Réuni du 18 au 19 mars à Lima au Pérou, le Conseil international de coordination du Programme de l’UNESCO sur l’Homme et la biosphère (MAB, Man and the Biosphere) a ajouté 20 nouveaux sites au Réseau mondial des réserves de biosphère et approuvé 9 extensions de réserves de biosphère dont cinq sites naturels africains.
Il s’agit des Monts de Tlemcen en Algérie, du Lac Bosomtwe (Ghana), du parc national Belo-sur-Mer-Kirindy-Mitea (Madagascar), de la zone du Cèdre de l’Atlas (Maroc) et du parc national Jozani-Chwaka Bay (Tanzanie).
Pour rappel, les nouvelles réserves sont désignées chaque année par le Conseil international de coordination du programme composé des représentants élus de 34 Etats membres de l’UNESCO.
Les nouvelles réserves de biosphère africaines :
Monts de Tlemcen (Algérie) – Situé dans la Province de Tlemcen, qui abrite une riche biodiversité, des sites archéologiques importants, des paysages culturels et des grottes, la réserve de biosphère couvre une superficie totale de 98,532 ha, correspondant aux limites du Parc national de Tlemcen.
Lac Bosomtwe (Ghana) – Situé dans la région Ashanti du pays, il est l’un des six lacs de cratères météoritiques du monde. Au sud, il chevauche la partie nord de la Réserve forestière Bosomtwe Range, créant une combinaison d’écosystèmes de forêts, de zones humides et de montagnes. On y recense 35 espèces d’arbres, dont certaines sont exploitées, et une grande diversité de la faune. La zone compte une population de plus de 50 000 habitants. Les principales activités économiques sont l’agriculture, la pêche et le tourisme, le lac étant une destination touristique majeure au niveau national. La zone est largement utilisée à des fins de recherche, notamment sur le changement climatique, ainsi que pour l’éducation à l’environnement dans les écoles et les universités.
Belo-sur-Mer-Kirindy-Mitea (Madagascar) – Situé sur la côté ouest de l’île, le site se compose d’un bassin versant en amont et d’écosystèmes marins et côtiers en aval. Il constitue une mosaïque d’écosystèmes riches mais fragiles : forêts sèches, fourrés, forêts épineuses, savanes, tannes (terres marécageuses salées peu immergées), mangroves et récifs coralliens. Le récif représente la zone de ravitaillement d’une faune marine spectaculaire composée de mégaptères (baleines à bosse), dauphins, dugongs et tortues marines. La population dépend entièrement des ressources naturelles pour assurer sa subsistance. La biodiversité marine, les îles et les deux lacs salés sacrés abritant des flamands nains représentent des atouts précieux pour le tourisme. L’aquaculture, la pêche pélagique et la production de sel s’ajoutent au potentiel de développement de la région.
Cèdre de l’Atlas (Maroc) – Cette réserve de biosphère, qui se situe au centre du massif de l’Atlas, abrite le majestueux cèdre de l’Atlas et concentre près de 75% de la population mondiale de cet arbre. Cette partie du massif de l’Atlas est riche en écosystèmes. Son point culminant, qui atteint 3700 mètres, offre à la région des ressources en eau d’une importance vitale. La plantation de fruitiers, l’agriculture moderne, les activités touristiques, qui ont succédé à une tradition pastorale semi-nomade exclusive, exercent une forte pression sur les ressources en eau. La culture locale, riche, représente un bastion majeur de la culture berbère.
Jozani-Chwaka Bay (Tanzanie) – Située sur l’île de Zanzibar, cette réserve de biosphère englobe l’unique parc national de l’île. Le paysage y est composé d’une mosaïque de mangroves, de forêts tropicales et coralliennes, d’eaux souterraines, de marais maritimes et de zones agricoles et résidentielles. La zone est un haut-lieu de biodiversité, où l’on trouve notamment des poissons de récifs, des dauphins, le léopard de Zanzibar et 168 espèces d’oiseaux dont 30 sont d’importance mondiale ou régionale. Parmi les 291 espèces végétales recensées, 21 sont considérées comme menacées. La population présente dans la réserve de biosphère vit essentiellement du tourisme, de la pêche, de l’apiculture, de l’élevage de papillons ou encore de l’engraissement des crabes.
Créé par l’UNESCO au début des années 1970, le Programme sur l’Homme et la biosphère, est un programme scientifique intergouvernemental visant à améliorer les relations entre les habitants de la planète et leur environnement naturel au niveau mondial.
Avec Unesco