Congo/Économie: Plus de 50 participants du secteur public et privé scrutent les opportunités qu’offre le marché américain à travers l’AGOA

Dans l’optique de répondre aux questions sur comment exporter vers les USA, sur quels types des produits à exporter vers les USA, un atelier de formation et d’information s’est ouvert ce 12 novembre 2024 à Brazzaville, des opportunités pour les opérateurs économiques et les Petits et Moyenne entreprises de renforcer leurs Capacités pour l’Exportation vers les États-Unis via la Loi sur la Croissance et les Opportunités en Afrique (AGOA). Deux jours durant, 12 et 13 les participants comprendront les contours sur des capacités axées sur les opportunités d’exportation offertes par la Loi sur la Croissance et les Opportunités en Afrique (AGOA). Cette rencontre organisée par l’Agence des États-Unis pour le Développement International (USAID) à travers le projet CEERC, en collaboration avec le Ministère du Commerce du Commerce, des Approvisionnements et de la Consommation, va réunir plus de 50 participants des secteurs public et privé. La présence de M. Eugene YOUNG, Ambassadeur des États-Unis en République du Congo, et de Mme Lydia Mikolo, Représentant son collègue du Commerce, des Approvisionnements et de la Consommation, souligne l’engagement des États-Unis et de la République du Congo à stimuler la croissance économique et l’intégration des entreprises congolaises dans les marchés américains. Au nombre des objectifs, cet atelier vise aussi à doter les Petites et Moyennes Entreprises (PME) congolaises des connaissances nécessaires pour tirer parti de l’AGOA, et à les accompagner dans la conformité aux exigences du marché américain. L’atelier permettra aussi aux acteurs étatiques de faire le point sur les mesures à mettre en œuvre pour accompagner ces entreprises. « On a souvent l’impression que les exigences du marché américain sont très difficiles ou très compliquées, mais nous aurons l’opportunité de passer en revue ces deux jours et nous comprendront que ces exigences sont la base afin de comprendre des questions de fond, de normes, de stratégies commerciales et de l’accompagnement par les acteurs a déclaré Mme Sabine Jiekak, Chef de Projet USAID-CEERC. S’agissant sur comment donner de la visibilité aux produits made in Congo, sur comment assurer que les entrepreneurs et les petites et moyennes entreprises congolaises soient conforment aux exigences du marché américain, durant ces travaux, les participants auront l’opportunité de cerner les contours. Selon M. Eugene YOUNG, Ambassadeur des États-Unis en République du Congo, « depuis la création de l’AGOA en 2000, les Etats Unis ont facilité l’accès en franchise douanière sur le marché américain pour les produits de plus de 40 pays éligibles d’Afrique subsaharienne, dont la République du Congo ». Il a ajouté que « Au cours de trois dernières années, le gouvernement américain a soutenu 34 petites et moyennes entreprises congolaises. Au total, 645 congolais ont bénéficié d’une assistance financière directe des Etats-Unis, pour un montant de plus de sept cent mille dollars (700.000 dollars), soit environ quatre-cent soixante millions de Francs CFA (460.000.000 FCFA) ». Pour la ministre des petites et moyennes entreprises, Lydia Mikolo, dans son allocution d’ouverture en lieu et place du ministre du commerce, « le présent atelier visant à renforcer les capacités productives et compétitives des opérateurs économiques congolais, marque une étape importante dans nos relations avec les Etats-Unis d’Amérique ». Les capacités commerciales renforcées selon les normes AGOA, constituent un tremplin pour les entreprises congolaises vers le marché américain », a ajouté Mme la ministre. »A noter qu’à l’issue de cet atelier, les entreprises congolaises auront une meilleure connaissance des exigences nationales d’exportation de leurs produits vers le marché américain à travers l’AGOA. Les différentes parties prenantes élaboreront une feuille de route pour lever les obstacles auxquelles peuvent faire face les entreprises concernées. Cet atelier devrait contribuer à la diversification économique du Congo, à la création d’emplois et à l’amélioration de la compétitivité internationale. Il sied de rappeler que la Loi sur la Croissance et les Opportunités en Afrique (AGOA), adoptée en 2000 par le gouvernement américain, vise à accroître les échanges commerciaux et les investissements entre les États-Unis et l’Afrique subsaharienne. Elle permet aux pays éligibles, dont la République du Congo depuis 2001, d’exporter vers les États-Unis sans droits de douane, offrant un accès privilégié à ce vaste marché. En encourageant le commerce, l’AGOA favorise la diversification économique, la création d’emplois et le développement de pratiques commerciales durables. Prolongée jusqu’en 2025, l’AGOA implique cependant des exigences strictes en matière de qualité, de sécurité sanitaire et de responsabilité sociale et environnementale. Wilfrid Lawilla D.
