TRIBUNE. Armand MAVINGA TSAFUNENGA et le Mouvement pour la Paix et le Développement du Congo (MPDC) appellent à un consensus national pour un nouvel ordre politique conduisant à la mise en place de la IVème République en République Démocratique du Congo
La République Démocratique du Congo vit une longue crise multiforme depuis son accession à l’indépendance en 1960. La crise congolaise est la plus grave crise après la Seconde Guerre mondiale. C’est un véritable holocauste avec plus de 10.000.000 de morts, plus de 6.000.0000 de Congolais déplacés de force et abandonnés sur le sol de nos ancêtres, et plus de 2.000.000 de femmes, de filles et d’enfants violées et à jamais détruites.
Le Peuple Congolais est parmi les sept peuples les plus pauvres de l’humanité en dépit de ses riches ressources naturelles. Le plan de balkanisation du pays est très avancé, eu égard aux enjeux de la nouvelle reconfiguration mondiale. La crise congolaise s’est aggravée de manière particulière avec la IIIème République.
La République Démocratique du Congo (RDC) se trouve à un des carrefours les plus dangereux de son histoire. C’est une question de vie ou de mort : ou le Peuple Congolais et la RDC disparaissent, ou nous nous mobilisons tous ensemble pour survivre et sauver notre pays en danger. Un consensus national urgent s’impose pour un nouvel ordre politique conduisant à la mise en place de la IVème République. Dans ce contexte, le Mouvement pour la Paix et le Développement du Congo ‘(MPDC) se présente comme une nouvelle offre politique venant de la diaspora congolaise dans son engagement de contribuer à faire sortir notre pays de sa longue crise multiforme.
Un peuple qui oublie ses morts ou les néglige est un peuple d’office mort et exclu de l’histoire des nations libres, stables, fortes et prospères. Le MPDC rend hommage aux millions de Congolais morts d’un génocide silencieux qu’il convient de qualifier de CONGOCIDE. Il a une pensée
pieuse pour nos compatriotes et les casques bleus tués lors des manifestations demandant le départ
de la MONUSCO après plus de 20 ans d’insécurité à l’est de la République Démocratique du Congo. Le MPDC présente ses vives et sincères condoléances à toutes les familles éprouvées et souhaite une prompte guérison à tous les blessés. Il exhorte la population à manifester sans jamais user de la violence pour ne pas donner des armes à nos ennemis qui ne jurent que sur la balkanisation de notre pays, la RDC. Il importe de tenir compte de la volonté populaire. Le MPDC saisit cette occasion pour rendre hommage à ses membres BWAYI KIAYI et Boniface BAYIRA assassinés en 2014 à Masisi, et AMANI MUNGANGA assassiné le vendredi 17 octobre 2014 à Goma. Le MPDC a une pensée pieuse pour ses membres co-fondateurs Gustave PHOBA TULU, Gusto pour les intimes, Ier Vice-Président National du MPDC décédé le lundi 07 décembre 2015 à Paris en France, et. Dydo SENGA décédé le 04 avril 2020 à Kinshasa.
- Urgence d’un nouvel ordre politique en République Démocratique du Congo (RDC)
La crise congolaise s’accentue à un rythme inquiétant dans le contexte du processus accéléré de la nouvelle reconfiguration mondiale avec les effets de la crise du coronavirus (COVID 19) et la guerre de la Russie avec l’Ukraine. La RDC risque d’être balkanisée avant les élections promises en 2023, si le Peuple Congolais ne se mobilise pas comme un seul homme aujourd’hui. Le grand enjeu aujourd’hui n’est pas la préparation des élections, mais c’est d’empêcher que le plan des ennemis de la RDC n’aboutisse. Depuis 2006 toutes les élections ont été contestées et déclarées non conformes à la vérité des urnes. Les mêmes causes risquent de produire les mêmes effets. Le système parlementaire avec KASA-VUBU et LUMUMBA, le système monopartiste avec MOBUTU SESE SEKO et le système semi-présidentiel de la IIIème République ne nous ont pas permis de sortir de notre longue crise. Des réformes en profondeur de nos institutions s’imposent.
