RDC : Michelle Bachelet demande une enquête sur les menaces de mort contre le Prix Nobel de la paix, Denis Mukwege

RDC : Michelle Bachelet demande une enquête sur les menaces de mort contre le Prix Nobel de la paix, Denis Mukwege

La cheffe des droits de l’homme de l’ONU, Michelle Bachelet, a exprimé vendredi sa profonde inquiétude concernant les récentes menaces de mort dirigées contre le Docteur congolais Denis Mukwege, prix Nobel de la paix. La Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme a appelé à une action rapide pour enquêter sur les auteurs de ces menaces avant de les traduire en justice. En effet, des intimidations, correspondances haineuses et menaces de mort rythment le quotidien du « réparateur » des femmes violentées. Et la « récente montée alarmante des menaces contre le Dr Mukwege » ont été transmises par les médias sociaux et au cours d’appels téléphoniques adressés à lui et à sa famille. Ces nouvelles menaces font suite au nouveau plaidoyer du médecin « en faveur de la paix dans l’Est du pays. Le Dr Mukwege propose la création d’un tribunal pénal international pour la République démocratique du Congo (RDC) afin de juger « les graves crimes qui y sont commis contre la population civile ». Le défenseur congolais des droits de l’homme a déjà reçu des menaces de mort dans le passé. En octobre 2012, il avait même été la cible d’une violente attaque armée, avant d’être exfiltré du pays avec sa famille par les troupes de la Mission de l’ONU en RDC (MONUSCO).  Les services de Mme Bachelet rappellent d’ailleurs qu’il est « une voix forte et constante pour la reddition des comptes des responsables de violences sexuelles ». « La vie de Dr Mukwege semble être sérieusement menacée » En fervent défenseur du « Rapport Mapping » de 2010, du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, le Dr Mukwege a documenté des centaines de violations graves des droits de l’homme qui se sont produites dans l’est de la RDC entre 1993 et 2003. Cela a permis d’identifier dans de nombreux cas les groupes et entités considérés comme responsables de ces crimes. « Sa vie semble être sérieusement menacée », a déclaré la Haute-Commissaire, tout en plaidant pour « une enquête efficace, rapide, approfondie et impartiale sur les menaces dont il a fait l’objet ». Pour les services de Mme Bachelet, il est essentiel que les responsables soient traduits en justice et que la vérité soit connue, à la fois pour protéger la vie du Dr Mukwege. Cela permettrait de dissuader ceux qui attaquent, menacent ou intimident le personnel médical et les défenseurs des droits de l’homme qui, comme lui, « travaillent pour le bien-être du peuple congolais, souvent dans des circonstances exceptionnellement difficiles ». A cet égard, la cheffe des droits de l’homme salue « l’engagement public du président Tshisekedi à assurer sa sécurité. Elle espère que Denis Mukwege et son équipe bénéficieront d’une protection complète de la part des autorités congolaises afin que le travail indispensable qu’ils accomplissent jour après jour à l’hôpital de Panzi puisse être garanti. Le Dr Mukwege, qui a fondé et dirige l’hôpital Panzi à Bukavu, a obtenu le prix Nobel de la paix 2018, pour ses décennies de travail au service de milliers de femmes victimes de violences sexuelles dans l’est de la RDC. Il a également été un fervent défenseur contre l’utilisation du viol comme arme de guerre et pour une protection accrue des femmes. Toutes les autorités compétentes doivent condamner ouvertement ces menaces « Le Dr Mukwege est un véritable héros – déterminé, courageux et extrêmement efficace », a affirmé Mme Bachelet. « Pendant des années, il a aidé des milliers de femmes gravement blessées et traumatisées quand il n’y avait personne d’autre pour s’occuper d’elles, et en même temps il a beaucoup œuvré pour faire connaître leur situation et inciter d’autres personnes à essayer de lutter contre l’épidémie incontrôlée de violence sexuelle dans l’est de la RDC ». Plus largement, la Haute-Commissaire a souligné la nécessité pour toutes les autorités compétentes de condamner ouvertement les menaces. Et, afin de faire face à ce problème sur le long terme, elle a exhorté les autorités congolaises à adopter le projet de loi sur la protection et la réglementation de l’activité des défenseurs des droits de l’homme. La cheffe des droits de l’homme de l’ONU a également appelé les autorités congolaises à renforcer leurs efforts pour prévenir de nouvelles violations des droits de l’homme et de nouveaux abus dans l’est de la RDC et à prendre des mesures concrètes pour mettre en place des processus de justice transitionnelle qui accordent aux milliers de victimes des conflits successifs leurs droits à la justice, à la vérité et aux réparations. N.U.

Débat sur la Constitution : Marion Michel Madzimba Ehouango déclare avoir reçu des menaces de mort

Débat sur la Constitution : Marion Michel Madzimba Ehouango déclare avoir reçu des menaces de mort

Le débat sur le changement ou la modification de la Constitution du 20 janvier 2002 peut-il donner lieu à des menaces de toutes sortes ? C’est ce que craint le professeur Marion Michel Madzimba Ehouango qui déclare avoir reçu des menaces de mort dans un message sans ambiguïté publié récemment dans sa page Facebook. Selon ce farouche opposant au changement de la Constitution, « je suis victime de menaces de toutes sortes de la part de fanatiques au pouvoir (y compris de la part d’officiers de notre « force publique ») ». Sans donner plus de détails sur ces « compatriotes » qui n’auraient pas visiblement apprécié son intervention au meeting citoyen du 03 août, l’intellectuel congolais a rappelé à ces derniers que « le Président de la République, lui-même, a autorisé un débat citoyen (donc contradictoire) sur cette question constitutionnelle.» « Menacer de mort un acteur politique parce qu’il a défendu publiquement un point de vue contraire à celui du Chef de l’Etat ne constitue en aucune façon « un crime passible d’assassinat » (car je suis menacé de mort), ni un motif de bannissement (car on m’incite à quitter le pays) », a ajouté l’universitaire. Prenant à témoin tous ceux qui lisent son message, Marion Michel Madzimba Ehouango écrit que « Le Congo a besoin de l’expertise de tous ses enfants…. », espérant que son message ne passera pas inaperçu auprès « des patriotes qui entourent le Président Sassou (car je sais qu’il y en a!)…. » S’adressant directement à ceux qui lui en veulent, il prévient : « il est bien facile de prétendre ôter la vie d’un homme dont la posture pourrait menacer quelques intérêts mesquins, mais rien ne garantie les conséquences qui pourraient résulter de l’assassinat crapuleux d’un leader politique ». Dans un ton plus apaisé, il conclut : « Le Congo est semble-t-il en « paix »…. Nous sommes tous comptables de cette situation que, tous nous devons veiller à entretenir ».