Crise du Pool/ Congo : libération de proches du pasteur Ntumi

Crise du Pool/ Congo : libération de proches du pasteur Ntumi

Une quinzaine de proches de pasteur Ntumi ont été libérés, selon Africanew. Ils avaient été arrêtés dans la foulée de la réélection contestée du président Denis Sassou Nguesso en avril 2016, rappelle la chaîne de télévision panafricaine d’information internationale en continu. Voir reportage ci-dessous.

Charles Zacharie Bowao : La guerre du Pool est une diversion organisée par le gouvernement

Charles Zacharie Bowao : La guerre du Pool est une diversion organisée par le gouvernement

« Le gouvernement en place a lancé les hostilités dans la partie sud de Brazzaville, le 4 avril, pour permettre à la Cour constitutionnelle de proclamer des faux résultats », a affirmé l’ancien ministre congolais de la Défense, Charles Zacharie Bowao. Figure centrale de l’opposition congolaise, Charles Zacharie Bowao a soutenu dans un entretien avec Mondafrique que « la guerre du Pool est une diversion organisée par le gouvernement », soulignant que 85 000 déplacés ont été régulièrement recensés par les Nations Unis dans ce département. Ce qui fait que « nous sommes dans une situation d’urgence humanitaire ». Commentant l’évolution de cette crise humanitaire après plus d’un an d’hostilité, il s’est dit « fortement optimiste » assurant que « la vérité finira par l’emporter et le pouvoir illégitime tombera ». Dans cet entretien, l’opposant a aussi fait remarquer qu’« on a traité Frédéric Bintsamou, alias pasteur Ntumi, de rebelle et du fait que nous n’allions pas négocier avec lui. Mais le président de l’Assemblée nationale, Isidore Mvouba, a pris l’initiative de mettre en place une plateforme ouverte à toutes les forces politiques du département du Pool pour essayer de trouver une solution avec Monsieur Bintsamou ». Et d’ajouter que « le problème du Pool c’est le problème du Congo ». Sur la dette du Congo, qui a atteint 120 % du PIB, il a noté que « le pays est dans une situation insoutenable. Sa dette est le fruit d’une mauvaise gouvernance du pays. (…) Le Congo ressemble aujourd’hui à une entreprise en cessation de paiement. C’est la banqueroute. Le pays a perdu ses lettres de noblesses dans le concert des nations », a-t-il déploré.

François Louncény Fall: la crise du Pool a fait à ce jour 81.000 déplacés

François Louncény Fall: la crise du Pool a fait à ce jour 81.000 déplacés

La crise qui secoue le département du Pool depuis la réélection de Denis Sassou Nguesso en avril 2016 a fait à ce jour 81.000 déplacés, selon le Représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour l’Afrique centrale, François Louncény Fall. Le diplomate Guinéen, qui présentera le mardi 13 juin courant le dernier rapport du secrétariat général de l’ONU sur la sous-région devant le Conseil de sécurité de l’ONU, était l’invité de RFI. « La situation devient de plus en plus grave dans cette zone. Il y a aussi plusieurs districts de la région du Pool qui ne sont pas accessibles à l’humanitaire, et on craint une crise alimentaire. Une malnutrition nous a été signalée, nous sommes très préoccupés par cette situation et aussi par les centres de santé qui ne fonctionnent pas », a déclaré à RFI François Fall. Dans cet entretien, il a aussi affirmé que « depuis, il n’y a pas eu encore de troupes des Nations unies qui ont pu y avoir accès. Y compris le PAM (Programme alimentaire mondial), le CICR (Comité international de la Croix-Rouge) et les organisations des droits de l’Homme », estimant qu’il y a beaucoup de problèmes. Outre la situation humanitaire préoccupante, François Fall évoque aussi la question des violations des droits de l’homme qui serait. Et pour cause, « de nombreux témoignages de déplacés – de nombreux déplacés – font état d’exactions commises par les partisans du pasteur Ntumi, mais aussi et surtout par les forces armées congolaises », a-t-il souligné. Même s’il assure avoir lu beaucoup de rapports venant des ONG, le diplomate reconnait qu’« il nous est très difficile de confirmer ou d’infirmer. Ce que je peux dire c’est qu’il y a près de 81 000 déplacés de la zone et ce déplacement continue, du fait de l’insécurité qui ne cesse de croître. Donc, il y a lieu de s’inquiéter sur les droits de l’homme à l’intérieur du Pool », a-t-il affirmé. Face à tous les récits d’exactions attribuées notamment à l’armée congolaise, il a estimé que s’il y avait l’accès, « je pense qu’on aurait fait la lumière sur toutes ces questions. Et cela est de l’intérêt aussi bien du gouvernement congolais, des populations que de la communauté internationale ». François Fall pense que le gouvernement devrait aussi beaucoup plus communiquer sur la situation du Pool, et non pas laisser les ONG seulement dire ce qu’elles veulent. Ce qui est certain, a-t-il soutenu, c’est que le gouvernement seulement n’est pas le seul à intervenir militairement. En effet, il a expliqué qu’« il y a aussi les troupes de Ntumi qui sont en état de rébellion et qui tiennent les populations en otage, il faut le dire également. Et il faut trouver une solution à cela ». Une solution qui ne serait sans doute pas militaire d’autant que les Nations Unies ne sont pas pour cette option. « Le gouvernement m’a dit qu’il était en rébellion, qu’il devait sortir et se présenter devant les juridictions pour être jugé. Nous, ce que nous recommandons, c’est que cette voie-là soit trouvée rapidement, pour que les combats puissent cesser dans cette zone et que les populations soient préservées. Ils ont déjà réglé le problème du Pool dans le passé. Je pense que le gouvernement doit pouvoir le faire », a-t-il rappelé.