La reprise durable de la Tunisie exige des actions rapides pour saisir les opportunités

En 2023, la reprise économique de la Tunisie a été affectée par une sécheresse sévère, des conditions de financement strictes et un rythme modéré des réformes. La croissance du pays est restée inférieure aux niveaux d’avant la COVID19, plaçant la Tunisie parmi les économies de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord qui connaissent les reprises les plus lentes. C’est ce que révèle le Rapport de suivi de la situation économique pour la Tunisie, publié par la Banque mondiale au printemps 2024. Le rapport, intitulé Une énergie renouvelée pour l’économie, prévoit des taux de croissance de 2,4 % en 2024 et de 2,3 % en 20252026, en supposant une atténuation des conditions de sècheresse et un progrès dans les réformes budgétaires et celles liées à la concurrence. Selon le rapport, la Tunisie a connu une amélioration de la balance extérieure, une réduction du déficit commercial, bénéficiant de conditions internationales favorables, et des besoins de financements extérieurs qui demeurent importants. Le rapport souligne également qu’il est crucial de s’attaquer rapidement aux causes profondes des besoins de financements extérieurs, comme le déficit énergétique, le service de la dette, et le niveau des investissements étrangers. Malgré les progrès réalisés dans le tourisme et les exportations, l’économie tunisienne a été affectée par les effets de la sécheresse, qui a provoqué une réduction de 11 % de la production agricole. Cette situation met en évidence le besoin de prendre mesures d’adaptation au changement climatique. Les répercussions de la sécheresse ont été exacerbées par une demande intérieure limitée, ce qui a affecté la croissance des secteurs de la construction et du commerce. Cela a conduit à une hausse du taux de chômage qui a atteint 16,4 % au quatrième trimestre de 2023, tandis que la participation au marché du travail a diminué. Le rapport examine en détail les défis et les opportunités économiques actuels de la Tunisie. Malgré une demande limitée, l’inflation se maintient à 7,8 %, avec une hausse des prix alimentaires atteignant 10,2 %. Cette inflation peut s’expliquer par l’augmentation des marges bénéficiaires et des coûts des importations, ce qui souligne l’importance des politiques commerciales et de la concurrence dans l’atténuation des pressions inflationnistes. D’un autre côté, le déficit commercial a été réduit, passant de 17,5 % du PIB en 2022 à 10,8 % en 2023, tandis que le déficit du compte courant a également baissé, passant de 8,6 % à 2,6 % du PIB au cours de la même période. Face à des conditions de financement extérieur plus restrictives, la Tunisie a intensifié son recours aux banques nationales – et, plus récemment, à la Banque centrale – pour soutenir son budget. Cette approche a augmenté les risques pour le système financier et provoqué un effet d’éviction, les banques consacrant une part de plus en plus importante de leurs prêts à l’État au détriment du secteur privé. « Malgré les défis actuels, la Tunisie a d’importants potentiels pour transformer et renforcer son économie. En particulier, Des investissements stratégiques, notamment dans les énergies renouvelables, aideraient la Tunisie à considérablement améliorer sa résilience économique et sa durabilité », a déclaré Alexandre Arrobbio, Représentant Résident de la Banque mondiale pour la Tunisie. Nous sommes déterminés à aider la Tunisie à tirer parti de ses abondantes ressources énergétiques renouvelables, et le rapport offre des orientations précises pour stimuler sa croissance et renforcer sa stabilité. Il est essentiel de développer ces sources d’énergie pour réduire la dépendance vis-à-vis des importations et améliorer la situation budgétaire, tout en renforçant la sécurité énergétique et en favorisant un avenir économique durable. » Le rapport met en lumière les projets ambitieux de la Tunisie dans le domaine des énergies renouvelables, qui pourraient apporter une solution à ses défis économiques et environnementaux. Le pays envisage d’augmenter la part des énergies renouvelables dans son mix énergétique de 3 % à 35 % d’ici 2030. Actuellement, des projets de production destinés à des financements privés ont été lancés pour un total de 2.200 MW, ce qui devrait porter la part des énergies renouvelables à 17 % d’ici 2025. Le rapport souligne les bénéfices économiques substantiels d’une transition approfondie vers les énergies propres grâce à un programme ambitieux de décarbonation. L’investissement total requis est estimé à 4,5 milliards de dollars d’ici à 2030, avec la possibilité d’un financement principal par le secteur privé sous réserve de la mise en place de réglementations appropriées. L’un des projets phares de ce programme est l’interconnexion électrique entre la Tunisie et l’Italie (Elmed). Ce projet vise à renforcer la résilience du système électrique de la Tunisie et à la transformer en un exportateur net d’électricité, ce qui réduirait considérablement sa dépendance aux importations de gaz naturel et améliorerait sa balance des paiements. BM