Dans notre société millénaire, pour ne pas dire dans notre identité profonde, un chef n’a jamais été un chef irresponsable, qui règne simplement sans gouverner. Le régime parlementaire et le régime semi-présidentiel ne correspondent pas toujours à notre référentiel culturel et social. Le régime présidentiel bien organisé, équilibré et verrouillé correspond à l’identité du « Muntu », identité de l’excellence d’un chef qui doit assumer ses responsabilités, veiller scrupuleusement aux intérêts de son peuple, le protéger et être responsable de ses manquements. Le Président de la République doit être un vrai capitaine qui assume ses responsabilités et en répond devant le peuple en cas de fautes graves. La dictature n’est pas une émanation du régime présidentiel, mais c’est un problème profondément humain, d’un homme déraciné en contradiction profonde avec les grandes valeurs millénaires qui fondent l’identité de son peuple. Un peuple du génie du consensus et d’une solidarité exemplaire. C’est ainsi que le MPDC propose un nouveau régime présidentiel original appelé Régime Présidentiel Populaire (RPP), équilibrant le pouvoir du Président avec le pouvoir du Peuple à la base.
L’urgence d’un nouvel ordre politique s’impose pour :
- Sortir la République Démocratique du Congo du système savamment monté des cercles vicieux dits d’exercice démocratique du pouvoir depuis 1960. Système conçu pour parvenir à la désintégration de l’Etat Congolais, pour ne pas dire à sa balkanisation.
- Construire une solide charnière ou un solide pont entre l’ancien Congo qui doit se terminer maintenant avec la IIIème République et le nouveau Congo, le Grand Congo du 21ème siècle, qui doit démarrer avec la IVème République.
- Mettre fin au système de tennis politique en vigueur depuis le 24 avril 1990. Notre beau pays est pris en otage par un système de tennis politique cynique, injuste, inadapté et inefficace. Un système savamment monté des cercles vicieux. Ce système politique mis en place à l’époque de Mobutu est toujours en vigueur dans notre pays. C’est ce système qui a globalement produit
la classe politique congolaise actuelle remplie de délinquants et de prostitués politiques. Ce
système est fondamentalement fondé sur la corruption profonde des acteurs politiques,
économiques et sociaux. C’est ce qui est à la base de la prolifération des partis et des
plateformes politiques. Ce système a fait de la politique un simple métier pour nourrir et enrichir sa famille et ses proches et non une mission pour servir les intérêts profonds du Peuple Congolais et de l’Etat. Ce système de tennis politique en vigueur alimente une véritable
confusion. C’est ainsi que nous avons assisté et assistons à des mouvements de danse des va et
vient de l’opposition, de la société civile et de la majorité. Une personne qui échoue le matin comme acteur politique devient le soir membre de la société civile. Un membre de la société civile corrompu le matin prend le goût du lucre et devient le soir un acteur politique pour préserver ses avantages. Un membre de la majorité le matin devient curieusement opposant le soir, si pas un membre de la société civile. Un membre de l’opposition ou de la société civile le matin devient le soir membre de la majorité. Il y a des conflits d’intérêts partout au sein de la majorité souvent illégitime, de l’opposition dispersée, de la société civile plurielle et de la résistance. L’histoire a prouvé qu’il n’y a jamais eu de vraie union sacrée pour la majorité, l’opposition et la société civile dans le cadre du sale jeu de tennis politique en vigueur dans notre pays depuis le 24 avril 1990. Les unions sacrées sont restées des unions fragiles de la majorité et de l’opposition. Beaucoup de membres de la majorité, de l’opposition et de la société civile ont apporté leur triste contribution à l’échec de toutes les transitions menées après la Conférence Nationale Souveraine (1991-1992). Dans le contexte de ce tennis, une union sacrée n’est ni plus ni moins une union souillée qui peut exploser à tout moment, car elle est fondée sur la corruption, l’opportunisme et le mensonge, et ne survit fragilement que sous une perfusion permanente de la corruption, de l’impunité et de la violence.
- Revoir de manière juste et équilibrée les jeux des acteurs politiques parce que les partis et les plateformes politiques sont au cœur de la crise congolaise depuis l’indépendance. Lutter contre la médiocrité, la délinquance, la prostitution, la prolifération et le banditisme politiques en allant puiser nos forces dans nos valeurs millénaires comme peuple, comme « Muntu ». Prévenir l’impact négatif des partis et plateformes politiques dans la gestion de l’Etat. Innover dans la participation de la société civile, des forces citoyennes à la gestion de l’Etat.
