RD Congo. Il a eu raison d’annuler son concert à Goma

RD Congo. Il a eu raison d’annuler son concert à Goma

PARLONS-EN. Enfin vient de tomber la nouvelle d’annulation de son concert VIP dans les villes de Goma et de Bukavu. Que ce soit pris en âme et conscience par amour patriotique ou sous la pression de la société civile et de nombreuses organisations non gouvernementales ayant manifesté contre la tenue de ce concert, cette décision était plus qu’obligatoire principalement pour les deux raisons ci-après. Primo, tous les congolais savent que la ville de Goma pleure encore ses 35 filles et fils tombés sous les bombes ennemies. Tous savent que la ville de Goma est présentement encerclée par des troupes militaires étrangères, prêtes à l’investir pour l’occuper comme elles l’ont fait à la cité Bunagana passée depuis deux années déjà sous le contrôle total des puissances étrangères. Organiser ainsi un concert musical à Goma pour divertir ses habitants et les faire danser de “joie” équivaudrait ainsi à une acte irresponsable de haute trahison qui consisterait à distraire les masses populaires et à les empêcher d’organiser leur RÉSISTANCE farouche contre l’ennemi tapi à leur porte. Secundo, la date même choisie pour le concert dans cette ville de Goma (c’est-à-dire le 17 mai)est en soi problématique et problématisante. Problématique parce que les troupes militaires entrées à Kinshasa ce jour-là en vue de chasser le maréchal Mobutu n’avaient aucunement l’objectif de libérer le Zaïre mais plutôt de le mettre sous coupe réglée du Rwanda, de l’Ouganda, des multinationales et des puissances occidentales qui agissaient et continuent à agir par procuration. Problématisante car cette date de 17 mai 1997 sonne précisément comme le début de l’OCCUPATION de la RDC par des armées étrangères, de sa SOUMISSION totale à l’ordre impérial et de la PERTE de sa souveraineté nationale. Voici la vérité que tout congolais encore lucide doit avoir en tête : ce 17 mai n’est pas et ne sera jamais un jour de fête pour les congolais avertis mais au contraire un jour de DEUIL et de COLÈRE des congolaises et des congolais encore décidés de reprendre en main le contrôle de leur destin. Danser la rumba en un tel jour c’est la pire des injures faites aux millions de victimes congolaises tombées sous les balles ennemies à cause de faux libérateurs entrés ce jour-là, comme des loups dans la bergerie, sur la terre de nos ancêtres. Germain Nzinga

RD Congo. Fally Ipupa, véritable tycoon de la rumba congolaise moderne?

RD Congo. Fally Ipupa, véritable tycoon de la rumba congolaise moderne?

MUSIQUE. C’est du moins ce qu’affirme dans un article récent le magazine culturel français Télérama qui dépeint la star afro-congolaise comme le nouveau prince de la rumba congolaise. Pour l’hebdomadaire fondé en 1947 par Georges Montaron, Fally Ipupa « est à la fois l’héritier de vieilles légendes congolaises nommées Tabu Ley Rochereau ou Franco Luambo, et le parrain d’une large partie du rap hexagonal ». Le magazine va plus loin en qualifiant d’empereur des stades le chanteur, producteur et homme d’affaires de 45 ans, « mais aussi d’enjailleur des princes (de Monaco) et des présidents (Joe Biden) ». Bref un « véritable tycoon de la rumba congolaise moderne ». De quoi faire taire sino donner du grain à moudre à ses détracteurs congolais, fans (congolais) d’autres grosses pointures de la scène musicale congolaise, qui lui cherchent continuellement les poux dans la tête. Quoi qu’il en soit, le magazine salue les « collaborations prestigieuses » de l’ancien sociétaire du célèbre groupe Quartier Latin de Koffi Olomidé, « son afro-pop mâtinée de rap et de R’n’B » et constate que « l’empereur de la rumba congolaise Fally Ipupa a conquis le monde ». Une prouesse réalisée « en se tenant à distance des tensions de son pays », souligne-t-il toutefois. Ne remplit pas La Défense Arena qui le veut! Patricia Engali

RDC/France. Fally Ipupa, Emmanuel Macron et les absurdités des «combattants»

RDC/France. Fally Ipupa, Emmanuel Macron et les absurdités des «combattants»

