Hausse du nombre de travailleurs migrants à l’échelle mondiale

Entre 2013 et 2017, le nombre de travailleurs migrants s’est accru de 9% à l’échelle mondiale atteignant 164 millions de personnes contre 150 millions il y a 5 ans.

Près de 61% des travailleurs migrants se trouvent dans trois sous-régions: 23% en Amérique du Nord, 23,9% en Europe du Nord, du Sud et de l’Ouest et 13,9% dans les Etats arabes, selon l’Organisation internationale du travail (OIT).

« Les autres régions qui accueillent un grand nombre de travailleurs migrants – plus de 5% – sont l’Europe orientale, l’Afrique subsaharienne, l’Asie du Sud-Est et le Pacifique, et l’Asie centrale et occidentale », a relevé l’OIT dans la deuxième édition de son rapport intitulé « Estimations mondiales concernant les travailleuses et les travailleurs migrants ».

Dans ce document rendu public récemment, l’organisation a ajouté qu’à l’inverse, l’Afrique du Nord accueille moins de 1% des travailleurs migrants.

Globalement, «la majorité des travailleurs migrants – 96 millions – sont des hommes tandis que 68 millions sont des femmes. Cela représente une augmentation de la proportion d’hommes parmi les travailleurs migrants de 56 à 58% et une baisse de deux points de pourcentage dans la proportion des femmes, de 44 à 42%, au cours de la même période», a indiqué l’OIT.

Selon les explications de l’OIT, la présence accrue des hommes parmi les travailleurs migrants est due probablement à leur plus forte proportion parmi les migrants internationaux en âge de travailler et à leur plus fort taux d’activité.

Pour l’organisation, il n’est pas exclu que la proportion plus élevée d’hommes parmi les travailleurs migrants s’explique aussi par d’autres facteurs. L’un d’eux est qu’«une plus grande propension des femmes à migrer pour des raisons autres que l’emploi (par exemple, le regroupement familial), ainsi que par une possible discrimination à l’encontre des femmes qui restreint leurs possibilités d’emploi dans les pays de destination », a-t-elle soutenu.

Mais cette hausse a aussi des conséquences pour certains pays d’origine du fait que ce phénomène fait perdre une catégorie la plus productive de leur main-d’œuvre.

En effet, les chiffres publiés dans ce rapport laissent apparaître que « près de 87% des travailleurs migrants sont des adultes dans la force de l’âge – âgés de 25 à 64 ans.

Ce qui laisse supposer que « certains pays d’origine perdent la catégorie la plus productive de leur main-d’œuvre, ce qui, selon le rapport, pourrait avoir un impact négatif sur leur croissance économique », a ainsi déduit l’OIT.

Selon les auteurs dudit rapport, il ressort des tendances régionales que sur les 164 millions de travailleurs migrants recensés à travers le monde, 67,9% (111,2 millions) vivent dans des pays à haut revenu, 18,6% (30,5 millions) dans des pays à revenu intermédiaire supérieur, 10,1% (16,6 millions) dans des pays à revenu intermédiaire inférieur et 3,4% (5,6 millions) dans les pays à bas revenu.

L’autre enseignement de ce rapport, selon l’OIT : «Les travailleurs migrants forment 18,5% de la main-d’œuvre dans les pays à haut revenu, mais seulement 1,4 à 2,2% dans les pays à bas revenu».

Dans son rapport, l’organisation note également qu’au cours de cette même période, «la concentration des travailleurs migrants dans les pays à haut revenu a reculé de 74,7% à 67,9%, tandis que leur poids dans les pays à revenu intermédiaire supérieur augmentait». Une évolution qui pourrait être attribuée au développement économique de ces derniers, a estimé l’OIT.

A noter que pour les besoins de ce rapport, le terme de «travailleur migrant» fait référence aux individus migrants internationaux en âge de travailler et plus âgés, qui sont employés ou au chômage dans leur pays de résidence actuel.

Alain Bouithy

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