Dans ses derniers travaux, l’artiste peintre Nada Iraqui revisite les splendeurs du patrimoine immatériel marocain dans toutes ses facettes. Joyeuse fête de couleurs, de formes et de lumières, l’œuvre de cette plasticienne est le résultat d’un travail de longue haleine et une recherche renouvelée sur les couleurs, les signes et les symboles. Elle a réalisé des peintures sublimes de grand format, des portraits, des paysages, des scènes d’intérieur d’un genre nouveau, sur toile ou papier.
Le patrimoine marocain est très riche. Entre costumes, musiques, peintures, traditions, littérature et cinéma, cet élan émouvant ne date pas d’aujourd’hui. Pour mieux approcher cette histoire, il faut remonter le temps et l’espace. Cet élan s’adresse directement aux cœurs autant qu’aux esprits, reste à ne surtout pas chercher à en plaquer un exotisme quelconque. Mais, il faut se laisser tout simplement immerger.
C’est le cheval de bataille de l’artiste-peintre marocaine Nada Iraqui qui ne cesse de mettre en lumière ce patrimoine et appelle à travers ses toiles à le sauvegarder afin qu’il ne soit pas suspendu dans le temps et l’espace. Ses travaux ne dérogent pas à cette règle. Au contraire, depuis ses débuts, il y a si longtemps, cette artiste a choisi de mettre l’accent sur les spécificités patrimoniales d’un Maroc qui marie bien authenticité et modernité. Le tout est porté très haut par sa prédilection pour la liberté de création.
Ses travaux lui ont permis de trouver des voies nouvelles. Il s’agit d’un panorama iconographique impressionnant qui revisite notre beauté environnante et nous donne la possibilité de contempler les repères authentiques de notre mémoire collective. Dans ce sens, on citera ses œuvres portant sur le caftan dans ses multiples formes.
Pour cette plasticienne, peindre est un moyen d’évasion, d’expression et de partage. Son art est toujours en mouvement, en effervescence et remet constamment en cause les règles établies. Elle y a trouvé la sérénité et les muses de la création. La peinture s’est imposée à elle il y a quelques années comme moyen d’expression alternatif, faisant appel à d’autres sens et permettant d’exprimer différemment ses émotions. Le tout est porté très haut par sa prédilection pour la liberté de création. Ses travaux lui ont permis de trouver des voies nouvelles.
«Je ne pense pas qu’il y ait une démarche différente dans telle ou telle création. Le point nodal est la recherche d’équilibre de la subtilité. Entendons-nous bien, nous parlons de création et non de reproduction du visible. Prenons un exemple concret: l’humour ! Si c’est lourd, ce n’est pas drôle. Il faut doser le second degré pour accéder à la subtilité qui va déclencher le rire. L’abstrait va utiliser des symboles; moi je mets l’humain en symbole! La démarche est la même au départ; il faut qu’il y ait une lisibilité de l’œuvre pour que l’impact soit efficace. Et bien souvent, le titre peut guider le spectateur, mais là aussi il doit être subtil. La peinture doit avoir une résonnance dans l’âme et non dans le mental, même s’il y a une réflexion de l’intellect, la première impression doit être l’écho de l’âme», indique Nada Iraqui.
Il faut dire que la composition chez elle est considérée comme une mise en scène, mais très sérieuse, si l’on peut dire, où c’est l’occasion pour l’artiste de projeter ses intimes sensations, son moi profond. C’est ce qu’elle essaie de montrer à chacune de ses expositions que ce soit au Maroc ou à l’étranger.
En juillet dernier, Nada a exposé à Essaouira dans le cadre du Festival Cœur à cœur. Mais bien avant, ce membre du collectif Les fous d’arts a dévoilé ses œuvres en Espagne, à Monaco ou encore au Carrousel du Musée du Louvre à Paris pour défendre les qualités esthétiques et stylistiques de son œuvre et par là même représenter l’art contemporain marocain et son image sur la scène internationale.
L.M