Congo/Culture : Rechy Edzoualiko Ngassaï du département de la Cuvette entre dans l’histoire de la danse Mopacho

Le candidat du département de la Cuvette, Rechy Edzoualiko Ngassaï, a remporté la meilleure place de la première édition du concours Mopacho Challenge National, ayant mis en vedette la danse Mopacho, le 7 janvier 2023 à Brazzaville. Il a reçu un chèque de 500 000 FCFA et un ajout de 300 000 FCFA des membres du gouvernement, d’où un total à 800 000 FCFA. Wizy Okemba et Lurda Mienanzambi ont collecté chacun une enveloppe de 300 000 FCFA renforcée par 300 000 FCFA d’où l’encaisse de 600 000 FCFA et 200 000 et 300 000 FCFA donnant la somme de 500 000 FCFA. Les différents candidats ont encaissé la somme de 100 000 F CFA. Ce candidat a pris la tête devant Wizy Okemba de Brazzaville et Lurda Mienanzambi de Pointe-Noire. Cette finale a opposé douze candidats des douze départements du Congo, sélectionnés lors de la demi-finale du 3 janvier 2023 sur toute l’étendue du territoire national. Ce concours a eu pour but, selon le ministère de l’Industrie culturelle, touristique, artistique et des Loisirs, de renforcer l’unité nationale et le vivre-ensemble. Le ministre de ce département, Lydie Pongault, a été assistée de ses collègues Irène Marie-Cécile Mboukou Kimbatsa des Affaires sociales, de la Solidarité et de l’Action humanitaire, de Juste Désiré Mondelé, ministre délégué auprès du ministre de l’Intérieur, de la Décentralisation et du Développement local et de Léon Alfred Opimbat, Premier vice-président de l’Assemblée nationale, de l’ambassadeur de l’Union européenne et des députés. Les candidats ont démontré le Mopacho devant un public enthousiasmé venu nombreux. Une finale chaleureuse de par le public lui-même et par les artistes qui ont animé cette compétition nationale et surtout le passage de l’artiste musicien Tidiane Mario alias Pagaille. L’ambiance était au rendez-vous. Les candidats ont tous été à la hauteur de la taille de l’événement et le candidat de la Cuvette, Edzoualiko Ngassaï alias Ateka Molimo na danse, a été désigné par la liesse du public qui a reconnu son talent avant le jury. Il a dédié ce succès à son père. Florent Sogni Zaou
Congo-Culture : Le Cerdotola se confirme au service de l’Afrique

Le ministre des Industries culturelles, touristiques, artistiques et des Loisirs, Marie-France Lydie Hélène Pongault a reçu, le 7 décembre 2022 à Brazzaville, la visite du Pr Charles Binam Bikoi, secrétaire exécutif du Centre international de recherche et de documentation sur les traditions et les langues africaines (Cerdotola) qui lui a présenté son institution. Au cours de l’audience qu’elle lui a accordée, le professeur Binam Bikoi a révélé être venu à Brazzaville pour présenter le Cerdotola au moment où il sort de sa grande conférence qui inaugure la nouvelle phase de son existence, la conférence internationale consacrée aux assises pour une nouvelle pensée africaine, et dire à madame la ministre, la synthèse de ces assises pour que les directions dessinées puissent être ancrées elles-mêmes dans les politiques nationales. Pour lui, le ministère, dans sa dénomination, innove par rapport à tout ce qu’ils ont vu ailleurs en Afrique. Pour lui, ils ne sont plus devant un ministère de la culture et des arts comme c’est souvent le cas simplement mais dans un nouveau ministère appelé ministère des Industries culturelles, touristiques, artistiques et des Loisirs, c’est tout un ensemble d’expression de la vie et de l’existence des peuples qui se trouve être mis en perspective. Selon lui, les patrimoines, les technologies, les savoirs endogènes, les stocks de connaissances propres aux communautés les plus modestes qu’elles soient mais qui sont les communautés humaines, c’est de là que doit être inspirée la créativité africaine, l’inventivité