Congo. Communiqué du Collectif Sassoufit relatif au refus d’accréditation par le gouvernement congolais à Florence Morice
La couverture de l’information au Congo Brazzaville est une fois de plus menacée par une nouvelle décision du ministère de la Culture et de la Communication, qui vient de refuser d’accréditer la journaliste FLORENCE MORICE dans le cadre de l’élection présidentielle des 17 et 21 mars 2021. Le Collectif Sassoufit s’interroge sur la pertinence et l’équité de cette décision et demande au ministère de la Culture et de la Communication de revenir sur sa décision et de permettre à tous les journalistes, sans exception, de travailler sans restriction sur l’ensemble du territoire national conformément à la constitution. Ce refus ciblé sur la personne de Florence MORICE, journaliste de RFI dont le professionnalisme et l’expertise sur la République du Congo, notamment la crise humanitaire du Pool ou la dette cachée du Congo au FMI, ont été salués, est inacceptable. Ce travail lui a valu de remporter le second prix du journalisme radio des Médias Francophones Publics (MFP) en 2017. Également sélectionnée pour le Prix Bayeux 2019 des correspondants de guerre, elle a objectivement les qualités requises pour couvrir avec neutralité et objectivité la période électorale en République du Congo. Cette mesure arbitraire que nous condamnons fermement est une violation flagrante de la liberté d’informer garantie par la constitution congolaise et les traités internationaux. Enfin, nous redoutons que cette mesure ne porte gravement atteinte à l’indépendance de la profession de correspondant de la presse international en République du Congo, et ne vise finalement qu’à punir une journaliste pour avoir fait son travail avec rigueur. La liberté de la presse est un droit non négociable. Marcus KISSA Coordonnateur du Collectif Sassoufit
Quelle sera la place du Congo dans l’Afrique Centrale de demain ?
TRIBUNE. À l’heure où les pays qui nous entourent, se tournent doucement vers des politiques progressistes visant à promouvoir les valeurs démocratiques et unitaires, le nôtre semble s’enliser de plus belle dans un système totalitaire centré sur le mérite de la reconnaissance génétique. Peut-on, en tant que dirigeant, ignorer les multiples compétences contenues dans chaque Congolais, au seul prétexte de la non appartenance familiale, clanique ou ethnique, au risque par orgueil, d’entraîner notre pays dans les confins des abysses? L’erreur commise par nos Aînés, ça a été de mettre leur longévité politique au-dessus des valeurs républicaines et de l’intérêt supérieur de la nation congolaise. Les comportements grégaires ont fortement contribué à accentuer le ressentiment à l’égard de la classe politique et pousser les moins lotis dans les bras des vendeurs à la sauvette du repli identitaire. L’armée, la police, la gendarmerie, la fonction publique sont devenues des groupements de groupements régionaux, variant cycliquement au rythme des nominations des hauts fonctionnaires. Un ministre vili aura une garde vili, des conseillers vilis, des assistants vilis. Son remplaçant mbochi aura garde Mbochi, des conseillers mbochi et ceteri etcetera. L’argument du pays de transit, en 21e siècle n’est plus recevable. Les partenaires et voisins du Congo attendent de nous et de notre pays, beaucoup plus que l’obsolète argument de la situation géographique. Le Congo doit être capable d’aller puiser l’énergie, la détermination, les compétences, dans chaque Congolais pour redonner à notre pays, la place qu’elle mérite au sein de la géopolitique locale et continentale et ne plus s’accrocher aux gloires illusoires d’un passé que la prochaine génération de leaders africains ne regardera peut être pas avec la même empathie que leurs prédécesseurs. Nous sommes déjà une nation, il ne nous manque que la République. Marcus KISSA Coordonnateur du Collectif Sassoufit
