Le Mouvement pour la Paix et le Développement du Congo (MPDC) rend un vibrant hommage à Papa KIMBANGU pour son grand combat de libération de l’Homme noir et de l’Afrique
Les membres du Mouvement pour la Paix et le Développement du Congo (MPDC) se sont réunis ce vendredi 1er novembre 2024 à Paris pour rendre un vibrant hommage à Papa KIMBANGU pour son grand combat de libération de l’Homme noir et de l’Afrique, en marge de la célébration du 73ème anniversaire de sa mort survenue le 12 octobre 1951 à Elisabethville (Lubumbashi) en République Démocratique du Congo.
Papa KIMBANGU, communément connu comme le Prophète Simon KIMBANGU, est le plus célèbre et le plus vieux prisonnier africain de l’époque coloniale en Afrique. Papa KIMBANGU avait entrepris de briser les solides fondements de la violente colonisation belge dès 1921 à travers son mouvement « Kintuadi » qui signifie « unité, union et communion profondes pour la dignité, la libération et la prospérité du Peuple Congolais et de l’Homme Noir dans le monde ».
Sa mission spirituelle visait la dignité et la libération de l’Homme Noir dans le monde entier. Il a bien accompli sa mission et le Révérend Dr Martin Luther King ne s’est pas empêché de se référer à lui dans son ouvrage posthume publié à Oxford en 1974: « Prophet Simon Kimbangu and his church » (« Prophète Simon Kimbangu et son église »). Il est donc un acteur particulier du combat pour les indépendances en Afrique coloniale. C’est à ce titre qu’il est considéré notamment comme le premier des Pères de l’indépendance de la République Démocratique du Congo. Son engagement spirituel pour la libération de l’Homme noir et de l’Afrique fait de lui un des précurseurs de la théologie de la libération en Afrique dès 1921. Son discours de samedi 10 septembre 1921 à Mbanza Nsanda dans la province du Kongo Central va inaugurer une nouvelle ère du combat d’éveil de la conscience africaine face à la colonisation.
Le Mouvement pour la Paix et le Développement du Congo (MPDC) a une pensée pieuse pour les enfants de KIMBANGU, les 12.000.000 de Congolais morts dans un génocide silencieux. Il adresse un message de solidarité et de paix aux familles éprouvées dans le naufrage du bateau dans le lac Kivu et dans l’assassinat des élèves à Matadi et à Lubumbashi. Le MPDC adresse un message de soutien à toutes les familles qui pleurent chaque jour à l’Est de la République Démocratique du Congo. Que nos illustres morts reposent en paix dans le sol de nos ancêtres.
1. Mission de libération de l’Homme noir et de l’Afrique de Papa KIMBANGU
« Car j’ai été envoyé pour libérer les peuples du Kongo (Kula minkangu mia Kongo en langue Kikongo) et tous les Noirs du monde (Zindombe zazo). L’Homme Noir deviendra Blanc, et l’Homme Blanc deviendra Noir. Car les fondements spirituels et moraux, tels que nous les connaissons aujourd’hui, seront profondément ébranlés. Les guerres persisteront à travers le monde. Le Kongo sera libre et l’Afrique aussi. »
(Extrait de l’enseignement de Papa Simon KIMBANGU de samedi 10 septembre 1921 à Mbanza-Nsanda dans la province du Kongo Central au Congo)
Papa KIMBANGU Simon, dont le nom signifie « celui qui révèle les choses cachées » en langue Kikongo, est né le 12 septembre 1887 à Nkamba, petit village de la province du Kongo-Central (Bas Congo) au Congo Belge, actuellement République Démocratique du Congo (RDC). Il fit ses études primaires à la mission protestante de Ngombe-Lutete où il devint catéchiste. Papa KIMBANGU annonce lui-même sa mission de libérer l’Homme noir dans le monde. Sa déclaration selon laquelle « l’Homme Noir deviendra Blanc et l’Homme Blanc deviendra Noir » va créer un sérieux trouble dans l’esprit de colonisateurs belges. Cette déclaration nous renvoie au verset biblique de Matthieu 20 :16 : « Ainsi les derniers seront les premiers, et les premiers seront les derniers ». Il annonçait ainsi déjà que la colonisation prendra fin, l’Homme Noir va se libérer et en particulier les Congolais prendront en main le destin de leur pays.
