« Rock-Africa » ou « African-Rock » nous rappelle la fusion des orchestres African Jazz – Rock-A-Mambo – Congo Jazz aux éditions Esengo, dans le cadre d’un projet des enregistrements en commun qui tenait à cœur, l’éditeur grec Dino Antonopoulos.
Les Editions Esengo
Nous sommes vers la fin de l’année 1956, lorsque des tractations en cours augurent la naissance d’une nouvelle firme musicale sous l’impulsion d’Henri Bowane, guitariste, compositeur et pilier des éditions « Loningisa » qu’il vient de quitter
Un homme d’affaire grec Dino Antonopoulos vient d’acquérir sous les cendres de la firme OPIKA, le studio d’enregistrement racheté aux frères Moussa Benatar (label sous lequel ont évolué entre 1950 et 1955 les célèbres musiciens Zacharie Elenga « Jhimmy », Paul Mwanga, Jacques Elenga Eboma, Gobi, Basile et Tanko, Charles Mwamba « Dechaud », Emmanuel Tshamala Balozi « Tino Baroza »)
Henri Bowane est la seule personne qui constitue la réussite de la nouvelle édition et surtout un espoir pour la qualité de sa production. Son départ de la Maison Loningisa est un grand coup, car il entraîne avec lui musiciens de cette édition, notamment JS Essous, Philippe Lando « Rossignol », Saturnin Pandi. Qui claquent la porte à l’OK Jazz après le dernier concert du 27/12/1956. Avec eux d’autres musiciens comme Paul Ebengo « Dewayon », Augustin Moniania « Roitelet », Marie Isidore Diaboua « Lièvre », Honoré Liengo, etc.
On confie donc à Henri Bowane la mise en place des structures de production et d’animation de la nouvelle firme dont il attribue le nom « Esengo » (plaisir, en lingala) Beaucoup de talents, beaucoup d’idées s’est bien en effet, ce qui le caractérisait et dont s’émerveillait l’éditeur propriétaire Dino Antonpoulos.
« ESENGO » est une firme à la conquête de la célébrité. On ne s’étonnera pas de la présence dans ses rangs de la formation musicale la plus ancienne qui a connu la gloire et qui exerçait sa suprématie sur les deux rives du Congo depuis 1953 : l’African Jazz de Joseph Kabaselle.
C’est le début d’une nouvelle aventure pour laquelle Bowane place tout son poids sur la balance. Il intervient comme musicien au sein d’un trio qu’il met en place pour commencer les premiers enregistrements : Le Trio BEROS (Bowane – Essous – Rossignol) avant d’agréer l’adhésion des orchestres ROCK-A-MAMBO, CONGO JAZZ et l’AFRICAN JAZZ.
La firme Esengo va apporter dans le domaine artistique une contribution particulièrement remarquable en associant les musiciens des orchestres AFRICAN JAZZ – ROCK-A-MAMBO et CONGA JAZZ, à la perfection de ses enregistrements. Ils vont surtout avoir entre eux de solides affinités, aussi bien humainement que musicalement. Ils vont surtout mettre en valeur la forme éblouissante de la pensée mélodique, l’étendue de la maîtrise instrumentale et le rigoureux équilibre des voix qui ont d’ailleurs porté un charme insolite a plusieurs enregistrements réalisés ensemble ou séparément.
Entourés des trois formations (African Jazz, Rock-A-Mambo, Conga Jazz), Bowane montre avec verve son savoir faire, l’étendue de son expérience qui ira de musicien au manageur, en passant par le conseiller artistique et le découvreur des talents, une tâche énorme pour laquelle la Firme ESENGO a su tirer grand profit de 1957 à 1959.
Les trois grandes formations de l’écurie Esengo ont effectivement perpétué un grand esprit de collaboration qui à force de travail, de persévérance et de pas mal d’idées novatrices sont passés au style de la Rumba Rock, dont ils étaient devenus des spécialistes de renommés internationales. Aussi, ce n’est pas sans surprise qu’il a été attribué à ce style le titre de « L’école African Jazz » par opposition à « l’école OK Jazz ». Comme en témoignent les chansons ci-après :