OMC: la Directrice générale Ngozi Okonjo-Iweala reconduit dans ses fonctions pour un second mandat

OMC: la Directrice générale Ngozi Okonjo-Iweala reconduit dans ses fonctions pour un second mandat

Le 29 novembre, le Conseil général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) a décidé par consensus de reconduire Dre Ngozi Okonjo-Iweala dans ses fonctions de Directrice générale pour un deuxième mandat de quatre ans, qui commencera le 1er septembre 2025. Cette décision témoigne d’une large reconnaissance de son leadership exceptionnel et de sa vision stratégique pour l’avenir de l’OMC, a indiqué dans un communiqué l’organisation qui s’occupe des règles régissant le commerce entre les pays. Le processus de renouvellement, lancé le 8 octobre 2024, a été supervisé par l’Ambassadeur Petter Ølberg de Norvège, Président du Conseil général. Aucune candidature supplémentaire n’ayant été soumise avant la date limite du 8 novembre, le Dr Okonjo-Iweala s’est présenté comme seul candidat, souligne la même source précisant que le processus a été mené de manière totalement ouverte et transparente, dans le respect des « Procédures de nomination des directeurs généraux » de l’OMC (WT/L/509). Lors d’une réunion extraordinaire du Conseil général les 28 et 29 novembre 2024, Mme Okonjo-Iweala a exposé sa vision prospective de l’OMC. Après sa présentation et une séance de questions-réponses avec les membres, le Conseil a officiellement approuvé sa reconduction par consensus. L’ambassadeur Ølberg a salué ses réalisations en déclarant : « Le Conseil général félicite Mme Ngozi Okonjo-Iweala pour son leadership exceptionnel au cours de son premier mandat. Face à d’importants défis économiques mondiaux, elle a renforcé la capacité de l’OMC à soutenir ses membres et à établir un programme d’avenir pour l’organisation. Son leadership a été déterminant pour obtenir des résultats significatifs à des moments charnières, notamment les 12e et 13e Conférences ministérielles (MC12 et MC13), où des étapes majeures ont été franchies. » Il a poursuivi : « Pour l’avenir, le Conseil soutient pleinement l’engagement de Mme Okonjo-Iweala de veiller à ce que l’OMC reste réactive, inclusive et axée sur les résultats. Son leadership sera essentiel à mesure que l’organisation continue de promouvoir une économie résiliente, fondée sur des règles et axée sur les résultats. système commercial mondial équitable. Le 28 novembre, la Directrice générale a fait une déclaration au Conseil général exposant ses réflexions et sa vision de l’OMC pour les quatre prochaines années. Pour rappel, Mme Ngozi Okonjo-Iweala a pris ses fonctions de Directrice générale le 1er mars 2021, devenant ainsi la première femme et la première Africaine à diriger l’OMC. Son premier mandat s’achève le 31 août 2025. Sa reconduction met en évidence le ferme soutien apporté à ses efforts visant à renforcer la pertinence et la capacité de l’OMC à relever les défis changeants du commerce mondial. Avec CP  

Modeste regain de dynamisme attendu pour le commerce mondial des marchandises au premier trimestre

Modeste regain de dynamisme attendu pour le commerce mondial des marchandises au premier trimestre