Les entrepreneurs camerounais voient des opportunités dans la Foire de Canton en Chine
REPORTAGE. James Atanga dirige une société commerciale à Douala, le centre commercial du Cameroun. Agé de 55 ans, il est directeur de Tang Enterprise Co. Ltd, qui vend des ustensiles ménagers, des meubles, des appareils électroniques, des vêtements, des chaussures, des jouets, des fourrures et des pièces détachées. « Presque tout (dans mon magasin) est importé de Chine, » a-t-il déclaré. En 2010, M. Atanga a noué des relations avec la Chine et a commencé à se rendre dans les villes chinoises de Guangzhou et de Shenzhen pour acheter des marchandises. « La Chine est l’endroit vers lequel je me tourne lorsque je veux acheter et créer des partenaires, » a déclaré ce père de quatre enfants. Tout comme M. Atanga, Seraphin Koliou Leubou est impatient de saisir les opportunités qui se présentent en Chine. Agé de 46 ans, il est directeur d’Electro-Plomb Sarl, une entreprise camerounaise spécialisée dans la distribution et la construction de produits énergétiques. « Créer des partenariats avec les Chinois est absolument important, » a déclaré M. Leubou. Les deux hommes participent à la 135e édition de la Foire d’importation et d’exportation de Chine, également connue sous le nom de Foire de Canton, qui se tient actuellement à Guangzhou, capitale de la province du Guangdong (sud de la Chine). M. Leubou, qui a participé plusieurs fois à la foire, a déclaré qu’il était à la recherche de « nouveaux partenariats afin de poursuivre notre vision ». « J’ai déjà participé plusieurs fois à ce salon. En tant qu’expérience, j’ai assisté à des présentations d’industries à la pointe de la technologie, ce qui m’a orienté vers la vision de notre entreprise. J’ai noué des contacts et des partenariats se mettent progressivement en place pour notre activité, » a déclaré M. Leubou à Xinhua au moment de son départ pour la Chine. Ces dernières années, les investissements et la coopération de la Chine avec l’Afrique se sont développés de manière régulière et saine, en particulier dans des domaines tels que le transport, l’énergie, l’électricité et le logement, ce qui a contribué à promouvoir le développement économique local et à améliorer les moyens de subsistance des populations, a déclaré M. Atanga. « Les résultats fructueux obtenus jusqu’à présent ont ouvert un large espace pour la poursuite de la coopération à l’avenir, » a-t-il déclaré. « C’est pourquoi je pense que les Africains, et les Camerounais en particulier, qui entretiennent des relations harmonieuses avec la Chine, sont fiers d’être présents à la Foire de Canton. » « Avec des milliers d’exposants venus de plus de 200 pays, il s’agit d’une énorme foire commerciale. L’empressement des exposants et des acheteurs est exactement ce dont j’ai besoin pour acheter davantage et créer plus de partenariats afin de développer mes activités dans mon pays, » a déclaré M. Atanga. M. Leubou, pour sa part, a déclaré que la coopération axée sur l’investissement était en train de devenir un moteur principal de la coopération commerciale, et que dans le cadre de l’initiative « la Ceinture et la Route », de plus en plus d’entreprises chinoises investissaient en Afrique. « C’est pourquoi je participe au salon pour découvrir davantage d’opportunités, interviewer les exposants tout en établissant de nouveaux contacts en vue de négociations commerciales, » a-t-il déclaré. « Les opérateurs économiques qui reviennent de cette foire ont toujours des innovations et des améliorations à apporter à leurs activités, ce qui apporte une valeur ajoutée à l’économie. » M. Atanga a déclaré que la Chine, premier partenaire commercial de l’Afrique, a été un partenaire transformationnel et que son engagement avec l’Afrique a été multiforme et à plusieurs niveaux. « C’est pourquoi la Foire de Canton est diversifiée et offre des opportunités à tout le monde », a-t-il indiqué. « Et c’est pourquoi, moi, un petit revendeur d’équipement, je suis aussi ici pour bénéficier de cette diversité. » Selon M. Atanga, il est important que la Chine et le Cameroun nouent des relations dans des domaines autres que ceux encouragés par les acteurs gouvernementaux. « La