- Jeter les bases de l’émergence d’une nouvelle classe politique congolaise de vrais serviteurs et servantes du Peuple Congolais et du Grand Congo à l’image du Christ.
- Sortir la jeunesse congolaise de la prison, des pièges et de l’instrumentalisation des partis et plateformes politiques. Promouvoir un nouveau pacte politique de la jeunesse congolaise avec elle-même hors des partis et plateformes politiques. Le vrai avenir de la jeunesse congolaise ne se trouve pas dans les partis et plateformes politiques.
- Créer des conditions d’une grande révolution historique en RDC, révolution en premier lieu culturelle. Impulser une vraie révolution culturelle pour réconcilier le peuple Congolais avec Dieu, avec lui-même, avec ses ancêtres, avec son sol, sous-sol et tout son espace.
- Mettre en place une vraie justice transitionnelle pour réprimander tous les crimes humains, économiques, financiers, sociaux et environnementaux.
- Faire de la RDC son propre modèle de développement avec sa richesse culturelle forte des centaines de tribus. Mettre en place le socle d’un vrai et grand destin commun de toutes les tribus de la RDC en forgeant une solide et grande identité nationale. Dans ce contexte, il faudra mettre en place une tradition électorale juste et solide digne du génie du « Muntu ».
- Les grands axes du nouvel ordre politique en République Démocratique du Congo (RDC)
Les grands axes du nouvel ordre politique congolais doivent répondre au besoin d’une profonde réforme des institutions congolaises. Le Parlement actuel n’a pas la capacité d’entreprendre des réformes en profondeur, d’où la nécessité de mettre en place un Conseil National des Réformes
Institutionnelles (CNRI). Sans préjuger de ce que seront les profondes réformes de notre société,
il y a lieu de noter notamment les axes ci-après :
- Il y a lieu d’organiser un Consensus National qui nous conduira à une transition exceptionnelle pour jeter les bases d’un nouvel ordre politique de l’émergence du Grand Congo du 21ème siècle dans le cadre de la mise en place de la IVème République. C’est important de mettre en place une vraie transition politique exceptionnelle pour de profondes réformes et l’amorce du processus efficace de changement des mentalités indispensable pour un nouvel ordre politique.
- Le Conseil National des Réformes Institutionnelles ‘CNRI) devra être composée de personnalités multidisciplinaires du grand génie congolais, libres d’esprit et acteurs de la grande école d’éthique du « Muntu ». Des personnalités qui comprennent qu’il faut rêver l’irréel et s’engager à transformer l’irréel en réel pour bâtir le Grand Congo du 21ème siècle.
- Eu égard aux enjeux de la nouvelle reconfiguration mondiale, la vie politique congolaise sera organisée autour de deux grandes forces ou de deux grands piliers, à savoir : les Protecteurs de la Nation (PN) et les Progressistes (PROG). Tous les acteurs politiques congolais seront appelés à travailler dans le cadre de ces deux grands piliers. Ce qui mettra fin à la prolifération des partis et plateformes politiques. Pour travailler dans ces piliers, les gens n’auront plus besoin d’être nécessairement membres d’un parti politique. Ces deux piliers n’ont rien à avoir avec le schéma Droite –Gauche. En 2006, nous l’avions dit à une autorité de haut niveau que le schéma Droite – Gauche n’avait plus d’avenir face aux nouveaux enjeux du monde. Le cas de la France nous donne raison aujourd’hui. Tous les groupes idéologiques connus se conjugueront dans ces deux piliers. Les Protecteurs de la Nation sont des acteurs de la fondation solide, juste et stable de l’existence de la nation aujourd’hui et demain face aux grands enjeux d’hier, d’aujourd’hui et de demain. Ils proposent de nouveaux repères démocratiques en se fondant sur nos référentiels historiques, culturels, sociaux et spirituels. Les Protecteurs de la Nation accordent la priorité au développement endogène des capacités dans tous les domaines. Ils sont des acteurs de la démocratie de l’excellence et du génie de « Muntu » dénommée « Muntucratie ». Ils sont donc des « Bantucrates ». Les Progressistes sont des acteurs qui projettent la Nation vers l’avant pour être au niveau des enjeux nationaux, régionaux et mondiaux. Ils prônent une ouverture à toutes les formes de progrès humain, social et économique en se fondant sur des idéologies et des pratiques existantes au niveau international et notamment occidental.
