Le moral des ménages s’est fortement détérioré au premier trimestre (Maroc)

Le moral des ménages s’est fortement détérioré au premier trimestre 2020, a constaté le Haut-commissariat au plan (HCP) qui fait état du repli de l’indice de confiance des ménages (ICM), l’indicateur le mesurant.

Selon l’institution publique, la confiance des ménages est restée en berne au cours des trois premiers mois de l’année enregistrant « une détérioration aussi bien par rapport au trimestre précédent que par rapport au même trimestre de l’année précédente ».

Ainsi, « l’indice de confiance des ménages s’est établi à 75,7 points, au lieu de 77,8 points enregistrés le trimestre précédent et 79,1 points une année auparavant », a souligné le Haut-commissariat dans une note d’information synthétisant les résultats de l’enquête de conjoncture menée auprès des ménages au titre du premier trimestre de l’année en cours.

A en croire l’institution publique, la perception par les ménages de l’évolution du niveau de vie, du chômage, de l’opportunité d’effectuer des achats de biens durables et les préoccupations liées à la situation financière a fortement affecté le moral de ces derniers durant la période étudiée.

Ainsi, au premier trimestre de 2020, près de la moitié des ménages (42,2%) a déclaré une dégradation du niveau de vie au cours des 12 derniers mois, 35,4 % un maintien au même niveau et 22,4% une amélioration.

« Le solde d’opinion sur l’évolution passée du niveau de vie est resté négatif, à moins 19,8 points, contre moins 20 points au trimestre précédent et moins 15 points au même trimestre de l’année passée », a relevé le HCP.

A noter que plus d’un quart des ménages sondés (28,5%) s’attend à une dégradation du niveau de vie au cours des 12 prochains mois, alors que 47,5% d’entre eux pensent que le niveau restera le même et 23,9% pronostiquent une amélioration.

Soulignons que « le solde d’opinion relatif à cet indicateur a atteint son niveau le plus bas depuis le quatrième trimestre de 2016 et s’est établi à 4,6 points, en dégradation aussi bien par rapport au trimestre précédent que par rapport au même trimestre de l’année précédente où il était à moins 2,2 points et à 10 points respectivement ».

Dans le même temps, la majorité des ménages (79,2 %) a déclaré s’attendre à une hausse du chômage au cours des 12 prochains mois contre 8,4% seulement à croire le contraire.

Dans ce cas aussi, le Haut-commissariat a constaté que « le solde d’opinion est resté négatif à moins 70,8 points contre moins 71,6 points un trimestre auparavant et moins 75,6 points un an auparavant ».

Concernant l’opportunité d’effectuer des achats de biens durables, ils sont 57,2% contre 24,6% des ménages à considérer que le moment n’est pas opportun. Là également, «le solde d’opinion de cet indicateur est resté négatif, passant à moins 32,6 points au premier trimestre de 2020 contre moins 29,2 points le trimestre précédent et moins 36,3 points le même trimestre de l’année 2019 », a souligné le HCP.

L’autre préoccupation des ménages concerne la situation financière. Les résultats de l’enquête révèlent qu’au premier trimestre de 2020, ils sont 62,7% à penser que leurs revenus couvrent leurs dépenses, 32,5% à reconnaître qu’ils s’endettent ou puisent dans leur épargne alors que 4,8% d’entre eux affirment épargner une partie de leur revenu.

A propos de cet indicateur, il apparaît que le solde d’opinion est resté ainsi négatif, à moins 27,7 points contre moins 26,4 points le trimestre précédent et moins 28,9 points une année auparavant, a relevé le Haut-commissariat.

Il est à noter que l’opinion des ménages relative à l’évolution de leur situation financière au cours des 12 derniers mois, a révélé que 32,8% des sondés contre 9,9% considèrent qu’elle s’est dégradée.

C’est ainsi que « cette perception est restée négative, avec un solde d’opinion de moins 22,9 points contre moins 22,1 points au trimestre précédent et moins 21,2 points au même trimestre de l’année passée », a fait savoir le HCP.

Quant à la perception par les ménages de l’évolution de leur situation financière au cours des 12 prochains mois, elle nous enseigne que seuls 24,9% contre 16,3% des ménages s’attendent à une amélioration de leur situation financière.

En s’établissant à 8,5 points contre 15,9 points un trimestre auparavant et 20,7 points un an auparavant, le HCP a déduit que «le solde d’opinion de cet indicateur a atteint son niveau le plus bas depuis le premier trimestre de 2017 ».

Soulignons enfin qu’en plus de tous ces indicateurs, l’enquête du HCP s’est également intéressée à la perception des ménages de leur capacité à épargner et à l’évolution des prix des produits alimentaires.

Ainsi, pour ce qui est du premier aspect, il ressort que 17,1% contre 82,9% des ménages s’attendent à épargner au cours des 12 prochains mois, a indiqué le Haut-commissariat notant que « le solde d’opinion est resté négatif, à moins 65,8 points au lieu de moins 64,6 points au trimestre précédent et moins 63 points au même trimestre de l’année passée ».

S’agissant du deuxième aspect, il ressort de l’enquête que 82,9% des ménages estiment que les prix des produits alimentaires ont augmenté au cours des 12 derniers mois. Ainsi, comme pour les indicateurs sus-cités, « le solde d’opinion est resté négatif, à moins 82,8 points, après avoir été de moins 85,1 points le trimestre précédent et de moins 88,1 points une année auparavant ».

Restons sur le même aspect pour ajouter que les prix des produits alimentaires devraient continuer à augmenter au cours des 12 prochains mois, selon 82,8% des ménages. Seuls 0,2 % d’entre eux s’attendent à leur baisse.

Sans surprise, le solde d’opinion est resté négatif. Il s’est situé à moins 82,6 points, au lieu de moins 82,2 points enregistrés un trimestre auparavant et moins 87,5 points une année passée.

Alain Bouithy

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