Un rapport exclusif consulté par Sport News Africa révèle que la Commission d’Audit et de Conformité de la Confédération africaine de football (CAF) a recommandé la suspension du Secrétaire général, Véron Mosengo-Omba, ainsi que d’autres membres du secrétariat. Cette recommandation intervient après une analyse approfondie des activités de la CAF pour la période du 1er juillet 2023 au 30 juin 2024.
Le rapport souligne que la Commission a invité une consultante à sa réunion du 7 septembre, afin de présenter ses conclusions. Après quatre heures de discussions, il a été constaté que le rapport de la consultante contredit le « Rapport GRC » confidentiel de Hannan Sur, responsable de la gouvernance, des risques et de la conformité à la CAF, lequel pointait des dysfonctionnements au sein du secrétariat.
Rejet des états financiers
La Commission d’Audit et de Conformité a également exprimé son désaccord unanime concernant les états financiers arrêtés au 30 juin 2023 et le rapport de l’auditeur externe, évoquant plusieurs raisons :
Manque de certitude : La Commission n’a pas pu vérifier l’exactitude des soldes d’ouverture de l’exercice précédent.
Délai insuffisant : Les documents financiers ont été envoyés seulement trois jours avant la réunion, rendant impossible une analyse approfondie.
Rapport incomplet : Le rapport de l’auditeur externe manquait d’une évaluation des contrôles internes.
Enquête en cours : Une investigation indépendante sur les subventions « FIFA Forward » pourrait influencer les conclusions financières.
Provisions non justifiées : Les explications de l’auditeur concernant une reprise de provision de 25 millions de dollars n’ont pas convaincu la Commission.
Tentatives d’influence et possible suspension
Malgré des tentatives de dissimulation de documents et d’influence sur le travail de la Commission, il semble que le Secrétaire général, Véron Mosengo-Omba, et plusieurs membres de son équipe risquent d’être suspendus. Le vice-président de la Commission d’Audit est également concerné pour ingérence non autorisée en faveur du Secrétaire général.
De plus, le Directeur des affaires juridiques de la CAF et une consultante externe recrutée sans l’aval de la Commission risquent également des sanctions.
Un second rapport accablant
Une ancienne dirigeante de la CAF, Abiola Ijasanmi, a remis un rapport corroborant les allégations de Hannan Nur, qui avait déjà mis en lumière des dysfonctionnements majeurs au sein de la CAF. Ijasanmi y décrit une « culture toxique » instaurée par Mosengo-Omba, dénonçant harcèlement, intimidation et favoritisme.
Elle rapporte également des conflits avec des sponsors tels qu’Orange, ainsi qu’une gestion financière et organisationnelle déplorable. Dans le cadre de ces critiques, elle souligne le népotisme et la mauvaise gouvernance, où des postes clés ont été attribués sur la base de la loyauté plutôt que de la compétence.
Conditions de travail déplorables
En plus de la mauvaise gestion des ressources humaines, le rapport met en évidence des conditions de travail précaires au sein des locaux de la CAF, où le personnel souffre de l’absence de climatisation et de matériel adéquat, tandis que le bureau du Secrétaire général jouit de tous les conforts. De plus, les conditions de sécurité laissent à désirer, comme en témoigne un début d’incendie en 2023 qui aurait pu avoir des conséquences désastreuses.
Face à ces accusations graves, la CAF reste pour l’instant silencieuse, en attendant les conclusions du rapport indépendant commandé par son président, Patrice Motsepe.
Ya Willy.