« Si j’avais convaincu plus d’esclaves qu’ils étaient bien des esclaves, j’aurais pu en sauver des milliers d’autres. » Harriet Tubman
A l’évidence, nul n’est plus esclave que celui qui se croit libre sans l’être. C’est pourquoi on conviendra qu’il n’y a pas de pire esclave que celui qui ignore l’état d’esclavage dans lequel il se trouve!
Hélas, la cruelle réalité relative au drame africain c’est que des esclaves de maison, entravés par des chaines mentales, il en existe à foison. Ces chaînes sont dans leur propre esprit et font partie de leur être profond. Bien évidemment, ceci impacte profondément leur raison, leur lucidité et leur sens critique. Comment alors comprendre que des Noirs soient frappés du syndrome de Stockholm, quand ce n’est celui de l’esclave consentant.
En fait, le syndrome de Stockholm est un phénomène psychologique qui se caractérise par une situation paradoxale pendant laquelle une victime de prise d’otage développe des sentiments de sympathie, d’empathie, d’affection, de compréhensions et parfois même d’amour envers son geôlier.
Retenue en otage, l’individu affecté par le syndrome de Stockholm va donc s’attacher à son ravisseur, au point parfois d’adhérer à ses causes ou du moins comprendre les raisons pour lesquelles ce dernier a choisi de commettre cet acte délictueux. Les victimes peuvent même développer un sentiment d’hostilité envers le gouvernement et les policiers qui tentent de les libérer.
C’est dans cette perspective qu’il sied également de parler de servitude volontaire; en fait, c’est le cas d’espèce, fort ridicule, d’un individu qui accepte volontiers la privation de liberté, au point d’aduler son bourreau. En effet, l’exception africaine réside dans un fait singulier; aussi irrationnel et incongru que cela puisse apparaître, les Africains osent entretenir un lien affectif avec la France, en dépit du fait qu’elle fut une puissance coloniale et demeure une puissance néocoloniale qui non seulement s’est arrogée un droit de contrôle sur les pays de son pré carré en Afrique, mais entretient aussi des relations incestueuses avec nombre de ces Etats.
Quoi qu’on en dise, la Françafrique en tant mécanisme anachronique de domination, de servitude et d’exploitation, mise en place par de Gaulle, est plus que jamais une réalité qui se perpétue.
C’est pourquoi il est sidérant de constater que les Africains ont même l’outrecuidance de la vénérer et de jubiler pour quelque fortune ou bonheur à l’actif de cette puissance impérialiste et néocoloniale qui, en retour, ne leur veut aucun bien.
Il est d’ailleurs impossible de comprendre autrement que, dans le cadre de génocide rwandais en 1994, Mitterrand face aux accusations insistantes de la participation et la responsabilité de la France dans cette ignominie, ait eu cette fameuse phrase qui dégouline de mépris : “Dans ces pays-là, un génocide n’est pas trop important.” Ou celle moins connue, mais tout aussi méprisante, de Charles Pasqua pendant un journal télévisé : “Monsieur, dit-il en réponse à une question du présentateur, il ne faut pas croire que le caractère horrible de ce qui s’est passé là-bas a la même valeur pour eux et pour nous.” Il est cependant aisé de comprendre par là que la vie des Noirs ne pèse pas assez lourd dans la balance par rapport aux intérêts de la France.
Comment pouvons-nous donc digérer le fait que le tyran sanguinaire Sassou Nguesso ait eu l’outrecuidance de récupérer les restes du colon Savorgnan de Brazza et ériger un mausolée à sa gloire dans la capitale congolaise, alors que dans sous d’autres cieux on renverse, déboulonne et décapite des statues de colons. Et ce dernier fait, relevant manifestement de l’érection de la dignité du Noir, est même suivi de la débaptisation des lieux ainsi que des rues? Quoi qu’on en dise, la colonisation n’a jamais été une «mission civilisatrice»; loin s’en faut. Ceci n’est qu’une grossière escroquerie intellectuelle, donc une insoutenable plaisanterie!
En réalité, la colonisation fut plutôt une mission destructrice, tant elle s’était caratérisée par un déchainement de la férocité, la cruauté et la barbarie blanches. Le moins que l’on puisse dire c’est que honorer de cette façon la mémoire d’un homme ayant servi la France coloniale, avec tout ce que l’on sait du lot d’hécatombes, d’atrocités, d’exactions, de persécutions et d’infortunes en tous genres subies par nos ancêtres, est une incongruité caractérielle relevant d’une déficience sapientielle et intellectuelle.
