Le Haut-commissariat à la réinsertion des ex-combattants, Euloge Landry Kolélas, a sollicité, le 25 mars 2023 à Brazzaville, l’appui des partenaires techniques, des financiers bilatéraux et multilatéraux dans la mobilisation des ressources du programme Désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) pour le département du Pool.
Cette demande a été lancée au cours d’une table ronde à Brazzaville. C’est un programme DDR-Pool qui date du 31 août 2018 par la signature du document programme entre le gouvernement et les Nations unies et qui peine à décoller à cause de la non mobilisation des fonds. Ce programme dont la vocation principale est de contribuer à la pacification, à la sécurisation et au développement socioéconomique du Pool, présente des enjeux socioculturels de taille.
Pour le haut-commissaire à la réinsertion des ex-combattants, Euloge Landry Kolelas, depuis la date de sa signature jusqu’à ce jour, certaines contraintes structurelles et conjoncturelles n’ont malheureusement pas permis le démarrage effectif du programme DDR-Pool.
Ce programme DDR-Pool prévu pour quatre ans, a pour but d’assurer le désarmement, la démobilisation et la réinsertion d’au moins vingt mille bénéficiaires dont 7500 ex-combattants, 2500 associés et 10 000 membres de leurs communautés d’accueil. Il s’agit donc d’une opportunité offerte aux communautés du Pool en matière de relèvement communautaire et de relance des activités économiques et agropastorales pour un département qui fut un des principaux greniers du pays.
Le haut-commissaire a de ce fait sollicité de la communauté internationale un accompagnement dans la mobilisation des ressources nécessaires à la mise en œuvre de ce programme, dont la présente table ronde en est le point de départ. Il a rassuré que le gouvernement congolais venait d’honorer son engagement tout en précisant que cela ne suffisait pas.
Parlant des différentes démarches menées auprès des partenaires techniques et financiers, la représentation nationale du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) a souligné que la non démobilisation des ex-combattants est un facteur d’insécurité puisqu’ils pourraient échapper au contrôle de leur chef. Le Pnud a en outre insisté sur la cohésion sociale, le développement économique et la prévention des conflits dans le cadre de la mise en œuvre du programme DDR.
Il a également été soulevé le problème de l’approche des élections de 2026 et 2027, et incité à faire démarrer le programme DDR et la prise en compte du département du Pool dans la cartographie d’investissement en cours d’élaboration dans le pays.
Le représentant résidant du Pnud au Congo, Opia Mensah Kumah, a reconnu l’engagement politique des autorités nationales qui viennent de verser la contrepartie pour permettre à certains partenaires qui s’étaient engagés à contribuer à hauteur de 75% de se prononcer. Il a annoncé l’arrivée sur la liste de quatre autres partenaires.
Le représentant du pasteur Ntumi, Ané Philippe Bibi, a apprécié l’engagement des différents acteurs dans ce processus. Il a aussi interpellé la conscience collective, notamment celle du peuple congolais sur l’impérieuse nécessité de prendre son destin en main, son respect de la personne humaine ainsi que son engagement à mobiliser les énergies et de les mettre au service du développement, de la paix et de la justice sociale.
Il a dit le caractère irréversible de leur volonté de paix est. Pour lui, l’état d’avancement du processus de paix dans le département du Pool commande qu’on redouble les efforts en vue de réparer les équilibres rompus au cours des différentes turbulences qu’il a connues.
Il sied de souligner que le coût global du programme DDR-Pool est de 8 milliards 300 000 000 FCFA dont 2 000 000 000 de contrepartie du gouvernement.
Florent Sogni Zaou