Maroc. Une nouvelle feuille de route pour le secteur minier

Le ministère de l’Energie, des Mines et de l’Environnement (MEME) a présenté récemment les grandes lignes du Plan Maroc Mines 2021-2030 qui vise à faire du secteur minier national une locomotive du développement responsable et durable à l’échelle locale, régionale et nationale.

Le nouveau plan constitue une actualisation de la stratégie de développement du secteur minier national mise en place il y a près de 10 ans. Il «apporte les ajustements nécessaires et appropriés en tenant compte des quatre impératifs conjoncturels et de la convergence des intérêts des différentes parties prenantes», a indiqué le Département de l’énergie et des mines.

Ce plan a capitalisé sur les acquis accomplis dans le cadre de la stratégie 2013, a affirmé le ministre de l’Energie, des Mines et de l’Environnement, Aziz Rabbah, lors de sa présentation au siège du MEME à Rabat.

Sa mise en œuvre sera accompagnée par des structures de gouvernance dont le rôle est de veiller à son implémentation, à la promotion de la transparence, la responsabilisation des acteurs et l’exemplarité du secteur dans la gestion des aspects environnementaux et du développement durable, a-t-il souligné.

Le PMM 2021-2030 allie la bonne gouvernance, l’intégration économique,  le respect de l’environnement et du principe de la durabilité et le respect des droits des populations. Il «pose les bases d’une approche globale visant le développement d’un modèle compétitif à l’horizon 2030 œuvrant pour une industrialisation intégrée et une croissance durable », a-t-on souligné.

Dans sa communication, le département de tutelle a indiqué que ce plan s’articule autour de quatre piliers stratégiques : développement d’un tissu d’acteurs compétitifs, refonte de l’organisation institutionnelle du secteur, renforcement de l’impact social et du caractère responsable et durable du secteur minier et adaptation du cadre législatif et des moyens financiers et fiscaux aux nouvelles ambitions du secteur.

Lesquels piliers sont déclinés en 21 axes de développement, traduits en 58 leviers et 127 actions afin de garantir l’opérationnalisation du PMM 2021-2030 et d’assurer son implémentation, a souligné le ministère.

La mise en œuvre de ce plan à l’horizon 2030 exige des mesures de soutien et d’accompagnement, et pour une meilleure implémentation de celui-ci, le ministère préconise la refonte, la création ou la transformation de structures ou commissions.

Il est à noter que la part du secteur minier dans les exportations nationales a atteint 21,7% en valeur en 2020. L’importance de ce secteur, considéré parmi les piliers de l’économie nationale, est perceptible au-delà des investissements qu’il draine à travers sa contribution au PIB (entre 7 et 10%).

Mais en dépit de ses performances et retombées bénéfiques sur le développement local et régional ainsi que son impact positif sur la dynamique du transport et sur l’activité portuaire, ce secteur (hors phosphates) reste confronté à la nécessité de découvrir de nouveaux gisements, à l’optimisation de la valeur ajoutée des substances minérales exploitées et à l’affirmation des enjeux de développement durable.

En plus de se trouver confrontée, ces dernières années, à de nouveaux challenges relatifs aux exigences sociales et environnementales, l’industrie minière demeure une activité hautement capitalistique présentant des risques élevés et requérant d’importants investissements dans les activités d’exploration et de valorisation. Un secteur certes vital mais dont le retour d’investissement est tributaire de plusieurs facteurs dont la conjoncture du marché des substances minières et la grande volatilité des prix des produits de base, a rappelé le ministère.

Ainsi, et dans l’objectif de répondre à ces préoccupations, plusieurs approches ont été retenues dans le nouveau plan. Il s’agit de renforcer le rôle de l’ONHYM en tant qu’acteur public central dans le développement du secteur minier,  renforcer et développer les missions de la Direction de la géologie, développer un laboratoire national minier, accompagner les TPME minières ainsi que développer des formations et des ressources humaines qualifiées en adéquation avec les besoins du secteur.

Il est aussi question de favoriser l’émergence d’une industrie de valorisation et de transformation des produits miniers et de mettre en place un régime fiscal adapté au secteur.

Pour rappel, le Maroc dispose de 70% des réserves mondiales en phosphate dont il est le premier exportateur à l’échelle mondiale. Il occupe aussi une place de choix dans l’exploitation d’autres substances minérales telles que l’argent (19 ème mondial et 1er en Afrique), la fluorine (7ème au niveau mondial et 2ème en Afrique), la barytine (3ème au niveau mondial et 1er en Afrique), le cobalt (11ème mondial et 3ème en Afrique), entre autres.

Alain Bouithy

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