TRIBUNE. Mes deux derniers billets sur le concert de Fally Ipupa à Paris La Défense Arena ont suscité de nombreuses réactions et interrogations. Des compatriotes m’ont écrit et même appelé pour me faire comprendre que ma position « fragilisait le combat ». Ne sachant pas vraiment de quel combat il s’agit et ne pouvant pas répondre à chacune des questions et observations formulées, je vais me limiter à corriger certaines affirmations gratuites que j’ai pu lire et entendre ici et là. Je vais également tordre le cou à certaines absurdités que propagent les «combattants» sans une once d’intelligence et de jugeote. Comme je l’ai déjà souligné, Fally Ipupa a, de mon point de vue, gagné son pari face au mouvement des « combattants », qui avaient promis de perturber son concert. C’est une évidence, n’en déplaise à celles et ceux qui refusent de voir la réalité en face. Depuis samedi, on entend dire ici et là que sans le soutien du président français Emmanuel Macron, Fally n’aurait pas donné son concert. Certains ont attribué la débandade des «combattants» à l’important déploiement des forces de l’ordre aux abords de la salle de spectacle Paris La Défense Arena. D’autres sont allés plus loin en expliquant que le concert de Fally Ipupa avait une dimension politique importante, liant l’évènement aux enjeux géopolitiques dans la région des Grands Lacs. Qu’en est-il dans les faits ? S’agissant du prétendu soutien qu’aurait apporté Emmanuel Macron au concert de Fally Ipupa, aucun élément objectif ne permet de soutenir une telle assertion. Se baser sur la rencontre entre Macron et Fally à Kinshasa pour affirmer cela est un raccourci hasardeux. Ce que le président français a fait lors de son passage à Kinshasa, c’est de servir d’une figure populaire africaine pour mieux se vendre auprès des opinions publiques congolaise et africaine. C’est une simple opération de relation publique à laquelle l’on a assisté. La preuve en est que l’équipe de M. Macron avait également sollicité l’artiste Maître Gims, qui avait décliné l’invitation. En fait, c’est Fally qui n’avait pas compris que sa présence auprès de Macron (qui ne le connaissait peut-être pas avant son déplacement en RD Congo) s’inscrivait dans le cadre d’une opération de relation publique qui ne dit pas son nom. La plupart des États puissants disposent, pour leur puissance et leur diplomatie, d’un arsenal varié de moyens qui permettent de contraindre, d’inciter ou de…SÉDUIRE. C’est ce qu’on appelle la «diplomatie d’influence». La musique, le sport, le cinéma (des éléments du soft power) sont au cœur de cette stratégie diplomatique. La récupération des personnalités populaires [à des fins politiques] est un élément essentiel de celle-ci. Aussi vieille que la prostitution, elle a été mise en œuvre dans plusieurs coins du globe. Pendant la Guerre froide par exemple, les États-Unis (via le département d’État) ont sollicité de grands noms du jazz pour vendre l’«American way of life » au reste au monde dans le cadre de leur propagande contre l’Union soviétique. Emmanuel Macron n’a donc rien inventé. Penser qu’il est l’ami de Fally ou qu’il serait intervenu pour soutenir le concert de celui-ci, comme l’affirment certains, est tout juste stupide. Le pire dans cette histoire, c’est qu’on débite des absurdités sans se poser la question de savoir ce que gagne l’Hexagone dans cette affaire de concert. Quel dividende le concert d’un Fally Ipupa, qui rassemble davantage de jeunes gens originaires de toute l’Afrique, peut-il rapporter à un pays comme la France sur le plan diplomatique et stratégique ? Quel rapport y a-t-il entre ce concert et les enjeux géopolitiques auxquels le Congo est confronté ? C’est en lisant certains compatriotes que l’on prend la mesure du niveau d’ignorance et d’imbécillité qui règne dans une partie de la diaspora congolaise. S’agissant de la question sécuritaire, je vais répéter ce que j’ai dit à une compatriote dans mon précédent post. Tout État sérieux se soucie d’assurer la sécurité des biens et des personnes contre toutes les formes de danger. Ayant en mémoire les évènements de 2020 lors du concert de Fally Ipupa à Bercy, les autorités françaises ont pris leurs responsabilités pour éviter tout dérapage aux abords de Paris La Défense Arena. C’est une question de bon sens qui ne mérite même pas de débats inutiles. Tenez. Durant l’Acte 3 du mouvement des « Gilets jaunes » en décembre 2018, l’État français avait mobilisé 65 000 membres des forces de l’ordre pour faire face aux manifestants. C’est dire. Les « combattants » affirment avoir été surpris par l’imposant déploiement policier aux abords de Paris La Défense Arena. Mais à quoi s’attendaient-ils, eux qui déclaraient sur les réseaux sociaux qu’ils allaient faire du grabuge ? Dans quel pays sérieux les autorités toléreraient-elles que des troubles surviennent dans une agglomération aussi importante que le quartier des affaires ? La « Défense » est le deuxième quartier d’affaires le plus attractif en Europe, après la Cité de Londres, et le 4e dans le monde. Les « combattants » avaient-ils besoin d’un dessin pour comprendre que les autorités françaises n’allaient tolérer aucune manifestation violente dans le périmètre ? On a parfois l’impression d’avoir affaire à des gens dépourvus de raison et de jugement, pour ne pas dire des imbéciles heureux. Certains se sont sûrement crus en RDC où règne la loi du désordre et du chaos partout et à tous les niveaux. Bref. Si Fally Ipupa a réussi son pari face aux combattants, c’est parce qu’il s’est préparé en conséquence… après les évènements de 2020. Tout porte à croire qu’il avait une bonne équipe, alors qu’en face, on avait des individus énervés dépourvus de raison et d’intelligence pour relever le défi auquel ils étaient confrontés. C’est aussi simple que ça, et de toute façon nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude… Je bois mon lait nsambarisé… Par Patrick Mbeko

