Ralentissement de la croissance mondiale au quatrième trimestre 2019

Dans son dernier point de conjoncture, rendu public récemment, le Haut-commissariat au plan (HCP) a relevé que la croissance mondiale aurait poursuivi son ralentissement au quatrième trimestre de 2019.

A en croire l’institution publique, le climat conjoncturel dans les pays avancés serait resté relativement atone au quatrième trimestre de 2019 en dépit de l’assouplissement des politiques monétaires aussi bien de la Réserve fédérale américaine (FED) que de la Banque centrale européenne (BCE).

Commentant l’évolution de l’économie dans la zone euro, le Haut-commissariat a déclaré que l’activité se serait essoufflée dans cette région, affichant une progression de 0,8%, au lieu de +1,6% au début de l’année précédente.

Evoquant le cas de l’Allemagne, le HCP a noté une stagnation de la croissance en raison de la baisse de l’investissement en équipement des entreprises. Et ce malgré une légère reprise des exportations.
Concernant l’Italie, il ressort des analyses de l’institution que sa croissance aurait pâti de la faiblesse de la consommation privée et de la morosité de l’investissement.

S’agissant de la France et de l’Espagne, il apparaît que « l’activité aurait fait preuve d’une plus grande résilience, soutenue par le bon comportement de la demande intérieure et des exportations », a estimé le Haut-commissariat.
Quant à la croissance américaine, elle «aurait ralenti à +2%, sous l’effet de la décélération de la consommation des ménages -les relances fiscales de 2018 s’étant progressivement estompées- et de la contribution négative du commerce extérieur », a fait savoir le HCP.

Dans son analyse, le HCP s’est aussi intéressé à l’évolution de l’activité économique dans les pays émergents qui, a-t-il fait remarquer, aurait, également, ralenti au quatrième trimestre de 2019.

S’agissant de l’Asie, des chiffres à portée du HCP, il ressort qu’« en Chine, la décélération de la production industrielle et l’essoufflement de la demande intérieure et extérieure auraient pesé sur l’activité, dont la croissance aurait atteint +5,6%, au lieu de +6% un trimestre auparavant ».

En parallèle, la décélération de la demande intérieure et de la production aurait affecté la croissance d’un autre pays de la région : l’Inde qui aurait vu celle-ci ralentir à +2,1%, au lieu de +3,2% un trimestre plus tôt.
Dans sa description de la santé de l’économie mondiale, le Haut-commissariat a relevé quelques notes encourageantes du côté des économies russe et brésilienne qui « auraient légèrement repris, portées par la hausse de la demande intérieure et le recul de l’inflation ».

Mais c’est surtout en Turquie où les signaux favorables de reprise ont été observés au troisième trimestre de 2019. En effet, « l’amélioration du climat des affaires et la baisse de l’inflation auraient permis un assouplissement de la politique monétaire et dynamisé la demande intérieure », a souligné le HCP relevant au final que la croissance aurait atteint +2% au quatrième trimestre.

Analysant l’évolution du marché des matières premières énergétiques, le Haut-commissariat pense que « le cours du Brent se serait établi, en moyenne, à 63$/baril au quatrième trimestre de 2019, en baisse de 7% en variation annuelle ».

L’institution a toutefois relevé qu’« un retournement à la hausse aurait été constaté lors des deux dernières semaines de décembre où les cours auraient avoisiné les 68$ le baril», après l’annonce d’une baisse des stocks américains de pétrole et d’une trêve commerciale entre les Etats-Unis et la Chine.

Quant aux cours des céréales et du sucre, les analystes du HCP estiment qu’ils « se seraient renchéris au quatrième trimestre de 2019, avec des augmentations respectives de près de 4% pour le blé tendre et le maïs et de 7% pour le sucre », souligne-t-on dans le document du HCP.

Cependant, le Haut-commissariat pense que « l’inflation dans les pays avancés serait restée contenue, se situant à +1,6% aux Etats-Unis et +0,8% en zone euro au quatrième trimestre de 2019, au lieu de +2,2% et +1,9%, respectivement, un an auparavant ».

Pour rappel, le point de conjoncture établi par le Haut-commissariat au plan fait état de la situation des principaux indicateurs économiques observés pour le troisième trimestre au Maroc. Il relate aussi les estimations pour le quatrième trimestre de 2019 ainsi que les prévisions pour le premier trimestre de 2020.

Alain Bouithy

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