OPINION. Madingou, ville congolaise, oui ! Mais nombre d’opposants y foulaient les pieds pour la première fois !Entre l’étourdissement et la réflexion sur la problématique de la gouvernance électorale, le tout s’est niangamé, comme on dit en Côte d’Ivoire.
Beaux costumes, jolies cravates, chaussures bien cirées, les opposants, porteurs d’espoir de leurs militants désespérés, rentrent bredouille de la concertation de Madingou. En réalité, l’opposition n’a rien obtenu à Madingou. Elle se cache sur le fait qu’il n’y a pas eu consensus à Madingou. Mais, il n’y avait déjà pas consensus sur ces questions avant Madingou, et depuis la dernière élection présidentielle, celle de 2016.
Les opposants ont demandé que le recensement général de la population se termine et que ces données servent pour monter une véritable liste électorale. Ce sera l’occasion d’intégrer la biométrie. Ils espéraient ainsi obtenir des élections transparentes et démocratiques.
Puisque, à partir du 16 avril 2021, la mandant du président Sassou N’Guesso s’achève, les opposants, profitant de la concertation politique, étaient prêts à lui accorder une rallonge jusqu’à ce que toutes les conditions soient réunies pour l’élection présidentielle. C’est cela qui les a amenés à Madingou.
Mais, ils n’ont rien obtenu de tout cela. RIEN. La seule chose qui est passée pour la prochaine présidentielle, c’est la prise en charge des représentants de tous les partis politiques, y compris ceux de l’opposition, souvent dépourvue de moyens, dans les bureaux de vote lors du scrutin.
Nombreux se justifient, disant que Madingou n’était qu’une concertation, que l’heure du dialogue national sonnera et où ils poseront tous les problèmes. Ce week-end et le début de la semaine prochaine nous réservent bien d’occasions pour écouter diverses versions des opposants. Mais, à la vérité, ils n’ont rien obtenu !
La majorité présidentielle peut se frotter les mains pour avoir réussi à embarquer tout ce beau monde à Madingou, avec des gros perdiems, et pour avoir fait passer, comme une lettre à la poste, tous ses souhaits pour la présidentielle de 2021, le 21 mars très précisément !
Arsène SEVERIN -Journaliste (fb)