L’Organisation mondiale du commerce (OMC) voit des signes annonçant une modeste augmentation du commerce mondial des marchandises au premier trimestre 2024. Après avoir enregistré des résultats médiocres en 2023, « le commerce mondial des marchandises pourrait commencer à afficher une augmentation modeste au premier trimestre de 2024 », a indiqué l’organisation internationale qui s’occupe des règles régissant le commerce international entre les pays. L’analyse du dernier Baromètre du commerce des marchandises de l’OMC, un indicateur qui fournit des renseignements en temps réel sur l’évolution du commerce des marchandises par rapport aux tendances récentes, indique que le niveau actuel de celui-ci (100,6) est supérieur à l’indice trimestriel du volume du commerce, a-t-elle fait savoir. Bien qu’à peine plus élevé que la valeur de référence de 100 pour les deux indices, l’OMC estime que « cela laisse penser que la reprise du commerce des marchandises devrait se poursuivre progressivement dans les premiers mois de 2024 ». L’organisation prévient toutefois que les conflits régionaux et les tensions géopolitiques pourraient facilement compromettre d’éventuels gains. A propos du Baromètre du commerce des marchandises, il est à rappeler qu’une valeur supérieure à 100 indique que le volume des échanges se situe au-dessus de la tendance, tandis qu’une valeur inférieure à 100 indique que le commerce des marchandises est tombé, ou tombera prochainement, en dessous de la tendance, comme le souligne l’organisation dans une note publiée récemment. D’après la même source, au troisième trimestre 2023, le volume du commerce des marchandises était en recul de 0,4%, par rapport au trimestre précédent, et de 2,5% par rapport à la même période de 2022. L’OMC explique cette nette baisse en glissement annuel principalement par la croissance relativement forte enregistrée au cours des trois premiers trimestres de 2022. Il est important de noter qu’entre janvier et octobre 2023, le commerce des marchandises a généralement stagné et qu’en volume, il n’a presque pas varié au troisième trimestre par rapport au début de l’année et sa progression n’a été que de 3,2% sur deux ans. Il est évident que « ces évolutions sont plus négatives que les dernières prévisions publiées par l’OMC le 5 octobre 2023, qui anticipaient une croissance du commerce des marchandises de 0,8% en 2023 », a ainsi fait remarquer l’organisation. Dans sa note, l’OMC note également que les indices qui composent le baromètre sont essentiellement neutres: les indicateurs relatifs aux commandes à l’exportation (101,7) et au fret aérien (102,3) s’établissent légèrement au-dessus de la tendance et les mesures du transport par conteneurs (98,6) et du commerce des matières premières (99,1) restent légèrement inférieures à la tendance. En dépit du récent fléchissement, l’indice de la production et des ventes d’automobiles (106,3) reste de son côté bien supérieur à la tendance ; tandis que la reprise apparemment marquée du commerce des composants électroniques affichée par le baromètre précédent a été révisée (95,6). Qu’à cela ne tienne, l’organisation affirme qu’« une accélération du commerce des marchandises est attendue en 2024 car sa reprise intervient après une croissance inférieure à la moyenne en 2023 » sans toutefois ignorer que l’incertitude reste élevée en raison de la persistance des risques de détérioration. Alain Bouithy

Forte expansion des chaînes de valeur mondiales

Forte expansion des chaînes de valeur mondiales

Les chaînes de valeur mondiales (CVM) restent un élément central de la mondialisation, affirme l’Organisation mondiale du commerce (OMC) dans un nouveau rapport soulignant une forte expansion. En dépit des pressions croissantes, « les chaînes de valeur mondiales ont continué de croître en 2022 », selon l’institution internationale qui s’occupe des règles régissant le commerce entre les pays. Une évolution confortée par « la part croissante des intrants étrangers dans les exportations et l’augmentation des taux de participation des économies à l’échelle mondiale », note le rapport qui fait le point sur les tendances des CVM avec de nouvelles données s’étendant jusqu’en 2022. D’après le document, rendu public  jeudi 16 novembre, « cela est de bonne augure pour la diffusion des avantages du commerce à un plus grand nombre d’entreprises, de travailleurs et d’économies en développement ». Précisons qu’il s’agit d’une publication conjointe de la Banque asiatique de développement (BAD), de l’Institut des économies en développement -Organisation japonaise du commerce extérieur (IDE-JETRO), du Research Institut des chaînes de valeur mondiales de l’Université de commerce international et d’économie (UIBE) de Pékin et de l’OMC. Dans leur rapport, intitulé « GVC Development Report 2023: Resilient and Sustainable GVCs in Turbulent Times », les auteurs font toutefois part de leur crainte quant aux risques croissants d’une dépendance vis-à-vis d’un petit nombre d’économies pour certains produits et mettent en lumière la vulnérabilité des CVM face à la montée des tensions commerciales et des crises mondiales. En effet, « les récentes perturbations liées à la pandémie ont révélé des vulnérabilités de longue date dans les CVM, en particulier celles associées à une concentration excessive et à une dépendance excessive à l’égard d’une seule économie ou d’une seule région pour l’approvisionnement en produits essentiels », comme le relèvent dans l’avant-propos les présidents de la BAD (Masatsugu Asakawa), de l’IDE-JETRO (Kyoji Fukao), de l’UIBE (Zhongxiu Zhao) et la directrice générale de l’OMC (Ngozi Okonjo-Iweala). Une circonstance exacerbée par les récentes tensions géopolitiques, constatent ces derniers déclarant cependant que « la structure actuelle des CVM est complexe et a apporté des avantages significatifs aux entreprises et aux consommateurs du monde entier ». Quoi qu’il en soit, ils estiment que la résilience et la durabilité ne peuvent être atteintes sans inclusivité et que « pour garantir que les CVM soutiennent un développement inclusif, les obstacles à l’intégration doivent continuer à être abaissés et des mesures doivent être mises en place pour empêcher les entreprises d’exploiter leur pouvoir de marché aux dépens des petits fournisseurs ». Selon le rapport, les intrants étrangers représentaient 28% des exportations mondiales de marchandises l’année dernière et les taux de participation aux CVM de presque toutes les économies étaient plus élevés en 2022 par rapport à leurs niveaux d’avant – pandémie en 2018. Le document, qui examine la manière dont les tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine et la pandémie de Covid-19 ont affecté les CVM, révèle que la valeur des exportations et la part des produits potentiellement goulots d’étranglement – ​​des produits exportés par très peu d’économies – ont plus que doublé depuis 2000. Elles sont passées de 9 % à 19 % du commerce total, permettant ainsi de contribuer à la vulnérabilité des CVM. Toujours selon le rapport, les sources d’intrants étrangers ont été considérablement concentrées et les tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine ont entraîné une augmentation du nombre d’étapes dans les CVM entre 2018 et 2020. Dans tous les cas, la publication affirme que les CVM peuvent avoir des conséquences positives pour les entreprises des économies en développement en améliorant la productivité et en atténuant les contraintes, et peuvent se traduire par des salaires plus élevés et de meilleures conditions de travail. Les auteurs recommandent que les politiques visant à les rendre plus inclusives se concentrent sur la facilitation de l’entrée dans les CVM et sur l’augmentation des retombées positives sur l’économie nationale. Alain Bouithy

