Le marché de l’immobilier fortement touché par la pandémie du Covid-19 (Maroc)

A l’instar d’autres secteurs importants de l’économie, le marché de l’immobilier n’a pas été épargné par la crise sanitaire sans précédent provoquée par la pandémie du coronavirus (Covid-19).

« Nous constatons une baisse substantielle, que ce soit pour l’offre ou pour la demande, démontrant le net ralentissement du marché immobilier marocain dû à la crise sanitaire », a affirmé Kevin Gormand, co-fondateur et directeur général de Mubawab.

Selon la plateforme digitale Mubawab, qui vient de publier une édition spéciale de son Guide de l’immobilier évaluant l’impact du Covid-19 sur ce secteur, « une baisse nette des valeurs absolues » a été effectivement observée à partir de la fin du mois de février 2020.

« Que ce soit pour l’offre ou pour la demande, pour les appartements ou les villas, pour l’ancien ou pour le neuf, la cassure de la courbe traduit l’impact de la conjoncture sur le secteur », a relevé l’étude qui propose un décryptage des principales tendances du secteur de l’immobilier au Maroc au titre du premier trimestre 2020.

Ainsi, en ce qui concerne l’offre d’appartements, il ressort de ladite étude que la baisse pour le neuf et l’ancien oscille respectivement entre -23% et -28%. Tandis que les données montrent que l’offre de villas pour le neuf et l’ancien varie respectivement entre -52% et -29%.

Ces variations sont loin de refléter la configuration habituelle du secteur à cette date. En effet, les professionnels de l’immobilier savent pertinemment qu’il n’y a évidemment pas d’effet de saisonnalité puisque « l’offre est habituellement en hausse à cette période de l’année », comme l’a souligné Mubawab dans un communiqué.

Pour les auteurs du guide, habituellement en sortie bi-annuelle, « les tendances relevées défient toute logique ». Pour s’en convaincre, l’étude rappelle, à titre comparatif, que « l’offre au 1er semestre 2019 marquait une nette progression : elle augmentait de 86% pour les logements neufs et de 30% pour les logements anciens.

Dans le même esprit, il a également été constaté que « la demande chute de -18% pour les appartements et -10% pour les villas », a en outre souligné le Guide de l’immobilier.

Mais tout n’est pas pour autant totalement sombre. En effet, « malgré la forte baisse, le rapport de l’offre par rapport à la demande reste positif dans la mesure où seulement 52% de la demande est exploitée », a assuré le guide relevant de ce fait que le potentiel de croissance est une réalité.

Commentant cette fois-ci l’évolution des prix dans les principales villes du Maroc, le guide a noté une grande stabilité au niveau de Casablanca, Kénitra, Salé et Temara « qui étaient dans les éditions précédentes la tête de file des villes où il faisait bon d’investir ».

Par ailleurs, alors qu’on pourrait s’attendre à de grands chamboulements dans les prix/m² moyens dans les villes du Royaume, « sans surprise, nous notons un déclin des prix dans les villes suivantes : Tétouan, Rabat et Marrakech », a-t-elle fait remarquer, notant qu’a contrario, des hausses sont enregistrées à Agadir, El Jadida, Fès, Meknès, Mohammédia et Tanger.

Concernant les prix des villas neuves, l’étude a révélé qu’après une légère perte d’haleine au second semestre 2019, la hausse reprend de plus belle, avec +5% sur le premier trimestre 2020 et +2% en comparaison avec la même période de l’année passée.

« Plus surprenant, le prix des appartements neufs reprend sa baisse, après un second semestre 2019 très optimiste avec +5%. Nous revoilà vers une baisse de -7% sur le premier trimestre 2020 et -10% en comparaison avec la même période de l’année précédente », a ajouté l’étude.

La tendance est plutôt à la baisse au niveau des anciens appartements. En effet, après une chute de -3% au second semestre 2019, les prix dans ce segment continuent de baisser avec -4% enregistrés au premier trimestre 2020, et -17% en comparaison avec la même période de 2019.

Quant aux prix des villas anciennes, ils « nous épatent avec une légère hausse de +1%, ce qui a le mérite d’inverser la courbe descendante qui a marqué l’année 2019 », a conclu l’étude.

Au final, si 2019 a été pour le marché marocain de l’immobilier une année en demi-teinte, marquée par une demande tendant vers un ralentissement, force est de constater que le marché tourne au ralenti lors des premiers mois de 2020, en raison de la crise sanitaire sans précédent.

A propos de la méthodologie utilisée pour évaluer le secteur, Mubawab a précisé que les observations mentionnées dans ce guide correspondent à des logements destinés exclusivement à l’habitation et à la vente, annoncés sur le portail entre janvier et mars 2020.

Ont ainsi été exclus : les biens à usage commercial, les biens fonciers, les fermes, les riads, les biens à la location, a précisé la plateforme digitale.

Alain Bouithy

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