Des millions de petits exploitants agricoles et de forestiers seront en mesure de mieux protéger leurs terres de l’impact du changement climatique et d’améliorer leurs moyens d’existence grâce aux nouveaux efforts bientôt déployés au niveau international. L’annonce a été faite vendredi 20 en marge de la Semaine mondiale des forêts (COFO24).
Le Mécanisme Forêts et paysans – un partenariat entre la FAO, l’IIED, l’UICN et Agricord lancé en 2013 – va intensifier ses efforts en vue d’aider les producteurs agricoles et forestiers et leurs organisations à développer des paysages résilients face au climat, à renforcer leurs entreprises, à générer des opportunités d’emploi pour les femmes et les jeunes et à créer davantage de politiques environnementales en faveur des personnes pauvres vivant en milieu rural.
Lancée vendredi 20, la seconde phase de l’initiative se déroulera sur les cinq prochaines années dans 25 pays d’Asie, d’Amérique latine et d’Afrique, soit dix pays de plus que lors de la phase initiale.
On compte près d’1,5 milliard de producteurs agricoles et forestiers, représentant 90 pour cent des agriculteurs dans le monde. Ces derniers fournissent près de 80 pour cent des produits alimentaires en Asie et en Afrique subsaharienne, sont à la tête de près de 500 millions d’exploitations familiales et gèrent 30 pour cent des forêts dans l’hémisphère Sud.
A travers le monde, les populations autochtones jouent également un rôle prédominant dans la gestion durable des forêts.
«Ces groupes représentent une large proportion des pauvres vivant en milieu rural et dépendent des systèmes agricoles, forestiers et agroforestiers pour cultiver de la nourriture et gagner leur vie. Rendre leurs terres résilientes au changement climatique est essentiel pour leurs moyens d’existence et leur identité», a déclaré M. Daniel Gustafson, Directeur général adjoint chargé des Programmes, en marge de la Semaine mondiale des forêts.
«Les forêts et les producteurs sont plus puissants lorsqu’ils sont organisés. En renforçant leur capacité, le Mécanisme Forêts et paysans aidera davantage de producteurs et leurs organisations à résister aux impacts du changement climatique, à créer des opportunités pour les plus vulnérables d’entre eux, à accéder à des prestations et à influencer les politiques de manière à ce qu’elles répondent à leurs besoins», a ajouté M. Gustafson.
Aperçu du Mécanisme Forêts et paysans :
La seconde phase du Mécanisme Forêts et paysans travaillera particulièrement à:
- Former et renforcer la capacité des organisations de producteurs agricoles et forestiers, en leur offrant un appui financier et technique;
- Développer les entreprises en leur facilitant l’accès aux marchés, financer et former les groupes vulnérables tels que les femmes et les jeunes;
- Organiser des activités visant à améliorer la résilience face au climat, mais aussi l’adaptation au changement climatique et l’atténuation de ses effets à l’échelle du paysage, de manière à ce que les producteurs forestiers et agricoles puissent restaurer et gérer leurs forêts et leurs terres agricoles et ainsi mieux résister aux impacts du changement climatique;
- Améliorer la gouvernance et la représentation de ces organisations de producteurs en vue d’encourager l’élaboration de politiques environnementales favorables aux personnes pauvres vivant en milieu rural.
Mécanisme Forêts et paysans (FFF) – exemples de réussite à ce jour
Jusqu’à ce jour, le Mécanisme Forêts et paysans a permis de renforcer la capacité de plus de 950 organisations de producteurs dans 10 pays et a réussi à réduire la pauvreté, en influençant les politiques en faveur des communautés agricoles et forestières, en améliorant la sécurité foncière, en améliorant les prix de vente des producteurs et en facilitant l’accès de davantage de femmes et de jeunes à des opportunités de développement commercial.
Quelques exemples de l’impact du FFF:
- Au Vietnam, les groupes de producteurs de bois ont réussi à augmenter leur prix de 15 pour cent;
- En Gambie, les producteurs de noix de cajou se sont réunis au sein d’une fédération nationale, ce qui a permis d’augmenter le prix de production des noix de cajou. Près de 116 groupes forestiers communautaires ont réussi à sécuriser leurs droits fonciers grâce à ces changements politiques;
- En Bolivie, le gouvernement a alloué plus de 90 millions de dollars à des programmes destinés à renforcer la capacité et les revenus des producteurs de cacao, de café et de produits forestiers non ligneux en provenance de l’Amazonie;
- Au Guatemala, la loi PROBOSQUE prévoit qu’un pour cent du budget national soit dédié aux travaux de restauration, et ce, pendant 30 ans, ce qui va bénéficier principalement aux petits exploitants agricoles.