablanca, la demande est presque 9 fois plus importante que l’offre !», a-t-il conclu. Alain Bouithy

Maroc. Baisse des prix et des transactions dans l’immobilier au premier trimestre

Maroc. Baisse des prix et des transactions dans l’immobilier au premier trimestre

L’indice des prix des actifs immobiliers (IPAI) est ressorti en recul au premier trimestre 2022, en glissement annuel. Selon Bank Al-Maghrib et l’Agence nationale de la conservation foncière du cadastre et de la cartographie (ANCFCC), il s’est déprécié de 4,9% par rapport au premier trimestre 2021. Ce recul est le «résultat des diminutions de 5,8% pour le résidentiel, de 2,9% pour les terrains et de 8,6% pour les biens à usage professionnel », ont expliqué les deux institutions dans une note conjointe synthétisant la tendance globale du marché immobilier au cours du 1er trimestre 2022. Reflétant les replis des ventes des biens résidentiels de 6,6%, des terrains de 15,7% et des biens à usage professionnel de 11,9%, le nombre de transactions a, pour sa part, accusé une baisse de 9,3% au cours de la même période, ont souligné BAM et ANCFCC de même source.Dans le détail, les prix du résidentiel se sont dépréciés de 5,8%, suite aux baisses des prix de 6,6% pour les appartements et les villas et de 2,4% pour les maisons. «Pour ce qui est des transactions, leur nombre a accusé un recul de 6,6%, reflétant des baisses de 6,7% pour les appartements, de 4,6% pour les maisons et de 8,2% pour les villas», ont indiqué la Banque centrale et l’Agence nationale de la conservation foncière. Selon la note, rendue publique récemment, en glissement annuel, les prix du foncier et le nombre de transactions ont reculé respectivement de 2,9% et de 15,7%. En ce qui concerne les biens à usage professionnel, les données montrent que les prix ont reculé de 8,6%, avec des baisses des prix de 6,8% pour les locaux commerciaux et de 13,5% pour les bureaux. Quant aux transactions, elles ont enregistré une diminution de 11,9%, en raison de la baisse de 13,4% des ventes des locaux commerciaux et de 4,1% de celles des bureaux. Il est important de noter qu’au titre du premier trimestre de 2022, l’IPAI a enregistré une baisse trimestrielle de 0,3%, attribuée à la diminution des prix du résidentiel de 0,3% et des biens à usage professionnel de 2,5%. Dans leur note, Bank Al-Maghrib et l’ANCFCC ont, en revanche, constaté que les prix des terrains ont connu une stagnation au cours des trois premiers mois de l’année. Quant au nombre de transactions enregistrées au cours de cette période, il a parallèlement «marqué un repli de 10,5%, avec des baisses de 9,8% pour le résidentiel, de 11,2% pour les terrains et de 13,5% pour les biens à usage professionnel», ont-elles fait savoir. A titre de comparaison, au quatrième trimestre de 2021, l’IPAI avait enregistré une légère hausse de 0,2%, résultat des augmentations de 0,4% des prix du résidentiel et de 2,3% de ceux des biens à usage professionnel ; alors que les prix des terrains avait accusé, en revanche, un recul de 0,2%. En parallèle, le nombre de transactions avait marqué «une hausse de 35,1% avec des accroissements de 43,2% pour le résidentiel, de 20,9% pour les terrains et de 20,6% pour les biens à usage professionnel», relevaient les deux institutions dans une précédente note. Au titre du premier trimestre 2022, BAM et l’ANCFCC précisent que les prix du résidentiel ont reculé de 0,3% en glissement trimestriel, résultat des baisses de 0,2% des prix des appartements et de 0,6% de ceux des maisons ; tandis que ceux des villas ont légèrement bondi de 0,5%. Parallèlement, les transactions ont enregistré un repli de 9,8%, avec des baisses de 10,2% pour les appartements et les maisons et une hausse de 16,5% pour les villas. Au cours de cette même période, il a été constaté au niveau du foncier que les prix des terrains sont restés inchangés alors que les transactions ont accusé un recul de 11,2% d’un trimestre à l’autre. Quant aux prix des biens à usage professionnel, les données recueillies montrent qu’ils ont connu un repli de 2,5%, recouvrant une diminution de 0,6% des prix des locaux commerciaux et de 5,8% de ceux des bureaux. Soulignons enfin que le nombre de transactions «a enregistré une baisse de 13,5%, reflétant une diminution de 15,6% pour les locaux commerciaux et de 1,4% pour les bureaux», ont relevé Bank Al-Maghrib et l’ANCFCC dans leur note. Alain Bouithy

Maroc. Les exonérations fiscales de l’agriculture, de l’immobilier et de l’enseignement privé ne sont pas justifiées

Maroc. Les exonérations fiscales de l’agriculture, de l’immobilier et de l’enseignement privé ne sont pas justifiées