L’activité manufacturière ralentit à l’échelle mondiale

L’activité manufacturière ralentit à l’échelle mondiale

Dans un contexte de ralentissement amorcé au quatrième trimestre de 2022, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) a décidé de revoir à la baisse ses projections pour la croissance du commerce mondial des marchandises en 2023. Compte tenu du ralentissement mondial de l’activité manufacturière, « le volume du commerce mondial des marchandises devrait augmenter de 0,8% cette année, soit moins de la moitié de l’augmentation de 1,7% prévue en avril », a estimé l’institution dans la version mise à jour de ses « Perspectives et statistiques du commerce mondial ». Pour la directrice générale de l’OMC, Ngozi Okonjo-Iweala, « le ralentissement projeté du commerce pour 2023 est préoccupant, en raison des conséquences négatives pour le niveau de vie des populations du monde entier ». Elle estime que « la fragmentation économique mondiale ne ferait qu’aggraver ces difficultés, et c’est pourquoi les membres doivent saisir l’occasion de renforcer le cadre commercial mondial en évitant le protectionnisme et en promouvant une économie mondiale plus résiliente et plus inclusive », a-t-elle déclaré. L’organisation internationale, qui définit les règles régissant les échanges mondiaux, affirme toutefois que « la croissance de 3,3% projetée pour 2024 reste quasiment inchangée par rapport à l’estimation précédente ». D’après les nouvelles projections de l’OMC contenues dans son nouveau rapport « Perspectives et statistiques du commerce mondial », le PIB réel mondial devrait augmenter aux taux de change du marché de 2,6% en 2023 et de 2,5% en 2024. Ledit rapport nous apprend également que le commerce mondial et la production ont brusquement ralenti au quatrième trimestre de 2022, en raison des effets d’une inflation persistante et d’une politique monétaire plus stricte ressentis aux Etats-Unis, dans l’Union européenne et ailleurs, « tandis que les difficultés du marché immobilier en Chine empêchaient une reprise plus forte après la COVID-19 ». Ces problématiques auxquelles s’ajoutent les conséquences de la guerre en Ukraine ont assombri les perspectives commerciales, a constaté l’institution chargée de régler les conflits commerciaux entre Etats membres craignant que le ralentissement soit de vaste portée et touche un grand nombre de pays et un large éventail de marchandises. Quoi qu’il en soit, « la croissance du commerce devrait reprendre l’année prochaine, tandis que la croissance du PIB devrait rester lente mais stable », a-telle affirmé. Selon les nouvelles prévisions de l’OMC, les secteurs les plus sensibles aux cycles économiques devraient se stabiliser et rebondir grâce à une inflation modérée et à des taux d’intérêt en baisse. L’organisation prévient toutefois que les quelques signes de fragmentation des chaînes d’approvisionnement que l’on perçoit pourraient menacer les perspectives relativement positives pour 2024. Pour preuve, « la part des biens intermédiaires dans le commerce mondial, un indicateur de l’activité des chaînes d’approvisionnement, est tombée à 48,5% au premier semestre de 2023, contre 51% en moyenne au cours des trois années précédentes ». L’autre exemple concerne la part des partenaires bilatéraux asiatiques dans le commerce des parties et accessoires des États-Unis, un sous-ensemble clé des intrants intermédiaires, qui est tombée à 38% au premier semestre de 2023, contre 43% à la même période en 2022. Face au ralentissement attendu du commerce et à la fragmentation économique mondiale, il y a fort à parier que « l’économie mondiale, en particulier pour ce qui est des pays pauvres, aura du mal à se remettre sans un système commercial multilatéral qui soit stable, ouvert, prévisible, fondé sur des règles et équitable », a prévenu Ngozi Okonjo-Iweala. « Nous repérons effectivement dans les données certains signes de fragmentation des échanges liés aux tensions géopolitiques », a fait savoir l’économiste en chef de l’OMC, Ralph Ossa, estimant fort heureusement qu’il n’y a pas encore de démondialisation plus large. « Les données semblent indiquer que les marchandises continuent d’être produites sur des chaînes d’approvisionnement complexes, mais que l’expansion de ces chaînes a stagné, du moins à court terme », a-t-il noté assurant que la croissance positive des exportations et des importations devrait reprendre en 2024, tout en appelant à « rester vigilants ». A noter que, si les prévisions ne portent pas sur le commerce mondial des services commerciaux, l’OMC fait toutefois remarquer que « les données préliminaires montrent que la croissance du secteur pourrait être plus modérée après la forte reprise des transports et des voyages l’année dernière ». Alain Bouithy