et évidemment la connaissance de l’histoire aussi puisque l’Afrique ne naît pas avec le partage de l’Afrique à Berlin et la dénomination des états africains tels qu’ils sont nommés aujourd’hui , enfermés dans les chaînes qui les empêchent de prendre les envols nécessaires. Il a également fait savoir la disponibilité de la structure qu’il dirige pour l’Afrique en faisant savoir la disponibilité du Cerdotola de continuer à servir plus haut l’Afrique et les pays membres à travers le développement des programmes portés par l’institution mais surtout de cette vision en vue de la libération totale, définitive, irréversible de l’Afrique qui ne peut être effective que si elle passe par la réappropriation et la valorisation des cultures africaines, des patrimoines de l’Afrique , des langues de l’Afrique au service de l’humanité entière. Le Congo est un des membres créateurs du Cerdotola. C’est est une institution qui a vu le jour en 1977 et dont le siège est à Yaoundé, au Cameroun. Les États membres sont le Burundi, le Cameroun, le Congo, la République démocratique du Congo, la République centrafricaine, le Tchad, l’Angola, la Guinée équatoriale, le Rwanda et Sao Tomé-et-Principe. Florent Sogni Zaou
Congo/Culture : Lydie Pongault exhorte à la contribution au Produit Intérieur Brut

RENCONTRE. « J’attire votre attention sur l’exigence qui est la nôtre de contribuer au produit intérieur brut. Je suis sûre que chacun d’entre nous apportera tout le dynamisme nécessaire pour relever les défis qui pointent à l’horizon », a dit avec force au cours de la rencontre entre le ministre de l’Industrie culturelle, touristique, artistique et des Loisirs, Marie-France Lydie Hélène Pongault et les directeurs généraux sous-tutelle, le 14 octobre 2022. Elle a indiqué qu’elle demandait à tous de l’excellence et non de la simple efficacité, dans une belle ambiance de travail. Elle a exhorté tout le cabinet à exploiter convenablement les éléments de réflexion et d’action. Le but n’a pas été seulement de les rencontrer mais également d’échanger avec eux pour bâtir ensemble des stratégies. C’est ainsi qu’elle s’est mise à l’écoute de l’inspecteur général du Tourisme et de l’Hôtellerie ; du directeur général du Tourisme et de l’Hôtellerie ; de la directrice générale des Loisirs ; du directeur général de l’Office national de la promotion touristique ; du directeur général du Patrimoine ; du directeur général des Arts et des Lettres ; du directeur général du Livre et de la Lecture publique et des directions rattachées. Elle a de ce fait également tendu l’oreille au Commissaire général du Festival panafricain de musique (FESPAM) ; au directeur du Bureau congolais du droit d’auteur (B.C.D.A) et au directeur de la Bibliothèque nationale. Le ministre de l’Industrie culturelle, touristique, artistique et des Loisirs a ajouté en substance qu’en s’appuyant sur les industries culturelles, il faut innover, compter sur les différents secteurs du ministère. Selon elle, ces différents secteurs sont très porteurs pour l’essor économique du Congo. Il faut susciter un environnement favorable pour ces industries. Florent Sogni Zaou
Congo/Semaine culturelle : La culture, un vecteur de rassemblement, de paix et de cohésion, selon Assitou Kamara Somi