Lettre au peuple congolais
Mes Chers Compatriotes, Depuis maintenant six ans nous nous sommes mis en mouvement pour barrer la route à l’arbitraire qui sévit dans notre pays. Au lendemain de l’explosion du 04 mars 2012, nous avions approché les plus hautes autorités de notre pays de résidence, la France, afin d’apporter une connaissance particulière de la situation et donc, aider à notre échelle à une prise en charge efficace des victimes. C’est toujours dans le même esprit que nous avons réuni dès 2014 les outils nécessaires pour faire connaître au monde entier la situation du Congo Brazzaville. Nous pouvons légitimement dire que notre message a fait le tour du monde. Il n’est aucune chancellerie, aucun gouvernement, aucune institution qui peut honnêtement dire qu’elle n’est pas au fait des agissements inhumains et de la haute corruption qui caractérisent le régime de Brazzaville. Nous avons obtenu d’une grande agence le passage de satellites au dessus de la région du Pool bombardée afin d’avoir des preuves irréfutables contre la dictature. De Washington aux neiges éternelles de l’Himalaya, notre plaidoyer pour un Congo libre a trouvé des oreilles attentives et des coeurs bienveillants. Pourtant, ce régime criminel tient encore debout car il distrait les oreilles et remplit les coeurs de malveillance. Où est donc l’appétit pour la liberté dans notre pays ? Partout le venin du tribalisme, la condescendance liée à l’âge, l’appât du gain et le désespoir semblent guider un pays sourd à l’appel de sa propre liberté. Notre pays est comme hypnotisé par des entrepreneurs politiques populistes et tribaux. Pourtant, chaque fois que nous avons œuvré ensemble avec courage, dans l’amour, l’unité et la solidarité, chaque fois que nous avons placé l’intérêt général au centre de tout, c’est l’ensemble des congolais qui ont été vainqueurs. Nous pouvons célébrer nos victoires diplomatiques, médiatiques ou judiciaires qui préparent la libération nationale. Mes Chers Compatriotes, Je crois en l’énergie qui nous anime, je crois aux efforts et à tous les sacrifices du peuple congolais. Oui nous travaillons à l’avènement d’un Congo libre. Toutefois, la forme de notre engagement ne peut demeurer la même. Le peuple congolais est blessé dans sa chair et meurtri dans son âme. Il nous revient le devoir de redoubler d’efforts pour sortir notre pays du marasme organisé dans lequel il est plongé et offrir enfin au peuple congolais, des gouvernants dignes de l’honneur qui leur est fait de représenter une nation. Chaque congolais, à son échelle et avec ses moyens doit être la pierre de l’édifice CONGO que nous rêvons de bâtir. C’est pourquoi j’exhorte chacun d’entre nous au travail acharné pour que renaissent, la fraternité, la justice et la liberté. Notre engagement est pour cela appelé à radicalement évoluer vers des formes que nous espérons plus utiles pour le plus grand nombre. Nous souhaitons incarner l’espoir d’un Congo un et indivisible pour tous. Nous incarnerons le parti de ceux qui n’ont que le Congo et rien d’autre. Bonne et heureuse Année 2019 Andréa NGOMBET Coordinateur du Collectif Sassoufit.