La croissance mondiale devrait rester faible en 2023

La croissance mondiale devrait rester faible en 2023

Perspectives. « L’économie mondiale s’est montrée plus résiliente que prévu au premier semestre de 2023 », a annoncé l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) dans un rapport intermédiaire sur ses perspectives économiques. Dans ce document, rendu public mardi 19, l’organisation internationale d’études économiques prévoit cependant que « les perspectives de croissance restent moroses ». En  2024, compte tenu de la matérialisation progressive des effets des politiques monétaires et de la reprise plus faible que prévu enregistrée en Chine, estime l’OCDE, « la croissance mondiale devrait être inférieure à celle observée en 2023 ». « L’inflation globale diminue, mais l’inflation sous-jacente demeure persistante, alimentée par le secteur des services et par la situation encore relativement tendue des marchés du travail », souligne également l’organisation dans son rapport  constatant que les risques restent orientés de manière prédominante à la baisse. Pour l’OCDE, « l’inflation pourrait de nouveau s’avérer plus persistante qu’anticipé, dans la mesure où les marchés de l’énergie et des produits alimentaires pourraient encore subir des perturbations. Un ralentissement plus marqué de l’activité en Chine freinerait davantage la croissance partout dans le monde. La dette publique reste élevée dans de nombreux pays ». Ainsi, selon les perspectives économiques intermédiaires – septembre 2023, la croissance économique mondiale devrait ressortir autour de 3% au titre de cette année, avant de refluer à 2,7% l’année prochaine. Dans ses explications, l’organisation internationale estime qu’«une part disproportionnée de la croissance mondiale en 2023-24 devrait rester imputable à l’Asie, malgré la reprise plus faible que prévu observée en Chine ». Poursuivant son analyse, l’institution fait remarquer que l’inflation globale a continué de reculer dans de nombreux pays, sous l’effet de la baisse des prix de l’énergie et des produits alimentaires au premier semestre de 2023. Elle note cependant que « l’inflation sous-jacente (c’est-à-dire hors composantes les plus volatiles, à savoir l’alimentation et l’énergie) n’a pas sensiblement reflué ».Pour les analystes de l’OCDE, elle reste  donc nettement supérieure aux objectifs fixés par les banques centrales. Dans ce cas, « l’un des principaux risques est que l’inflation s’avère de nouveau plus persistante qu’anticipé, ce qui obligerait les banques centrales à relever encore les taux d’intérêt ou à les maintenir à un niveau élevé pendant une période plus longue », souligne l’organisation. Abordant la question des effets des politiques monétaires qui se font sentir progressivement dans les économies, l’OCDE note que « sur fond de hausse rapide des taux directeurs, les taux d’intérêt des nouveaux prêts aux entreprises et des nouveaux prêts hypothécaires ont augmenté ». Aussi, bien qu’elle soit douloureuse pour les ménages et les entreprises, elle estime que «la hausse des coûts d’emprunt, qui vise à freiner la demande, constitue un canal classique de transmission des effets de la politique monétaire». A la question de que peuvent faire les pouvoirs publics, l’OCDE recommande que les politiques monétaires restent restrictives, appelle les autorités budgétaires à se préparer aux futures tensions sur les dépenses et les invite à assouplir les restrictions aux échanges qui stimuleraient la productivité et la croissance. Alain Bouithy

