Congo Brazzaville. Ecair. Un vol retardé pour la énième fois!

TRIBUNE. S’il est vrai que le principal enjeu de la certification d’Ecair est de relancer la compagnie, tout porte à croire que le nec plus ultra est de sortir le Congo de la liste noire de l’Union Européenne. À cela s’ajoutent des indelicatesses managériales qui retardent une fois de plus la relance de la compagnie.

Brazzaville, 31 mars 2023. La relance des vols Ecair, imprudemment annoncée par le ministre des transports et de l’aviation civile, Honoré Sayi, et la directrice générale, Beyina Moussa, de la compagnie aérienne à capitaux publics congolais, n’est pas effective. Nous l’avons prédit dans une de nos récentes publications.

Le TN-AJI immobilisé à l’aéroport international Maya Maya attend toujours l’arrivée des techniciens d’Ethiopian.

Un autre gros souci à se faire, la situation du Boeing 757 immobilisé à Addis-Abeba depuis plusieurs années. « Ethiopian, selon une bonne source proche du dossier, n’a pas renouvelé son habilitation à entretenir cet avion ». Conséquence, « 

Il faudra maintenant le convoyer vers une autre destination qui détient l’habilitation à entretenir le B757″, ajoute notre source.

Des dépenses supplémentaires que l’on aurait dû éviter.

Il convient de noter que 4 avions d’Ecair avaient pu être rapatriés à Brazzaville, puis stockés.

Pourquoi les avoir fait déstocker en même temps, dont 2 à Addis-Abeba et 2 à Johannesburg où un a été consumé par un incendié, alors que les caisses de l’Etat étaient désespérément vides pour supporter les factures de leur maintenance?

La bonne démarche managériale n’aurait-elle pas été de faire partir en check, un avion après l’autre, en fonction des moyens financiers disponibles?

En ce qui concerne la certification, elle se fait en 90 jours minimum à partir de la clôture de la phase 2. Apparemment, les personnes commises à la tâche

ne retiendraient que les 90 jours tout en oubliant la précision « minimum « , confie, sous couvert d’anonymat, un exégète en matière d’aviation civile.

« Un CTA( certificat de transporteur aérien), précise t-il, se délivre à l’issue d’un processus bien codifié. Il ne se donne pas avec complaisance.

Les exigences des traités internationaux que le Congo a signés l’y obligent ».

La certification engagée par le Congo vise aussi de le sortir

de la liste noire de l’Union Européenne. D’où l’intérêt de mener la certification d’Ecair selon les règles de l’art, et conformément aux exigences de l’OACI( Organisation de l’aviation civile internationale), dont le siège est à Montréal au Canada, et de l’UE.

Selon certaines indiscrétions, à défaut d’avoir ses avions prêts d’ici à juin 2023 voire au delà , Ecair envisagerait la solution de leasing, c’est-à-dire de location d’avion.

« La réglementation est claire à ce sujet:

On ne peut affréter un avion dans le cadre du transport que si on est déjà soi-même détenteur d’un CTA. En d’autre termes,

Il faut avoir au moins un avion immatriculé TN en état de navigabilité pour se faire délivrer un CTA », fait observer notre expert en aviation civile. Par la suite, précise t-il, si votre avion est indisponible, vous pouvez en louer un chez un autre.

Si vous voulez utiliser un avion appartenant à des tiers dans le cadre de la demande d’un CTA, cela est tout à fait possible. Mais cet avion devra de toute façon être d’abord immatriculé TN ( Congo)

Le contrat de location devra préalablement être validé par l’ANAC.

Autant d’impedimenta qui retardent encore la relance de « mwana mboka ». Prions Dieu Très Haut!

Par A. Ndongo

Journaliste économique et financier

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