- La réforme du Parlement qui sera un Parlement monocaméral avec la suppression du Sénat. Le Parlement sera structuré autour de ses deux grandes forces ou grands piliers de Protecteurs de la Nation et de Progressistes. Le Parlement monocaméral sera présidé par une personnalité issue de Protecteurs de la Nation. Cette distinction prendra toute sa clarté dans la pratique et nous conduira à mettre sur pied des institutions originales, adaptées et fortes.
- La mise en place du Conseil National des Choix Populaires (CNCP) avec des Comités des Choix Populaires (CCP) au niveau local. Quand des institutions publiques d’un pays sont incapables d’organiser des élections crédibles, justes et transparentes, cela démontre que cette société est en crise et connaît une crise profonde de l’être humain. Un peuple qui ne sait pas bien choisir ses dirigeants, ses élus, est un peuple exclu de l’histoire des nations libres, stables, fortes et prospères. La Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) sera supprimée et remplacée par le Conseil National des Choix Populaires (CNCP). La démocratie est d’abord et surtout le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple. Les élections seront organisées par le CNCP avec les Comités des Choix des Populaires (CCP) au niveau local. Il s’agira de mettre en place une tradition électorale originale digne du génie du « Muntu »… L’élection présidentielle sera transformée en une véritable fête nationale avec des Comités des Choix Populaires (CCP) au niveau local. Avec le Conseil National des Choix des Populaires (CNCP) et les CCP, le vrai pouvoir d’organisation et de suivi des élections sera assurée par la base qui devra disposer des moyens légaux de sanctionner et d’interrompre le mandat de ses élus. L’enracinement local des élections et de tous les autres choix deviendra la priorité. Les Comités des Choix Populaires (CCP) au niveau local seront au cœur de l’organisation et de la certification des résultats de toutes les élections.
- L’élection et le renouvellement des membres des Comités des Choix Populaires (CCP) et toutes les élections locales auront la primauté sur toutes les élections (présidentielle,
législatives, governorales) pour jeter les bases d’une tradition électorale originale,
parce qu’en cas de crise grave au niveau de l’élection présidentielle, les Comités des Choix Populaires, réunis en Congrès, pourront élire à titre exceptionnel le Président de la
République. L’enracinement local des élections va améliorer sensiblement le système électoral et permettre à long terme la réduction des coûts de l’organisation des élections. Cet enracinement local permettra de connaître les résultats des élections dans un délai de 48 à 72 heures.
- La mise en place d’un système de Régime Présidentiel Populaire (RPP) qui devra nous permettre de développer notre patrimoine traditionnel de la démocratie du génie du « Muntu » (dans Muntu, il y a « Ntu » qui signifie la tête, le lieu de la pensée ou du génie), de la démocratie du consensus profond et sublime de notre société historique. Il s’agit de la démocratie du génie du Peuple Congolais, du génie ou de l’excellence du Muntu que nous avions dénommée « Muntucratie ». Un équilibre est proposé entre le pouvoir présidentiel et le pouvoir populaire de la base. Le peuple doit avoir l’intelligence des choix des dirigeants ou des élus à tous les niveaux et le pouvoir populaire de les sanctionner en cours de mandat à travers le Conseil National des Choix Populaires construit sur la base de la sociologie populaire de la société congolaise. Le cadre de l’évaluation mi-mandat des élus sera précisé. Dans des situations de crise grave, les Comités des Choix Populaires devraient être en même de proposer la dissolution du Parlement monocaméral avec les deux grandes forces à l’intérieur. Les Comités des Choix Populaires (CCP) pourraient bénéficier, dans leur exercice, de l’Initiative de Référendum Révocatoire (IRR) des élus. Ces CCP devraient permettre la révision de la configuration sociologique et politique en vue de la bonne gouvernance locale.
- Il faut revoir de fond en comble les jeux des acteurs politiques, car les partis et plateformes politiques sont au cœur de la longue crise congolaise depuis l’indépendance. Il faut mettre fin au Système de tennis politique en réduisant la primauté des partis et plateformes politiques dans la gestion de l’Etat. La participation des forces de la société civile ou des forces citoyennes à la gestion de l’Etat devrait se faire par l’entremise d’un processus souple et simple d’Initiative de Regroupement Citoyen (IRC). Les jeunes et les femmes seront au cœur de ce nouvel ordre politique. Un cadre sera mis sur pied pour une participation exceptionnelle de la jeunesse à la gestion de l’Etat dans le cadre de la mise en œuvre du Grand Chantier de Construction Nationale (GCCN) n°16 du MPDC intitulé « Jeunesse nouvelle pour une nouvelle nation ».
