Le coup d’État au Gabon et les autocrates d’Afrique centrale
TRIBUNE. L’Afrique centrale a été épargnée par les coups d’État militaires auxquels nous ont habitués certains pays de la Communauté des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) depuis quelque temps. Cela peut se comprendre au regard de la réalité des régimes politiques en place et de la conscience politique des populations. Mais le coup d’État au Gabon semble avoir pris tout le monde de court. Doit-on y voir la suite logique de la dynamique qui a commencé en Afrique de l’Ouest ? Pas sûr. Sans tomber dans le piège des analogies abusives, on peut s’avancer à dire que ce coup d’État semble répondre à la même logique que celui du Niger. On a assisté à une révolution de palais, qui pourrait toutefois ouvrir de nouvelles perspectives pour le pays. Rien n’est figé. Tout va dépendre de la dynamique interne, notamment de la manière dont les militaires et les civils vont s’entendre pour gérer l’après Ali Bongo. Au niveau régional, ce qui vient de se passer au Gabon pourrait marquer un tournant dans l’histoire politique de cette sous-région où règnent des autocrates arrivés aux affaires après des guerres sanglantes ou des coups d’État violents. Quatre pays sont à surveiller : le Cameroun, le Congo-Brazzaville, la RD Congo et… le Rwanda, qui navigue entre l’Est et le centre du continent. On peut également penser au Tchad, mais limitons-nous à ces quatre-là d’abord. Le cas de ces pays est intéressant dans la mesure où les structures des pouvoirs en place et les luttes de positionnement (à l’exception du Rwanda) qui s’y déroulent les prédisposent à des putsch. Au Congo-Brazza et au Cameroun, on a des dirigeants vieillissants (Denis Sassou-Nguesso et Paul Biya) qui ont mis en place des systèmes « mafieux » qui régentent la gestion de leur pays depuis des décennies au mépris de la raison. Ces systèmes, qui tiennent encore parce que tout le monde au sein de la nomenklatura « mange » à sa faim, sont très fragiles. À Brazzaville, on pourrait assister à des tentatives de coup d’État si le président Sassou s’aventure à imposer son fils Denis Christel comme son successeur. À Yaoundé, c’est l’armée qui pourrait départager les prétendants au trône, qui semblent être engagés dans une guerre de succession de plus en plus violente qui ne dit pas encore son nom. S’agissant de la RD Congo, c’est la situation sociopolitique et sécuritaire qui prédispose le pays à un coup d’État ou à des troubles qui pourraient conduire à un putsch. Lequel putsch bénéficiera à coup sûr des mains extérieures. Le Rwanda est un cas particulier dans la mesure où c’est un homme, Paul Kagame, qui tient son pays d’une main de fer en entretenant un climat de suspicion et de terreur inimaginable à tous les niveaux de l’État et des services de sécurité. Cette façon de faire lui a permis d’exercer un contrôle absolu sur le pays et les services de sécurité depuis 30 ans maintenant. Mais attention ! Le Rwanda est une bombe à retardement en termes de frustrations. Le ressentiment, la haine et la jalousie rôdent de colline en colline, et ce au plus haut niveau du pouvoir. C’est une véritable marmite explosive au cœur de l’Afrique, et Paul Kagame, qui n’est pas beaucoup apprécié des siens, le sait pertinemment. Ce n’est pas pour rien qu’il n’a confiance en personne. Mais alors personne… Pour finir, il convient de souligner que la garde prétorienne de la grande majorité des régimes en Afrique subsaharienne francophone a toujours été constituée sur une base ethnotribale. Mais avec ce qui s’est passé en Guinée, au Niger et maintenant au Gabon, les chefs d’État d’Afrique centrale vont devoir changer d’approche dans la constitution de leur dispositif sécuritaire. Je ne serais donc pas surpris de les voir réorganiser leur appareil sécuritaire dans les semaines et mois à venir. Reste à savoir si cela pourrait constituer une bonne assurance-pouvoir pour la survie de leur régime… Par Patrick Mbeko
Quelles retombées politiques après le coup d’État au Gabon?