Attaque de l’Ambassade du Congo en France : un acte de résistance citoyenne
TRIBUNE. Dans la nuit du 13 au 14 novembre 2018, un commando citoyen a choisi de marquer sa résistance face à l’oppression en marquant les murs de l’ambassade du Congo en France et occasionnant des dégâts collatéraux dans le voisinage. Le Collectif Sassoufit qui mène une lutte non violente contre le régime de Brazzaville a maintes fois alerté les autorités françaises et la communauté internationale à propos de l’exaspération de la jeunesse congolaise face à une situation bloquée. Cet acte violent n’est pas du vandalisme mais bien une expression politique des revendications des Congolais : La libération de Jean Marie Michel MOKOKO en particulier et des prisonniers politiques en général dont le candidat à l’élection présidentielle André OKOMBI SALISSA , l’arrêt des connivences politiciennes françaises avec les Nguesso, la fin de la dictature et le rétablissement de l’Etat de droit au Congo. Les agressions dans Paris de militants et les tentatives d’assassinat d’opposants, les actes de violence impunis perpétrés à l’intérieur de l’Ambassade en octobre 2015, l’impossibilité pour les Congolais qui s’opposent à renouveler des documents, font de ce lieu une succursale française de la dictature congolaise. C’est par abus de langage que ce lieu de corruption, de torture et de discrimination est appelé ambassade. Le 1er DPJ a mieux à faire que de dilapider l’argent du contribuable français pour la sécurité de l’ambassade d’une dictature. Le passif de la justice française avec la libération de Jean-François DENGUÉ et Pierre OBA dans des affaires de crimes de guerre et contre l’humanité, ne plaident pas en faveur de son indépendance dans les affaires impliquants des Congolais. Les vidéos de l’ambassade, indisponibles quand on y violente des citoyens, étaient comme par enchantement subitement disponibles. Pour les Congolais, la présence de Sassou Nguesso au Forum de la Paix était l’injure de trop après le massacre de 13 jeunes dans un commissariat de Brazzaville durant l’été 2018. Dans une forme de défi, la dictature souhaitait faire de ce moment l’achèvement de son retour sur la scène internationale par l’écologie et le chantage à la crise aux migrants comme précisée par Rachida DATI au micro de Télé Congo. Le refus de la France, notamment Monsieur Le Drian, de contraindre l’ami Sassou NGUESSO à la libération des prisonniers politiques et à l’abdication, exposera de plus en plus la France à des représailles sur son territoire. La visite au Bristol de Monsieur POUYANNÉ, patron de TOTAL, le communiqué de presse odieux de Maître Dupont MORETTI, démontre que pour une catégorie de Français, seul l’argent compte. L’ensemble de ces gesticulations immorales s’inscrit dans la logique de sauvetage du ‘’soldat Sassou’’. À la France nous disons : Cette génération de Congolais brûle les objets, nous craignons que si Sassou et son clan demeurent au pouvoir, la suivante brûle les individus. Andréa NGOMBET Global Coordinator Collectif Sassoufit
Forum de Paris sur la paix : une opportunité pour une sortie de crise et pour une paix véritable au Congo
TRIBUNE. Dans le cadre de la commémoration du centenaire de l’armistice qui mit fin à la première guerre mondiale, la France réunira du 11 au 13 novembre 2018, les Chefs d’Etat, les ONG, les intellectuels afin de conjurer les graves menaces qui pèsent sur la paix mondiale. Il s’agira de penser un nouveau multilatéralisme, construire la paix face aux défis des nationalismes, du repli régionaliste, des totalitarismes et des intégrismes religieux. L’Afrique francophone, le Congo-Brazzaville en particulier est malheureusement plongé depuis plus trois décennies dans une situation de guerres récurrentes, alternant guerres fratricides, crimes de masse, violations massives des droits de l’homme, prétextes et conséquences d’un pillage sans limite des ressources d’Etats riches naturellement. Situation de conflit permanent accentuée par la privation des besoins vitaux et élémentaires dont sont victimes les quatre millions de Congolais à savoir : l’eau, l’électricité, la santé, l’éducation, la nutrition. Le Congo est en faillite. Toutes les démarches qui consisteront à la mise en place d’un dialogue en excluant certaines voix ne pourront jamais apporter à notre pays la paix et la stabilité. La présence à Paris de monsieur Denis Sassou Nguesso est une occasion pour notre organisation de faire de nouveau appel à la communauté internationale pour affermir les valeurs de la démocratie universelle et contribuer à la sortie de crise au Congo Brazzaville. La lettre des Évêques, du 10 mai 2018 dernier, nous apparaît comme une opportunité à saisir pour amorcer une sortie pacifique de crise. En nous appuyant sur cette lettre, voici ce qui est pour nous, organisation de la société civile, l’autre avenir possible pour le Congo Brazzaville. 1-INVITATION PUBLIQUE À UN CONCLAVE ORGANISÉ PAR LES ÉVÊQUES Idéalement hors du Congo, les Évêques, en application de la lettre du 10 mai 2018, invitent les parties prenantes de la crise congolaise à se rencontrer en conclave. Pourraient être invités à égalité de représentants : . Monsieur Dénis Sassou Nguesso . Les candidats à l’élection présidentielle de 2016 . Les partis politiques oppositions et mouvance présidentielle . La société civile du pays et de la diaspora . Les créanciers (Chine, France, USA, UA, UE, Club de Paris, Club de Londres, FMI, Banque Mondiale, BAD, BDEAC) . Les représentations de l’ONU, l’UE, l’UA et la CEMAC 2-LES POINTS DE LA LETTRE DES ÉVÊQUES COMME ORDRE DU JOUR DU DIALOGUE : Le préalable pour ouvrir ce Dialogue Républicain le plus large possible en vue de discuter du modèle politique et institutionnel que nous voulons dans notre pays est de libérer toutes les personnes en prison à la suite des contentieux politiques dont les candidats à l’élection présidentielle de 2016, Jean Marie Michel MOKOKO et André OKOMBI SALISSA. Un dialogue exclusif, même s’il aboutit à un accord, n’offrira à notre pays, qu’une paix temporaire réservée uniquement à la classe politique et ne réglera pas le véritable problème qui mine notre pays : l’absence totale d’un Etat de droit. La classe politique congolaise doit absolument intégrer dans ses réflexions, la nécessité d’établir un Ordre républicain et démocratique dans l’intérêt supérieur de notre nation. Ce dialogue s’appuiera sur des valeurs morales susceptibles de fonder une vie politique pérenne et stable. L’ordre du Jour pourrait se décliner comme suit : Création d’une commission électorale indépendante avec une société civile vraiment représentative pour conduire l’élaboration d’un système électoral transparent et indépendant ; 2. Création d’une commission Vérité, Justice et Réconciliation pour investiguer et résoudre les questions des crimes politiques et des guerres. Une attention particulière sera donnée à la question des massacres et discriminations notamment dans la région du Pool ; 3. En accord avec les institutions financières et les créanciers, réaliser un audit de la dette du Congo, de tous les projets réalisés particulièrement dans le cadre de l’accord de coopération avec la Chine et autres pays concernés ainsi que de tous les fonds obtenus grâce aux préfinancements pétroliers et de leur utilisation ; 4. Mise en place d’une commission républicaine chargée d’identifier les lieux de stockage de deniers publics détournés, les biens mal-acquis et favoriser leur rapatriement ; 5. Création d’un corps indépendant, constitué de magistrats élus par leurs pairs et d’Autorités morales, chargé de réprimer la corruption. Créer également un corps d’auditeurs généraux, dont le dirigeant serait nommé par vote des deux tiers du Parlement pour un mandat non renouvelable ; 6. Avec l’aide de l’UE et des institutions financières, création d’un Fonds souverain congolais pour l’éducation et le développement avec les produits des avoirs et biens mal-acquis ; 7. Suspension à titre temporaire des membres des corps d’armée identifiés comme responsables des violations des droits humains notamment durant le référendum 2015 et post élection 2016. Cette suspension est susceptible d’évoluer en radiation au terme des