Chine pourrait mettre en place des partenariats public-privé afin d’assurer l’interface avec le secteur privé. Tout le monde y gagnerait, » a-t-il indiqué. Dieudonne Tata Wirba, un économiste camerounais, a déclaré que les hommes d’affaires qui se rendent en Chine pour assister à la foire devraient saisir l’occasion de renforcer la coopération et de créer davantage d’emplois pour les jeunes du pays. « Mais il ne suffit pas de signer des accords, » a-t-il déclaré. « Le Cameroun doit s’inspirer des meilleures pratiques de la Chine. Nous devons travailler avec la Chine afin d’ajouter de la valeur à nos systèmes. » La Foire de Canton, qui a ouvert ses portes le 15 avril, se poursuivra jusqu’au 5 mai. Xinhua
Le Bénin peut créer des opportunités pour une transition énergétique juste et une croissance verte inclusive

Si la forte croissance de la dernière décennie a permis au Bénin de réduire la pauvreté, les gains de développement du pays se trouvent menacés par l’impact des chocs climatiques, selon les conclusions du nouveau rapport national sur le climat et le développement du pays (CCDR), publié aujourd’hui (jeudi 7 décembre, Dnr). Des actions ambitieuses sont nécessaires à la promotion d’une croissance durable et inclusive, tirant profit des opportunités pour une meilleure gestion des forêts et des terres, des infrastructures urbaines résilientes ainsi qu’une transition énergétique permettant d’atteindre l’accès universel à l’électricité. Le Bénin affiche des taux d’émissions de gaz à effet de serre parmi les plus bas au monde, cependant le pays reste l’un des plus vulnérables au changement climatique, se plaçant 152e sur 181 pays au classement de la vulnérabilité extrême au climat. Les inondations sont de plus en plus sévères et posent des défis importants face à l’insuffisance de l’approvisionnement en eau, de l’assainissement, et des systèmes de collecte des déchets. En plus de la déforestation croissante, les 125 kilomètres de littoral du pays souffrent d’une érosion côtière sévère, qui devrait empirer si rien n’est fait. « L’enjeu soulevé par le rapport est de trouver comment concilier développement et défis liés au changement climatique afin de protéger les pauvres et les plus vulnérables, » souligne Nathalie Picarelli économiste senior à la Banque mondiale et auteure principale du rapport. « Notre rapport estime qu’entre un demi-million et jusqu’à 1 million de personnes supplémentaires pourraient basculer dans la pauvreté d’ici 2050 si aucune mesure d’adaptation n’est prise. » La vulnérabilité du Bénin au changement climatique est due en partie à une structure économique dépendante de l’agriculture et de l’emploi informel. Cependant, il y a lieu d’être optimiste si le pays s’oriente rapidement vers un développement économique résilient, en concentrant ses investissements et ses politiques sur l’adaptation aux risques liés au changement climatique. « Le Bénin a accompli d’importants progrès dans certaines zones de son littoral pour s’attaquer à l’érosion côtière, mais il reste encore du travail à accomplir car le pays enregistre l’un des taux d’érosion côtière les plus élevés du Golfe de Guinée, » rappelle Manuela Ravina da Silva, spécialiste de l’environnement à la Banque mondiale et co-auteure du rapport. « Il est également nécessaire d’investir davantage dans les mesures d’atténuation, notamment l’énergie renouvelable, d’étendre l’accès à l’électricité pour la population et de s’attaquer à la déforestation par le biais de systèmes d’occupation des sols durables. Les objectifs de reforestations du pays doivent aussi être atteints d’ici 2030. » L’adaptation au changement climatique exige un modèle de croissance résilient. Le gouvernement et le secteur privé doivent être mieux préparés à affronter le changement climatique — le développement d’institutions et de structures de gouvernance adaptées jouera un rôle crucial. Si tous les secteurs doivent devenir plus résilients, cette transformation s’avère particulièrement urgente pour l’agriculture et l’occupation des sols, l’aménagement urbain et les infrastructures de réseau, ainsi que le développement humain (éducation, santé). « Le programme de développement du Bénin est très ambitieux. Affronter le défi du changement climatique est nécessaire pour parvenir à une croissance inclusive. Les besoins de financement sont importants et exigeront une action coordonnée, des solutions de financement innovantes et une implication soutenue du secteur privé. Le rapport CCDR constitue un appel à l’action pour toutes les parties prenantes du développement au Bénin, » conclut Nestor Coffi, responsable des opérations de la Banque mondiale au Bénin.