Le combat de KIMBANGU est un combat d’amour, de justice et d’équité qui se situe dans la continuité de la mission de libération totale de l’être humain inaugurée par le CHRIST. Son combat est au-dessus des enjeux des églises et des religions. C’est dans une approche humaniste de justice et non raciste qu’il annonce sa mission spirituelle de libérer l’Homme Noir dans le monde et tout le « Kongo ». En effet, c’est précisément le 06 avril 1921 que ce dernier a déclenché un mouvement d’éveil spirituel aux conséquences profondes et irréversibles. Cet éveil spirituel, notamment par son mouvement de Kintuadi qui signifie, en langue Kikongo, « unité, union et communion profondes pour la libération et la dignité de l’Homme Noir et le progrès tous azimuts. » KIMBANGU initie ainsi en 1921 un mouvement spirituel et philosophico-religieux qui va entamer les solides fondements de la colonisation belge. Persécuté et totalement pourchassé, Simon KIMBANGU se livre lui-même aux autorités coloniales le 12 septembre 1921. Le procès des fauteurs de troubles du « paisible Congo belge » va commencer le 29 septembre 1921 pour ne durer que 5 jours. Des hommes, des femmes et des enfants vont défiler sans témoins ni commis d’office pour affirmer ni infirmer les chefs d’accusation de sédition retenus contre eux. C’était un procès inique.
Comme le CHRIST, KIMBANGU sera lui aussi persécuté et condamné à mort. Sa peine sera commuée en prison à vie de 1921 à 1951. Il est ainsi le plus vieux et le plus grand prisonnier africain de la colonisation. Seront poursuivis aussi tous ceux qui ont écouté ses messages. Ainsi dans des conditions très dures, 37000 familles vont être déportées de la Province du Kongo Central vers le nord-est du pays. En effet, les autres condamnés furent déportés loin de leurs contrées d’origine. A la suite de ce procès, il s’ensuivit des représailles à l’encontre de toute personne soupçonnée d’être adepte du mouvement de KIMBANGU. Arrêtée, cette personne était acheminée à Thysville (Mbanza-Ngungu) et, sans jugement, était reléguée ou déportée avec toute sa famille et voyait ses biens confisqués. Entre 1921 et 1959, on estime ainsi à 37 000 le nombre de familles persécutées et déportées vers plusieurs localités des provinces Orientale, de l’Equateur et du Katanga comme Ekafela, Ubundu, Lowa, Elisabethville. Beaucoup d’entre eux ne revinrent jamais et moururent en déportation suite aux traitements inhumains qu’ils subirent. En procédant à la déportation et à la relégation des adeptes du Kimbanguisme, l’autorité coloniale, à son insu, a contribué à l’implantation et à l’expansion du Kimbanguisme à travers le Congo-Kinshasa, le Congo-Brazzaville et l’Angola, car les personnes reléguées continuaient à parler de la lutte de KIMBANGU.
Papa KIMBANGU a aussi annoncé la mission prophétique de la diaspora dans la libération et le décollage de l’Afrique et notamment du Grand Congo. Il affirme que les enfants partiront dans les pays de Blancs (colonisateurs) et beaucoup ne reviendront plus. Mais ceux qui auront pris conscience, après avoir maîtrisé les valeurs, antivaleurs et connaissances de Blancs, reviendront pour rebâtir et bâtir l’Afrique et notamment le Grand Congo. Ce sera ainsi le vrai décollage. Il y a donc des enfants de la promesse dans la diaspora congolaise.