- Le nouvel ordre politique congolais devra se fonder sur une véritable révolution culturelle globale, impliquant une révolution spirituelle. Ce nouvel ordre devra amener un élan formidable de réconciliation nationale fondée sur la justice. Ce sera un nouvel ordre pour bâtir la RDC à partir de la base. Il faudra formuler une politique culturelle globale pour le développement de notre pays avec la mise en place d’un Ministère d’Etat chargé de la Culture, de l’Identité et de l’Orientation nationales. Il faut permettre au Peuple Congolais de retrouver ses repères culturels et historiques pour se réconcilier avec Dieu, avec ses ancêtres, avec lui-même, avec son sol, son sous-sol et tout son espace, et avec ses voisins et les peuples du monde. Le nouvel ordre politique devra impulser la formulation des nouvelles politiques stratégiques de la défense et de la sécurité, de l’éducation, de la culture, de la recherche, de l’économie, des infrastructures et de l’énergie. La stratégie de base est le développement global endogène des capacités.
- Jeter les bases de l’émergence d’une nouvelle classe politique congolaise de vrais serviteurs et servantes du Peuple Congolais et du Grand Congo à l’image du Christ. Prendre Jésus-Christ comme un modèle n’entache en rien la laïcité. Toutes les grandes sociétés ont été construites sur la base de leurs grandes valeurs spirituelles. Quand la laïcité nous amène à ignorer les grandes valeurs spirituelles qui fondent notre société ou notre identité, elle devient du laïcisme. Nous disons oui à la laïcité et non au laïcisme,
comme l’a souligné le Pape PIE XI. Ceux qui gouvernent doivent être comme ceux qui servent sur le modèle du Christ. La lecture de Luc 22 : 26-27 nous instruit : « Qu’il n’en soit pas de même pour vous. Mais que le plus grand parmi vous soit comme le plus petit, et
celui qui gouverne comme celui qui sert. Car quel est le plus grand, celui qui est à table, ou celui qui sert ? N’est-ce pas celui qui est à table ? Et moi, cependant, je suis au milieu de vous
comme celui qui sert. » Les autorités congolaises de la IVème République devront être à
tous les niveaux des serviteurs et servantes du peuple congolais et de leur pays en suivant le modèle d’amour, d’abnégation, d’humilité et de fidélité du Christ pour bâtir le Grand Congo du 21ème siècle. Ils devront être des acteurs de la justice et de l’équité qui comprennent que c’est la justice qui élève une nation et affermit le pouvoir. Ils devront être des visionnaires et des missionnaires politiques, acteurs de l’excellence politique…
- Deux repères devront alimenter le nouvel ordre politique congolais, à savoir : le Prix National Joseph KASA-VUBU de Bonne Gouvernance ou de Meilleur Gestionnaire Public et le Prix National Laurent MONSENGWO PASINYA d’excellence politique. Le premier Président de la République Joseph KASA-VUBU est un exemple légendaire d’un gestionnaire honnête du patrimoine de l’Etat. Quand l’Abbé Blaise KANDA proclame dans ses exhortations que « Nous sommes tous des Kasa-Vubu », il souligne l’exemple qu’il a légué au Peuple Congolais de sa gestion intègre des biens, des ressources de l’Etat en tant que Président de la République. Ce Prix sera décerné aux différents niveaux aux Gestionnaires desinstitutions publiques, des entreprises privées ayant un grand impact public et de la Cité (gouverneurs, maires, bourgmestres, etc.), aux Hauts fonctionnaires de l’administration publique, aux Gestionnaires dans les secteurs importants de la vie nationale au niveau national, provincial et local ainsi qu’aux Gestionnaires des associations d’utilité publique (associations, plateformes citoyennes, fondations, etc.). Le Cardinal Laurent MONSENGWO PASINYA est un érudit et une référence à l’échelle planétaire. Il a marqué l’histoire de notre pays de manière indélébile par son engagement politique pour la paix, la justice, le bien-être et la dignité du Peuple Congolais et de la RDC. Ce Prix sera décerné aux : Génies politiques congolais, Hommes d’Etat d’exception pour la protection et la prospérité du Peuple Congolais et de la nation congolaise, personnalités intègres ayant porté une très grande vision pour le pays, personnalités politiques aux hauts faits et exploits pour la nation ou au haut niveau de rationalité et de pragmatisme politiques, auteurs de faits politiques majeurs pour la défense des intérêts du Peuple Congolais et de la RDC, personnalités s’étant illustré par l’engagement élevé pour la justice sociale et économique, les hauts faits de la protection de l’intégrité territoriale nationale et de l’identité nationale, et par les combats soutenus de haut niveau contre la médiocrité politique, la mauvaise gestion de l’Etat et la trahison au plus haut niveau des intérêts du peuple et de la nation congolaise.