Mohamed H’midouche : Des sociétés marocaines peinent encore à saisir les opportunités offertes par le marché africain

AFRIQUE. « Le marché africain représente une niche d’une importance considérable », affirme l’expert financier international Mohamed H’midouche estimant toutefois que ce marché demeure encore méconnu par de nombreuses entreprises marocaines. En cause : le manque d’informations. D’après ce dernier, « certaines sociétés nationales peinent à saisir les opportunités offertes par le marché africain lorsqu’elles cherchent à élargir leurs activités, à se développer ou à s’internationaliser ». Et pour cause, un certain nombre d’obstacles persistants, tels que les visas et la gestion des devises, entravent leur projet d’expansion sur le continent, a-t-il expliqué dans un entretien accordé récemment à la MAP. En dépit de ces obstacles, Mohamed H’midouche, par ailleurs président-fondateur de l’Inter Africa Capital Group, reconnaît toutefois que «des efforts soutenus sont déployés par des institutions, notamment les banques marocaines, qui travaillent assidûment pour résoudre ces problèmes ». Ces institutions ont concrètement « mis en place des facilités de paiement, incluant des systèmes sécurisés permettant d’échanger en utilisant uniquement les monnaies locales, éliminant ainsi la nécessité de recourir au dollar ou à l’euro », a-t-il noté. Mais si l’on veut aider véritablement les entreprises marocaines à mieux se positionner sur le marché africain, l’expert international en économie et finance souligne qu’il est impératif d’assurer une représentation continue des Chambres de commerce, à l’image de l’Egypte au sein du Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA). Il note par ailleurs que « l’avènement de Casablanca Finance City (CFC), la première place financière en Afrique, a intensifié l’intérêt des entrepreneurs marocains et même étrangers, qui sollicitent l’accréditation pour obtenir le statut CFC. Celui-ci leur confère des avantages attrayants, dont l’accès à des informations pertinentes sur l’Afrique. Lors de cet entretien, Mohamed H’midouche a profité de cette occasion pour rappeler que le Maroc s’affirme dorénavant comme la porte d’entrée privilégiée vers l’Afrique pour de nombreuses entreprises étrangères désirant accéder au marché africain. Des entreprises qui « bénéficient sur place du soutien des opérateurs marocains, tandis que les missions diplomatiques marocaines jouent un rôle clé en fournissant appui, conseils et orientation quant à l’environnement des affaires », a-t-il souligné. Pour lui, il ne fait ainsi aucun doute que le Maroc se profile comme un hub économique stratégique, agissant en tant que passerelle entre le continent africain et le reste du monde. Une position privilégiée « renforcée par l’organisation de rencontres de grande envergure tels que l’Africa Investment Forum à Marrakech (du 8 au 10 novembre 2023) et les Assemblées annuelles BM/FMI (du 9 au 15 octobre) qui créent un véritable marché propice à la conclusion d’affaires. Par ailleurs, « la renommée internationale et africaine du Maroc est étayée par ses infrastructures développées et son environnement propice aux affaires, contribuant ainsi à asseoir sa réputation sur la scène mondiale », a poursuivi l’expert. Evoquant les secteurs dans lesquels les entreprises marocaines se sont particulièrement distinguées en Afrique, le président-fondateur de l’Inter Africa Capital Group a d’emblée déclaré que « grâce à la vision clairvoyante de SM le Roi Mohammed VI, plusieurs secteurs sont actuellement représentés en Afrique, notamment les banques, les assurances, le BTP (dont le logement social), l’industrie du ciment, les bureaux d’études et l’architecture ». Alain Bouithy
Italie/Ecomondo 2023 : pleins feux sur l’Afrique, les opportunités et les solutions technologiques pour lutter contre la crise climatique