TRIBUNE. Le coup d’état militaire gabonais, du moins s’il n’est pas un montage endogène ou exogène pour précéder les événements, provoquera irrémédiablement une onde de choc dans la sous-région de l’Afrique centrale et dans les relations du Gabon et de l’Afrique tout entière avec leurs anciennes métropoles et les puissances étrangères. Il se met en place cette réalité géopolitique qui tend à se dessiner en quatre points suivants. 1.Toute cette succession des putschs militaires observés ça et là en Afrique est avant tout l’expression parfaite de la faillite manifeste du Discours de la Baule (1990) qui prétendait porter un vent de démocratie en Afrique par l’organisation des scrutins électoraux. Trois décennies plus tard, l’on constate une espèce de « tropicalisation » de la démocratie avec la souveraineté bafouée du peuple qui n’a plus rien à dire sur ses mandataires. Tropicalisation également de l’exercice du pouvoir avec l’absence d’égalité devant la loi, avec le bâillonnement de la liberté d’expression et avec un déficit criant de la séparation des trois pouvoirs tous concentrés dans les mains d’un seul autocrate. À cela il faut ajouter le fonctionnement imparfait du suffrage universel qui aboutit au viol et le vol des urnes par le pouvoir en place. Le 33 e anniversaire du Discours de la Baule se solde ainsi par un échec cuisant tant est si vrai que la démocratie a été pervertie par les dirigeants africains qui en ont fait leur arme redoutable contre la soif collective de liberté et de bien-être des africains. Ce pouvoir qui est conféré au régime en place, organisateur des élections, de nommer le bureau de la centrale électorale censée faire le comptage des voix et de la Cour Constitutionnelle censée proclamer le résultat final du scrutin est tombé dans une grande perversion dans la plupart des pays de l’Afrique noire où les résultats proclamés ne reflètent guère la vérité des urnes. Ali Bongo qui est présentement en fuite au Maroc ( là où l’ont précédé le congolais Mobutu et le burkinabé Blaise Compaoré) n’a pas pu déroger à la règle de succomber à la grande tentation du pouvoir illimité dans le temps. Et mal lui en a pris! La démocratie censée être le meilleur des régimes politiques parce qu’il favorise la justice, l’égalité, la liberté, les droits de l’homme s’est transformée au Gabon comme ailleurs en Afrique en une machine huilée d’oppression et de viol de la souveraineté des peuples. Désormais grands sont les soupçons des populations africaines vis-à-vis des élections démocratiques. Soupçons et doutes qui mettent et les électeurs et l’armée prête à prendre ses responsabilités comme on a pu le voir ce matin de mercredi. 2.Ce qui vient de se passer ce matin à la présidence gabonaise est la preuve que le vent de changement qui secoue l’Afrique de l’Ouest s’est désormais étendu en Afrique centrale. La chute du clan Bongo annonce la décadence de beaucoup des régimes obsolètes qui se sont maintenus au pouvoir soit par la force des armes ou encore par l’instauration de ces dynasties formées par des présidents parvenus au pouvoir par l’étoile de leurs géniteurs. Visiblement cette sinistre époque est en train de finir. Et au cas où ce coup d’état serait l’œuvre de l’Hexagone consistant à nommer un homme-lige, Brice Oligui Nguema, à la succession de Bongo, il lui sera très difficile de résister à cette volonté panafricaniste des populations africaines à reprendre le contrôle de leur destin. Lui aussi finira par tomber comme un fruit pourri. 3.Le Gabon de Bongo est, à côté de la Côte-d’Ivoire et du Tchad, un des verrous de la Francafrique sur le plan économique avec le monopole de Total et sur le plan sécuritaire avec son importante base militaire où stationnent des compagnies de régiments d’élite – comme le 6e Bataillon d’Infanterie de Marine (6e BIMa), Troupes de Marine. Si le nouveau régime au Gabon se comporte comme au Niger et au Burkina Faso, il est fort à craindre que la France perde le monopole d’extraction du pétrole et surtout la position stratégique des pôles opérationnels de coopération sur la façade ouest-africaine. Au final, après avoir perdu successivement le contrôle de la Centrafrique, du Mali, du Burkina Faso et du Niger, la France voit en ce qui advient au Gabon, son pré-carré africain se réduire en peau de chagrin. 