enquêtes indépendantes; 8. Ouverture d’une transition politique et élaboration d’un calendrier pour des élections présidentielles, législatives et locales anticipées. CE QUE NOUS ATTENDONS DE CE DIALOGUE Nous pensons que le Congo mérite mieux que la situation sociale, politique et économique actuelle et qu’il est de la responsabilité de toutes ses filles et tous ses fils, d’apporter leur contribution à la création d’une société viable ; et qu’il est du devoir de la France berceau des Droits de l’Homme, des véritables amis du Congo et des Congolais, d’encourager cette initiative à l’occasion du prochain Forum de Paris de la Paix. Nous pensons que seul un dialogue franc et juste, nous permettra de déboucher sur un Etat de droit consensuel, une transition démocratique viable et enfin, un scrutin libre et transparent, unique gage de stabilité politique, de prospérité économique et de paix sociale L’exigence de vérité, de justice et de réconciliation devra absolument être le socle de nos échanges et cela ne pourrait se faire que dans le cadre d’un dialogue sous l’égide de la communauté internationale et le contrôle stricte de la société civile. Fait à Paris le 04 Novembre 2018, Andréa NGOMBET GLOBAL COORDINATOR COLLECTIF SASSOUFIT
Ottawa pourrait utiliser les avoirs des dirigeants corrompus pour aider les alternances démocratiques
Le gouvernement fédéral pourrait envisager de confisquer les avoirs gelés au Canada pour aider les alternances démocratiques. C’est la contre-proposition du Coordonnateur du collectif Sassoufit, une organisation qui lutte pour l’alternance démocratique au Congo Brazzaville, au Conseil mondial pour les réfugiés, un organisme financé par Ottawa et installé en Ontario. Aider les réfugiés, c’est bien mais les aider à quoi ? La proposition de l’honorable Lloyd Axworthy du Conseil mondial pour les réfugiés de consacrer les fonds gelés vers l’aide à l’accueil nous laisse un peu sur notre faim. Idées audacieuses contre idées audacieuses, nous proposons par la création d’une Agence Canadienne pour la Démocratie d’orienter la plus grande partie des fonds gelées des dirigeants corrompus vers l’organisation, la formation et le soutien aux alternances démocratiques dans les pays d’origine des réfugiés. EMIGRATION MASSIVE SOUPAPE SOCIALE DES TYRANNIES C’est l’honneur du Canada de recevoir dignement les réfugiés qui fuient les kleptocraties brutales à travers le monde mais simplement les accueillir et leur offrir un foyer c’est se priver d’une vision à plus long terme. Des cas comme les boats people de Cuba ou du Vietnam, démontrent que l’arme migratoire est l’une des stratégies préférées des régimes corrompus pour réduire la pression démographique sur leur système. Les futurs réfugiés sont souvent issus des franges les plus contestataires de la société. À défaut de pouvoir les exterminer tous mais surtout pour éviter une “contagion” de la rébellion, il est consciemment planifié par ces régimes une émigration massive. L’émigration est une soupape sociale pour les tyrannies. Le pays ainsi privé de ses brillants et courageux esprits, la dictature reprend ses droits avec acharnement. “L’arme migratoire est l’une des stratégies préférées des régimes corrompus pour réduire la pression démographique sur leur système.” DE RÉFUGIÉS À ÉLITES DÉMOCRATIQUES Ces réfugiés dans les démocraties comme le Canada, n’ont pas seulement besoin d’être accueillis mais accompagnés dans une riposte organisée et financée pour accomplir chez eux, l’alternance démocratique pacifique et l’établissement de la société démocratique. La première aide que le Canada peut apporter aux réfugiés c’est de créer avec l’argent des dirigeants corrompus une agence pour organiser, former et aider les réfugiés à obtenir l’alternance démocratique dans leur pays d’origine. Cette Agence Canadienne pour la Démocratie permettrait aux réfugiés de sortir d’une position de victime pour devenir une partie de la solution pour leur pays. Nous proposons des attributions de financement sur projet, une aide pour la création de médias et le soutien financier, technique et logistique aux