Sécheresses, désertification, inondations. Les phénomènes extrêmes menacent de plus en plus le continent africain et la nécessité d’approches et de solutions de technologies vertes est de la plus haute importance et d’une urgence extrême. Ces sujets seront également abordés lors des conférences d’Ecomondo (26e édition), le plus grand salon de l’économie verte d’Europe et du bassin méditerranéen d’Italian Exhibition Group (IEG) qui se tiendra du 7 au 10 novembre à Rimini avec 1 500 marques exposantes réparties dans 28 salles du Centre des expositions de Rimini. Processus technologiques pour enrayer le changement climatique, projets financés par l’UE visant à une (bio)économie bleue plus circulaire en Méditerranée, états généraux pour la santé des sols (2e édition) et croissance verte en Afrique. Voici quelques-uns des événements figurant au calendrier chargé organisé par le Comité technico-scientifique d’Ecomondo, dirigé par le professeur Fabio Fava de l’Université de Bologne, en collaboration avec les principaux partenaires institutionnels et techniques de l’événement, avec le conseil international d’experts de la Commission européenne, de l’OCDE, de la FAO, de l’UpM, de l’AEE, et de l’ISWA. Une édition à guichets fermés qui a enregistré la participation de l’ensemble des chaînes d’approvisionnement vertes sur le front extérieur, de nombreuses délégations de grands acheteurs, de journalistes, d’associations et de représentants institutionnels du monde entier, avec la solide et précieuse collaboration de l’ITA – Italian Trade Agency pour la promotion et l’internationalisation des entreprises italiennes à l’étranger et le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. L’Africa Green Forum (jeudi 9 novembre) organisé par RES4Africa et le Comité technico-scientifique d’Ecomondo, avec la participation de la Commission européenne, se concentrera sur l’approche eau, énergie, alimentation (WEF) de Nexus comme partie intégrante des programmes internationaux de développement. La conférence, avec des intervenants institutionnels et une large délégation de professionnels du continent africain, mettra en évidence les interconnexions entre les systèmes d’eau, d’énergie et d’alimentation pour mettre en lumière les modèles économiques et les mécanismes de financement capables d’augmenter la productivité économique dans une région comme l’Afrique, où la consommation et les besoins en eau, en électricité et en nourriture devraient croître de manière exponentielle à l’avenir.
Afrique – La leçon du Mozambique pour le Sénégal : Ne laissez pas la violence vous faire perdre des opportunités

TRIBUNE. En novembre dernier, le consortium Coral South LNG a commencé à exporter du gaz naturel liquéfié (GNL) à partir de Coral, un gisement offshore situé dans le bassin de Rovuma au Mozambique. Le groupe a produit et chargé sa première cargaison sur le Coral Sul, le premier navire GNL flottant en eau profonde au monde, et l’a livrée en Europe, où les acheteurs sont à la recherche de nouveaux fournisseurs depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Il a exporté plusieurs cargaisons supplémentaires vers l’Europe depuis lors et a continué à fonctionner sans interruption. Ce développement n’est pas seulement un triomphe pour Eni, la major italienne qui dirige Coral South LNG, ou pour ses clients européens. C’est aussi un triomphe pour le Mozambique, qui est désormais le sixième pays africain à devenir un producteur de GNL à grande échelle – et le premier à franchir cette étape depuis 2013. Cela indique que les efforts du gouvernement mozambicain pour attirer et retenir les investisseurs ont porté leurs fruits, et cela devrait signifier que les réserves offshores du pays ont été ouvertes avec succès au développement commercial. Il convient toutefois de noter que le secteur gazier offshore du Mozambique n’est pas encore tout à fait ouvert. Permettez-moi d’expliquer ce que je veux dire. Mozambique : Deux années d’occasions perdues Coral South LNG a toujours été censé être le premier consortium à exporter du gaz du Mozambique, mais il ne s’attendait pas à rester longtemps le seul à le faire. Il s’attendait à être rejoint rapidement par Mozambique LNG, un groupe dirigé par la société française TotalEnergies qui prévoit d’extraire du gaz d’un autre gisement situé dans le bassin de Rovuma. Ce second consortium devait commencer à produire en 2024. Si le second groupe avait respecté son délai, la production de gaz du Mozambique – et son statut de producteur commercial de gaz et de GNL – se serait considérablement