Société: Suspension des activités pendant une semaine dans le Pool

Société: Suspension des activités pendant une semaine dans le Pool

L’organisation catholique Caritas Congo a décidé, le 7 juillet 2016, de suspendre provisoirement toutes ses activités dans le département du Pool pendant une semaine en réaction aux actes de braquage dont ont été victimes des membres de leur structure, selon un communiqué de presse parvenu à la rédaction de Pagesafrik /Starducongo. Des agents de cette organisation catholique ont été victimes d’un braquage, le 4 juillet 2016 sur la route de Mindouli-Kinkala, entre les villages Yangui et Mantsiédi (à Mongo wa borila Ngombé) à 18 km environ de Kinkala, par quatre hommes armés et cagoulés. Selon ce communiqué de presse portant les signatures de Mgr Portella Mbuyu et de M. Alain Robert Moukouri, respectivement président et Evêque de Kinkala et Secrétaire général de Caritas Congo, ces agents de Caritas étaient en mission humanitaire avec des véhicules arborant les logos de Caritas et du Secours Catholique. Ces inciviques ont ensuite obligé leurs victimes à se coucher sur le sol de 14 heures à 16 heures, les dépouillant de l’argent et de tous leurs biens (sacs de voyage, ordinateurs, téléphones et rétroprojecteurs). Le communiqué de presse précise que les membres de Caritas n’ont eu la vie sauve que grâce à un incident provoqué par ces inciviques. En effet, à la suite d’une altercation avec une passagère d’un autre véhicule qu’ils ont blessé par balle, l’un d’eux a aussi blessé un membre de leur gang avant de s’enfuir. C’est au total cinq véhicules et une quarantaine de personnes qui ont été braqués. Caritas Congo est une organisation neutre qui demande à toutes les parties impliquées dans un contexte d’hostilité de respecter sa mission avec son logo et de garantir la sécurité de ses agents de terrain agissant dans le cadre des opérations d’assistance humanitaire aux populations.

Crise du Pool: Mgr Louis Portella largue des bombes à fragmentation sur les ondes de RFI

Crise du Pool: Mgr Louis Portella largue des bombes à fragmentation sur les ondes de RFI

Mgr Louis Portella a accordé à RFI l’entretien dont nous publions ci-dessous des extraits qui risquent de faire du bruit et grincer des dents. Notamment celles du procureur de la République, Oko Ngakala qui, pourrait procéder à l’audition de l’évêque de Kinkala pour la gravité de ses interrogations. (…) A l’origine de tout cela, il y a ces combats meurtriers qui ont éclaté le 4 avril dernier dans les quartiers sud de Brazzaville. Le pouvoir accuse les Ninjas du pasteur Ntumi d’être à l’origine de ces violences, mais plusieurs opposants répliquent qu’il s’agit d’un montage de la part du pouvoir. Quel est votre avis ? Mon avis c’est que je reste perplexe parce que d’une part la ville est assez bien cernée par les forces de l’ordre. Et les Ninjas, en principe, sont censés avoir été désarmés. Depuis 2007, le Pasteur Ntumi a été intégré dans la structure du pouvoir, puisqu’il était conseiller spécial du président et donc on peut dire que toute la jeunesse qui était autour de lui était censée être réinsérée. Et maintenant, tout d’un coup, on voit ces jeunes qui interviennent. Avec quelles armes ? Point d’interrogation. Moi-même je suis dans la confusion. Je me pose mille et une questions là-dessus. Je n’y comprends absolument rien du tout. D’où viennent les armes qu’ils ont maintenant en leur possession ? Point d’interrogation. Et dans les interventions qui ont lieu maintenant, les bombardements, jusqu’à maintenant il y en a qui sont arrêtés et on a l’impression que les chefs sont tranquilles. Si vous voulez, le drame actuellement c’est les populations elles-mêmes. Vous savez, pour des populations du Pool qui ont connu les affres de la guerre civile 1997-98 jusqu’en 2007 pratiquement, c’est un véritable traumatisme de plus. Et ce que nous avons dit dans notre message, c’est que les forces de l’ordre ont pour mission de protéger les populations. Et tout ce qui se passe actuellement ça met les populations dans une situation de détresse. Ce n’est pas là la mission de l’armée (…) Quelques jours avant ces violences, il y a eu la présidentielle du 20 mars et le président Sassou Nguesso a dit alors : « La démocratie est en marche, c’est une élection qui rehausse le niveau de la démocratie congolaise. » Qu’est-ce que vous en pensez ? Je suis interrogateur sur cette avancée de la démocratie. Vous n’êtes pas convaincu ? Pas du tout ! Et Pourquoi ? Parce que je pense que tout ce qui s’est passé dans les élections, s’est passé dans ce qu’on pourrait appeler un manque de transparence.