Le maire d’Ignié, Mme Assitou Kamara Somi a dit à la cérémonie de clôture de la semaine culturelle à Ignié, à 45 km de la ville capitale, que la culture est un vecteur de rassemblement, de paix et de cohésion, elle favorise la diversité et renforce le patriotisme. Elle a ajouté en substance que cette première édition de la semaine culturelle d’Ignié a tenu ses promesses à travers la promotion des valeurs culturelles de la tradition Téké qui seront d’apport certain dans cette réflexion commune sur l’édification d’un Congo moderne fort de ses us et coutumes, rites et traditions. La cérémonie d’ouverture de la semaine culturelle d’Ignié, localité située à 45 km de la ville capitale, a eu lieu du 26 au 29 août 2022, la semaine culturelle sur le thème « Place de la femme dans le royaume téké », en présence du préfet du département du Pool, Georges Kilebe, du directeur du cabinet du ministre de la Culture et des Arts, Bernard Eloko, des représentants de la Cour royale de Loango, et bien d’autres personnalités. Présidée par le directeur du cabinet du ministre de la Culture et des Arts qui a souligné que cette semaine culturelle participe activement à l’axe 7 du Projet de société du président de la République, “Ensemble poursuivons la marche”, qui recommande d’organiser périodiquement, au niveau national et départemental, des événements culturels tels que les festivals, les salons, les expositions, les symposiums. Madame l’administrateur maire de la communauté urbaine d’Ignié, Assitou Kamara Somi a dit en substance qu’à Ignié, on pense que les grands-messes culturelles sont de merveilleuses occasions d’offrir au plus grand nombre la joie, le bonheur de jouir des richesses et des nourritures de l’esprit, d’apprécier à leur juste valeur les œuvres de beauté du génie humain et, cela, dans la communication. Selon elle, l’option est d’inscrire au cœur de cette fête culturelle l’urgence d’une réflexion sur les richesses, les valeurs positives que recèlent les traditions, en vue de les intégrer dans le processus d’édification et de consolidation de l’État-Nation moderne du Congo. Pour elle, l’ambition, en tant qu’autorité urbaine d’Ignié, est de faire écho à cette grande victoire de la gouvernance du président de la République du Congo, précisément, l’adoption par l’Assemblée nationale de la Loi Mouebara. Cette loi, dit-elle, marque un tournant décisif dans les processus d’égalité et de parité Homme-Femme, et de protection plus accrue de la femme dans une société congolaise moderne encore sous l’influence des pesanteurs, des figures et des postures de domination des hommes. La deuxième partie de cette première journée a été consacrée à la conférence portant sur le thème « Rôle de la femme dans le royaume téké ». Le conférencier du jour, Remy Mongo Etsion, a indiqué qu’il a fait des recherches sur les racines du royaume téké, notamment sur ce qu’a été la femme hier, ce qu’elle est aujourd’hui et les perspectives, c’est-à-dire ce qu’elle sera demain. Dans le royaume téké, la femme joue un rôle prépondérant. Pour qu’il y ait un roi, il faut qu’il y ait une reine, a-t-il fait savoir. Les participants ont consacré une partie de leur séjour à la visite des différents stands d’exposition et des scènes de danses et de chants traditionnels, une occasion pour eux de découvrir la grande richesse de la culture congolaise grâce à l’une de ses expressions majeures : les valeurs de culture et de civilisation téké. Les conférences se sont poursuivies le jour suivant avec “le Mariage coutumier” par Daniel Nguebila et le 28 août avec “le Veuvage” par Séraphin Sah. Florent Sogni Zaou
Culture : L’UNESCO appelle à une meilleure protection sociale et économique des créateurs
La pandémie a prouvé l’importance de la culture pendant une crise mondiale. Paradoxalement, elle a aussi exacerbé la vulnérabilité des artistes et des professionnels de la culture. Dans un rapport de grande envergure, l’UNESCO appelle les États à repenser leurs politiques afin qu’à l’avenir, les créateurs soient mieux protégés. La pandémie a démontré la valeur intrinsèque du secteur culturel et créatif en matière de cohésion sociale et sa capacité à générer en temps de crise des ressources éducatives, du bien-être personnel ainsi que de la croissance économique. Cependant, cette crise mondiale a aussi souligné les défis importants à relever pour assurer la