Rentrée littéraire du Congo:  Le défi de la circulation du livre est global à toutes les œuvres de l’esprit

La circulation du livre en Afrique Centrale, au Congo Brazzaville en particulier pose un réel problème. Cette situation ne concerne pas seulement les livres, mais elle est commune à toutes les œuvres de l’esprit. Et l’Etat serait responsable des obstacles rencontrés par les acteurs culturels de nos jours.

« La circulation du livre en Afrique Centrale, un réel défi », est le thème de la troisième (3è) édition de la RELICO de cette année. Organisé par Florent Sogni Zaou en partenariat avec les Dépêches de Brazzaville et bien d’autres, cette rencontre des littéraires a diagnostiqué les freins à la circulation du livre non seulement dans la sous-région Afrique Centrale mais également au Congo.

La RELICO pense que le problème de circulation de livre sera résolu si l’on arrive à faire fabriquer le livre à moindre coût ; à avoir des services de diffusions qui prennent les livre en charge et que ceux qui reçoivent le livre dans les frontières c’est-à-dire, les services de douanes le laissent circuler.

Remy Mongo Etsion, artiste plasticien et metteur en faîte pense que le problème de circulation n’est pas exclusif au livre. Il est global.

« Il n’y a pas que le livre mais il y a toutes les formes d’art. Quand je peints un tableau, quand je suis dans un pays, un coup de fil suffit pour que ça arrive. Mais ici je suis obligé de m’improviser menuisier ou de synthétiser tous les corps de métiers qui doivent intervenir. Aujourd’hui avec le numérique, il suffit qu’on se mette dans sa chambre et qu’on pianote un peu pour qu’on vous dise, je viens de produire un livre », a expliqué Remy Mongo Etsion.

Dans les années 1960, les librairies et les bibliothèques étaient nombreuses à Brazzaville. Il y avait les librairies de Sainte Anne, des Salutistes, des Evangéliques et à la Maison de la presse. Et les livres étaient à un coût très abordable, cela facilitait l’accès au livre.

Seulement, il a déploré l’absence des livres dans les établissements scolaires de l’Etat alors que des années en arrières, les enseignants mettaient à la disposition des élèves des livres de lecture.

Ferréol Ngassackys, l’un des exposants s’est félicité de ces assises. Auteur du roman «Les hasards du destin», il a salué les onze autres auteurs.

« Au Congo nous avons beaucoup de poètes, d’écrivains et la RELICO est quelque chose de très positif », a-t-il expliqué.

Les hasards du destin est le premier roman de Ferréol Ngassackys. C’est un roman de 127 pages avec 25 chapitres qui relate la vie, la trajectoire de certains personnages dont Saint Claire et Grégoire qui se rencontrent. Une rencontre qu’ils assimilent à un Hasard du destin. Ce roman est porteur d’un message d’espérance.

A l’instar des autres intervenants, il reconnaît que la circulation du livre reste un parcours de combattant dans son pays, le Congo Brazzaville. Un livre publié à Brazzaville n’est pas disponible à quelques kilomètres de là : à Kinkala ou à Ignié dans le département du Pool. Il lance alors une invite au ministère de la Culture et des Arts, de rouvrir des kiosques de lecture d’autrefois sur le territoire national, pour permettre aux Congolais de disposer du livre afin d’apprendre et de découvrir. Car, selon lui, il a gardé ses lettres de noblesse puisqu’il éduque, instruit et moralise.

Achille Privat

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