2. Une longue citation du Professeur Jean MASSAMBA ma MPOLO résume l’action de Papa Simon KIMBANGU
Le Professeur Jean MASSAMBA ma POLO résume de manière pertinente l’action de Papa KIMBANGU, communément appelé Prophète Simon KIMBANGU, dans sa préface de l’ouvrage du Dr Joseph DIKUNDUAKILA KUZEYIDIOKO intitulé « Simon KIMBANGU. Le prophète, notre contemporain » (Paris, Editions Entraide Kimbanguiste, 2006, p.7-9) :
« La religion de Simon Kimbangu inaugure, ou plutôt continue la trajectoire de l’action libératrice à tous égards de Jésus-Christ, amorcée par Béatrice Kimpa Vita et Marcus Garvey en Afrique noire. Sa théologie initie la praxis d’une spiritualité de libération et de reconstruction des ensembles politiques, socio-culturels, économiques et spirituels d’un peuple apparemment conquis par les envahisseurs occidentaux. Dans la prophétie contenue dans sa fameuse déclaration que « Le Noir, aujourd’hui maltraité, deviendra un jour le Blanc », inspirée de la parole du Christ oui encore, « beaucoup qui sont maintenant les premiers seront les derniers et ceux qui sont les derniers seront les premiers », annonce non seulement la fin du régime colonial, mais inaugure un discours évangéliquement subversif au milieu d’une dictature et d’une exploitation d’un peuple par l’homme blanc emprisonné par sa folie de supériorité raciale. Ce discours est historique dans le sens qu’il insère le congolais et le Noir dans un processus historique de leur libération initié depuis l’histoire de l’exode du peuple juif de l’Egypte qui culmine par l’avènement de Jésus-Christ qui est venu proclamer la délivrance aux prisonniers, accorder le don de la vue aux aveugles, apporter la libération aux opprimés et annoncer l’année où le Seigneur Dieu manifeste sa grâce infinie aux pauvres.
Simon Kimbangu en 1921, sur une terre minée par la domination, l’oppression et l’intimidation exercées sur le Noir par le Blanc, ouvre une ère nouvelle immédiatement après la première guerre mondiale. Il s’en prend aux affirmations de son contemporain autrichien Sigmund Freud, le père de la psychanalyse, que la religion n’est qu’une illusion qui entraîne l’homme dans sa propre destruction. Kimbangu entreprend une révolution culturelle, politique et économique sur le fond spirituellement évangélique. Son langage n’est pas dicté par la haine tournée contre l’oppresseur, mais vers la vérité de relations réciproques de serviteurs les uns des autres, dans un monde d’hommes et de femmes créés dans une équation d’égalité. L’année 1921 lâche un vent d’une vérité philosophico-religieuse qui libère et les structures des sociétés et des pensées et les comportements des êtres humains quelle que soit leur couleur de peau. Cette déclaration de Simon Kimbangu conduit à la folie des colonisateurs qui l’ont enfin capturé comme le Christ son inspirateur. Ils l’ont isolé de ses siens et de son milieu natal et l’ont jeté en prison jusqu’à y mourir en 1951. Les Congolais, d’autre part, dorénavant profondément habités par l’Esprit de Dieu à qui Kimbangu a rendu un courageux témoignage, ont d’emblée mesuré la véritable portée du message du nouveau prophète de Dieu. Ils ont immédiatement saisi le sens du mouvement et ont déclaré ensemble que désormais la libération d’un peuple passe par la sainte vérité évangélique de la liberté et de l’égalité de tous les êtres humains en Jésus-Christ. Ils se sont mis en route, annonçant que la liberté en Jésus-Christ est capable d’inspirer la conduite de la vie politique et morale d’un peuple et d’une nation.
Cette vision et ce discours d’un Noir colonisé défia les présupposés philosophiques de Montesquieu, de Hegel, de Karl Marx et d’Auguste Comte ainsi que l’impérialisme et la politique expansionniste et anéantissante des peuples primitifs de l’Occident. Kimbangu dans son œuvre pastorale, son comportement devant le colonisateur et dans sa prison, de ses enseignements adressés aux foules à la recherche de sa santé et plus particulièrement de son identité, inaugure un processus global de respect des droits des peuples. ».
