Le déficit budgétaire s’est établi à 27,9 milliards de dirhams (MMDH) à fin juin 2023, au lieu de 14,3 MMDH un an auparavant, selon les données publiées par la Trésorerie générale du Royaume (TGR).
Fin mai 2023, la situation des charges et ressources du Trésor avait dégagé un déficit budgétaire de 20,3 MMDH contre 14,5 MMDH un an auparavant, compte tenu d’un solde positif de 22,7 MMDH dégagé par les comptes spéciaux du Trésor (CST) et les services de l’Etat gérés de manière autonome (SEGMA).
Dans son récent Bulletin mensuel de statistiques des finances publiques (BMSFP), la Trésorerie générale indique que le déficit budgétaire à fin juin tient compte cette fois-ci d’un solde positif de 19,8 MMDH dégagé par les CST et les SEGMA, contre un déficit du Trésor de 14,3 MMDH observé à fin juin 2022 compte tenu d’un solde positif de 27,2 MMDH dégagé par les CST et les SEGMA.
Selon le document, «la situation provisoire des charges et ressources du Trésor arrêtée à fin juin 2023 laisse apparaître une hausse des recettes ordinaires brutes de 5,3% et des dépenses ordinaires émises de 6% dégageant ainsi un solde ordinaire négatif de 3.138 MDH».
Il ressort ainsi des chiffres que les recettes ordinaires brutes se sont établies à 155,2 MMDH contre 147,4 MMDH à la même période de l’année 2022, correspondant à une hausse de 5,3% équivalant à +7,8 MMDH.
Cette évolution provient de l’augmentation des impôts directs de 5%, des droits de douane de 3,1%, des droits d’enregistrement et de timbre de 13,8% et des recettes non fiscales de 30,7%, conjuguée à la baisse des impôts indirects de 0,5%, a expliqué la TGR.
A noter que les recettes fiscales brutes ont été de 140,7 MMDH durant ce mois contre 136,3 MMDH à fin juin 2022, traduisant un accroissement de 3,2% (+4,4 MMDH), en raison de la baisse des recettes douanières de 3% et de la hausse de la fiscalité domestique de 6,5%.
Les recettes non fiscales ont de leur côté atteint 14,5 MMDH contre 11,1 MMDH un an auparavant.
Elles ont ainsi bondi de 30,7% ou +3,4 MMDH, suite notamment à « l’augmentation des versements des comptes spéciaux du Trésor au budget général (7,46 MMDH contre 4,50 MMDH), des fonds de concours (1,116 MMDH contre 596 MDH) et des recettes en atténuation des dépenses de la dette (731 MDH contre 311 MDH), conjuguée à la diminution des recettes de monopoles (3,053 MMDH contre 3,936 MMDH) ».
En ce qui concerne les dépenses émises au titre du budget général, les données montrent qu’elles se sont élevées à 257,3 MMDH à fin juin 2023, correspondant à une hausse de 18,1% par rapport à leur niveau à fin juin 2022.
Selon la Trésorerie générale, la hausse des dépenses s’explique par « l’augmentation de 5,3% des dépenses de fonctionnement, de 12,7% des dépenses d’investissement et de 59,6% des charges de la dette budgétisée ».
Il est à noter qu’à fin juin 2023, « les engagements de dépenses, y compris celles non soumises au visa préalable d’engagement, se sont élevés à 382 MMDH », a fait savoir la Trésorerie générale.
Selon les économistes de la TGR, ils ont représenté un taux global d’engagement de 50% contre 49% à fin juin 2022 et un taux d’émission sur engagements de 83% contre 81% un an auparavant.
Ces derniers soulignent par ailleurs que les recettes des comptes spéciaux du Trésor ont atteint 78,7 MMDH, précisant qu’elles tiennent compte des versements reçus des charges communes d’investissement du budget général pour 15,9 MMDH contre 16,3 MMDH un an auparavant.
Les dépenses émises, qui intègrent la part des CST au titre des remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux pour 2 MMDH, ont pour leur part atteint 59,7 MMDH, a ajouté la TGR indiquant que le solde de l’ensemble des comptes spéciaux du Trésor est estimé à 19 MMDH.
De leur côté, les recettes des SEGMA se sont élevées à 1,332 MMDH à fin juin 2023 au lieu de 885 MDH à fin juin 2022, en hausse de 50,5% ; tandis que les dépenses se sont établies à 546 MDH durant le même mois contre 510 MDH un an auparavant, ce qui correspond à une hausse de 7,1%.
Alain Bouithy