Dans le cadre de son cycle de conférences « Echanger pour mieux comprendre », mis en place depuis plus de trois ans, la Fondation Attijariwafa bank a fait escale jeudi dernier à El Jadida.
Après les villes de Meknès, Fès, Tanger, Oujda, Rabat, Marrakech et Agadir, la Fondation a choisi de braquer ses projecteurs sur « une ville aux richesses plurielles et aux potentialités importantes pour la prospérité de la région Casablanca-Settat et pour le Maroc dans son ensemble », a souligné Omar Bounjou, directeur général du groupe Attijariwafa bank.
L’occasion pour cette institution de promouvoir les atouts et les nouvelles opportunités d’investissements qu’offre la province aux opérateurs économiques, au service du développement de la région de Casablanca-Settat.
Comme l’a fait remarquer Omar Bounjou dans son mot de bienvenue, cette «escale tombe à point nommé». En effet, elle a lieu «au moment où El Jadida enregistre des performances économiques encourageantes et renoue avec la croissance de l’investissement privé et le dynamisme de son activité touristique ».
Ce, «grâce au lancement de grands projets structurants, comme le nouveau pôle urbain de Mazagan, qui constituera le trait d’union avec la ville d’Azemmour, et Jorf Lasfar et le nouveau port énergétique qui accueillera le terminal de gaz naturel liquéfié, entre autres », a-t-il poursuivi.
Ainsi, la province ne manque pas d’atouts. Comme l’a souligné le DG du groupe Attijariwafa bank, elle « se trouve aujourd’hui à la croisée des chemins. Elle se donne les moyens de monter en puissance tout en veillant à cultiver la synergie avec les autres grandes agglomérations de la région que sont, en plus de Casablanca, Mohammedia et Settat ».
Deuxième pôle industriel du Maroc, Omar Bounjou a rappelé qu’«El Jadida contribue à hauteur de 10% à la production industrielle nationale et de 22% aux exportations globales» soulignant que ce dynamisme est porté par l’écosystème créé par le groupe OCP au sein de la zone industrielle de Jorf Lasfar, et par la présence de grands groupes marocains et étrangers tels que Taqa Morocco, Sonasid, Cosumar, Winxo, Fertima, Centrale Danone, Siemens et Derichbourg.
Mais pas que. Puisqu’«à côté de ces poids lourds de l’industrie nationale, il y a également des entreprises familiales dynamiques et prospères (et que) de nouvelles activités commencent à émerger comme l’équipement automobile, les plateformes de centres d’appels, et les NTI développées par des startups », a-t-il ajouté.
O. Bounjou a, par ailleurs, fait observer qu’« El Jadida constitue un pôle d’attraction de l’investissement touristique, grâce à sa situation géographique privilégiée, à son ancrage historique et à sa richesse culturelle, qui s’est traduit par une offre hôtelière et un renforcement de la capacité litière».
Autant d’atouts que les intervenants se sont chargés de relever, chacun apportant des éléments concrets attestant de la richesse et du dynamisme de cette ville.
Premier à intervenir, Abdallah Chater, directeur du Centre régional de l’investissement (CRI de Casablanca-Settat), a indiqué que la province « constitue 20% de la superficie et 12% de la population de la région de Casablanca-Settat. Sur le plan des infrastructures, la part d’El Jadida en termes de routes nationales, régionales et provinciales, tourne autour de 20 à 25% sur l’ensemble du réseau routier marocain ».
L’occasion de rappeler aussi que le territoire de la région Casablanca-Settat dispose de deux ports qui totalisent à eux seuls presque 72% des échanges du Maroc à l’international.
A ce propos, il a précisé que « le port de Jorf Lasfar a pu rattraper celui de Casablanca. Ils sont à part égale en termes de capacité, d’échanges et d’importance aussi.
S’agissant de l’offre de zones d’activités industrielles, il a également indiqué que la province « disposera de la plus grande zone industrielle du Maroc soulignant que deux tranches sont déjà en commercialisation et la troisième est en cours d’étude. »
Sur le volet investissement, «au cours des années 2016 et 2017, et concernant les projets qui ont transité par le CRI et la province d’El Jadida, on est à plus de 44 milliards de DH d’investissement et 6.000 emplois à créer », a-t-il déclaré notant par ailleurs la montée fulgurante du nombre d’entreprises créées dans la province au cours des deux dernières années.
Pour sa part, Karim Laghmich, directeur général de la Société d’aménagement du pôle urbain de Mazagan (PUMA), a indiqué que le projet dont il a la charge a été pensé pour permettre un trait d’union entre les villes d’El Jadida et d’Azemmour. La valeur réelle sur Azemmour étant un peu perdue, masquée et repliée sur elle-même, ce projet va permettre à ces deux villes de communiquer davantage, soulignant que la connectivité et l’équipement ont prévalu dans l’étude du projet.
Quant à Mohamed Daoud, vice-doyen de la Faculté des lettres d’El Jadida, son intervention a porté sur le côté artistique, le capital humain et le patrimoine, entre autres. L’occasion pour lui de vanter la richesse patrimoniale de la ville mais aussi d’évoquer certaines inquiétudes.
Selon lui, « dans le domaine de la préservation et de la valorisation des ressources patrimoniales, les projets et les financements ne manquent pas. Mais, souffrent plutôt de l’absence de mécanisme et de coordination entre les différents acteurs et de véritable stratégie globale harmonieuse relative à ces ressources », a-t-il dit regrettant que les collectivités territoriales se limitent à l’appui financier et l’appui aux associations locales.
Avant de céder la parole à Abdelhak Eddoubi, facilitateur pour l’initiative Act4community, OCP Jorf Lasfar, qui a estimé que « la région d’El Jadida gagnerait à promouvoir le tourisme dédié aux personnes à mobilité réduite en profitant des opportunités offertes par le projet PUMA.»
Signalons que deux jeunes entrepreneurs ont été invités à partager leur témoignage, en compagnie de Nabih Elmehdi, président du Réseau Entreprendre Maroc-Section El Jadida : Zakaria Belatir, fondateur d’Elect Cad Company et Mohammed Harakate, fondateur d’Alternative Solutions.
Alain Bouithy