ECONOMIE. Selon les dernières Perspectives économiques mondiales publiées par la Banque mondiale, la croissance économique du Maroc atteindra 3,1% en 2024 et 3,3% en 2025.
L’institution internationale maintient ainsi ses prévisions de croissance pour le Maroc au titre de 2024 et 2025, puisqu’il s’agit des mêmes prévisions annoncées dans le rapport de suivi de la situation économique dans le Royaume, publié en novembre dernier.
A l’échelle de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA), en supposant que le conflit au Moyen-Orient ne s’aggrave pas, la croissance dans la région devrait remonter à 3,5 % en 2024 et 2025.
L’organisation internationale souligne toutefois que « les prévisions ont été revues à la hausse par rapport à ce qui était attendu en juin, compte tenu d’une croissance plus forte que prévu parmi les exportateurs de pétrole, soutenue par le rebond de l’activité de ce secteur ».
Elle prévient en revanche que l’intensification du conflit, y compris ses retombées sur les économies voisines et l’afflux de réfugiés, fait planer une sévère menace sur la croissance régionale.
Par ailleurs, « les pays de la région MENA sont exposés aux catastrophes naturelles et le changement climatique continue d’accroître la fréquence et la gravité des phénomènes météorologiques », fait-elle remarquer dans son rapport.
Selon son analyse, « dans les pays exportateurs de pétrole, si les cours baissent ou si la demande faiblit, la production pétrolière pourrait être limitée et les réductions risquent de perdurer ».
S’agissant des pays importateurs, la Banque craint que le resserrement des conditions financières mondiales pourrait peser négativement sur les perspectives de croissance en raison des besoins importants de financement extérieur.
Au niveau mondial, les données recueillies annoncent la plus faible performance de l’économie mondiale sur une demi-décennie depuis 30 ans.
Ainsi que le révèlent les dernières Perspectives économiques mondiales publiées par la Banque mondiale, « la croissance mondiale devrait ralentir pour la troisième année consécutive, passant de 2,6 % l’an dernier à 2,4 % en 2024, soit près de trois quarts de point de pourcentage en dessous de la moyenne des années 2010 ».
Selon les projections de l’institution, les économies en développement ne devraient croître que de 3,9%, soit plus d’un point de pourcentage de moins que la moyenne de la décennie précédente.
Quant aux pays à faible revenu, il apparaît qu’après une performance décevante l’année dernière, ils devraient connaître une croissance de 5,5%, plus médiocre que prévu.
Le rapport estime qu’« à la fin de 2024, les habitants d’environ un pays en développement sur quatre et d’environ 40% des pays à faible revenu seront toujours plus pauvres qu’ils ne l’étaient à la veille de la pandémie de COVID en 2019 ».
Toujours selon la BM, les économies avancées devraient voir leur croissance ralentir à 1,2% cette année, contre 1,5% l’année dernière.
Au regard des évolutions, et « faute d’un changement de cap majeur, les années 2020 resteront dans les annales comme une décennie d’opportunités gâchées », a souligné Indermit Gill, économiste en chef et premier vice-président du Groupe de la Banque mondiale.
D’après lui, à court terme, la croissance restera faible et laissera de nombreux pays en développement – en particulier les plus pauvres – en butte à des niveaux de dette paralysants et avec près d’une personne sur trois en situation de précarité alimentaire. Ce qui, regrette-t-il, entraverait les progrès accomplis dans la réalisation de nombreuses priorités mondiales.
Alain Bouithy