On ne saurait aussi occulter le fait que le tyran sanguinaire Sassou Nguesso est le garde-chiourme patenté des intérêts français au Congo-Brazzaville; et ce, au détriment du peuple congolais pris en otage, paupérisé et qui souffre un incessant martyre. Il est de notoriété publique que c’est au nom des intérêts français que Sassou Nguesso, sous l’impulsion de Jacques Chirac, a perpétré le coup d’Etat sanglant du 5 juin 1997.
Aussi, comment comprendre autrement la complaisance et le soutien indéfectible des autorités françaises à l’endroit de l’un de ses marionettes et qui depuis lors est devenu l’un des pires tyrans sanguinaires que la terre ait porté? Bien évidemment, la France est de connivence avec le dictateur Sassou Nguesso, véritable esclave de maison, donc valet de l’impérialisme, profondément effecté par le syndrome de Stockhoml, ayant choisi de sévir contre des citoyens congolais pour la préservation des intérêts français.
D’autre part, et dans le même ordre d’idées, comment alors comprendre la liesse dans laquelle sombrent les Noirs, comme cela vient encore de se produire, lors de la victoire de l’équipe de France de football en coupe du monde? Sans exagération, j’estime que supporter la France revient à supporter un sorcier qui, non content d’avoir tué notre mère, s’obstine nous tuer aussi.
Cet indécent et vil comportement de l’Africain est sans embage le comble du masochisme quand ce n’est une démonstration ostentatoire du syndrome de Stockholm! Aussi, on ne peut que être offusqué de voir les Noirs s’illustrer ainsi par la bassesse d’esprit, le crétinisme et surtout le manque de lucidité!
En outre, on ne saurait perdre de vue que la France n’a jamais voulu du développement des pays de son pré carré en Afrique. En effet, le développement de ces pays représenterait, semble-t-il, une sérieuse menace pour les intérêts français sur le continent. C’est pourquoi l’initiative, entre autres, de la création des Etats Unis d’Afrique et d’une monnaie unique africaine est très mal vue.
En d’autres termes, la France est manifestement frileuse à l’idée de voir ses néocolonies se développer, car cela aurait la vertu d’aller à l’encontre de ses intérêts bien compris en Afrique, celle-ci étant considérée comme sa poule aux œufs d’or.
Il est de notoriété publique que cette France prédatrice, qui n’a de cesse de piller nos richesses, et dont la volonté affirmée est de maintenir résolument et indéfiniment les africains dans la pauvreté et la misère! Bien évidemment, c’est le fruit de la prédation, du pillage et du vol perpétrés en Afrique qui permet de maintenir l’économie française à flot et surtout de renforcer la position et l’influence de la France dans le concert des nations! Est-ce que ces Noirs à l’esprit étriqué sinon bâté, qui vouent de l’affection au bourreau, ne se sont-ils jamais posés la question de savoir pourquoi la France criminogène s’évertue-t-elle à assassiner et à chasser du pouvoir nos différents chefs d’Etat nationalistes et à nous imposer des autocrates notoires, véritables pantins et autres félons à sa solde?
Jamais une puissance impérialiste n’a envisagé une politique post coloniale aussi prédatrice, criminogène et pernicieuse que celle de la France en Afrique! Loin d’être une simple vue de l’esprit, cette indécente et intolérable situation factuelle d’exploitation effrénée et de domination éhontée du peuple noir par cette France raciste et suprémaciste n’a que trop durée; même si les simples d’esprit s’y complaisent et s’en accommodent, en dépit du sort moins enviable qui est fait aux Noirs!
Cette aberration ne saurait grandir les Africains. C’est pourquoi au regard de ce qui précède, on serait tenté de dire : honte aux esclaves de maison! Les Africains ont donc intérêt de se défaire du syndrome de Stockholm et de se libérer des chaines mentales! Africains jusqu’à quand devrez-vous garder votre esprit entravé par des chaines? Soyez donc résolus à ne plus courber volontairement l’échine devant le bourreau! Brisez les chaines de vos infortunes et vous serez libres!
Ceci est l’intime conviction d’un africain bon teint bonne race et décomplexé!
René MAVOUNGOU PAMBOU
Activiste politique et combattant de la liberté.