organisations de la société civile pro-démocratie. Cette agence Canadienne pour la Démocratie va sécuriser un fond d’urgence pour l’aide aux lanceurs d’alerte dans les pays d’origine et le soutien aux activistes locaux via leur représentation au Canada. Par exemple, sur l’Afrique centrale en général et le Congo en particulier, les activistes ont besoin de formation et de financement pour poursuivre en justice des régimes brutaux. La précarité de la vie de réfugié oblige souvent à se consacrer uniquement à la survie quotidienne et très peu peuvent consacrer du temps à la résolution de la cause même de l’exil. Cette vie de réfugié dans la peur et la résignation est tout autant une atteinte à la dignité humaine que le manque d’accueil bienveillant, le racisme et la xénophobie. “Cette vie de réfugié dans la peur et la résignation est tout autant une atteinte à la dignité humaine que le manque d’accueil bienveillant, le racisme et la xénophobie.” En résumé, la meilleure manière de rendre les mauvais gouvernements plus responsables c’est de les renverser pour installer une nouvelle élite plus démocratique et soucieuse des droits humains. LA VOCATION DÉMOCRATIQUE DU CANADA C’est par cette politique volontariste et complète que le Canada va s’affirmer comme la puissance démocratique majeure du 21e siècle. Le Collectif Sassoufit suggère que les tribunaux canadiens disposent des pouvoirs leur permettant de saisir ces avoirs et d’autoriser des paiements aux organisations de la société civile (si elles sont « réputées, responsables et honnêtes ») via l’Agence Canadienne pour la Démocratie. Le processus se fera par appel à soumission de projet pour le renforcement de la démocratie dans le pays d’origine et déclenchera le déblocage des fonds gelés au profit des actions en faveur de l’alternance démocratique comme le financement et l’organisation d’élections, réellement libres et transparentes, ou le soutien aux organisations de la société civile dédiées à la défense des droits humains et à la démocratie. Le Canada va ainsi contribuer à une accélération et un approfondissement des changements démocratiques notamment en Afrique Francophone grâce à cette idée audacieuse. Les nouvelles élites démocratiques et les états enfin démocratiques auront en retour à coeur d’approfondir l’amitié avec le Canada. Andréa NGOMBET GLOBAL COORDINATOR COLLECTIF SASSOUFIT OYW AMBASSADOR.
Procès Mokoko, Paris doit rompre la coopération judiciaire avec Brazzaville
TRIBUNE. Le deuil du droit, cette expression de Maître Boucounta Diallo reste la plus adéquate pour qualifier ce qui se passe au Congo. Ce premier jour sous tension a, pour les derniers naïfs, ôté tout doute sur la nature totalitaire et inique du régime Sassou Nguesso. À l’exception de la presse présidentielle et de Télé-Congo, les journalistes locaux et internationaux ont été interdit d’accès à cette audience publique. La salle d’audience elle-même a été prise d’assaut par les soudards du régime et Julphate Mbanga, Franck Badiata, Vane Kibamba et 17 autres militants du mouvement citoyen ras-le-bol ont été enlevés et conduits vers une direction inconnue. Au-delà de la personne de Jean-Marie Michel Mokoko, il faut tirer la conclusion de la caducité de tous les actes juridiques émanants du Congo. Ni les contrats, ni les pièces d’état-civil, ni les actes du quotidien, ne peuvent continuer à avoir une valeur équivalente devant les juridictions étrangères en particulier en France. Nous demandons à Madame Nicole Belloubet , Ministre de la Justice française et à l’ensemble des autres juridictions de suspendre toutes formes de coopération judiciaire avec le régime de Brazzaville. En conséquence de la soumission du pouvoir judiciaire à l’exécutif, tout acte (contrat, arrêt, etc.) émanant du Congo doit être frappé de nullité. La communauté internationale qui constate avec inquiétude le recul des démocraties serait bien inspirée d’exiger sans tarder la libération immédiate et sans condition du Général Jean- Marie Michel Mokoko et de tous les prisonniers politiques congolais. Andréa Ngombet Coordonnateur Collectif Sassoufit.