Jean Mayindou « Pyrathe » s’en est allé le lundi 26 mars 2018 à Saint Ouen dans la Région parisienne après un long combat contre la maladie.Retour sur la carrière d’une légende construite au SBBL’artisan rythmicien
Le grand public a connu Jean Mayindou à travers son sobriquet «Pyrathe ». On se souvient de son accompagnement au sein d’une section rythmique composée des grands artisans : Boniface Mazonga guitariste soliste, Joseph Loumandé « José Bados », guitariste mi-solo, André Kinzonzi « Du soleil » guitare basse et de leur participation à des mémorables séances avec Ange Linaud et Mienandi Michou dans le grand orchestre le S.B.B. qui s’appliquait à jouer une musique proche du délire.
Un brillant parcours
Après avoir été, au cours des années 60, un jeune artiste très doué aux côtés d’un bon maître guitariste, Mayindou aborde l’année 1967 dans la formation OK Band de Brazzaville. Ensuite, il s’engage dans une carrière professionnelle à Pointe-Noire dans l’orchestre Africa Negro. Une formation musicale aux « normes » de la rumba.
1970, trois ans après sa création le 27 Avril 1968 Chez Faignond, l’orchestre S.B.B. (Super Boboto) veut s’inventer une trajectoire originale, qui l’oblige à débaucher la perle rare, le rythmicien Jean Mayindou pour être le pivot de la section rythmique.
Le style de Mayindou sera fondé sur la sensualité du toucher et sur un sens naturel de la sophistication harmonique. Sa joliesse très directe, ainsi que ses sources d’inspiration proches parfois des grands guitaristes de l’époque feront de « Pyrathe » la grande star de SBB. A son actif dans ce groupe : trois titres mémorables : «Margot », « Nakomi na Fanfan » et « scandale », d’une grande variété de couleurs et de climats.
En 1978, c’est le cœur dans l’âme que le SBB perd Mayindou qui intègre l’orchestre Le Peuple du trio Cepakos dans lequel sa contribution est remarquable. Le 13 Novembre 1982 il s’envole pour la France où il intègre en 1983, la formation « Les Officiers » avec entre autres musiciens Niansi Gaulard, Passi Joseph, Pambou Tchico, etc.…, avant de se lancer quelques années plus tard dans une arrière solo basée essentiellement sur des accompagnements en studio, où il est resté fidèle à une certaine tradition rythmique dans la lignée des grands rythmiciens congolais.
Après avoir connu une santé difficile depuis 2013, Jean Mayindou s’était remis progressivement ces trois dernières années (2016-2018) à Trappes, puis à Caen en France. Malheureusement il a connu une brusque rechute qui a entrainé sa mort.
Clément Ossinondé