Nouvelles avancées dans la lutte contre les “engins de pêche” fantômes

La validation des Directives internationales visant à marquer l’équipement de pêche constitue un grand pas vers des océans plus propres, selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
Ainsi, comme l’a souligné Árni M. Mathiesen, sous-directeur général de la FAO pour les pêches, «marquer correctement les équipements de pêche est un moyen efficace d’améliorer la gestion des équipements de pêche dans son ensemble, de prévenir l’abandon, la perte ou le rejet des équipements de pêche, et facilitera la récupération des équipements perdus, ainsi que l’identification des opérations de pêche illégale».
A ce propos, notons que les équipements de pêche comptent parmi les plus importants débris marins et représentent une source d’inquiétude pour l’agence onusienne depuis plusieurs décennies, qui estime que cette action contribuera à rendre la navigation des bateaux plus sûre.
D’après l’organisation, près de huit millions de tonnes de déchets plastiques (dont 10% proviendraient du secteur des pêches) finissent chaque année dans nos océans.
Pour la FAO, il ne fait ainsi aucun doute que «ces directives aideront les pays à développer des systèmes efficaces afin de marquer les équipements de pêche de manière à pouvoir retrouver leur propriétaire».
Mieux, cela contribuera à réduire les débris marins, à atténuer leur impact sur l’environnement marin, les stocks de poissons et à rendre la navigation plus sûre, a-t-elle estimé.
Par ailleurs, l’agence a estimé que «cela permettra également aux autorités locales de surveiller la manière dont les équipements de pêche sont utilisés dans leurs eaux et qui les utilisent, faisant ainsi de ces directives un outil efficace dans la lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN)».
Tout en soulignant des niveaux inacceptables de plastique dans les océans, la FAO a constaté que certains équipements de pêche sont perdus dans des circonstances échappant à tout contrôle – telles que des tempêtes ou des accidents – ou parce qu’il n’y a pas d’installations adéquates aux ports pour les réceptionner.
En outre, «les équipements de pêche sont rejetés à la mer par des navires impliqués dans des activités de pêche illicite, non déclarée et non réglementée qui veulent éviter de se faire remarquer», a fait observer l’agence assurant que face aux niveaux inacceptables de débris d’équipement de pêche présents dans les océans, «l’industrie mondiale de la pêche et les gouvernements ont reconnu l’urgence de traiter le problème dans tous les secteurs concernés, à savoir l’environnement, la gestion des pêches et la réglementation».
Tout aussi inquiétant, le fait que la plupart de ces équipements de pêche continuent de «pêcher de manière fantôme» sans même être sous contrôle.
Pour l’organisation, «cela peut avoir des répercussions extrêmement nocives sur les stocks de poissons lorsque les poissons et d’autres organismes marins s’emmêlent dans ces filets et, souvent, ne peuvent plus s’échapper».
En effet, elle a expliqué qu’au fil du temps, les filets de pêche laissés dans les océans peuvent se fractionner en petits morceaux de plastique, devenant ainsi accessibles à de nombreux organismes dont les petits poissons et le plancton, et s’avérant très toxiques pour la faune marine.
Enfin, les équipements fantômes représentent également de vives sources d’inquiétude pour la sécurité de la navigation. La FAO en veut pour preuves les résultats de récentes études en République de Corée qui «font état de la hausse du nombre d’hélices de bateaux coincés dans des équipements de pêche. Certains de ces incidents ont mené à de graves accidents, dont le chavirement d’un bateau qui a coûté la vie à 292 personnes».
Conçues pour avoir une portée mondiale, les directives devront être approuvées par le Comité des pêches (COFI) de la FAO, en juillet 2018.
Entre-temps, on reconnaît que les rendre utiles pour la pêche artisanale dans les pays en développement nécessitera une aide supplémentaire en vue de répondre à ces nouveaux standards.
«Par exemple, dans de nombreux pays, les ports ne possèdent pas d’installations pour se débarrasser des équipements de pêche. Dans d’autres cas, là où les ports disposent d’installations pour réceptionner les équipements, ces dernières ne sont pas gratuites et il est rare que les personnes pratiquant la pêche artisanale puissent se les permettre», écrit la FAO sur son site web officiel.

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