L’Armée de Résistance populaire réagit aux propos de Maman Sambo Sidikou, Représentant de la MONUSCO en R.D.C.

Dans un document dont une copie est parvenue à notre rédaction, l’Armée de Résistance Populaire a réagi aux propos du Représentant de la MONUSCO en R.D.C., Maman Sambo Sidikou, et a invité ce dernier à « s’occuper de son travail de maintien de la paix et de ne pas se mêler des questions des politiques internes qui le dépassent ».

L’Armée de Résistance Populaire estime qu’« il doit surtout respecter le Peuple Congolais qui a tant souffert à cause du laxisme dont fait montre la Monusco, laquelle a reçu mandant d’exercer les mesures coercitives prévues par les articles 41 et 42 de la Charte, mais laisse s’éterniser une situation d’insécurité totale où l’on assiste à plusieurs égorgements des Congolais par l’armée régulière du Rwanda qui paye à chaque tueur 400 $ (mensuellement ou par tête coupée?) pour cette sale besogne ».
Dans ce document de plus d’une trentaine de pages, l’Armée de Résistance Populaire demande également au responsable de la MONUSCO de cesser de donner des injonctions aux dirigeants congolais d’aller au dialogue, rappelant que ces derniers sont des « responsables qui méritent respect et qui savent ce qu’ils veulent. Le Peuple Congolais, lui aussi, sait ce qu’il veut : l’application des articles 63 et 64 de la Constitution ».
Pour rappel, Maman Sambo Sidikou avait laissé entendre lors d’une rencontre avec la presse, le jeudi 14 juillet 2016 à Kinshasa, que les Nations-Unies ne croyaient plus à la tenue, cette année, des élections en République Démocratique du Congo. « (…) Que ce soient les experts des nations unies venus de New-York pour voir la faisabilité du fichier électoral, que ce soit la CENI, l’O.I.F ou les experts américains de IFES, tous nous disent, à moins qu’il y ait un consensus d’aller aux élections avec le fichier actuel qui a tous ses défauts, on ne peut pas avoir les élections le 27 novembre, voilà ce que nous disent les experts (…) », avait-il déclaré.
Dans sa réaction, l’Armée de Résistance Populaire fait aussi observer que l’Accord Cadre D’Addis-Abeba, la résolution 2277 ainsi que les résolutions antérieures et les déclarations de son président sur la République démocratique du Congo, en particulier ses résolutions 2211 (2015), 2198 (2015), 2147 (2014), 2136 (2014) et 2098 (2013) sont en contradiction flagrante avec les intérêts vitaux de la RDC.
En effet, elle estime que la résolution 2277 se substitue au pouvoir régalien du gouvernement de la RDC, en ce qu’il lui donne des instructions dans divers aspects de sa politique intérieure et dénie, de ce fait, au Peuple Congolais de faire valoir son droit à l’auto-détermination.
La résolution 2277 relève de l’hypocrisie manifeste, selon l’Armée de Résistance Populaire. Et de s’interroger : comment peut-elle déclarer que : « Réaffirmant les principes fondamentaux du maintien de la paix, y compris le consentement des parties, l’impartialité et le non-recours à la force, sauf en cas de légitime défense ou pour la défense du mandat, et conscient que le mandat de chaque mission de maintien de la paix est déterminé en fonction des besoins et de la situation du pays concerné», alors que les Nations-Unies et le Conseil de Sécurité savent que la RDC est sous occupation et ne veulent pas le dire ?
Pour l’Armée de Résistance Populaire, la résolution 2277 ne condamne pas les agressions multiples et répétées dont la RDC est victime, principalement de la part du Rwanda et de l’Ouganda. Par contre, peut-on lire dans le document, elle se contente de dire : « Constatant que l’est de la République démocratique du Congo continue d’être le théâtre de conflits récurrents et de violences persistantes perpétrées par des groupes armés tant nationaux qu’étrangers, rappelant l’importance stratégique que revêt la mise en œuvre de l’Accord-cadre, et demandant de nouveau à tous les signataires d’honorer rapidement, intégralement et en toute bonne foi les engagements qu’ils ont pris dans cet accord, en vue de remédier aux causes profondes du conflit afin de mettre fin aux cycles récurrents de violence, et de promouvoir un développement régional durable »
L’Armée de Résistance Populaire est persuadée que la Résolution 2277 n’est que le fruit d’un sophisme et piège juridique « à savoir que sur base des prémisses apparemment fondées, on aboutit à des conclusions apparemment vraies, mais lorsqu’on les examine de près, l’on constate que les juristes onusiens ont privilégié la forme pour tenter de corrompre le fond à, savoir que la République Démocratique du Congo a été envahie et occupée par le Rwanda et l’Ouganda depuis novembre 1996 ».
Elle fait savoir, par ailleurs, que ce qui se passe à l’Est de la République Démocratique du Congo est un génocide. Si ce n’est pas le cas, dit-elle, alors que M. Sidikou fournisse devant la face du monde le bilan militaire de cette « guerre ». Car, poursuit l’Armée de Résistance Populaire, « le Peuple congolais lui demande des comptes, il y va de sa sécurité. En effet, comment expliquer qu’avec des équipements modernes et plus de 20.000 hommes, la MONUSCO n’arrive pas à faire cesser ce génocide ? Oui, un génocide, car plusieurs images en témoignent ».
Au fil de sa réaction, l’Armée de Résistance Populaire pose ensuite à M. Sidikou la question de savoir comment le M23, une milice extrémiste tutsie qui aurait été défaite en 2014, puisse aujourd’hui rentrer en République Démocratique du Congo, se muer en parti politique et occuper des postes dans des institutions publiques, dans l’Armée et la Police ?
Qui a octroyé la nationalité congolaise et des passeports congolais aux membres du M23 ? Quel était l’état d’esprit de M. Sidikou lorsqu’il se trouvait en face des criminels que son organisation est censée éradiquer ? Comment pouvait-il accepter l’illégalité s’opérer devant ses yeux à Kinshasa ? Telles sont autant de questions déterminantes qui taraudent l’Armée de Résistance Populaire.
Comment la MONUSCO, pourtant bien armée, n’arrive pas à démanteler des terroristes envoyé par Kagamé, Museveni et Kabila? s’interroge-t-elle. Avant de demander au Représentant de la MONUSCO de « s’occuper de son travail, à savoir le maintien de la paix et de ne pas se mêler dans les affaires de politique interne de la République Démocratique du Congo et lui demande de respecter le Peuple Congolais et la classe politique congolaise qui ne menacent pas la paix et la sécurité internationale ».
En conclusion, l’Armée de Résistance Populaire estime que « ceux à qui il devrait donner des injonctions et qui menacent la paix et la sécurité internationale, ce sont les gouvernements du Rwanda et de l’Ouganda qui occupent militairement, politiquement et administrativement la République Démocratique du Congo ».

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