préservation de la diversité des expressions culturelles dans le monde, conformément à la Convention de 2005 de l’UNESCO sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles. Protéger la diversité des expressions culturelles Un nouveau rapport de l’UNESCO, intitulé « Re|Penser les politiques en faveur de la créativité », montre que l’aide au développement consacrée à la culture et aux loisirs diminue et que, malgré la hausse continue des flux de biens et de services culturels à l’échelle mondiale, très peu de progrès ont été réalisés en vue de réduire les fortes disparités entre les pays développés des pays en développement. De très fortes inégalités persistent également au sein des secteurs culturels et créatifs, notamment celles auxquelles sont confrontées de nombreuses femmes. Les individus sont de ce fait bien moins exposés à la diversité des expressions culturelles dans le monde, à un moment où il est évident que la diversité est un élément structurant pour la cohésion sociale et la paix entre les peuples. Cette situation limite la capacité du secteur culturel, qui représente 3,1 % du PIB mondial et 6,2 % des emplois dans le monde, à stimuler une croissance économique durable dans les pays en développement. Effondrement sans précédent des revenus et de l’emploi dans le secteur culturel L’UNESCO considère qu’en 2020 la pandémie, à elle seule, a causé la perte de 10 millions d’emplois dans les industries créatives. Elle estime en outre que cette même année, la valeur ajoutée brute mondiale dans les industries culturelles et créatives a reculé de 750 milliards de dollars. Dans les pays dont les données sont disponibles, les revenus des industries culturelles et créatives ont diminué de 20 à 40 %. Au cours des années qui ont précédé la pandémie de COVID-19, la baisse des dépenses publiques mondiales consacrées aux industries créatives a causé un effondrement sans précédent des revenus et de l’emploi dans ce secteur. Les conditions de travail déjà précaires de nombreux artistes et professionnels de la culture se sont détériorées davantage. La couverture sociale des artistes était déjà insuffisante dans beaucoup de pays, mais la pandémie a véritablement révélé la vulnérabilité des travailleurs dans les secteurs culturels et créatifs. « Un paradoxe fondamental est apparu : la consommation mondiale de contenus culturels des individus et leur dépendance à leur égard ont augmenté, alors que, dans le même temps, ceux qui produisent les arts et la culture ont de plus en plus de mal à travailler. » a souligné Ernesto Ottone R., Sous-Directeur général pour la culture de l’UNESCO. Aligner la protection des travailleurs culturels sur celle de l’ensemble des travailleurs « Nous devons repenser la manière dont nous construisons un environnement de travail durable et inclusif pour les professionnels de la culture et des arts qui jouent un rôle vital pour la société, à travers le monde entier. » a ajouté Ernesto Ottone R. Le rapport appelle les gouvernements à assurer aux artistes et aux professionnels de la culture une protection économique et sociale similaire à celle dont bénéficient déjà les personnes travaillant dans de nombreux autres secteurs. Il propose, par exemple, d’envisager l’instauration d’un salaire minimum dans l’emploi culturel, ainsi que de meilleurs régimes de retraite et d’indemnités de maladie pour les travailleurs indépendants. Même s’il reconnaît que le passage accéléré du contenu culturel et des spectacles vers les plateformes numériques offre de nouvelles possibilités, ce rapport souligne l’urgente nécessité de concevoir des systèmes de rémunération plus équitables pour les artistes dont le contenu consommé est en ligne. Les revenus numériques ne compensent pas la forte baisse de revenus causée par l’absence d’événements en direct.