Le commerce mondial reste résilient

Le commerce mondial reste résilient

ECONOMIE. «Le commerce mondial est resté résilient et a affiché de meilleurs résultats que ceux annoncés dans les prévisions pessimistes pour 2022», a annoncé l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Pour preuve, «les économies fortement éprouvées par la guerre en Ukraine ont trouvé d’autres sources d’approvisionnement », a indiqué dans une nouvelle note d’information l’institution qui définit les règles régissant les échanges mondiaux. Malgré les ravages qui ont été constatés un an après la guerre en Ukraine, les flux commerciaux sont restés ouverts, a fait remarquer l’économiste en chef Ralph Ossa. D’après lui, « nous n’avons pas vu les pires prédictions prévues au début de la guerre. La forte hausse des prix des denrées alimentaires et les pénuries d’approvisionnement ne se sont pas matérialisées grâce à l’ouverture du système commercial multilatéral et à la coopération à laquelle les gouvernements se sont engagés dans le cadre de l’OMC, a-t-il déclaré. Dans sa note intitulée «Un an de guerre en Ukraine: Evaluation de l’impact sur le commerce mondial et le développement», l’organisation internationale indique que la croissance du commerce en 2022 a été supérieure à ses prévisions commerciales de 3%, publiées en avril, et nettement supérieure à ses estimations pour des scénarios plus pessimistes pour l’année. Selon la même source, « la stabilité du commerce mondial s’est également manifestée dans les chaînes d’approvisionnement mondiales, confirmée par la croissance de 4% en glissement annuel du commerce des biens intermédiaires au deuxième trimestre de 2022». L’OMC, qui encourage le développement du commerce international et règle les conflits commerciaux entre Etats membres, a en plus constaté que le commerce des produits fortement touchés par la guerre et le commerce des pays les plus exposés ont remarquablement bien résisté. Pour preuve, «les partenaires commerciaux ont trouvé des sources alternatives pour combler les lacunes de la plupart des produits touchés par le conflit, tels que le blé, le maïs, les produits du tournesol, les engrais, les carburants et le palladium – un minéral de terre rare utilisé dans les convertisseurs catalytiques des voitures», a-t-elle fait savoir. L’OMC a, par ailleurs, relevé que les prix des produits fortement affectés par la guerre ont augmenté moins que prévu au début de la guerre. Parmi les produits les plus touchés par la guerre, les prix ont augmenté entre 4,4% (palladium) et 24,2% (maïs), a-t-elle précisé dans un communiqué. L’organisation fait observer aussi que les augmentations de prix, fussent-elles substantielles, sont nettement inférieures aux prédictions les plus sombres. Mais en cas de restrictions en cascade des exportations de denrées alimentaires, elle annonce que des simulations effectuées par le personnel de son Secrétariat «ont mis en évidence que les prix du blé auraient pu augmenter jusqu’à 85% dans certaines régions à faible revenu, alors que l’augmentation réelle a été de 17%». Autre constat relevé dans sa note : les exportations ukrainiennes se sont effondrées de 30% en 2022 en termes de valeur tandis que les exportations de céréales ont diminué de 14,9%, obligeant ces économies à ajuster leurs modes d’approvisionnement. Du côté de la Russie, il ressort que les exportations ont augmenté de 15,6% en valeur en raison d’une hausse des prix, notamment des carburants, des engrais et des céréales. L’OMC estime toutefois que le volume des exportations russes pourrait avoir légèrement diminué, selon les estimations ; alors que les flux commerciaux sont en forte baisse pour les biens industriels (véhicules à moteur, produits pharmaceutiques, avions, etc.) A noter que les nouvelles simulations de l’Organisation mondiale du commerce, en ce qui concerne les perspectives à plus long terme, «démontrent qu’il importe de renforcer le système commercial multilatéral et que les pays les moins avancés sont susceptibles d’être les plus durement touchés si la coopération internationale venait à cesser», a-t-elle prévenu. Pour l’économiste Ralph Ossa, la résilience du commerce mondial «sera finalement mieux servie en favorisant des marchés internationaux plus profonds et plus diversifiés, ancrés dans des règles commerciales ouvertes et prévisibles». Alain Bouithy