- La prise des dispositions utiles pour la participation de la diaspora congolaise à la gestion et au développement du pays. Il importe de reconnaître le caractère de Province spéciale de la diaspora congolaise de par son extra-territorialité. Il faut aussi prendre toutes les dispositions concernant la reconnaissance du principe d’irrévocabilité ou d’inaliénabilité de la Nationalité Congolaise d’origine. Les enfants de la promesse de Papa KIMBANGU ne peuvent venir ou rentrer comme des étrangers dans le pays de leurs ancêtres.
- Le nouvel ordre politique congolais doit permettre à notre pays d’être au cœur de la nouvelle reconfiguration mondiale avec l’émergence des nouvelles puissances et le retour de la Russie. Dans ce contexte, les puissances occidentales sont appelées à promouvoir un partenariat privilégié avec la République Démocratique du Congo de par sa centralité et sa position géostratégique. Il faudrait proposer un nouveau partenariat plus juste de l’Occident avec l’Afrique. C’est ainsi que le MPDC appuie la vision qui a été proposée par le Président Emmanuel MACRON, dans le cadre de la présidence française de l’Union Européenne, visant à réinventer une nouvelle alliance avec le continent africain en mettant en place un véritable New Deal économique et financier avec l’Afrique, et une nouvelle stratégie de lutte contre le terrorisme dans notre continent. Dans ce contexte, le MPDC appuie l’idée d’un New Deal des puissances occidentales avec la République Démocratique du Congo en commençant par les Etats-Unis d’Amérique.
- Il faut éviter que les religions, les églises et les groupes fermés soient au cœur du désordre social, de la confusion et de l’inertie sociale et économique. Des états généraux des Eglises et groupes fermés seront organisés. L’Etat Congolais devrait signer un Pacte social des responsabilités avec les Eglises qui sont visibles et actives sur le terrain.
- Le démarrage du retour prophétique de la diaspora congolaise annoncée en 1921 par Papa KIMBANGU avec le Mouvement pour la Paix et le Développement du Congo (MPDC)
Le Mouvement pour la Paix et le Développement du Congo (MPDC) a longtemps fonctionné au niveau de la diaspora congolaise, mais l’heure est venue pour le MPDC de s’impliquer totalement sur le terrain au Congo pour s’inscrire dans la parole prophétique de 1921 de Papa KIMBANGU concernant le retour de la diaspora congolaise ou des enfants de la promesse, Bana ya Bilaka en langue Lingala. Le MPDC a initié depuis 2003 la vision du Grand Congo du 21ème siècle. Il s’agit d’une grande vision sur cent ans. La grave crise africaine et notamment congolaise remonte à plusieurs siècles. Et ce n’est pas en quelques années que l’on peut résoudre une crise de plusieurs siècles, d’où cette large vision du Grand Congo du 21ème siècle. Depuis 2006, le MPDC prépare une transition exceptionnelle pour jeter les bases du Grand Congo du 21ème siècle. En 2012, avec d’autres acteurs, le MPDC a été à la base de la création de la Coalition pour le Changement en République Démocratique du Congo (3C-RDC) qui est venue renforcer la vision d’une transition exceptionnelle pour sortir le pays de sa longue crise multiforme. Le MPDC mobilisera les différents acteurs politiques dans le cadre de la plateforme de 3C-RDC pour un nouvel ordre politique au Congo conduisant à la mise en place de la IVème République. Vision de la transition exceptionnelle appuyée aussi par le Conseil Mondial de la Diaspora Congolaise (CMDC) créé en 2013 toujours à Paris.