améliorée en un laps de temps relativement court. Mozambique LNG a été conçu pour être beaucoup plus important que Coral South LNG, avec deux trains produisant 12,88 millions de tonnes par an (mtpa), contre un seul train d’une capacité de 3,4 mtpa. Mais les choses ont changé en 2017 en raison d’une insurrection à Cabo Delgado, la province la plus septentrionale du Mozambique. Ce conflit a fini par atteindre la péninsule d’Afungi, où TotalEnergies construisait son usine de GNL. Il a conduit l’entreprise à déclarer un cas de force majeure en avril 2021, déclarant qu’elle ne pourrait pas reprendre les travaux de l’usine tant que la situation en matière de sécurité dans la région ne serait pas stabilisée. Aujourd’hui, plus de deux ans plus tard, TotalEnergies serait sur le point d’annoncer la reprise officielle des travaux après avoir examiné les résultats d’une mission multilatérale de maintien de la paix et élaboré des plans pour soutenir les habitants des communautés d’accueil. Malgré cela, l’entreprise a déclaré qu’elle ne serait pas en mesure de commencer à exporter du GNL avant au moins 2026-2027. (Certains indices laissent penser que 2027 est une hypothèse plus réaliste). Par conséquent, en raison de la violence à Cabo Delgado, le Mozambique doit attendre au moins trois années supplémentaires avant que son secteur gazier ne soit en mesure de dépasser les capacités de Coral South LNG. En outre, il devra supporter les conséquences de ce retard. Elle devra adapter ses projections financières au fait qu’elle ne pourra percevoir aucun des revenus qu’elle aurait pu obtenir en tant qu’exportateur de GNL supplémentaire avant 2027. Elle devra également renoncer à la possibilité d’acquérir des parts de marché grâce à des contrats à long terme et supporter le risque que la demande de gaz diminue d’ici à ce que l’usine commence à produire. Il s’agit là d’occasions manquées. Sénégal : Mauvaises nouvelles à l’approche des dates de mise en production du pétrole et du gaz Ce qui m’amène au Sénégal. À l’heure actuelle, le Sénégal est soumis à de fortes tensions politiques. La Chambre africaine de l’énergie (AEC) félicite le président Sall pour tout ce qu’il a fait pour promouvoir et assurer l’avenir de l’industrie pétrolière et gazière du Sénégal, mais je n’écris pas cet essai dans le but de prendre parti dans ce débat. J’écris plutôt cet essai pour rappeler l’importance de maintenir la stabilité et d’éviter la violence lorsque l’exploitation des hydrocarbures – et tous les avantages économiques qui peuvent en découler – est en jeu. Le moment choisi pour ces troubles est incroyablement malheureux. Le Sénégal n’est pas seulement à la veille de la prochaine élection présidentielle, qui devrait avoir lieu en février 2024. Il est également à quelques mois du début de la production commerciale de pétrole brut et de gaz naturel. L’entreprise australienne Woodside Energy devrait commencer à produire du pétrole dans le bloc offshore de Sangomar avant la fin de l’année 2023, tandis que le géant britannique BP et son partenaire américain Kosmos Energy sont en passe d’atteindre une étape similaire à Greater Tortue/Ahmeyim (GTA), un bloc de gaz transfrontalier partagé avec la Mauritanie, au cours du quatrième trimestre de cette année. BP et Kosmos prévoient de traiter le gaz extrait de GTA dans un navire FLNG pour l’exporter, la majeure partie du GNL résultant étant destinée au marché européen. Ces projets promettent d’être très bénéfiques pour le Sénégal, qui est actionnaire de Sangomar et de GTA par l’intermédiaire de Petrosen, la compagnie pétrolière nationale (NOC). Ils généreront des revenus directement, sous forme de taxes et autres paiements, et indirectement, en augmentant la demande de biens et services nécessaires pour soutenir le secteur pétrolier et gazier et d’autres maillons de la chaîne de valeur de l’énergie, tout en créant de nombreux emplois. Par ailleurs, dans le cas spécifique de la RMT, le projet fournira du gaz pour la production d’électricité domestique, tout en lançant le processus de mise en place de réseaux d’infrastructures pour soutenir le développement d’autres champs gaziers offshore, tels que Yakaar-Teranga. À ce titre, il contribuera à réduire la pauvreté énergétique à long