Les exportations mondiales de biens intermédiaires réalisent une croissance soutenue

Les exportations mondiales de biens intermédiaires réalisent une croissance soutenue

Les exportations de biens intermédiaires ont affiché une croissance soutenue au titre du deuxième trimestre de l’année 2022, a annoncé l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Les données disponibles font ressortir qu’elles ont augmenté de 4% en glissement annuel au deuxième trimestre de 2022, pour atteindre 2500 milliards de dollars EU, a annoncé l’organisation internationale établissant les règles régissant le commerce mondial entre les pays. Cette évolution est portée par l’augmentation des expéditions de produits alimentaires intermédiaires, selon les données recueillies par l’OMC au cours de cette période. « Bien que plus lente que l’augmentation enregistrée pendant la même période un an plus tôt, la croissance globale continue d’indiquer une activité stable dans les chaînes d’approvisionnement mondiales », a constaté l’organisation dans un communiqué. Dans le détail, « la part des biens intermédiaires dans les échanges totaux (hors carburants) est restée à 50% au deuxième trimestre 2022, un ratio qui est resté constant au cours de la dernière décennie », a noté l’OMC. Par catégorie, il ressort des données recueillies que les exportations des produits alimentaires intermédiaires ont maintenu une forte croissance au cours du premier semestre 2022. Avec une croissance de 20% en glissement annuel au deuxième trimestre 2022, évaluée à plus de 120 milliards de dollars US, cette catégorie de produits a largement contribué à la croissance du commerce au sein des chaînes d’approvisionnement. Couvrant une large gamme d’intrants manufacturiers tels que les structures métalliques, les conducteurs électriques et les produits médicaux, les exportations mondiales d’autres fournitures industrielles  ont pour leur part augmenté de 9 %. Toujours selon l’organisation internationale, les données indiquent que les exportations de pièces et accessoires de transport ont augmenté de 1% en glissement annuel ; tandis que celles de pièces de fabrication et accessoires (hors matériel de transport) ont reculé de 1%. Quant aux exportations mondiales de minerais, pierres précieuses et terres rares, l’OMC souligne qu’elles ont accusé une baisse de 11% en glissement annuel au deuxième trimestre 2022, suite notamment à la baisse des prix du minerai de fer observée depuis mars. A ce propos, précisons que « les importations de minerais de fer en provenance d’Australie figurent parmi les principales baisses (-25 %). A rappeler qu’en raison des exportations saisonnières massives de soja du Brésil, principalement vers la Chine, «l’Amérique du Sud et l’Amérique centrale ont enregistré la plus forte croissance des exportations de biens intermédiaires au deuxième trimestre, à 22%», affirme l’OMC relevant que le Brésil s’est classé au 13e rang des exportateurs, derrière la Chine à la première place. En hausse de 9%, la croissance enregistrée en Amérique du Nord est attribuée à l’augmentation de 74% des exportations d’or des Etats-Unis, en particulier vers l’Europe et l’Asie, selon les explications de l’organisation. Dans son analyse, l’OMC fait remarquer que « les exportations africaines de biens intermédiaires vers l’Amérique du Sud et l’Amérique centrale ont augmenté le plus parmi tous les flux interrégionaux (100 % d’une année sur l’autre) ». D’après l’organisation, ce flux commercial bilatéral comprenait des exportations d’urée et d’ammonium de l’Afrique vers l’industrie des engrais au Brésil. L’OMC ajoute par ailleurs que « les exportations régionales de biens intermédiaires destinées à l’Afrique ont été parmi les plus fortes augmentations ». En parallèle, des baisses ont été observées dans certaines régions du monde. En effet, comme le relève l’organisation, « les exportations européennes de biens intermédiaires vers l’Asie ont diminué de 11% tandis que les exportations nord-américaines de biens intermédiaires vers l’Asie ont chuté de 4%. Soulignons enfin que les exportations africaines de biens intermédiaires vers l’Amérique du Nord ont également diminué de 4 %. Alain Bouithy