La République Démocratique du Congo a la vocation de devenir le Grand Congo du 21ème siècle. La transition exceptionnelle doit nous préparer à une vraie révolution culturelle qui sera au cœur de la construction du Grand Congo du 21ème siècle. L’éducation, la culture et la recherche restent les trois piliers de cette révolution. Notre pays a une mission prophétique pour la paix, la justice et le développement en Afrique et dans le monde. Demain n’est pas à attendre, mais à inventer. Demain se prépare aujourd’hui. C’est aujourd’hui que nous devons tous ensemble préparer le Grand Congo du 21ème siècle. « Si vous ne savez pas rêver l’irréel, vous ne pourriez pas créer le réel », comme le souligne sans cesse le Président Armand MAVINGA.
L’Agenda du 21ème siècle du Grand Congo
Un agenda du 21ème siècle du Grand Congo sera soumis à l’approbation du Peuple Congolais lors de la transition exceptionnelle. La mise en œuvre de cet agenda devra permettre au Grand Congo d’être désormais à l’avant-plan de tous les enjeux du monde. Le Grand Congo devra être une nation ayant une grande et forte identité culturelle nationale. Il arrêtera des principes de l’exception culturelle congolaise.Le Grand Congo sera un porte-étendard de la paix, de la justice, de la sécurité, de la liberté, de la solidarité, de la fraternité et du développement durable en Afrique et dans le monde. L’éducation est très importante. Comme le souligne un proverbe chinois, « si ton projet porte sur un an, plante du riz ; s’il porte sur dix ans, plante un arbre ; s’il porte sur cent ans, éduque les hommes. » Les défis sont colossaux. Il faudra investir de manière particulière dans la culture, l’éducation et la recherche. Il nous faut développer un système éducatif à la dimension des enjeux du 21ème siècle.
Les Grands Chantiers de Construction Nationale (GCCN) du MPDC
Le MPDC s’engage à « bâtir une nouvelle et vraie République Démocratique du Congo, une République réconciliée avec Dieu et avec elle-même, unie, pacifique, solidaire, fraternelle, démocratique, juste, riche, forte, puissante et prospère ». A ce titre, le MPDC poursuit notamment les objectifs ci-après :
- créer, développer et forger l’Esprit Congolais indispensable pour la construction d’une Grande Nation Congolaise au cœur de l’Afrique ;
- engager la République Démocratique du Congo dans une vision à long terme visant la conscience et l’engagement de ses générations présentes et futures ;
- réconcilier le Peuple Congolais avec Dieu, avec lui-même, avec son sol, son sous-sol et son pays, avec ses voisins et les peuples du monde ;
- bâtir la République Démocratique du Congo d’abord sur la République Démocratique du Congo et son Peuple.
Il s’agit de bâtir une Grande Nation Culturelle et Multiculturelle stable, riche et prospère au cœur de l’Afrique. Le MPDC développe une approche globale et transversale de la société au travers de ses Grands Chantiers de Construction Nationale (GCCN). Il s’agit de 17 Grands Chantiers de Construction Nationale ci-après :
- 1. Paix et sécurité pour tous ;
- 2. Justice pour tous et réconciliation nationale ;
- 3. Education pour tous ;
- 4. Pain pour tous ;
- 5. Santé pour tous ;
- 6. Développement du leadership de la République Démocratique du Congo en Afrique dans le contexte de la mondialisation ;
- 7. Eau et énergie pour tous ;
- 8. Information et communication pour tous ;
- 9. Transport pour tous ;
- 10. Habitat pour tous ;
- 11. Recherche, économie du savoir, nouvelle économie et mise en valeur des ressources naturelles et humaines ;
- 12. Sécurité sociale pour tous, promotion du plein emploi et de la vraie solidarité nationale ;
- 13. Sauvegarde et mise en valeur du patrimoine commun de caractère historique,
- socioculturel, politique et naturel ;
- 14. Elévation d’une Grande Nation Culturelle et Multiculturelle au centre de l’Afrique ;
- 15. Priorité Enfant ;
- 16. Jeunesse nouvelle pour une nouvelle nation ;
- 17. Femme, colonne de la paix et de la démocratie.
Ces Grands Chantiers de Construction Nationale (GCCN), identifiés en 2003, reflètent l’engagement du MPDC qui tient à bâtir une nouvelle, riche et puissante nation congolaise. L’approche globale, systémique et transversale des Grands Chantiers de Construction Nationale (GCCN) devra conduire à l’adoption de deux pactes nationaux, à savoir le Pacte Social National (PSN) et le Pacte Foncier et Ecologique National (PFEN).
