La République Démocratique du Congo a connu un passé électoral très tumultueux, moins transparent depuis 2006 donnant cours à une série des crises post-électorales. C’est notamment celle liée aux résultats contestés de 2006 qui a opposé le président Kabila à son vice-président Jean Pierre Bemba occasionnant des graves pertes en vies humaines et d’énormes dégât matériels.
Le processus électoral suivant, celui de 2011 a été entaché de beaucoup d’irrégularité et contesté par plusieurs observateurs et la population congolaise dans sa majorité, celui de 2018 est venu confirmé cet état de chose ; un processus chaotique, moins transparent dont les résultats ont été sources des controverses au niveau national.
A la base de cette succession des simulacres d’élections, on note notamment l’emprise d’une classe politique prédatrice sur une institution sensée être indépendante et crédible. Il est en effet malheureux de constater que même le mode de désignation des animateurs de cette institution ne garantit pas son indépendance. Conformément à la loi organique numéro 10/013 du 28 juillet 2010 tel que modifiée et complétée à ce jour par la loi numéro 13/012 du 19 avril 2013 portant organisation et fonctionnement de la CENI, 10 membres sur 13 proviennent des formations politiques en raison de 6 membres pour la majorité, 4 membres pour l’opposition et enfin 3 membres pour la société civile. Cette configuration étaye de manière claire à quel degré les forces politiques ont des implications sur l’indépendance et la neutralité de la CENI.
Il est donc urgent de déclencher un certain nombre de réformes à la fois dans le mode de désignation et de fonctionnement de la commission électorale et indépendante gage d’un processus crédible et transparent sans lequel la lutte pour un Congo réellement démocratique et paisible ne sera possible.
Le récent passage en force du bureau de l’assemblée nationale à travers une démarche cavalière et cachotière dans l’entérinement de Monsieur Ronsard Malonda pourtant issu d’un processus controversé par les confessions religieuses, explique les velléités exprimées de vouloir encore une fois assujettir cette institution d’appui à la démocratie. En outre monsieur Ronsard Malonda est présenté par ses soutiens comme un érudit en matière électoral avec une expérience indiquée, néanmoins nul n’ignore son rôle joué dans le tricotage des résultats électoraux de 2018. Ainsi dit, l’article 12 de la loi modifiée et complétée du 19 avril 2013 portant organisation et fonctionnement de la CENI notamment à qui insiste sur les choix des animateurs indépendants et reconnus pour leur compétence, intégrité morale, probité et honnêteté intellectuelle l’exclu explicitement.
Eu égard à ce qui précède, les mouvements citoyens, les organisations associatives et les partis politiques réunis en synergie en ce jour exigent :
1. L’annulation de l’entérinement de monsieur Ronsard Malonda comme président de la CENI.
2. La mise en œuvre des réformes urgentes et nécessaires dans le mode de désignation, de fonctionnement et d’organisation de la CENI avant la désignation de ses nouveaux animateurs pour garantir son indépendance et sa crédibilité.
3. Diligenter un audit général de la CENI avant toute désignation de ses animateurs.
Ces revendications requièrent un caractère urgent et appellent à des réponses urgentes. Nous annonçons donc la tenue d’une grande marche populaire demain mercredi 08 juillet avec deux itinéraires, l’un partant de la station Mutinga-Signers et l’autre Terminus Katinda-Signers. Au point de chute signers se tiendra un sit-in continu jusqu’à ce que nos revendications seront répondues.
Nous en appelons donc à tous nos compatriotes de se joindre à cette mobilisation populaire pour barrer la route à ceux-là, qui part tous les moyens veulent hypothéquer notre avenir.
Le Congo est grand et exige de nous de la grandeur.
Fait à Goma, le 07 juillet 2020
Pour les mouvements citoyens :
- LUCHA :
- FILIMBI :
- AMKA CONGO :
- RAIYA ANA SIMAMA :
- MNC :
Pour les organisations associatives :
- EMK :
- AJMK :
Pour les partis politiques :
- UDPS :
- ENSEMBLE POUR LE CHANGEMENT :
- ECIDE :
- LAMUKA :