Les restrictions au commerce s’accentuent à l’échelle internationale

Les restrictions au commerce s’accentuent à l’échelle internationale

Dans son dernier rapport de suivi du commerce, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) annonce avoir constaté une augmentation des restrictions au commerce mondial. D’après le document présenté mardi 6 décembre, à une réunion de l’Organe d’examen des politiques commerciales, des restrictions ont été introduites à un rythme accéléré dans un contexte d’incertitude économique exacerbée par la pandémie de Covid-19, la guerre en Ukraine et la crise de la sécurité alimentaire. L’augmentation des restrictions a été observée au niveau notamment des produits alimentaires, des aliments pour animaux et des engrais, a indiqué l’organisation internationale indiquant que le nombre de restrictions à l’importation en vigueur continue lui aussi de croître. Selon la directrice générale de l’OMC, Ngozi Okonjo-Iweala, des membres de cette institution  définissant les règles régissant les échanges mondiaux, ont de plus en plus mis en place de nouvelles restrictions commerciales. Le recours à cette mesure a été observé « en particulier du côté des exportations, d’abord dans le contexte de la pandémie et plus récemment dans le contexte de la guerre en Ukraine et de la crise de la sécurité alimentaire », a-t-elle fait savoir. Bien que certaines de ces restrictions à l’exportation aient été levées, de nombreuses autres persistent, a déploré la DG de l’organisation internationale affirmant que «sur les 78 mesures restrictives à l’exportation de denrées alimentaires, d’aliments pour animaux et d’engrais introduites depuis le début de la guerre fin février, 58 sont toujours en place, couvrant environ 56,6 milliards de dollars de commerce». La situation est d’autant plus préoccupante que ces chiffres ont augmenté depuis la mi-octobre, a fait savoir Ngozi Okonjo-Iweala estimant que « la levée de ces restrictions à l’exportation est fondamentale pour réduire les flambées de prix et la volatilité et pour permettre aux marchandises d’arriver là où elles sont nécessaires de toute urgence ». Elle a ainsi invité les membres de l’OMC à s’abstenir d’adopter de nouvelles mesures restrictives pour le commerce, en particulier des restrictions à l’exportation, susceptibles de contribuer davantage à la détérioration des perspectives économiques mondiales. La DG de l’OMC les a par la suite exhortés à coopérer pour maintenir les marchés ouverts et prévisibles afin de permettre aux marchandises de se déplacer dans le monde entier là où elles sont nécessaires. Rappelons qu’au cours de la période d’examen du rapport, de la mi-octobre 2021 à la mi-octobre 2022, les membres de l’OMC étaient parvenus pourtant à introduire plus de mesures de facilitation des échanges (376) que de mesures restrictives pour le commerce (214) sur les marchandises (sans rapport avec la pandémie). Le nombre moyen des mesures de facilitation des échanges par mois avait alors atteint son plus haut niveau depuis 2012. Comme le rappelle l’OMC sur son site Internet officiel, la plupart des mesures de facilitation s’étaient produites du côté des importations tandis que la plupart des restrictions avaient concerné les exportations. Il se trouve que, pour la première fois depuis le début de l’exercice de suivi en 2009, le nombre de restrictions à l’exportation a dépassé celui des restrictions à l’importation. Selon l’OMS, à la mi-octobre 2022, « plus de 9% des importations mondiales continuent d’être affectées par les restrictions à l’importation mises en place depuis 2009 et qui sont toujours en vigueur ». Toujours à la mi-octobre 2022, « 79,2% des restrictions commerciales liées à la Covid-19 avaient été abrogées, laissant en place 27 restrictions à l’exportation et 14 restrictions à l’importation », a poursuivi l’OMC estimant qu’en dépit de la baisse du nombre de restrictions commerciales liées à la pandémie encore en place, leur couverture commerciale reste importante à 134,6 milliards USD. Alain Bouithy