La stratégie du MPDC
Le MPDC s’engage à mobiliser toutes les énergies de la paix, de la sécurité, de la justice et du développement durable afin de « permettre à tous les Congolais de vivre autrement en République Démocratique du Congo ». La stratégie de base du MPDC est fondée sur le développement et le renforcement des capacités nationales endogènes d’assimilation, d’adaptation, de création, de construction, de production, de promotion, de protection et de maintenance dans tous les domaines.
Le MPDC entend développer et forger l’Esprit Congolais, un Esprit patriotique, créateur, novateur, rénovateur, pacificateur, conciliateur, fraternel et solidaire. Cet Esprit est le véritable catalyseur de la transformation sociale, de la justice, de la paix et du développement culturellement durable. Le MPDC aspire à une société fraternelle où chacun, reconnaissant en chaque autre un autre lui-même, se sent solidaire de tous. Le libre développement de chaque Congolais est la condition du libre développement de tous les Congolais.
Le MPDC au cœur de la vision de la Renaissance du Grand Congo du 21ème siècle
Le MPDC est au cœur de la vision de la Renaissance du Grand Congo du 21ème siècle de la 3C-RDC. Le Grand Congo sera d’abord grand par l’esprit et le rêve congolais. Un grand esprit de la vision du Congo, de la culture, du patriotisme, de l’unité, de la création, de la production, de la maintenance, de la réconciliation, de la justice, de la paix, du progrès, de la sécurité, des réformes, de l’innovation et de l’anticipation. Il faut une révolution globale, faite de révolutions particulières, pour la renaissance du Grand Congo. Il s’agit de révolutions ci-après :
- La révolution culturelle ;
- la révolution démocratique ;
- la révolution sécuritaire ;
- la révolution agricole et foncière ou la révolution verte congolaise ;
- la révolution scientifique, technologique et industrielle.
Le MPDC est un mouvement des bâtisseurs, des rénovateurs, des pacificateurs, des kintuadistes (unitaristes) et des conciliateurs de la Nation Congolaise (dans la sphère politique congolaise, deux concepts trônent, à savoir l’unité et l’union nationales. « Kintuadi » signifie en
langue Kikongo unité, union et communion profondes pour la libération, la dignité et la prospérité tous azimuts). Sa doctrine est fondée sur le patriotisme, l’humanisme et le réalisme. La vision du MPDC et de la 3C-RDC est une vision humaniste qui met l’être humain au centre de tout. Il s’agit d’une vision visant la restauration de l’Être Congolais pour qu’il devienne :
- Un être humain digne, respectable et respecté (Révolution culturelle) ;
- un être humain protégé et protecteur (Révolution démocratique, sécuritaire, foncière, scientifique, technologique et industrielle) ;
- un être humain rêveur et créateur (Révolution culturelle, démocratique, sécuritaire, agricole, foncière, scientifique, technologique et industrielle) – le Congolais doit savoir rêver l’irréel et transformer l’irréel en réel ;
- un être humain libre et responsable des libertés, des droits et des devoirs (toutes les révolutions dont la révolution culturelle) ;
- un être humain solidaire ou un humaniste (toutes révolutions dont la révolution culturelle).
Ces cinq révolutions particulières constituent la base d’une vraie révolution congolaise porteuse qui sera avant tout culturelle, car elle est une révolution premièrement de l’Esprit Congolais. Un esprit de confiance en soi, de connaissance de soi, de grandeur, d’analyse lucide et d’ouverture au monde, de création, de promotion, d’adaptation et de protection. Le Mouvement pour la Paix et le Développement du Congo (MPDC) reste très attaché à sa devise qui est : « Justice, Paix et Développement ». Il accomplira ensemble avec tout le Peuple Congolais la mise en œuvre de sa vision du Grand Congo du 21ème siècle.
La trompette de l’histoire a sonné pour l’avènement du Grand Congo. Peuple Congolais, mettez-vous debout avec le MPDC pour un nouvel ordre politique salvateur conduisant à la mise en place de la IVème République.
Fait à Kinshasa, le 25 août 2022
Armand MAVINGA TSAFUNENGA
Président National du MPDC