Congo/Culture: L’école de peinture de Poto-Poto pour trois mois de festivités

La direction de l’Institut français du Congo et le ministère de la Culture et des Arts ont récemment lancé le début des festivités à travers une conférence en ligne et une projection d’un documentaire sur ladite école. La conférence en ligne a été animée par le Français Pascal Letellier, ami de Pierre Lods et le Congolais Parfait Mbon, directeur de l’Ecole de Peinture de Poto-Poto. Au cours de cette conférence en ligne, Pascal Letellier a dressé le portrait de Pierre Lods avant sa venue au Congo Brazzaville et de son passage à Brazzaville, puis au Sénégal. Au cours de cet échange inter actif avec les peintres de Poto-Poto, il a été dit que Pierre Lods avait 25 ans en 1946 et sortait de quatre ans de guerre d’occupations, de maquis et de résistance. Il était nourri forcement des peintres d’avant-garde de l’époque, c’était des surréalistes, des peintres d’expressionnismes abstraits. Il pouvait être imprégné par eux. S’agissant du souvenir que l’Ecole de Peinture de Poto-Poto garde de Pierre Lods, le Congolais Mbon a signifié que le seul souvenir, c’est l’école. Sur le terrain, les œuvres de Pierre Lods ne se font pas voir. On parle de Pierre Lods parce qu’il est le créateur de cette école de peinture qui était au départ, un centre d’art africain. C’est après l’indépendance qu’elle est devenue école de peinture de Poto-Poto. L’autre moment de cette célébration a été la projection du documentaire «Les peintres de l’Ecole de Poto-Poto» de Sapouley Nkodia. Ce documentaire retrace l’histoire de l’EPPP, ses peintres, et l’avenir de cette école. Dans ce documentaire, les peintres ont déploré le manque d’archives de leurs aînés de l’époque qui n’ont plus d’archives, car leurs toiles ont été achetées par les Européens et se retrouvent dans les musées occidentaux. Ils ont déclaré que c’est un véritable manque à gagner pour le Congo, tout simplement parce qu’il n’y a pas un musée pour cette école. En outre, ils ont déploré le manque d’annuaire, ce qui sous-entend qu’on ne peut pas dire avec exactitude combien de peintres sont passés par cette école. Parfait Mbon a, au lieu de célébrer les anniversaires autour de la danse comme dans le passé, a jugé plutôt utile que cette fois, c’est un calendrier qui s’étale sur plus de trois mois. L’activité d’aujourd’hui à l’IFC est la première. Le 30 juin 2021, l’activité aura lieu au jardin pour procéder au montage d’une double exposition des tableaux et des figures des vieilles gloires. Vers la fin du mois de juillet, il est prévu la mise en service de la galerie virtuelle en partenariat avec l’Unesco. Peu avant la fin du mois d’août, il est prévu la présentation du livre intitulé : L’École de peinture de Poto-Poto, une tradition créative à l’épreuve du monde. Tout cela se bouclera par le lancement officiel de la fondation Gotène. Florent Sogni Zaou
Interview – Henri Djombo : «La culture et le sport, des moyens de canalisation de la jeunesse au risque de préparer des bombes à retardement»

Parrain de la 27ème édition de la Journée Internationale de l’Ecrivain Africain à Dakar au Sénégal, du 7 au 11 novembre 2019, Henri Djombo a répondu, le 10 novembre 2019 à Dakar, aux questions de PagesAfrik, déclarant que «Si nous n’utilisons pas la culture et le sport pour canaliser les avancées de notre jeunesse, nous préparons des bombes à retardement». PagesAfrik : Quelle lecture faites-vous de votre parrainage et surtout en tant que premier non-sénégalais, de la journée internationale de l’écrivain africain ? Henri Djombo : D’abord, je loue l’initiative du Sénégal, de célébrer chaque année cette journée qui rassemble les écrivains africains ici à Dakar. Cette initiative permet le brassage des hommes de lettres du continent mais aussi le débat sur les questions d’actualités littéraires, pourquoi pas aussi politiques et philosophiques. Je suis satisfait de ce qui s’est passé ici. Il n’y a pas eu que les écrivains qui se sont retrouvés mais également les associations des écrivains de beaucoup de pays dont l’UNEAC. Nous