4.Ce putsch au Gabon est également un signal fort envoyé aux autres casernes militaires de pays de l’Afrique centrale où règnent en maîtres des dictatures sanguinaires ou encore où se programment des fraudes électorales. Des militaires de nombreux pays risquent bien d’y trouver une source d’inspiration pour remettre de l’ordre dans leurs pays respectifs. Désormais les dirigeants africains savent à quoi peut mener le tripatouillage du processus électoral. En effet, la mise au ban à Libreville des médias internationaux et des observateurs, la coupure d’internet et le couvre-feu n’ont pas suffi à mater la volonté du souverain primaire. L’impétueux vent de changement qui secoue l’Ouest de l’Afrique a franchi la ligne équatoriale et c’est là un très sévère avertissement aux nombreux potentats de l’Afrique centrale qui ont brillé pendant un demi-siècle par leur gestion patrimoniale et autocratique du pouvoir. Ce printemps panafricain est loin d’être un cas isolé au Sahel et il faudra désormais s’attendre à des raz-de-marée politiques dans d’autres pays de la sous-région de l’Afrique centrale. Par Germain Nzinga
Coup d’État au Burkina Faso: l’ambassade de France à Ouagadougou attaquée
Des manifestants ont pris pour cible l’ambassade de France à Ouagadougou où un incendie a été allumé alors que la façade du bâtiment a été vandalisée, selon plusieurs témoignages et vidéos publiés samedi soir sur les réseaux sociaux. Ces scènes de saccage font suite au coup d’État perpétré la veille par des putschistes accusant la France d’abriter le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba dans une de ses bases militaires. Après avoir tenté de briser les vitres et d’enfoncer les portes blindées, les manifestants ont finalement allumé un feu sur la façade du bâtiment diplomatique. Selon le media « ISI Africa », des coups de feu auraient été entendus mais aucune confirmation n’a pu être obtenue à ce stade. Plus tôt dans la journée, la diplomatie française avait nié tout implication dans les événements intervenus au Burkina Faso… Lire la suite sur AA
Coup d’État et leurs conséquences
OPINION. Un coup d’État est un renversement du pouvoir par une personne investie d’une autorité, de façon illégale et souvent brutale. On le distingue d’une révolution en ce que celle-ci est populaire. Le putsch est un coup d’État réalisé par la force des armes. D’un point de vue historique, et y compris dans l’époque contemporaine, le coup d’État a été l’un des moyens les plus fréquemment utilisés pour accéder au pouvoir. Une version alternative présente le coup d’État comme : « un acte d’autorité consistant dans une atteinte réfléchie, illégale et brusque, aux règles d’organisation, de fonctionnement ou de compétence des autorités constituées, atteinte dirigée, selon un plan préconçu et pour des raisons diverses, par une personne ou par un groupe de personnes réunis en un parti ou un corps ; dans le but soit de s’emparer du pouvoir, soit d’y défendre ou d’y renforcer sa position, soit d’entraîner une simple modification de l’orientation politique du pays » Africains, le coup d’Etat est un compte d’exploitation irrationnel . Le Mali , la Guinée ou le Burkina Faso sont devenues des poches de non droit aux yeux de la communauté financière internationale depuis que des groupes de putchistes, animé soi-disant de bonnes intentions, le patriotisme au bout du fusil, ont déposés des présidents de la république en déconnexion avec leurs peuples. Vox populi, vox Dei disent-ils . Passée l’euphorie populaire, l’heure est aux interrogations sonnantes et trébuchantes. En arrêtant un président de la république là où un encadrement aurait dû suffire afin de lui permettre, même sur instructions, d’assurer la continuité de l’état aux yeux des banques, des assureurs crédit, des bailleurs, les soi-disant « Comité national pour le salut du peuple » , composés étonnamment que des militaires, ont ôtés au Mali , au Burkina Faso et à la Guinée leurs signatures . Ce qui explique les mesures de sauvegarde de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), qui avait auparavant fait de même en octobre 2014 quand Blaise Compaoré fut chassé du pouvoir au Burkina Faso, (à ce jour encore, des milliards disparus des banques n’ont pas été recouvrées) ou récemment lors du vide créé en Guinée Bissau pendant la crisepost-électorale. Au Mali par exemple , l’arrestation du président IBK, de son premier ministre et de celui du ministre des Finances avait provoqué une rupture de la continuité et de la signature de l’Etat, entrainant le gel des comptes de celui-ci. En d’autres termes, les compensations et divers engagements de l’Etat malien sont redevenus impayés et ont générés des frais qu’il a fallu rembourser. Tous les chèques de l’Etat aux prestataires de divers marchés étaient désormais en incidence de