3. Le Mouvement pour la Paix et le Développement du Congo (MPDC) reste fidèle à son engagement de bâtir le Grand Congo du 21ème siècle qui sera le Grand Congo de Papa KIMBANGU et de tous nos martyrs et héros
Le Mouvement pour la Paix et le Développement du Congo (MPDC), attaché à la mission prophétique de la diaspora congolaise, reste fidèle à son engagement de bâtir une nouvelle et vraie République Démocratique du Congo qui sera le Grand Congo du 21ème siècle, le Grand Congo de Papa Kimbangu et de tous nos martyrs, braves et héros. Ce sera le Grand Congo de : Kimpa Vita, Paul Panda Farnana, Isidore Bakanja, Nsaku Ne Vunda, Patrice Emery Lumumba, Joseph Okito, Maurice Mpolo, Christophe Muzungu, Jean-Pierre Finant, Emmanuel Nzuji, Jacques Lumbala, Pierre Léopold Elengesa, Joseph Mbuyi, Camille Yangara, Jacques Fataki, Jérôme Anani, Emmanuel Bamba, Evariste Kimba, Alexandre Mahamba, Joseph Kasa-Vubu, Edmond Nzeza Nlandu, Vital Moanda, Anuarite Nengapeta Marie-Clémentine, Albert Malula, Mwant Yav, M’siri, Moïse Tshombe, Christophe Munzihirwa Mwene-Ngabo, Mobutu Sese Seko, Honoré Ngbanda Nzambo, Frédéric Etsou Nzabi Bamunguabi, Emmanuel Kataliko, Laurent Monsengwo Pasinya, Laurent-Désiré Kabila, Antoine Kizenga, Etienne Tshisekedi, Jean Bokeleale, Albert Lukusa Luvungu, Ne Muanda Nsemi, Mavinga Ngoma Oscar, Alain Moloto, Charles Mombaya, Albert Kalonji, Pierre Mulele, Madrandele Tanzi, Mabika Kalanda, Makanda Kabobi, Ngoma Ngambu, Marcel Lihau, Gérard Kamanda wa Kamanda, Gustave Vangu Mmabuene, Yerodia Ndombasi, Z’Ahidi Ngoma, Marie Muilu Kiawanga, Charles Kisolokele Lukelo, Paul Salomon Dialungana Kiangani, Joseph Diangienda Kuntima, Philippe Mbumba, Sophie Lihau Kanza, Ekila Liyonda, Angebi Engea Moseka, Mpongo Love, Abeti Masikini, Pascal Kabungulu, Floribert Chebeya Bahizire, Fidèle Bazana, Armand Tungulu, Louis Mwamba Bapuwa, Serge Maheshe, Franck Ngyke, Mamadou Ndala, Vincent Machozi, Kibassa Maliba, Lomami Tshibamba, Roger Bolamba, Zamenga Batukezanga, Joseph Kabasele, Franco Luambo Makiadi, Nico Kassanda, Wendo Kolosoy, Lutumba Masiya Simaro, Shungu Wembadio, Emeneya Mubiala, Mobyem Mikanza, Chérubin Okende. Il sera le Grand Congo de la jeunesse : Rossy Mukendi, Luc Nkulula, Thérèse Kapangala, Serge Kikunda et autres. Il sera aussi le Grand Congo des membres du MPDC et de la diaspora : Gustave Phoba Tulu, Dydo Senga, Michel Ali Masiala Pungi, Anicet Mobe, Jean Kalama Ilunga, Pierre Masiala Mbandu, Christine Boko Botefa. Nous ne pouvons citer tout le monde ici. Le Grand Congo sera le pays de tous nos martyrs et héros qui ont payé de leur sang et sacrifice l’avènement de cette grande nation. En dernier ressort, il sera le pays de nouveaux prophètes des nations et de tous les Congolais sans exception dans un élan extraordinaire de justice et de réconciliation nationale, car la justice élève une nation.
Fait à Paris, le 02 novembre 2024
Armand MAVINGA TSAFUNENGA
Président du MPDC.