assurons une certaine dynamique pour le sort des lettres africaines. J’ose croire que la relance de la PAWA va permettre d’atteindre cet objectif. PagesAfrik : Quelle commentaire faites-vous du thème de cette édition, à savoir, Littérature, citoyenneté et environnement ? H. D. : La littéraire est comme on le sait, porteuse d’enseignements sur la citoyenneté et la formation du citoyen aussi. C’est toujours pour conscientiser le public sur ce qui concoure à l’amélioration de la vie des hommes et sur un certain nombre de tares qu’il faut combattre. Nous ne devons pas oublier que c’est le citoyen qui est à la base du développement. Il est l’auteur et le bénéficiaire de ce développement. La littérature est le cœur de la pensée et de la réflexion et participe à l’éducation de l’homme. Littérature et environnement nous renvoient vers ce monde dans lequel la pollution est galopante et où le comportement des hommes conduit à la dégradation de l’environnement et de la vie sur terre. Le rôle de l’écrivain et mieux de la littérature est de montrer ce qui se passe, de faire connaître aux gens d’ici ce qui se passe ailleurs et vice-versa. La littérature est là pour dire ce qui ne tient pas et ce qui marche. I s’agit de ce temps où la communauté internationale est préoccupée par la dégradation de l’environnement du fait des changements climatiques, notre conscience est de plus en plus appelée à poser de bonnes actions. Le rôle de l’écrivain et de la littérature est d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur ces questions avec ses effets sur l’écosystème comme l’eau et la terre se dégradent. Tout cela doit nous amener à parler plus fort pour attirer l’attention des décideurs sur les mesures conséquentes afin d’éviter la catastrophe. Un seul pays ne peut pas lutter contre ces changements climatiques ni atténuer leurs effets parce que la situation est globale. Il faut donc des réponses globales. C’est pourquoi la solidarité régionale et sous régionale est à promouvoir. Nous devons travailler pour laisser à nos enfants et à nos petits-enfants un environnement saint. PagesAfrik : Pouvez-vous faire un commentaire sur la distinction de Fraternité de la plume de Son Excellence Monsieur Denis Sassou N’guesso que vous avez reçu en lieu et place et bien sûr sur le votre ? H. D. : Que le Président de la république soit primé ne peut pas nous étonner. Il a déjà reçu des distinctions ici à Dakar en tant qu’écrivain. Il est apprécié pour ses actions en faveur des lettres. C’est avec beaucoup de bonheur que nous avons reçu sa distinction qui lui sera transmise à temps dans les conditions à définir avec les amis sénégalais. PagesAfrik : Quel message particulier fait-on passer avec la publication de l’anthologie de la poésie sénégalo-congolaise qui vient d’être publiquement présentée à Dakar ? H. D. : C’est une bonne chose de commencer à coproduire. Nous devons aller à la coédition pour que les livres congolais soient connus ici ou ailleurs, que les livres sénégalais soient aussi connus au Congo. Cette anthologie inaugure cet échange littéraire, une coopération nouvelle que nous nous sommes promis de promouvoir. C’est donc un premier acte de coopération culturelle comme vous venez de le dire. Nous avons salué la parution de cet ouvrage que sera également présenté au public congolais. C’est une première anthologie qui va se développer et qui va attirer plus de vocations poétiques. Je crois que nous avons réalisé une bonne action dans le cadre de la coopération entre l’Association des Ecrivains du Sénégal et l’Union Nationale des Ecrivains, Artistes et Artisans Congolais. PagesAfrik : Dans cette anthologie, il s’agit de la poésie. Vous y avez placé quatre poèmes, peut-on pensé que l’assiste à la naissance d’Henri Djombo, poète alors qu’on le connaît comme romancier et dramaturge ? H. D. : On peut en effet parler d’entrée mais l’homme est un poète en soi. Il nous est arrivé à un moment de notre vie, d’écrire des poèmes. J’en ai écrit au lycée. J’aurais voulu les actualiser mais j’ai perdu tout ce que j’avais écrit. A des moments