OXFAM Maroc passe au crible les exonérations fiscales accordées à l’immobilier, l’agriculture et l’enseignement privé dans un nouveau rapport qui balaie d’un revers de main la pertinence des avantages dont profitent ces trois secteurs. Dans ce document intitulé « Les exonérations fiscales, le GRAND manque à gagner: Agriculture, Immobilier, Enseignement privé », l’organisation internationale a tenu à vérifier les conditions théoriques et pratiques plaidant en faveur de la mise en place d’un cadre incitatif. En effet,  en vue d’analyser la pertinence des exonérations fiscales accordées à l’immobilier, l’agriculture et l’enseignement privé, elle a procédé à une évaluation des trois secteurs afin d’apprécier la situation justifiant l’octroi d’exonérations fiscales. Après analyse, il s’est avéré que « les secteurs exonérés n’affichent en réalité aucune situation justifiant les dépenses fiscales qui leur sont accordées », a relevé OXFAM Maroc dans son étude. Comme l’a fait remarquer Asmae Bouslamti, responsable de programme Justice sociale et de genre à Oxfam au Maroc, citée dans un communiqué de l’organisation, « l’étude montre que les exonérations fiscales n’ont pas d’impact significatif dans les décisions des entreprises d’investir ou de recruter ». En ce qui concerne l’immobilier, l’organisation internationale constate que le premier argument relatif à la présence d’un handicap économique est difficilement recevable pour ce secteur. Ensuite, selon les auteurs de l’étude, ce secteur affiche une concentration de l’offre sur quelques grandes villes avec une rencontre avec l’offre qui ne nécessite aucun effort particulier. Ce n’est pas tout. Le rapport estime en outre que l’immobilier « ne peut guère être considéré comme étant un secteur nécessitant une discrimination positive du moment qu’il représente tout de même près de 47% de l’investissement global de l’économie marocaine, ce qui implique une forte capacité capitalistique ne nécessitant pas de discrimination positive pour pouvoir émerger ». Evoquant le point sur la compétition fiscale extérieure, OXFAM Maroc rappelle que « ce secteur est l’un des secteurs non échangeables en raison de l’absence d’une concurrence extérieure et ne peut, de ce fait, en aucun cas faire objet de la compétition fiscale ». Il est important de relever ici que « le rythme de croissance de la valeur ajoutée immobilière est passé de 4% entre 2007 et 2013 à plus de 5,5% entre 2013 et 2019 malgré une baisse des exonérations de l’ordre de 40% entre les deux périodes », selon Asmae Bouslamti. Et de constater : « l’arsenal incitatif colossal n’a pas donné lieu à une vague d’investissement ou de recrutement significativement supérieure en comparant les secteurs incités et ceux qui le sont moins ». S’agissant de l’agriculture, les «handicaps économiques» pouvant justifier les exonérations fiscales sont liés à la sécheresse et aux problèmes du foncier (exiguïté d’exploitation, morcellement excessif, multiplicité des statuts). Les auteurs rappellent que ce secteur bénéficie de toutes sortes d’aides financières directes dans le cadre du Fonds de développement agricole (FDA) et que celles-ci oscillent entre 80% et 100% du coût d’investissement (installation du matériel d’irrigation moderne, amélioration foncière etc.) en vue de surmonter ces handicaps. Outre le fait que les aides financières directes comblent, en principe, les insuffisances du secteur, OXFAM Maroc rappelle que ce secteur a bénéficié d’une exonération totale des revenus et des bénéfices agricoles sur la période 1984-2014 en raison des difficultés climatiques ayant marqué le début des années 1980. Une situation remise en question dans le contexte actuel notamment avec une valeur ajoutée agricole ayant quasiment doublé de valeur entre 2005 et 2018. S’agissant de la compétition fiscale, il est vrai que l’agriculture marocaine est en compétition avec plusieurs pays de la méditerranée sur certains produits. Mais il n’a pas échappé à l’organisation que le Maroc dispose des meilleurs indicateurs en termes d’avantages comparatifs dans l’agriculture par rapport à ses concurrents. Pour rappel, l’organisation internationale avait publié l’année dernière son rapport sur l’analyse de la politique fiscale au Maroc dont l’objectif est de contribuer à une réflexion profonde quant aux problématiques d’injustice sociale et d’inégalités engendrées par le système fiscal afin d’améliorer la prise en compte de ces questions. Quant au secteur de l’enseignement privé, outre le fait s’être concentré sur les grandes villes et sur certaines catégories de la population,  l’organisation estime qu’il ne nécessite aucune discrimination positive. « D’abord puisqu’il est en « concurrence » avec un secteur de service public, mais surtout puisqu’il est plus convoité par les populations ayant un niveau de revenu relativement élevé, ce qui renforce les inégalités sociales ». En fin de compte, OXFAM soutient dans son rapport qu’il est plus judicieux d’orienter les exonérations fiscales vers d’autres secteurs affichant des handicaps économiques en raison d’une défaillance étatique, ou vers d’autres secteurs nécessitant une discrimination positive pour leur permettre d’émerger dans un environnement difficile. A propos de l’utilisation des exonérations fiscales comme moyen d’action dans le cadre d’une compétition fiscale régionale, l’organisation est persuadée que « cette pratique reste dangereuse et peut impacter négativement l’image du pays ». Elle rappelle d’ailleurs qu’elles sont critiquées par la Cour des comptes, pour laquelle ces dérogations doivent être appuyées par des études préalables suffisamment étayées. Aussi, à en croire OXFAM Maroc, « le Maroc pourrait même se trouver dans l’obligation de faire marche arrière comme ce fut le cas lorsque le pays fut placé sur la liste grise de l’Union Européenne, ce qui a nécessité l’application d’un taux unifié de 15% aux sociétés de service ayant le statut de Casablanca Finance City, au lieu d’un taux réduit de 8,75% pour leur chiffre d’affaire à l’export, lors de l’adoption de la LF2020 ». Comme le souligne Abdeljalil Laroussi, responsable de Plaidoyer et Campagnes à Oxfam au Maroc : « il ne faut pas perdre le temps ni le chemin, l’urgence est d’abandonner les privilèges fiscaux qui renforcent l’économie de rente et d’opter pour une évaluation de la productivité sociale et économique des exonérations accordées ». Pour ce dernier, également cité dans le communiqué, « la politique fiscale doit jouer son rôle correctif, réduire les inégalités et alimenter les caisses de l’état afin d’entamer avec courage et responsabilité les chantiers annoncés dans le cadre du nouveau modèle de développement… » Alain Bouithy