
HAUT ET FORT. Le régime du Président Denis Sassou N’guesso s’appuie sur un tribalisme exacerbé, où les cadres de sont ethnie occupent les postes clés de l’État, de l’armée, des forces de sécurité et des principales institutions économiques. « Cette gestion partiale alimente les tensions ethniques et marginalise des régions entières, notamment celles du Sud », fustige Patrick Rosemberg, un citoyen engagé pour l’avenir du Congo-Brazzaville, dans une lettre ouverte adressée au chef de l’Etat congolais.
LETTRE OUVERTE À MONSIEUR DENIS SASSOU NGUESSO
Depuis plus de 45 ans, votre gouvernance a profondément marqué le Congo-Brazzaville, un pays pourtant riche en ressources naturelles et en potentiel humain. Cependant, ce règne prolongé s’est accompagné d’une accumulation de crises et de dérives qui ont plongé notre nation dans un abîme de souffrance, de divisions et de désespoir.
Il est temps de poser un regard sans complaisance sur cette gestion et de vous interpeller sur des faits graves qui continuent de hanter notre peuple.
1. Assassinats politiques et disparitions forcées
Votre régime est tristement associé à des assassinats politiques visant à faire taire toute voix critique. Des figures importantes de l’opposition et des cadres ayant osé contester votre pouvoir ont été éliminées dans des conditions opaques.
L’affaire tragique des disparus du Beach de Brazzaville en 1999 reste un symbole de cette violence d’État. Des centaines de Congolais rentrant au pays ont disparu dans des circonstances jamais élucidées, laissant leurs familles sans réponses ni justice.
Les exils forcés de nombreux opposants politiques traduisent également une stratégie visant à museler toute contestation, tandis que des faux procès et des arrestations arbitraires servent à neutraliser ceux qui osent encore dénoncer les dérives du pouvoir.
2. Répression des défenseurs des droits humains et des syndicats
Monsieur Denis Sassou Nguesso, votre régime ne tolère aucune critique, qu’elle vienne de la société civile, des syndicats ou des défenseurs des droits humains. Les arrestations arbitraires et les détentions prolongées de ces citoyens courageux témoignent d’une volonté de bâillonner les voix qui appellent à la justice et à la dignité.
3. Persécutions contre les ressortissants du Pool
Votre gestion est également marquée par une haine récurrente et inexplicable contre les ressortissants du Pool. Cette région, qui a tant contribué à l’histoire et à l’identité nationale, est aujourd’hui synonyme de souffrance, de marginalisation et de persécutions systématiques.
Les empoisonnements, les assassinats ciblés et les campagnes militaires destructrices dans cette région sont des crimes contre l’humanité qui ne peuvent être oubliés. Ces actes ont creusé un fossé de méfiance et de douleur entre le pouvoir et cette partie de la population congolaise.
4. Gouvernance opaque et mauvaise gestion des ressources
Depuis des décennies, le Congo est classé parmi les pays les plus corrompus du monde. Les détournements massifs des fonds publics, en particulier dans le secteur pétrolier, privent le peuple de ses droits les plus fondamentaux.
Pendant que l’élite politique profite de la richesse nationale, les Congolais continuent de souffrir d’un manque criant d’infrastructures, d’accès à l’éducation et aux soins de santé.
La gestion opaque des ressources naturelles reflète une gouvernance exclusivement orientée vers l’enrichissement d’une minorité, au détriment du développement du pays.
5. Tribalisme, népotisme et divisions sociales
Votre régime s’appuie sur un tribalisme exacerbé, où les cadres mbochis occupent les postes clés de l’État, de l’armée, des forces de sécurité et des principales institutions économiques. Cette gestion partiale alimente les tensions ethniques et marginalise des régions entières, notamment celles du Sud. Cette politique divise davantage une nation qui a besoin d’unité et d’égalité.
6. Contrôle de l’opposition et manipulation politique
L’opposition congolaise, sous votre régime, est largement neutralisée. Les faux opposants et les faux partis politiques, tels que Mathias Ndzon, Pascal Tsaty Mabiala, Claudine Munari, Destin Gavet, Joe Ebina et l’UPADS, le MCDDI, le YUKI et d’autres, servent d’instruments à un pouvoir qui maintient une façade de pluralisme.
Ce contrôle asphyxie toute possibilité de débat démocratique réel et empêche l’émergence d’alternatives crédibles.
Un appel au changement
Monsieur Denis Sassou Nguesso, après plus de quatre décennies de votre règne, le peuple congolais aspire à autre chose : à une gouvernance fondée sur la justice, la transparence et la démocratie. Il est temps de reconnaître les souffrances causées par vos politiques et de permettre une transition pacifique et démocratique.
Nous, fils et filles du Congo, refusons de croire que notre destin est celui de la misère, de la division et de l’oppression. Nous voulons un avenir de dignité, d’égalité et de prospérité partagée. Cela exige une rupture avec les pratiques actuelles et un engagement sincère à réparer les injustices du passé.
Monsieur Sassou Nguesso entendrez-vous cet appel ?
Ou laisserez-vous l’histoire vous juger comme un leader qui a privilégié le pouvoir au détriment de son peuple ?
Cordialement
Patrick Rosemberg
Un citoyen engagé pour l’avenir du Congo-Brazzaville.