Donner aux institutions financières, aux banquiers et aux professionnels des organismes de réglementation, de grandes entreprises et de cabinets juridiques en Afrique les compétences nécessaires pour faire face aux complexités des transactions financières dans un contexte économique mondial incertain. Tel est l’objectif principal du Séminaire annuel sur les financements structurés du commerce organisé par la Banque africaine d’import-export (Afreximbank), une institution multilatérale panafricaine financière créée à Abuja au Nigeria en octobre 1993, en collaboration avec le ministère de l’Économie et des Finances.
« Le commerce intra-africain recèle un potentiel considérable», a déclaré Faouzia Zaâboul, directrice du Trésor au ministère de l’Economie et des Finances, à l’ouverture du séminaire qui se tient du mercredi 7 au vendredi 9 novembre.
Un potentiel qui reste toutefois très peu exploité. En effet, se référant à une étude réalisée l’année dernière sur le commerce africain par cette institution, elle a rappelé que « le volume du commerce intra-africain s’est établi à environ 150 milliards de dollars, ce qui représente seulement 15% du total des échanges commerciaux du continent africain. C’est dire que le chemin à faire reste encore très important».
Ainsi, pour Afreximbank, il n’est pas question de se contenter d’une part aussi infime. La banque entend la relever à 21% à l’horizon 2021 et pour l’établir autour de 250 milliards de dollars, selon le vice-président exécutif, Développement commercial et Banque de grande entreprise de l’institution, Amr Kamel.
S’exprimant sur les activités de la Banque au Maroc, il a indiqué lors d’une rencontre avec les médias qu’elles ont été entamées il y a quelques années et qu’en devenant actionnaire de l’institution financière, le Royaume permet à ses entreprises de bénéficier de plus en plus de ressources afin de les soutenir dans leur extension en Afrique.
Dédiée au financement et à la promotion du commerce intra-africain, Afreximbank « facilite et promeut le commerce intra-africain à travers de lignes de crédits. La banque offre aussi des instruments comme des programmes de garantie, des informations sur le commerce et de service de conseil », a déclaré en introduction du séminaire la directrice et chef des financements du commerce, Gwen Mwaba.
«Nous essayons aussi de financer le leadership en Afrique, de combler le vide créé par les banques étrangères qui ont interrompu des financements sur le continent », a-t-elle affirmé, soulignant que l’institution financière dont le siège se trouve au Caire célèbre cette année ses 25 ans d’existence.
Au cours de son intervention, Gwen Mwaba est également revenue sur le rôle des intermédiaires auxquels la banque s’adresse pour différentes opérations et a rappelé que l’institution financière a été créée par des gouvernements africains, des investisseurs privés et institutionnels africains ainsi que par des institutions financières et des investisseurs privés non africains en vue du financement, de la promotion et du développement des échanges commerciaux entre les pays d’Afrique ainsi qu’avec les autres régions du monde.
A noter qu’Afreximbank est soutenue par quatre catégories d’actionnaires. La première catégorie (A) englobe gouvernements africains, banques centrales, institutions régionales et sous-régionales africaines; la deuxième catégorie (B) est constituée d’investisseurs privés et d’institutions financières africaines tandis que la troisième (C) compte des institutions financières, agences de crédit à l’exportation et investisseurs privés non africains. Etendu récemment, la quatrième catégorie (D) permet d’attribuer des actions à toute personne physique ou morale.
Alain Bouithy