de solitude, on s’évade, on rêve, on gère des images qui trottinent dans la tête. On peut aussi se souvenir de pas mal de choses qui méritent d’être de manière différente. Vous savez que le discours du fou est revêtu d’une cohérence insoupçonnée. C’est comme la poésie. Nous perdons parfois de notre lucidité pour nous plonger dans un autre monde. C’est vrai que je n’ai pas voulu me concentrer sur la poésie mais cela ne signifie qu’on ne peut pas faire de la poésie. Que l’on ait choisi quelques-uns de mes poèmes pour les mettre dans l’anthologie ma fait penser à écrire encore d’autres textes et peut-être que je pourrais avoir un recueil de poèmes. Mais je ne suis pas plus poète que vous. PagesAfrik : Quelles leçons à tirer de la tenue de la Journée Internationale de l’Ecrivain Africain, en tant qu’africain d’abord, en tant que président de l’UNEAC et en tant que citoyen d’un pays ayant écrit des pages d’or en littérature ? H. D. : Je suis reconnaissant à l’Association des Ecrivains du Sénégal de m’avoir choisi comme parrain
Le rôle des industries créatives dans la croissance économique à long-terme des villes

Dans un récent rapport, intitulé « Culture : futur urbain », l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) a affirmé que la culture a le pouvoir de rendre nos villes plus prospères, plus sûres, et durables Selon l’agence onusienne, la mise en œuvre de politiques de promotion de la culture et du patrimoine conformes à l’esprit des conventions culturelles de cette institution a un impact positif sur les villes. Présenté récemment à Quito, en Equateur, au cours d’un événement organisé avec le sous-directeur général de l’Unesco pour la culture, Francesco Bandarin, dans le cadre de la troisième Conférence des Nations unies sur le logement et le développement urbain durable (Habitat III), le rapport montre que la culture doit être pleinement intégrée dans les stratégies urbaines pour garantir leur durabilité et une meilleure qualité de vie pour les habitants. Analysant les tendances actuelles, l’Unesco affirme que l’urbanisation devrait se poursuivre à une échelle et un rythme accrus, notamment en Afrique et en Asie. « D’ici à 2030, le monde devrait compter 41 mégalopoles abritant chacune au moins dix millions d’habitants », a indiqué l’organisation onusienne. Dans son rapport, l’agence fait également observer que « l’urbanisation massive et rapide a souvent pour effet de multiplier les défis pour les villes en créant plus de bidonvilles et en rendant plus difficile l’accès aux espaces publics. Elle peut aussi avoir un impact négatif sur l’environnement ». Ce processus, a-t-elle poursuivi, se traduit souvent par une hausse du chômage, des inégalités sociales, de la discrimination et de la violence. A noter qu’au terme de la conférence de Quito, les décideurs du monde entier ont adopté un Nouvel agenda urbain. Pour la directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova, il n’y a pas de doute que la culture est au cœur du renouveau des villes et de leur capacité d’innovation. « En rassemblant de nombreuses informations et expériences concrètes, le présent rapport démontre que la culture est un atout stratégique pour construire des villes plus inclusives, créatives et durables», écrit-elle dans la préface dudit rapport. Par ailleurs, le rapport identifie également des stratégies innovantes pour la préservation de l’habitat dans des zones historiques, un point crucial pour l’identité et le bien-être des communautés. Citant l’exemple de Quito, il rappelle que des subventions publiques sont allouées aux propriétaires pour rénover des logements et empêcher la gentrification des zones historiques. A noter que le rôle des industries créatives dans la croissance économique à long-terme des villes a aussi été mis en lumière à travers le cas de Shanghai (Chine), membre du Réseau des villes créatives de l’UNESCO pour le design depuis 2010. A ce propos, l’Unesco rappelle que cette ville est l’un des principaux centres créatifs au monde, avec 7,4% des habitants travaillant dans les industries créatives.