Dans son dernier rapport de suivi du commerce, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) annonce avoir constaté une augmentation des restrictions au commerce mondial.
D’après le document présenté mardi 6 décembre, à une réunion de l’Organe d’examen des politiques commerciales, des restrictions ont été introduites à un rythme accéléré dans un contexte d’incertitude économique exacerbée par la pandémie de Covid-19, la guerre en Ukraine et la crise de la sécurité alimentaire.
L’augmentation des restrictions a été observée au niveau notamment des produits alimentaires, des aliments pour animaux et des engrais, a indiqué l’organisation internationale indiquant que le nombre de restrictions à l’importation en vigueur continue lui aussi de croître.
Selon la directrice générale de l’OMC, Ngozi Okonjo-Iweala, des membres de cette institution définissant les règles régissant les échanges mondiaux, ont de plus en plus mis en place de nouvelles restrictions commerciales.
Le recours à cette mesure a été observé « en particulier du côté des exportations, d’abord dans le contexte de la pandémie et plus récemment dans le contexte de la guerre en Ukraine et de la crise de la sécurité alimentaire », a-t-elle fait savoir.
Bien que certaines de ces restrictions à l’exportation aient été levées, de nombreuses autres persistent, a déploré la DG de l’organisation internationale affirmant que «sur les 78 mesures restrictives à l’exportation de denrées alimentaires, d’aliments pour animaux et d’engrais introduites depuis le début de la guerre fin février, 58 sont toujours en place, couvrant environ 56,6 milliards de dollars de commerce».
La situation est d’autant plus préoccupante que ces chiffres ont augmenté depuis la mi-octobre, a fait savoir Ngozi Okonjo-Iweala estimant que « la levée de ces restrictions à l’exportation est fondamentale pour réduire les flambées de prix et la volatilité et pour permettre aux marchandises d’arriver là où elles sont nécessaires de toute urgence ».
Elle a ainsi invité les membres de l’OMC à s’abstenir d’adopter de nouvelles mesures restrictives pour le commerce, en particulier des restrictions à l’exportation, susceptibles de contribuer davantage à la détérioration des perspectives économiques mondiales.
La DG de l’OMC les a par la suite exhortés à coopérer pour maintenir les marchés ouverts et prévisibles afin de permettre aux marchandises de se déplacer dans le monde entier là où elles sont nécessaires.
Rappelons qu’au cours de la période d’examen du rapport, de la mi-octobre 2021 à la mi-octobre 2022, les membres de l’OMC étaient parvenus pourtant à introduire plus de mesures de facilitation des échanges (376) que de mesures restrictives pour le commerce (214) sur les marchandises (sans rapport avec la pandémie).
Le nombre moyen des mesures de facilitation des échanges par mois avait alors atteint son plus haut niveau depuis 2012.
Comme le rappelle l’OMC sur son site Internet officiel, la plupart des mesures de facilitation s’étaient produites du côté des importations tandis que la plupart des restrictions avaient concerné les exportations.
Il se trouve que, pour la première fois depuis le début de l’exercice de suivi en 2009, le nombre de restrictions à l’exportation a dépassé celui des restrictions à l’importation.
Selon l’OMS, à la mi-octobre 2022, « plus de 9% des importations mondiales continuent d’être affectées par les restrictions à l’importation mises en place depuis 2009 et qui sont toujours en vigueur ».
Toujours à la mi-octobre 2022, « 79,2% des restrictions commerciales liées à la Covid-19 avaient été abrogées, laissant en place 27 restrictions à l’exportation et 14 restrictions à l’importation », a poursuivi l’OMC estimant qu’en dépit de la baisse du nombre de restrictions commerciales liées à la pandémie encore en place, leur couverture commerciale reste importante à 134,6 milliards USD.
Alain Bouithy