paiement. Cas des subventions de l’Etat au secteur du coton et à d’autres secteurs vitaux. Ces engagements concernaient aussi le coupon des obligations de l’Etat malien aux souscripteurs de l’UEMOA et à l’international. Le premier pays de la zone à avoir à l’époque formalisé l’annulation des flux financiers était la Côte d’Ivoire par courrier du 19 août 2020 portant le sceau de Adama Coulibaly, ministre de l’Economie et des Finances. Première puissance économique et financière de l’UEMOA, Abidjan pèse pour 40% du PIB de la zone et 50% de la masse monétaire en circulation. L’on notera que le secteur bancaire ivoirien comporte trois banques ayant un ADN malien avec une part de marché de 8 à 10% soit plus de 1 000 milliards de Franc CFA. Pas besoin d’être clerc pour mesurer le poids des maliens dans l’immobilier locatif en Côte d’Ivoire. La mesure de restriction a eu des effets temporaires sur plusieurs banques de la région détenant des coupons de l’Etat malien dont elles espèreraient le remboursement à échéance. Bien que l’on ne soit pas dans le cas de la Côte d’Ivoire de la crise post-électorale de 2010 quand des banques furent nationalisées, beaucoup des pays avaient craint que la crise sécuritaire au Mali doublée maintenant d’un coup d’Etat ne porte les prémices d’une crise financière aigüe. Pays de cash, donc court-termiste, le grand Mali devait rapidement refermer cette phase compliquée et éviter surtout une transition longue. Chaque jour qui passait à été une interrogation de plus pour les bailleurs de fonds bilatéraux et privés, une angoisse pour les porteurs de coupons de la dette du Mali et un saut dans le vide. Bien que populaire, car opposé à l’inertie du président IBK, le coup d’Etat a coûté cher et est resté non rentable dans un contexte d’encadrement strict des régulations bancaires au niveau national, régional et international. Les conséquences des événements ont été très coûteuses pour les opérateurs économiques confrontés aux surestaries de leurs conteneurs et cargaisons stockés à l’époque aux ports de Dakar, Abidjan ou Lomé. Les surestaries sont des indemnités que l’affréteur doit payer au propriétaire du navire, dans un affrètement au voyage, quand le temps de chargement et/ou déchargement dépasse(nt) le temps de planche prévu dans le contrat de voyage . Y-avait-t-il un mécanisme d’annulation de ces surestaries par la CEDEAO, l’UEMOA ou au niveau des Etats ? Les assureurs devraient-ils accepter de couvrir les pertes de marchandises périssables pour cause de coup d’Etat ?Les banques devraient-elles acceptés de différer leurs lettres de crédit ou de rééchelonner leurs prêts à cause de ce contexte déjà accentué par le Covid-19 ? En pleine campagne cotonnière, la filière coton promise à la vente à plus de 200 FCFA le kilo (seul produit sérieux exportable du Mali en dehors, bien entendu, de l’or) et financée massivement par les banques locales et étrangères avait été menacée à cause de la fermeture des frontières. Les pricing des lettres de crédit ont dû bondir comme le prédisait le banquier Ali Benahmed, invité de Financial Afrik. C’est quoi le pricing ? Le pricing ou la tarification dynamique, est, dans le cadre de la politique de prix du mix-marketing, une stratégie de tarification consistant à ajuster les prix aux variations de demande. Cette pratique se répand rapidement car les entreprises ont accès à des bases de données gigantesques stockables
Coup d’État du MPSR au Burkina : Vers un « chômage technique » des partis politiques !
Le président du MPSR, Chef de l’État, Paul-Henri Damiba, a rencontré les partis politiques, ce mardi 1er février 2022. Des sources, « plus rien ne sera vraiment comme avant », sous cette transition. En clair, le « cafroumaillé » (cafouillage) n’aura visiblement plus de droit de cité sous cette transition. Paul-Henri Damiba et son équipe semblent tirer leçons de la transition qui a fait suite à l’insurrection populaire de 2014. Une transition où se sont disputés les intérêts de groupes et faits des placements politiques. Terminé ! Aime-t-on couper court du côté des bidasses ! « Les gars (parlant des militaires au pouvoir, ndlr) ne veulent pas se laisser faire. En allant à l’appel du Chef d’État Damiba, beaucoup s’attendaient à ce qu’on leur dise : voilà, nous allons vous réserver un quota au gouvernement par exemple. Mais ils ont été désillusionnés… Lire la suite la suite sur Lefaso.net
Coup d’État : Un allié de Roch Kaboré demande à la CEDEAO de ne pas sanctionner le Burkina
