Une étude de la BEI souligne les conséquences de la pandémie de COVID sur les banques africaines et le financement des entreprises

La Banque européenne d’investissement (BEI) publie ce jour (jeudi 18 novembre, dnr) une analyse unique en son genre des répercussions de la pandémie de COVID-19 sur les financements sur le continent africain.

Le rapport de 2021, intitulé « La finance au service de l’Afrique », s’appuie sur une enquête auprès de 78 grandes banques et institutions de financement d’Afrique subsaharienne ; cette enquête a permis d’examiner les conséquences de la pandémie sur les banques et les prêts aux entreprises, d’étudier la manière dont le secteur financier africain tire parti de la révolution numérique, et de préciser les défis et les occasions que la finance verte représente pour les banques.

« Les banques africaines sont cruciales pour garantir l’accès aux financements indispensables à la croissance du secteur privé et à l’action climatique, et elles comprennent les défis sans précédent dus à la pandémie de COVID-19. La Banque européenne d’investissement est résolue à soutenir les investissements privés et publics porteurs de changements en Afrique, en étroite collaboration avec les institutions financières partenaires à travers le continent. La précieuse contribution de 78 grandes institutions africaines au rapport inédit de 2021 intitulé « La finance au service de l’Afrique » témoigne aussi bien de la résilience du secteur financier africain que de son passage déterminé et enthousiaste au numérique, tout en apportant un éclairage sur les risques susceptibles d’entraver les futurs financements à l’appui de la croissance des entreprises, des énergies renouvelables ou de la reprise post-pandémique. Je me réjouis de pouvoir discuter de la façon dont la BEI peut davantage renforcer sa coopération avec les partenaires bancaires africains à Kigali et Nairobi la semaine prochaine », a déclaré Thomas Östros, vice-président de la Banque européenne d’investissement.

Rédigé avec le soutien de Making Finance Work 4 Africa, le rapport « La finance au service de l’Afrique » de 2021 est la sixième étude du secteur financier africain menée par la BEI, la plus grande banque publique internationale, dont les 27 États membres de l’Union européenne sont les actionnaires. Ce nouveau rapport explore les conséquences sur l’accès aux financements fournis par les banques et les secteurs de la microfinance et du capital-investissement, et se penche sur les tendances à long terme susceptibles d’avoir une incidence sur les investissements du secteur privé.

Incidence à long terme de la pandémie de COVID-19 sur le financement du secteur privé en Afrique

À partir d’une enquête sur les prêts bancaires en Afrique, l’analyse détaillée de l’incidence de la pandémie sur les intermédiaires financiers conclut à la stabilité du secteur financier africain. Le financement du secteur privé risque toutefois de connaître une reprise lente, les petites entreprises et les micro-entrepreneurs pouvant être particulièrement pénalisés.

L’enquête suggère que, pour près de 50 % des banques africaines, la préoccupation majeure est la qualité des actifs existants et que, pour plus de 20 % d’entre elles, la première source d’inquiétude est le recul de la demande de financements et l’augmentation des risques liés aux prêts futurs.

Les secteurs financiers africains ont fait preuve d’une résilience remarquable pendant la crise provoquée par la pandémie de COVID-19 et, grâce à la bonne capitalisation de la plupart des banques avant la crise et à la réactivité des décideurs politiques, une crise de liquidité a été évitée dans ces secteurs.

Toutefois, des effets persistants pourraient freiner la mise à disposition de financements au cours de la reprise. Les entreprises ont été durement touchées par la crise sur tout le continent africain et la qualité des actifs du secteur bancaire risque de se dégrader lorsque les mesures de soutien prendront fin.

L’accès des petites entreprises aux financements subira les effets de la pandémie

Malgré les progrès accomplis, les petites entreprises et les microentrepreneurs restent mal desservis et susceptibles de ne plus avoir accès aux financements si l’activité de prêt tardait à se rétablir. Les prêts aux petites entreprises restent limités par des obstacles structurels. De mauvais antécédents de crédit ou un manque de garanties sont considérés comme des freins majeurs ou graves au financement des petites entreprises par 55 à 56 % des banques africaines. Peu d’entre elles signalent des difficultés comparables pour les grandes entreprises.

Les institutions financières africaines saisissent l’occasion de passer au numérique

L’adoption rapide de l’argent mobile a été un moteur clé de l’inclusion financière en Afrique. La transformation numérique des services financiers africains a d’abord été portée par de nouveaux entrants dans les secteurs financiers, mais les résultats de l’enquête 2021 de la BEI sur le secteur bancaire en Afrique révèlent que les banques subsahariennes élargissent désormais leur offre numérique. Accélérée par la pandémie, cette tendance est appelée, selon les banques, à se pérenniser.

Les banques africaines reconnaissent les risques liés aux changements climatiques et les possibilités que présente le financement climatique

L’enquête révèle que les banques africaines sont de plus en plus conscientes de la nécessité de faire face aux risques que représente le dérèglement climatique et commencent à tirer parti des possibilités qu’offre la finance verte.

Parmi les banques interrogées, 54 % considèrent déjà le climat comme un enjeu stratégique, et un peu plus de 40 % ont du personnel travaillant sur les perspectives liées au climat. D’autres institutions financières, notamment dans les secteurs de la microfinance, du capital privé et de l’assurance comblent également les lacunes du marché de la finance verte.

Amplifier l’engagement de la BEI auprès des partenaires financiers africains

L’année dernière, la BEI a prêté plus de 5 milliards d’EUR à l’appui d’investissements publics et privés, porteurs de changements, d’un montant supérieur à 12 milliards d’EUR sur tout le continent africain.

Elle a notamment lancé de nouvelles initiatives financières ciblées, en coopération avec des banques et des institutions financières africaines, en vue d’aider les entreprises à se relever des difficultés engendrées par la pandémie de COVID-19, d’accélérer le financement climatique, d’améliorer l’accès aux financements pour les entreprises dirigées par des femmes, et de renforcer ceux destinés aux petits exploitants ruraux.

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