SOUVENIRS. Cheikh Anta Diop est né le 29 décembre 1923 à Diourbel au Sénégal. A l’âge de 23 ans, en 1946, Cheikh Anta Diop part en France pour faire des études universitaires de physique chimie. Mais, il se tourne vers les sciences sociales et se consacre aux études d’histoire. C’est ainsi qu’il obtient son doctorat en 1960 à l’université de Paris. Ce doctorat a fait office de son célèbre et important livre dès 1954 : Nations, nègres et culture.
La production de Cheikh Anta Diop fait un grand bruit à l’époque avec l’affirmation d’une nouvelle vision sur le passé de l’Afrique (que la pensée occidentale pensait comme étant le continent sans histoire). L’Afrique a une histoire avec Cheikh Anta Diop qui prouve par ses recherches, que la civilisation égyptienne était noire et africaine.
Il ira tout de même poursuivi une spécialisation en physique nucléaire au laboratoire de chimie nucléaire du Collège de France. Cette spécialisation va lui permettre de mener des études à Dakar, avec son labo à la datation par radiocarbone, sur des échantillons de momies égyptiennes.
Rentré au Sénégal après son doctorat, Cheikh Anta a créé au sein de cette université de Dakar ( qui portera plus tard son nom) le premier laboratoire africain de datation des fossiles archéologiques au radiocarbone.
Cheikh Anta Diop fera partie du colloque international du Caire de 1974. Il sera pour lui, l’occasion d’exposer ses travaux sur l’Égypte antique. Il sera nommé dans la suite membre du comité de l’UNESCO chargé d’écrire l’histoire générale de l’Afrique.
À ne pas négliger que le savant sénégalais a été aussi un politique. Il est l’un des plus grands opposants de Senghor. Il ira jusqu’à créer un syndicat de paysans, des partis politiques (le FNS en 1961, le RND en 1976) et un journal d’opposition (Siggi, renommé par la suite Taxaw).
Il sera même arrêté et emprisonné en 1962.
Cheik ANTA DIOP s’éteindra à Dakar le 7 février 1986 et avec ses casquettes de scientifique de formation, d’historien, d’anthropologue, d’homme politique sénégalais, il est passé dans la mémoire de l’histoire collective comme le restaurateur de la conscience noire. Chapeau bas à ce grand savant en ce jour de son 99 e anniversaire de naissance. Respect et profonde estime à cet ancêtre africain devenu le modèle des chercheurs africains et l’avant-gardiste du combat de la dignité de l’homme noir.
PAr Germain Nzinga