Me Bénéwendé Stanislas Sankara, allié du président Roch Kaboré, renversé lundi dernier, a demandé à la CEDEAO, de ne pas infliger des sanctions politiques et économiques au Burkina Faso, à cause de la situation extrêmement difficile que le pays traverse. «Tirant les leçons de ce qui s’est passé notamment au Tchad, au Mali et en Guinée», l’UNIR-MPS a «invité avec insistance, la communauté internationale et en particulier la CEDEAO à épargner le Burkina Faso déjà durement éprouvé, de toutes sanctions économiques ou politiques», a écrit son président jeudi, Me Bénéwendé Stanislas Sankara dans un communiqué. Me Sankara fait allusion aux éventuelles sanctions que pourraient prendre demain vendredi, la CEDEAO, lors de son sommet virtuel, contre le Burkina Faso, suite au coup d’Etat du 24 janvier 2022 qui a évincé le président Roch Kaboré. «Toute sanction contre le Burkina Faso ne fera qu’exacerber le climat socio-politique, économique et militaire déjà extrêmement difficile et pénible pour le peuple burkinabè en proie aux attaques terroristes», a expliqué l’avocat. Le Burkina Faso subi depuis 2016, de régulières attaques terroristes qui ont couté la vie à au moins 2 500 personnes, provoqué le déplacement de près de 1,5 millions d’habitants et la fermeture de près de 3000 écoles. Le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) du lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba a justifié sa prise du pouvoir par «l’incapacité manifeste» du régime Kaboré, à enrayer les attaques. L’Union pour la renaissance/Mouvement Patriotique sankariste (UNIR-MPS) a demandé à la communauté internationale dont la CEDEAO, à accompagner le Burkina Faso en vue d’un retour à l’ordre constitutionnel. Me Bénéwendé Stanislas Sankara a rejoint le camp du président Roch Kaboré en décembre 2015, après la victoire de celui-ci à la magistrature suprême. Vice-président de l’Assemblée nationale jusqu’en décembre 2020, il a été nommé ministre en charge de l’Habitat le 13 décembre 2021 jusqu’à la chute du régime Kaboré. Agence d’information du Burkina
Le voisin Nord malien a les jetons suite au Coup d’État propre au Mali
TRIBUNE. Il n’y a pas de doute, les responsables algériens ont perdu leur paisible sommeil suite au renversement du régime malien et c’est pourquoi ils ont fermement condamné ce Coup d’État propre, rejetant tout changement anticonstitutionnel de gouvernement au Mali. Pour rappel, les autorités algériennes avaient condamné le Coup d’État propre mené par une grande partie de l’armée malienne contre Ibrahim Boubacar Keita. Mais, au-delà de cet attachement hypocrite à la voie constitutionnelle, le voisin du Nord malien est le principal instigateur de la situation brinquebalante qui a longuement perduré dans un Mali si fragile. Les troubles dans cette profondeur stratégique de l’Algérie, qu’est le Mali, notamment sa région Nord, connu pour sa richesse en réserves gazières, pétrolières et en minerais très recherchés, sont menés, en sous main, par les responsables algériens pour s’accaparer ses richesses naturelles maliennes et asservir le peuple malien et, au-delà, les autres pays de la bande Sahélo-Saharienne et de l’Afrique de l’Ouest. C’est pourquoi, les groupes armés, particulièrement jihadistes, dont les chefs ne sont que des algériens et des polisariens, écument le Nord du Mali ainsi que les autres pays de la zone Sahélo-Saharienne. Par ailleurs, une délégation de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l‘Ouest (CEDEAO), conduite par l’ex-Président nigérian, Goodluck Jonathan, est arrivée, le 22 août 2020, à Bamako, où elle a pris acte, le 23 août 2020, de la volonté de l’ex-Président malien, Ibrahim Boubakar Keita, en personne, de ne plus revenir aux affaires en raison de sa santé précaire. Ce à quoi, les membres de la délégation ont demandé aux militaires maliens de le libérer afin qu’il puisse se rendre à son domicile de Bamako et, s’il le souhaite, de voyager pour des soins. Ce à quoi, les actuels détenteurs du pouvoir au Mali ont donné leur accord à leurs interlocuteurs de la CEDEAO. De plus, les nouveaux détenteurs du pouvoir au Mali, ont indiqué aux membres de la CEDEAO qu’un organe de transition présidé par un militaire, qui sera en même temps Chef de l’État, ainsi qu’un gouvernement, composé en majorité de militaires, sera mis en place pour une période transitoire de trois ans. Quelle belle raclée infligée par les nouveaux détenteurs du pouvoir au Mali aux responsables algériens. Une honte dans toute son horreur que les autorités algériennes, gangrenées par la corruption, pourront égrenées allègrementdans les forums internationaux. Farid Mnebhi.