Fin étincelante des 60 Ans de la littérature congolaise

Il est 18h30 lorsque les premiers participants à la soirée culturelle qui allait clore les festivités liées aux 60 ans de la littérature congolaise franchissent le seuil de la librairie-galerie du Congo à Paris, ce mardi 10 décembre 2013. Écrivains, philosophes, sociologues, peintres, mélomanes, critiques et passionnés des belles lettres ont pris place avant que l’animateur de la première table ronde, consacrée à la littérature, le professeur de littérature française, critique et spécialiste de la littérature congolaise, Martin Lemotieu, n’entre dans le vif du sujet. À savoir, « Les Pères fondateurs de la littérature congolaise et leurs influences sur les générations suivantes. »

Invitée à prendre la parole, Virginie Mouanda, romancière, a exprimé sa profonde admiration pour les Pères fondateurs. Citant nommément Jean Malonga ou Guy Menga, elle fit état du parallèle entre leurs inspirations et les préoccupations socio-politiques contenues dans ses écrits. Quant à Zacharie Acafou, critique littéraire et spécialiste de la littérature africaine, il estime que « la continuité entre les anciennes générations d’écrivains et les jeunes est indéniable. » Il en est de même de l’interaction entre la littérature congolaise et le monde.

A cet effet, Martin Lemotieu a évoqué que c’est Sylvain MBemba, se trouvant à l’étranger, qui fit parvenir des ouvrages de littérature sud-américaine à ses collègues restés au Congo. Une révélation qui inspira Sony Labou Tansi à publier en 1985 « Les sept solitudes de Lorsa Lopez,» l’un de ses chefs d’œuvres.
La lutte contre le colonialisme et les revendications sociales ont marqué la prose de ces aînés. Cependant, à l’image de l’intervenant et romancier Obambé Gakosso, certains auteurs se caractérisent par une absence dans leurs écrits d’influence avérée de la première génération, du fait que les préoccupations de celle-ci n’étaient pas forcément celles des époques suivantes. Le poète Itoua Ndinga a déploré l’absence au programme de ces « Pères fondateurs » durant son cursus universitaire au Congo. Une absence qui ne lui permit pas d’être concrètement imprégné de la pensée de cette talentueuse génération.

Avec beaucoup de talent, Martin Lemotieu, dans son fil conducteur, en adhésion avec ceux qui prirent place à ses côtés, insista sur le génie créateur des générations d’écriture congolaise. De cette richesse, ce puriste dira qu’il fut émerveillé de découvrir dans la suite des anciens, des talents littéraires qui se distinguent sur le champ, selon lui, de « l’utopie positive. » À l’instar de l’écrivain Henri Djombo à travers Lumières des temps perdus, publié simultanément aux éditions Hémar et Présence africaine en 2002.

La table ronde musicale conduite par l’artiste Armand Mandziono, a permis à l’assistance nombreuse de comprendre l’évolution de la musique congolaise. Nzongo Soul, père de la musique Walla et créateur de la musicosophie, et Soum Carol qui fut sociétaire de l’orchestre « Zimbabwé, » ont tour à tour affirmé que cette musique avançait avec son temps. Si le modérateur a prétendu que le musicien mettait le texte en mots, Nzongo Soul, lui, a également mis ses mots en texte dans son ouvrage « L’apprentissage de l’Être, » qui paraîtra prochainement. On retiendra que malgré la présence audible d’insanités orientées sous la ceinture et la pratique consistant à glorifier les autorités contre de fortes sommes d’argent, le vrai problème de cette musique est le manque de structures.

Un buffet était offert par la librairie-galerie du Congo à l’issue de ces prises de parole. Et, c’est dans une atmosphère conviviale que ces festivités prirent fin aux environs de 23h00, dans la joie et la bonne humeur.

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