RDC/France. Pourquoi Fally Ipupa a gagné face aux « combattants » ?

RDC/France. Pourquoi Fally Ipupa a gagné face aux « combattants » ?

PARLONS-EN. L’artiste congolais Fally Ipupa a triomphé ce samedi 25 novembre sur la scène de Paris La Défense Arena. Le verdict des fans, de la presse et des observateurs intéressés est sans appel. Du côté du mouvement des « combattants », qui avaient promis de perturber l’évènement, l’heure est à la débandade doublée d’affliction. Ils n’ont même pas eu le temps de se mouvoir et d’agir aux abords de la mythique salle de spectacle parisienne, comme ce fut le cas en 2020 lors du concert du même Fally Ipupa à Bercy. Le déploiement des forces de l’ordre était tel que les « combattants » ont préféré se fondre dans la masse, ruminant avec l’énergie du désespoir leur colère. Sans crainte d’être contredit, on peut affirmer que Fally Ipupa a remporté le bras de fer qui l’opposait à ces compatriotes énervés. Comment comprendre ce revers des « combattants », qui avaient pourtant réussi à faire parler d’eux lors du concert de Fally Ipupa à Bercy, en 2020 ? La réponse se résume en ces quelques mots : absence de stratégie, pour ne pas dire de sérieux et d’intelligence. Il y a un livre de stratégie que j’aime bien et qui s’intitule « L’Art de la guerre », l’intemporelle œuvre d’esprit du général et stratège militaire chinois Sun Tzu. Écrit au Ve siècle avant Jésus-Christ, il est considéré comme le premier livre de stratégie au monde. Bien qu’il soit très vieux, toutes les idées développées dans cet ouvrage restent d’actualité. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que ce classique de la littérature asiatique est devenu un MUST en matière de stratégie chez les militaires et les chefs d’entreprises. Dans son livre, Sun Tzu énumère cinq éléments pour remporter une bataille : la doctrine, le temps, l’espace, le commandement et la discipline. En d’autres termes, il faut être guidé par une philosophie, savoir agir au bon moment et au bon endroit, être un bon leader et maîtriser sa stratégie. Quand on analyse la manière dont les « combattants » se sont comportés ces dernières années, on voit bien qu’ils ont manqué de tact et de stratégie. Ils ont fait prévaloir l’émotion et la déraison au détriment de la raison. Ils ont pensé qu’il suffisait de vociférer contre Fally pour remporter la bataille. En fait, à la différence de ce que l’on a pu observer au début du mouvement en 2010, les « combattants » d’aujourd’hui ne sont guidés par aucune philosophie. Le boycottage des artistes ne repose sur rien; il s’apparente davantage à une opération de gesticulation inutile qu’à autre chose. Le leadership est tout aussi déphasé que la philosophie et la stratégie qui auraient dû guider les actions du mouvement, dont le sérieux et la discipline de la plupart des membres se passent de tout commentaire. Par conséquent, pas grand monde dans la diaspora congolaise ne se sent concerné par les gesticulations des « combattants ». Sun Tzu nous enseigne que le plus important dans une guerre n’est pas d’enchaîner les victoires, mais plutôt de vaincre l’ennemi sans combattre. Les « combattants » auraient pu atteindre leur objectif sans nécessairement aller à l’affrontement avec Fally. Pour cela, il aurait suffi d’en faire un allié, de lui proposer de donner une tribune aux « combattants » pour s’exprimer sur leur combat et sur la situation en RD Congo. L’impact aurait été immédiat et les « combattants » se seraient tirés à bon compte. Mieux, on aurait parlé d’eux (positivement) en dehors de la «frontière» diasporique congolaise. Hélas ! La bataille a été perdue, et au risque de me répéter, l’heure de l’introspection a sonné pour le mouvement des « combattants ». Faute de quoi il disparaitra des radars et des esprits sans laisser de trace… Par Patrick Mbeko

