
TRIBUNE. La charrue est mise avant les bœufs : la rentrée administrative vient d’avoir lieu dans les écoles publiques, alors que le Conseil National de l’Enseignement, dont la mission est de faire le point de l’année écoulée et de projeter l’année suivante, ne s’est pas encore tenu. Même la date n’est pas connue.
Dans la foulée, le ministre Anatole Collinet Makosso a déjà validé et publié le calendrier scolaire 2020-2021, selon la note 0364. Donc, on va déjà vers la rentrée pédagogique, alors que les enseignants attendent toujours leur mouvement. Certainement, il n’y aura pas d’affectation ou de mutation du personnel cette année.
Et que se passe-t-il actuellement dans les écoles ? Les parents d’élèves se bousculent devant les bureaux des chefs d’établissement pour inscrire leurs enfants. Les chefs d’établissement (proviseurs et directeurs) qui enregistrent et encaissent les sous, sont eux-mêmes en situation d’attente de mouvement du personnel qui aurait pu avoir lieu depuis le mois d’août.
Donc, les chefs d’établissement qui devraient être déjà en pleine passation de service, ignorent tout de leur situation. C’est vraiment du gros Tao-Tao !
Généralement, l’argent que payent les parents pour l’inscription de leurs enfants sert après à acheter de la craie et du papier pour démarrer l’école, car l’Etat ne donne presque plus rien depuis que la crise est à nos portes.
Avant, ce sont les opérateurs économiques qui préfinançaient la rentrée des classes, espérant recouvrer leur argent (avec une terrible surfacturation) une fois le budget promulgué et rendu exécutoire. Aujourd’hui, cette confiance n’existe plus, les hommes d’affaires se sentent désabusés avec d’importantes créances basculées à la CCA (pas seulement pour l’enseignement secondaire).
La rentrée scolaire est prévue pour le 12 octobre. L’école va fonctionner selon une formule relaxe pour les enfants, un jour sur deux à l’école. Le gouvernement frappe la poitrine en promettant les fascicules à tous les apprenants quelque soit le coin ou recoin du Congo où ils se trouvent.
Cela va vraiment être du gros Tao-tao quand on sait comment on s’est démené à remettre des fascicules aux candidats au BAC et au BEPC. Nombreux l’ont reçu le jour même de l’examen, comme si c’était l’une des épreuves à passer !
Par Arsène Séverin -Journaliste (fb)