Attijariwafa bank: Mission multisectorielle du Club Afrique Développement en Mauritanie

Le Club Afrique Développement du groupe Attijariwafa bank et Attijari bank Mauritanie ont organisé les 14 et 15 juin à Nouakchott une mission multisectorielle autour du thème « Développement de l’Agriculture et de la Pêche en Mauritanie : quelles opportunités pour l’investissement ? ». Il s’agit de la 36e mission de ce genre organisée depuis 2016. Plus de 200 chefs d’entreprises et institutionnels, dont des délégations en provenance du Cameroun, de Côte d’Ivoire, du Gabon, d’Egypte, du Mali et du Maroc y ont pris part, en présence du Ministre des Pêches et de l’Economie Maritime, M. Mohamed Abidine MAYIF et du Président de l’UNPM (Union Nationale du Patronat Mauritanien), M. Mohamed Zeine El Abidine OULD CHEIKH AHMED. Un Marché de l’Investissement a mis à l’honneur le Cameroun, le Mali, le Maroc et la Mauritanie, promus respectivement par le Ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire du Cameroun, l’API Mali (Agence de Promotion des Investissements), l’AMDIE (Agence Marocaine deDéveloppement des Investissements et des Exportations), l’API Mauritanie et la ZoneFranche de Nouadhibou. Plus de 200 rendez-vous structurés en B to B et en B to G ont permis aux entreprises participantes de générer des opportunités d’affaires dans les secteurs de la Pêche, de l’Agriculture, de l’Agro-industrie, des BTP, des IT, des Services et des Energies. « Cette initiative traduit l’engagement permanent et indéfectible d’Attijari bank Mauritanie, à travers la mobilisation de toutes ses ressources, au service de sa clientèle, et par conséquent participer activement au développement économique et social de la Mauritanie » a déclaré à cette occasion le Directeur Général d’Attijari bank Mauritanie, M. Mohamed BOUBRIK. La Directrice du Club Afrique Développement du groupe Attijariwafa bank, Mme Mouna KADIRI a pour sa part, mentionné : « Cela fait plus de 13 ans que nous œuvrons à offrir un cadre fiabilisé et développer des corridors d’échanges et d’investissements. Cette manifestation réunit les entreprises d’Afrique déterminées à travailler entre elles et à développer de la valeur au service de nos communautés et de notre jeunesse ». Mettant en avant les atouts de la Mauritanie, la Directrice Générale de l’APIM (Agence de Promotion des Investissements en Mauritanie), Mme Aïssata LAM a salué cette initiative soulignant l’importance des dispositifs d’incitation mis en place par le pays. Un premier panel dédié aux perspectives du développement du secteur de la Pêche a été animé par M. Mohamed Ely Barham, Directeur de la Programmation et de la Coopération au Ministère des Pêches et de l’Economie Maritime, M. Mahmoud LEHBIB, Conseiller Technique à l’Agence de Promotion des Investissements en Mauritanie, M. Hamady Ould Hamady OULD BABE, Président de la Fédération Nationale de la Pêche, M. Ahmedou Yacoub Med EL NANY, CEO STAR FISH et M. Mohamed Lemine ABDEL HAMID, Expert indépendant. Lors du second panel sur le développement de l’Agriculture en Mauritanie, les interventions de M. Mohamed El Mokhtar SIDI MOHAMED, Conseiller technique chargé de la Recherche et la Formation au Ministère de l’Agriculture, M. Moustapha MAOULOUD, Conseiller Technique à l’Agence de Promotion des Investissements en Mauritanie, M. Adama DIA, Président de la Fédération Mauritanienne de l’Agriculture, M. Cheikh Mohamed ABDERRAHMANE, CEO P.A.P SARL et de M. Moulay OUMAR, Expert indépendant ont permis aux invités de disposer d’informations de première main sur les possibilités d’y investir. La mission a été ponctuée par deux visites sur le terrain organisées durant la journée du 15 juin : La 1ère dans la région de Nouakchott, où les participants ont pu découvrir le Port de Tanit ainsi qu’une unité de traitement, de congélation et de commercialisation de poisson ; tandis que d’autres participants ont visité deux périmètres agricoles au niveau de la région de Rosso. À travers cette manifestation d’envergure, Attijari bank Mauritanie et le Club Afrique Développement réaffirment l’engagement du groupe Attijariwafa bank au service de la Coopération Sud-Sud et d’une Afrique qui avance.