RDC. Fally Ipupa et les « combattants » de la déraison

RDC. Fally Ipupa et les « combattants » de la déraison

TRIBUNE. L’artiste Fally Ipupa s’apprête à livrer un concert à Paris La Défense Arena, ce samedi 25 novembre 2023. Et comme on le sait, les « combattants » promettent de perturber l’évènement. Au risque de me répéter et sans être pour ou contre le retour des concerts des artistes congolais en Europe, je ne peux m’empêcher de me poser des questions sur l’objectif poursuivi par les « combattants » aujourd’hui. Au tout début du mouvement, en 2010, leurs revendications me paraissaient fondées. Mais aujourd’hui, elles me paraissent de plus en plus floues. Balingi nini ? Concert ebeta te. D’accord ! Et après ? Concert ebeta te. En 2020, j’ai exhorté les « combattants » à adopter une approche intelligente pour faire avancer leur cause. Je leur ai suggéré d’ouvrir un canal de discussion avec certains artistes du pays, qui ne se sont pas compromis. Une discussion franche entre les deux groupes est nécessaire, et les « combattants » auraient pu faire de certains artistes des alliés dans le combat qu’ils mènent. Hélas ! On préfère la gesticulation à la raison. Portant la bêtise à un comble rarement atteint, on réduit les grands enjeux et maux auxquels la RDC est confrontée à une affaire de concert ! Ce n’est juste pas sérieux… Les « combattants » ont reproché aux artistes congolais de glorifier les autorités du pays dans leurs chansons. Certains d’entre eux, dont Fally Ipupa, ont compris le message. Fally n’a jamais chanté pour un régime ou un président congolais en fonction; il s’est investi dans plusieurs causes sociales, reversant une partie des bénéfices de son concert de Bercy (2020) à la Fondation Denis Mukwege. Sur France 24, il a même prôné le dialogue avec les « combattants ». On pourrait affirmer qu’il est l’un des rares artistes congolais à avoir respecté à la lettre l’injonction du mouvement « combattants ». Un mouvement qui, faut-il le dire, est un concentré des gens sérieux, des comiques et des délinquants. Fally Ipupa s’est comporté de manière exemplaire depuis l’apparition du mouvement « combattants » dans le décor. Il a fait ce que nous attendons de nos artistes. À la différence des JB Mpiana de ce monde, il est l’un des rares artistes congolais à ne pas propager des anti-valeurs dans ce pays clochardisé par les politiques, les artistes et les églises. Qu’a-t-il récolté en retour ? Le mépris, l’intransigeance et surtout la bêtise de certains «combattants». Quand on « corrige » ou on punit un enfant, on le fait avec tact. On évite d’adopter un comportement susceptible de provoquer toute forme de rébellion de la part de celui-ci. En outre, une punition doit servir à discipliner et à éduquer, et le moins que l’on puisse dire, c’est que les « combattants » ont manqué de tact et… d’intelligence dans leur rapport avec les artistes. L’usage de la déraison de manière disproportionnée a fini par produire une forme de résistance de la part de ceux-ci. Fally Ipupa est déterminé à faire vibrer la salle de Paris La Défense Arena. Les « combattants » vont gesticuler avant de retourner dans leurs « ngandas » habituels… en attendant un prochain concert. L’heure est peut-être venue pour ces compatriotes de faire un bilan de leur soi-disant « combat ». Il est grand temps de se remettre en question et de changer d’approche… Je bois mon lait nsambarisé… Par Patrick Mbeko