TRIBUNE. Pour les Arabes, depuis l’Antiquité, tout ce qui est sexuel est répréhensible, méprisé et passé sous silence. Mais cela est aussi dû à un héritage judéo-chrétien. Ces anciennes cultures religieuses décidaient que la seule fonction de la sexualité était d’engendrer des enfants. Dans la culture de ces religions monothéistes, le concept du plaisir sexuel chez la femme est presque absent ou est décrit de manière complètement indirecte et déformée.
La religion n’est pas responsable de cette complexité de la vie sexuelle, mais ce sont les chefs religieux qui ont fait preuve d’étroitesse d’esprit et ont imposé des interprétations religieuses purement personnelles et vagues.
Pourquoi la fin des menstruations chez la femme arabe, la ménopause, est-elle appelée « l’âge du désespoir »? Pourquoi les hommes arabes ont-ils caché leur faiblesse sexuelle « l’andropause » ?
L’étymologie du mot ménopause signifie simplement « la fin des cycles menstruels ». Pourquoi les Arabes n’ont-ils pas trouvé un nom qui corresponde à l’arrêt du cycle menstruel chez la femme au lieu de « l’âge du désespoir »?
Lorsqu’une femme atteint un certain âge, selon la nature biologique, les menstruations disparaissent et c’est une nouvelle étape de sa vie où elle ne peut plus avoir d’enfants. Ainsi, elle est libérée de toutes les contraintes des menstruations et s’ouvre à une activité sexuelle libre et très intense sans crainte de grossesse, contrairement à l’homme souffrant d’« andropause », où il devient relativement impuissant sexuellement et incapable de suivre la femme ménopausée dans son rythme sexuel accéléré.
Il est clair que ce changement biologique chez les femmes et chez les hommes effraie la mentalité masculine arabe, et pour contrôler et réprimer l’activité sexuelle des femmes, les hommes ont désigné cette période de désespoir des femmes car elles n’ont plus d’utilité à partir du moment où elles ne sont plus capables d’avoir des enfants, ce qui a conduit à une distorsion de leur activité sexuelle excessive au cours de cette période. Le fait de vivre sa vie sexuelle sans craindre de tomber enceinte, les hommes, affaiblit sexuellement, ont complètement sapé son moral aux niveaux individuel, culturel et social.
En fait, ce n’est pas un âge du désespoir, mais plutôt une nouvelle vie pleine d’espoir, plus riche sexuellement que celle des hommes, d’autant que les menstruations s’arrêtent parfois chez certaines femmes très jeunes de moins de quarante ans. C’est ce qui effraie le cerveau des masculins ménopausés car ils sont déjà désespérés en termes de puissance sexuelle et il serait plus logique plutôt de parler « d’âge du désespoir » chez les hommes.
Par Docteur Jaouad Mabrouki
Expert en psychanalyse de la société marocaine et arabe